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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Exils...

Je n'aime pas manger
...mais j' aime la nourriture, ses saveurs, ses odeurs. J'aime la bouffe. J'adore un bon petit plat, un merveilleux déssert, une rafraichissante salade. Et soyez sûrs, chers amis, qu'au Portugal, on a l'art de la bonne cuisine.

Aaah, connaissez-vous la bonne odeur de bouquet garni dansant avec les vapeurs de cochonailles dans une cuisine où mijote notre "cozido á portuguêsa" (c'est votre pot-au-feu)?
Et le parfum alléchant du plat de "bacalhau com natas" quand il sort du four (c'est un gratin de morue et pommes de terre qui ressemble vaguement à votre gratin dauphinois... mais em mieux, bien sûr.... surtout quand c'est moi qui le fait!)?
J'adore aussi quand ma belle-soeur nous concocte une "feijoada" de derrière les fagots (c'est votre cassoulet... + 5!). Je n'en fais jamais: Môssieur n'aime pas les haricots! Alors, pour pouvoir en manger, je nous "machine" un petit lapin à la moutarde roti au four et on partage en famille à rallonge, lors du déjeûner dominical qui se prolonge souvent jusqu'en milieu d'après-midi, déssert inclu...
En parlant de déssert, avez-vous déjà goûté nos fameuses "rabanadas" qui ne se dégustent pas seulement à Noël?
Bon, je m'arrête là, sinon, je vais en écrire des tartines... Miam-miam!

Mais, je n'aime pas manger, disais-je.
Je ne me contredis pas, non. Ce que je n'aime pas, c'est le temps que l'on perd à manger. Manger, l'acte en soi, est une perte de temps si ça ne s'accompagne pas d'une distraction: une conversation intérresente, par exemple. Mais pour converser, il faut être deux, pour le moins, et un sujet de conversation qui vaille la peine d'être conversé! Je déjeûne seule, toute la semaine, au boulot. Donc, je meuble en lisant. Et là, j'adore manger!! Je lis donc en mâchant, réjouissant mon estomac et assouvissant ma passion pour la lecture en même temps. Bingo!
Puisque l'heure du déjeûner est courte, j'opte toujours pour des nouvelles: un format court qui se met vite en place et qui permet de commencer une lecture avec le potage, le deroulé s'avalant avec le plat de résistence, alors que le fin mot de l'histoire s'annonce avec le déssert: une pomme, une mousse au chocolat ou un "pastel de Belém"... Je peux me permettre: je pèse 55 kilos!
Un recueil de nouvelles fait donc toujours parti de mon menu du jour. Et la dernière trouvaille à nourrir mes papilles est "Exils" qui réuni de courtes histoires, poèmes ou tranches de vie dont le fil conducteur est l'exil sous plusieurs de ses formes. Les textes sont excellents. Poétiques, même en prose. Émouvants, cela va de soi. Chaque auteur a écrit avec ses tripes, sinon avec le coeur et cela se sent. Mention spéciale pour la "monstrueuse" nouvelle de Baptiste Beaulieu: 2031 n'est pas si lointain. Palme d'or pour celle de Juilien Sandrel: elle m'a profondément touchée et touchera tout le monde, les femmes en particulier.
De nos jours, l'exil est on ne peut plus d'actualité et pour les pires raisons. C'est de ces exils là dont parle le recueil, mais pas que... Ce sont des textes souvent bouleversants, tristes, douloureux, comme seul l'exil peut en créer. Faim, froid, viols et violences, vols et exploitation, fuites éperdues sans perspectives de retour. Il n'y a pas d'exils heureux...
Vraiment...?
Mes parents se sont exilés en France en janvier 1972. Je suis née en juillet 1971. Exilée précoce, la Paola! J'avais six mois... Et de cet exil, je n'ai que les bons souvenirs d'une enfance et d'une adolescence modestes mais très heureuses qui ont fait de moi l'amoureuse des livres que je suis, par le biais de mes professeurs que je n'oublierai jamais (mais ça, c'est une longue histoire...).
Cet exil a certainement été éprouvant pour mes parents ou pour Grand-Mère Conceição qui, je ne vous apprendrai rien, ont tout quitté pour repartir à zéro loin de chez eux. Mais, jeune couple, épaulé par mamie, ils furent très bien accueillis par une France qu'ils ont quittée en laissant des amis sincères. Heureux de rentrer au pays, mais soudain tristes de quitter une terre généreuse qu'ils n'ont jamais oubliée. Que Grand-Mère Conceição a même regrettée.
Dans cet exil, qui n'a pas été tous les jours rose mais dont je ne me plaindrai jamais, je me suis construite...jusqu'à "m'exiler" de nouveau, à l'aube de mes 17 ans... au Portugal, mon pays d'origine où je suis encore connue comme "Paola...la française". Même 34 ans plus tard...
Au fait... souvent, je fredonne encore: "Je veux chanter pour ceux / Qui sont loin de chez eux..." et je remercie Mr. Michel Berger, en me demandant à quel pays appartient mon coeur, sans jamais vraiment trouver la réponse...

Merci.

P.S.: merci d'excuser les "phôte d'aurteaugrafes"... C'est le correcteur automatique...
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Exils, ce sont des nouvelles écrites par différents auteurs. Exil, je pensais surtout à toutes ces personnes obligées de quitter leur pays d'origine pour quelle que raison que ce soit. Mais l'exil existe sous différentes formes et ces histoires nous le montrent. Variété dans le traitement du sujet, variété dans les styles,... je crois que ce petit livre peut apporter quelques minutes de bonheur au plus grand nombre. Penser aux autres nous apporte aussi, donner plutôt que recevoir, peut nous remplir de joie. Bonne lecture à tous :-)!
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Fictions sur une réalité difficile et actuelle. La crise migratoire est ici traitée avec empathie, du point de vue des migrants dans la plupart des nouvelles, mais pas seulement. le sujet est traité à travers une écriture contemporaine, parfois poétique, parfois très noire pour en faire ressortir l'inhumanité.
Une ouverture à la réflexion sur la question de la migration, de l'accueil des réfugiés, de leur avenir, de leur passé.
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Si vous n'avez pas peur de verser quelques larmes, que vous n'êtes pas contre soutenir une bonne cause et voulez passé un moment plein de poésie je vous conseille cette petite pépite! Un concentré d'humanité et de belle prose, beaucoup d'histoires de vies variées!

14 auteurs, 14 nouvelles, des styles aussi variés que beaux. Tantôt faits réels, tantôt fiction, les textes nous font explorer l'Exil sous différentes formes. du réfugiés d'Afrique qui fuit la guerre de nos jours, au migrant russe qui l'a fuit 60 ans en arrière en passant par le français qui va vivre en Allemagne... Mais aussi des formes plus subtiles, comme l'orientation sexuelle. Ce livre est universel et s'adresse à tous pour donner la parole à tous!
Certains textes m'ont émue aux larmes, d'autres horrifiée, certains véhiculent de l'espoir, d'autres de la nostalgie, certains de la colère ou de l'ironie. Tous sont empreints d'humanité.
Je connaissais la plupart des participants à cette oeuvre, j'ai retrouvé ici tout leur talent et j'ai même eu une drôle de surprise avec Baptiste Beaulieu qui sort complètement du style auquel j'étais habituée. Son texte est beau et puissant, une vraie vague qui m'a clouée sur mon banc, atterrée face à la Méditerranée (oui en plus j'avais le bon décors...). Même si ce texte est celui qui m'a le plus marqué, tous les autres sont aussi exceptionnels!
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Ce qui est commun à toutes ces histoires ? L'actuel et le contemporain, tout comme l'intemporel et l'éternel.

Les causes de l'exil sont nombreuses : l'économie, la guerre, la peur, le climat, le désir d'enfant pour un couple homosexuel, la famille, la société, le travail,

Ce que j'adore dans les nouvelles, c'est que par définition, ce sont des histoires courtes, aussi l'on saute d'un style à un autre très rapidement et surtout cela m'a fait découvrir certains auteurs non encore lus. J'ai retrouvé avec un plaisir immense la plume de Julien Sandrel.


Il s'agit là d'un recueil très émouvant. Tout cet espoir ! Et Tout cet espoir déçu. La vie n'est jamais telle qu'ils l'avaient imaginée même si elle est tant soit peu meilleure.

Le thème commun à de nombreuses nouvelles : l'enfance et ses racines, le berceau de la vie commencée et finie ailleurs

J'ai adoré voyager dans 14 univers différents et intenses en ayant une préférence pour le récit de Julien Sandrel, Laure Manel et Alice Polette
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Livre poignant et simple.
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