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Découvert ce livre par hasard à la librairie du cinéma MK2 Bibliothèque.
Ayant lu dès mon plus jeune age le classique de Conan Doyle et vu pareillement son adaptation par la Hammer, je me suis tout de suite procuré l'ouvrage.
Pierre Bayard use de plusieurs approches dans ce livre. Il s'intéresse d'abord au rapport entre l'écrivain et son oeuvre . La matière est riche ici car Conan Doyle était frustré que son talent littéraire soit reconnu surtout pour les aventures du détective. Il "tua" ce dernier dans une aventure avant de le faire réapparaitre sous la pression du public.
Ensuite, il analyse les faits et identifie les angles morts du raisonnement d'Holmes .Et l'on se rend compte que tous les événements clés de l'histoire peuvent être soumis à une autre interprétation,quand pour certains, l'explication d'origine à la lecture de ce livre parait moins crédible.
Il développe aussi une approche psychanalytique , croyant dans l'idée que les personnages peuvent acquérir leur propres vies à l'intérieur d'un récit.
Une approche intéressante et hétérodoxe de ce classique du policier/épouvante, qui apporte un nouvel angle de vue .
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Je pensais lire une contre enquête sur l'affaire du chien des Baskerville. Nenni ma foi. L'auteur, Pierre Bayard, déconstruit l'intrigue et nous propose une version plausible qui mériterait une réécriture de roman pastiche.Cette partie ne représente qu'un tiers du livre. En revanche, les chapitres consacrés à l'existence d'un monde intermédiaire entre la réalité et les personnages de fictions qui vivent selon les lecteurs. Une psychanalyse déconcertante que j'ai lu du bout des yeux, agacé par les théories tombées comme un cheveu sur une soupe alléchante.
Une relecture s'impose afin d'apprivoiser cet essai de littérature. À suivre...
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Il s'agit ici surtout de "branlette intellectuelle". J'aurais préférer me passer de cette lecture dont l'apport au débat oscille entre le "pas grand chose" et le "rien du tout".
Mais quel débat en fait ? Qui est vraiment le coupable ? Je ne vois pas vraiment l'intérêt de tenter de démontrer que l'auteur s'est trompé.

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Que c'est bien fait, que c'est drôle, que c'est intelligent ! Grand fan du roman de Conan Doyle, c'est avec intérêt que j'ai découvert cette contre enquête de Pierre Bayard. J'ai adoré. Non seulement l'auteur démontre que le détective s'est trompé, mais il explique comment et pourquoi, et démasque le véritable coupable. le tout en mêlant enquête policière et analyse littéraire. C'est tout simplement brillant. Inutile de préciser qu'il est cependant impératif d'avoir lu le chien des Baskerville avant de découvrir ce petit bijou !
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Dans cette analyse extrêmement fouillée du Chien des Baskerville, Pierre Bayard reprend l'enquête de Sherlock Holmes pour démasquer le véritable l'assassin en utilisant sa méthode de critique policière, qui consiste tout d'abord à étudier le texte en pointant chaque invraisemblance ou incohérence du récit, ainsi que chaque erreur du détective. Ensuite, sa méthode s'apparente à une dissection au scalpel de l'intrigue en cherchant tout simplement les explications les plus rationnelles qui peuvent expliquer même des faits a priori étranges, et en se détachant des seuls témoignages rapportés par les personnages, selon le principe d'incomplétude qui postule que le récit rapporté par le narrateur ne saurait être complet et que nous restons ignorants de bien des faits ou des expériences qu'ont pu vivre les personnages.

Se rangeant dans la catégorie des intégrationnistes, c'est à dire de ceux qui reconnaissent "une certaine forme d'existence aux personnages de fiction", Pierre Bayard se sert de cette perméabilité entre le monde fictionnel et le monde réel pour démonter les ressorts littéraires et psychologiques qui ont conduit Sherlock Holmes à se fourvoyer totalement et à laisser échapper le véritable assassin. Pierre Bayard n'est pas seulement professeur de littérature mais aussi psychanalyste et c'est à cette discipline qu'il recourt pour nous rappeler que A. Conan Doyle avait fini par développer une telle haine pour son personnage (qui le monopolisait au point de l'amener à négliger ses autres oeuvres) qu'il avait essayé de le faire disparaître. Contraint par la pression de ses innombrables fans de le ressusciter, A. Conan Doyle se serait vengé sur son personnage en le laissant absent du récit pendant une bonne partie du roman, puis en l'amenant à se tromper de multiples fois. Je n'y connais rien en psychanalyse mais je reconnais que l'explication est très séduisante et plutôt convaincante. Toute aussi convaincante est la démonstration que Stapleton est innocent des crimes dont on l'accuse.

Mais la solution alternative proposée par Pierre Bayard, si elle a le mérite d'éliminer (presque) toutes les invraisemblances et de mettre à nu le véritable motif du crime, ne m'a pas complètement convaincue.

Attention spoiler - ne pas lire si vous préférez découvrir le livre :



N'hésitez pas à lire ce livre, aussi passionnant que divertissant !

Challenge multi-défis 2020
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J'aime les analyses de Pierre Bayard sur des grandes oeuvres du roman policier (Dix petits nègres, Roger Ackroyd). Évidement, j'ai commencé par lire les plus récents.

J'ai donc été un peu déçue par cette analyse plus ancienne (2008) dans laquelle il explique encore une fois la différence entre intégrationnistes et ségrégationnistes.

Et cette explication prend beaucoup de place dans le livre, la théorie sur le véritable meurtrier ne venant que rapidement dans les toutes dernières pages. Et c'est bien dommage.

J'ai tout de même bien cru, au fil de ma lecture, que Pierre Bayard allait m'annoncer que Watson était lé véritable coupable. Mais non.

J'ai été surprise de découvrir que Sherlock n'avait pas résolu toutes ses enquêtes malgré sa méthode d'analyse scientifique.

J'ai découvert les autres écrits de Conan Doyle dont il pensait que ces séries-là le mèneraient à la postérité.

Bon, j'ai tout de même appris des choses lors de cette lecture, mais il m'a manqué une analyse du roman de Conan Doyle auquel l'auteur m'avait habitué.
Lien : https://alexmotamots.fr/laff..
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Ingénieux ou farfelu ? Je n'arrive pas à trancher.

Nul besoin de relire le roman auparavant (mais bien sûr, c'est d'autant plus intéressant si on prend le temps de le faire) car Pierre Bayard résume l'intrigue et en restitue l'atmosphère en citant d'abondants extraits. Puis il reprend le fil de l'enquête, s'attachant à en montrer les manquements, pointant les incohérences voire les contradictions dans les conclusions de Sherlock Holmes, rien de moins !

S'appuyant sur le concept de « l'autonomie des personnages », Pierre Bayard démontre que l'auteur ne contrôle pas tout et que ceux-ci peuvent mener une vie propre à l'intérieur du récit.

« Ceux-ci ne sont pas, comme le croit trop souvent, des êtres de papier, mais des créatures vivantes, qui mènent dans les livres une existence autonome, allant parfois jusqu'à commettre des meurtres à l'insu de l'auteur. » C'est une hypothèse assez séduisante qui me fait penser à l'univers de Jasper Ffforde et à la saga Thursday Next dont je lis le tome 3 en ce moment, où les personnages s'apparentent à des acteurs, doués de vie et d'intentions. Pierre Bayard recourt aussi à la psychanalyse pour montrer que les personnages peuvent acquérir un certain degré de réalité, au moins dans notre inconscient, et donc jouer un rôle dans nos vies…

Et puis Pierre Bayard se fixe pour objectif de réhabiliter ce pauvre chien, injustement accusé de meurtre depuis une centaine d'années, alors on ne peut que saluer l'initiative !

C'est aussi une réflexion au sens large sur l'acte de lecture et sur la place du lecteur quant à la construction du sens de l'oeuvre : « C'est le lecteur qui vient achever l'oeuvre et refermer, d'ailleurs temporairement, le monde qu'elle ouvre, et il le fait à chaque fois d'une manière différente. »

C'est parfois un peu tiré par les cheveux, mais j'ai aimé me replonger dans l'univers de Conan Doyle et découvrir les failles de l'enquête, qui sautent aux yeux maintenant qu'elles ont été pointées du doigt ! Il définit ainsi ce qu'il appelle la critique policière : « Celle-ci vise à tenter d'être plus rigoureux que les détectives de la littérature et les écrivains, et à élaborer des solutions plus satisfaisantes pour l'esprit. »
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Pierre Bayard n'a pas son pareil pour expliquer une oeuvre littéraire, et dans le cas présent d'une des oeuvres les plus célèbres de la toute la littérature policière, pour nous expliquer et nous convaincre que l'auteur (le fameux Conan Doyle) s'est complètement fourvoyé dans la recherche du coupable de son énigme, aveuglé qu'il était par la haine qu'il vouait à son détective fétiche, Sherlock Holmes. Et Bayard de nous amener à comprendre ce qui se trame réellement dans ce roman, à l'insu même de son auteur, de quelle liberté d'action jouissent les personnages littéraires au delà du texte écrit, et à découvrir in extremis qui est le véritable meurtrier de cette sombre histoire. C'est absolument jouissif (il m'avait déjà fait le coup avec Agatha Christie et son "Roger Ackroyd") et je vais essayer de me procurer le 3ème livre de cette trilogie, consacré lui à Hamlet. Pierre Bayard, nous attendons avec impatience d'autres révélations !
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très déçue par cet ouvrage et pourtant j'en avais entendu le plus grand bien. L'auteur joue le jeu d'essayer d'expliquer ce qui s'est réellement passé dans l'affaire du chien de Baskerville, célèbre aventure de Sherlock Holmes. Si l'idée de vouloir reprendre l'enquête est intéressante les pseudos "preuves" et "théories" avancées par l'auteur n'ont rien à envier aux fan-fictions de jeunes collégiens illettrés. On a vraiment l'impression qu'il s'agit ici d'exploiter un personnage célèbre pour faire vendre sous le couvert d'un babillage soi-disant intellectuel et littéraire. du Grand N'importe quoi.
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Dès les 50 premières pages, on en prend plein la face, et on se dit que Watson et Sherlock sont peut-être de vieux croûtons qui ont fait leur temps, et ne sont pas du tout les maîtres de rigueur qu'ils veulent bien nous faire croire, d'ailleurs Watson n'est vraiment pas "une lumière", je l'avais bien repéré dans l'original relu la veille.
le nombre de bourdes ou de mystères irrésolus par le célèbre détective laisse songeur. Je ne me souvenait pas d'autant de faiblesses de raisonnement quand j'ai lu les aventures étant gosse. En fait, même si c'étaient des types infaillibles, je suis d'accord pour dire qu'entre ce que veut bien dire Watson, de ce que veut bien lui révéler Holmes, il y a fort possiblement place à l'erreur judiciaire, et que tout compte fait, quand tout ce petit monde se fourvoie, il peut tout à fait se passer autre chose en coulisse que jamais personne ne révèle à l'écrit. Croire sur parole ce que nous dit le narrateur, qui lui-même prend pour argent comptant de potentiels faux témoignages, c'est vraiment très con de lui, et de nous.

Je n'ai pas atteint le niveau pathologique de non discernement entre le niveau du réel, le niveau de la fiction, et le niveau intermédiaire, mais il est vrai que Sherlock Holmes ou Arsène Lupin ont toujours eu un impact presque magique ou mystique sur moi, si bien que j'ai toujours espéré en secret qu'ils aient existé. Donc maintenant que j'ai lu ça, je suis obligée de m'asseoir dessus, si je veux pouvoir relire leurs aventures sans me dire qu'il y a sûrement boniment et embrouille partout,et qu'on se moque de ma crédulité. Ce sont mes mythes après tout, je ne peux pas les laisser se faire détrôner.
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