1787 –Le petit Canh, empereur du Vietnam alors âgé de 7 ans, vient à Versailles demander l'aide de
Louis XVI. Une révolte paysanne l'a chassé de son trône et il en appelle à la grandeur de la France pour. Hélas pour lui le royaume de France n'est plus aussi riche, la grogne monte dans les campagnes et
Louis XVI refuse d'engager des dépenses pour une terre si lointaine. Séduit par je jeune empereur l'évêque Pierre Brigneau de Bréhaine arme 2 bateaux qui partent pour le royaume lointain. le petit empereur est mort mais l'évêque entend évangéliser cet empire longtemps dominé par la Chine. Après de longs mois d'un voyage difficile, marins, militaires et religieux arrivent sur place. Mais l'heure de la révolution a sonné en France et rapidement les religieux vont sombrer dans l'oubli.
Dans un très court roman
Christophe Bataille nous raconte cette expédition. Un texte trop court, trop rapide et pourtant riche description des tourments politiques qui secouaient l'Europe en opposition avec le calme de ces rizières du Viet-nam. On y découvre un pan de l'histoire que pour ma part j'ignorais (et on ne peut s'empêcher de penser à l'Indochine puis à la guerre entre du Viet-nam menée par les troupes américaines deux siècles après cette expédition). C'est la confrontation entre deux cultures, présentée très sobrement, et le récit de cette évangélisation ratée (doit-on le regretter ?).
On suit le parcours physique et spirituel de ces religieux partis répandre la foi chrétienne et qui se retrouvent seuls, abandonnés de tous et surtout de la France. « le sens de leur présence au Viet-nam s'était noyé dans les drames et les saisons. Mais ils étaient prisonniers de ce pays ». Partis guidés par la foi, ceux qui survécurent au bras vengeur du nouvel empereur trouvèrent la paix de l'âme et le goût simple du vivre en harmonie avec la nature, mais ressentirent également la désillusion générée par l'éloignement de la mère-patrie, l'abandon de la part de celle-ci et la perte progressive de la foi.
Si j'ai apprécié la clarté du propos, la qualité des descriptions des paysages et des états d'esprit, la présentation et le rappel du contexte géopolitique, j'ai regretté que ce premier roman, qui ne manque pas de qualités, soit aussi court et ne prenne pas le temps de développer son propos.