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3,75

sur 1216 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Baptiste Beaulieu est un médecin qui incarne son propre rôle dans Où vont les larmes quand elles sèchent. D'abord interne dans un CHU, il assiste à une scène avec un enfant qui décède qui le hantera pendant des jours, des mois, voire des années. Suite à cet épisode traumatisant, il devient médecin généraliste. Sous forme de journal intime ou de journal de bord, il nous confie certaines anecdotes plus ou moins humoristiques sur des patients de son cabinet qu'il a réellement côtoyé et sur sa vie de médecin et d'homme.

L'auteur pointe du doigt les difficultés du corps médical, qui doit faire face à des situations complexes : peu de moyens, déficit de personnel, désert médical. Ils sont pourtant au premier plan, face à des scènes choquantes, parfois dangereuses, ils doivent gérer la misère sociale, se montrer suffisamment pédagogue, à l'écoute, ouvert d'esprit… le tout, dans le respect du secret médical. On ressent aisément l'ambivalence de ton de Baptiste Beaulieu, tantôt agacé ou en colère, mais sans jamais l'exprimer face à un patient. Au contraire, il se montre doux, compatissant, très humain, il se met au niveau de chacun, sans jamais juger personne : une attitude digne de celle qu'on attend d'un bon médecin généraliste.

Le grand problème de l'auteur, c'est qu'il ne semble plus ressentir quoique ce soit face au malheur : impossible pour lui de pleurer. Une situation incongrue qui le hante quotidiennement. Finalement, on s'habitue peut-être à tout, même au plus tragique… En tout cas, cette thématique est centrale dans ce roman et revient fréquemment nous heurter, nous poussant à réfléchir sur la vie, la mort et le sens de l'existence. À l'image du problème existentiel de Baptiste, nul émotion ne transperce les pages : on reste assez stoïque face à tous ces problèmes qui pourtant, se déroulent bien sous nos yeux.

Mais au delà du médecin, il y a l'homme. Et l'homme déteste les injustices, l'homme ne tolère pas les violences faites aux femmes, l'homme fustige vivement les abus sur les enfants et prend partie pour les minorités écrasées par la société. Il est engagé et assume parfaitement ses convictions. J'ai apprécié les prises de positions. Néanmoins, j'ai trouvé l'ensemble assez nombriliste et parfois redondant.

Un roman rempli d'humanité, qui raconte avec humour les difficultés rencontrées par un médecin généraliste. Un texte fort, engagé, qui nous fait réfléchir sur la vie et la mort et nous fait prendre conscience de la chance que l'on a. Très sympa sur la moment, mais vite oublié !
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Je ne connaissais pas baptiste Beaulieu. Je suis tombée par hasard sur ce livre dont le titre m'a attirée créant chez moi un questionnement et de la curiosité.
Jean, jeune médecin, ne parvient plus à pleurer suite au décès d'un petit garçon. Cette mort traumatisante pour un médecin en début de carrière dont les études longues et approfondies ne préparent en rien à cette réalité, le hante depuis jours après jours.
On dévine aisément que derrière le personnage de Jean se cache Baptiste Beaulieu.
Dans ce livre, on y découvre une profondeur, une réflexion sur le métier de soignant et des difficultés qui en découlent : désert médical, manque de personnels. Il y a beaucoup de colère concernant le genre masculin et l'absence de moyens. Parfois on découvre que les médecins sont démunis face à certaines situations. le ton employé est parfois virulent, violent voire grossier ce qui m'a un peu gênée.
Cependant de son rôle de médecin en émane beaucoup de bienveillance, d'empathie , d'investissement et d'amour de son métier qui n'est pas forcément celui de soigner des corps mais aussi des âmes, d'être au quotidien une oreille attentive aux maux de notre société.
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J'avais été envoutée par "Toutes les histoires d'amour du monde" et mon été a été bercé par les chroniques du médecin sur France Inter. le revoici sur les tables de la rentrée alors je n'ai pu m'empêcher de mettre le nez dans son livre.

Beaulieu, c'est le médecin qu'on aimerait tous.tes avoir. de l'empathie à foison, des mots qui réconfortent, qui apaisent, qui comprennent. Ce n'est pas le premier livre qu'il nous présente nous racontant les urgences, le quotidien des médecins, l'état mental et médical des patients, nous étayant les privilèges mais aussi les couacs du système de santé français.
Je ne sais pas si celui-ci est différent car je n'ai pas lu les autres mais c'est avec un constat mitigé que j'ai refermé ce livre.

Ce qui est rafraichissant chez Beaulieu, c'est qu'il écrit comme il parle ou du moins, comme il pense. Il n'a pas de filtres, il n'a pas honte de rabaisser ses collègues, de dire que certains de ces patients sont des connards, qu'il n'a plus foi en l'humanité, parfois même plus en son métier. Il n'a pas honte de dire que oui, c'est un homme, et que ce qui le chagrine présentement, c'est qu'il n'arrive plus à pleurer. D'autres hommes s'en moquerait. Pleurer, c'est un truc de femme.
Pas chez Beaulieu. Pour tout le monde, pleurer devrait être aussi normal que respirer. Pleurer a une fonction. Evacuer !
Et si notre médecin n'est plus capable d'évacuer, comment peut-il convenablement soigner ?

C'est avec ce problème pour fil rouge que l'auteur va nous raconter sa vie après les urgences, après la perte d'un enfant (mort car sa mère l'a trop aimé), en tant que médecin de famille. Son quotidien, la salle d'attente qui ne désemplit pas, ces personnes âgées si seules qu'elle lui rendent visite quotidiennement (parce qu'après tout, la consultation est remboursée), ces femmes qui taisent leur mal-être, la responsabilité des hommes, l'importance du consentement (surtout) lors d'une consultation... nous avons tous les cas de figure et surtout, nous comprenons la difficulté du métier.

Parfois soigner, c'est seulement savoir écouter, c'est seulement tenir la main, c'est seulement accompagner sans parler.
C'est comprendre qu'il y a des maux qu'on ne pourra jamais guérir.
C'est se jurer de soigner tout le monde quelque soit son milieu, son comportement, ses valeurs.
C'est un texte rempli d'humanité que Beaulieu nous adresse. C'est tendre, cru parfois, mais rempli de petites vérités qui nous font sourire ou méditer. Certaines histoires sont cocasses, drôles, d'autres brisent le coeur.
Au final, c'est nous que Beaulieu veut faire pleurer, et ça, c'était bien trop prévisible.

Un livre qui se lirait presque d'une traite pour un moment suspendu. Un texte qui nous fait nous rendre compte de la chance que nous avons d'avoir accès aux soins, un texte qui nous relie au monde, au vrai, car s'il y a bien un endroit où nous sommes tous égaux, c'est dans la maladie.
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Jean, médecin de famille homosexuel, raconte son quotidien depuis le CHU jusqu'à son cabinet médical.

Le livre se lit vite, plus une sensation de récit que de roman, Beaulieu dépeint ses journées au cabinet avec ses patients. Il est plutôt cru dans son vocabulaire, n'a pas peur de traiter certains patients de connard.
Il peut être très drôle mais j'avoue que le livre de manière générale m'a un peu déprimé, il possède certes une grande humanité et volonté d'humanité mais dans le monde actuel on ne voit pas l'espoir de sortir de ce cercle vicieux dans lequel le monde, la France tombe.
Je manque d'espoir, je broie du noir à la fin du livre. Je ne comprend pas comment ce roman se trouve classé dans les feel good ? J'ai du raté quelque chose.
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Cet auteur, médecin, se penche sur les malheurs des gens qu'il soigne. Tout son livre est construit sur une première expérience traumatisante : la mort d'un tout petit enfant car avec le SAMU, il est arrivé 10 minutes trop tard, et cela parce que sa maman, totalement paniquée, a dit habiter le numéro 42 au lieu de 24 . D'où les dix minutes supplémentaires. Ce jour là, devant tant d'injustice ni le médecin ni l'homme n'ont pu reprendre une vie normale. Depuis ce jour, le narrateur, et sans doute l'auteur n'a plus jamais pleuré (mais il a pris beaucoup de kilos !). Ce livre est aussi un plaidoyer pour toutes les femmes, il travaille, en effet, avec un centre d'aide aux femmes maltraitées par leurs conjoints et cela lui donne la conviction que beaucoup d'hommes sont de véritables ordures, ce qui est certain c'est qu'il est beaucoup mieux avec les femmes. Il nous explique aussi que son homosexualité lui vaut la confiance des femmes et le fait réfléchir à la façon dont d'autres médecins hommes se conduisent avec le corps des patientes. À travers différents cas de malades, il aborde beaucoup d'aspect de notre société, évidemment plutôt du côté de ce qui ne va pas. J'ai bien aimé le passage de cette consacré à une femme atteinte de plusieurs cancers qu'il sait être incurables, elle se fait soigner par un naturopathe qui prend 90 euros la demi heure quand lui est payer 25 euros l'heure et qui oblige cette pauvre femme à manger des légumes cuits à l'eau pour se guérir. Il enrage, mais il reste auprès d'elle jusqu'à la fin.
Une tranche de vie de ce médecin qui nous fait plonger dans la nôtre et celle de nos semblables

Ma seule réserve, c'est sa façon d'écrire, j'avais du mal à être bien dans ses récits et puis je suis allée l'écouter, et là surprise ! il racontait à une journaliste les mêmes histoires, mais il les racontait avec exactement les mêmes mots . Et j'ai alors compris ce qui me dérangeait dans son style, on sent que l'auteur raconte sa version des histoires et qu'il les raconte toujours de la même façon. Je ne sais pas si je me fais comprendre, mais on sent ce médecin sûr de son effet et qui a trouvé un procédé plus qu'un style pour raconter ses différents patients. Mais je pense, aussi, que cela ne gênera pas grand monde pour apprécier ce roman.

Lors de la discussion de notre club, plusieurs lectrices se sont demandé ce qu'il en était du secret médical. Espérons qu'il a obtenu le consentement des patientes avant de raconter leurs histoires, car elles sont parfaitement reconnaissables. (Et personne ne lui a attribué de coup de coeur.)
Lien : https://luocine.fr/?p=17686
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Ce roman m'a laissé clairement sur ma fin.

Un récit intéressant, d'autant plus qu'elle évoque quelques anecdotes plus ou moins drôles, plus ou moins graves de la vie de médecin de l'auteur, Baptiste Beaulieu.

Cependant je n'ai pas été touché par l'histoire, je n'ai pas su saisir le véritable sens de l'histoire, enfin, si vraiment il y en avait eu un...

Car on se retrouve face à de nombreuses anecdotes animée par quelques dialogues sans lien temporel, sans description environnementale. Difficile de plonger pleinement dans cette lecture.

L'humour et la dérision de l'auteur pimente le récit, beaucoup à vrai dire accentuant la lourdeur du récit.

Pas de déception, j'approuve l'initiative de l'auteur de révéler les nombreux dysfonctionnement et contraintes de la vie des médecins. Mais avec un titre aussi aguicheur, je m'attendais à une toute autre histoire.
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N'est pas Martin Winckler qui veut …
Baptiste Beaulieu ne soutient effectivement pas la comparaison.
Ses histoires de patients ne m'ont pas touchée, malgré des situations, pathologies , choisies sans doute pour émouvoir et surtout faire pleurer !
Je n'ai pas senti non plus beaucoup d'empathie de la part du médecin pour ses malades, la faute à quelques exemples peu ragoutants – pieds qui puent, aisselles qui suintent – qui n'avaient sans doute pas leur place de la part d'un auteur-médecin qui se dit toujours choqué par la disparition d'un enfant au secours duquel il avait été appelé et dont j'ai peiné à trouver la vocation.
J'aurais pu abandonner en cours de lecture, mais chaque histoire est brève et peut laisser espérer que la suite du livre soit plus travaillée, plus émouvante, plus digne peut-être ?
Après il reste une aisance d'écriture sur laquelle on peut se laisser porter, rien d'inoubliable néanmoins.
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Je fais partie des fans de BB. J'adore suivre ses posts sur Instagram et FB qui apportent beaucoup d'humanité et d'humour dans ce monde d'injustice.
Évidemment j'étais ravie de pouvoir lire son dernier roman, moi qui avais tant pleuré sur "celle qu'il attendait".
Oui mais au fur et à mesure de ma lecture un sentiment de déception a doucement fait son nid dans mes espoirs....
Je n'y ai pas trouvé un roman avec une histoire bien cousue, mais plutôt une suite d'anecdotes reliées par un fil rouge qui est incarné par un médecin de famille, Jean B. et qui explique ne plus pouvoir pleurer faute d'avoir perdu ses larmes à la suite de la mort d'un petit garçon.
J'attendais donc le fleuve d'un roman m'emportant dans une histoire forte en émotion. Or même si ces anecdotes présentent de touchants personnages, je n'ai pas ressenti d'attachement à l'un ou l'autre. Y compris à Jean. Et pourtant si il y a bien un ingrédient dans un livre qui fait battre mon coeur, c'est d'avoir envie de rencontrer ces personnages dans la vraie vie !
Alors que s'est-il passé ? Moi qui rêverais d'avoir un médecin comme Baptiste Beaulieu à côté de chez moi, je n'ai pas éprouvée de sympathie pour Jean B.

Et bien tout d'abord, je retrouve beaucoup d'articles publiés par BB sur ses pages FB/insta et pour le coup, dans le contexte, m'avaient touchée. Ça veut dire que loin d'être des anecdotes sûrement romancées de sa journée de médecin généraliste, BB partageait surtout des extraits de sa journée d'auteur ? Ça flingue mon mythe....
Ce genre là on a déjà vu pourtant et ça marchait bien pour Virginie Grimaldi et sa touchante "mamie" (une copine à BB d'ailleurs) mais on été prévenu d'avance et la forme épistolaire était adaptée.
Et justement la forme de ce "roman" m'a gênée. Une suite de rendez-vous médicaux et les états d'âmes du docteur qui digresse très souvent, trop souvent, cassant le rythme qui m'aurait permis de me rapprocher des autres personnages. Et par là même j'ai commencé à trouver que Jean B. tournait en rond dans son questionnement au point de le trouver niais au fil des pages...
Pour le style, on est loin du souvenir de l'auteur qui dépeint de façon poétique la vie dans sa simplicité et sa complexité. Ici, c'est cash, cru, grossier parfois. C'est le choix de BB. Il avait besoin de se lâcher sûrement.... mais de temps en temps on a de jolies métaphores, un peu d'humour, encore faut-il pouvoir les apprécier tant cela semble posé là. Bim, prends ça et continue ta lecture !
Aie-je répondu à la question où vont les larmes quand elles sèchent en lisant ce roman ? Non pas trop, il y a tellement de réflexion sur la vie et la mort que je ne sais plus trop quel chemin suivre... Il manque une synthèse de toutes ces anecdotes qui se noient les unes aux autres. Certe la révélation sur le passé de Jean peut faire parti de la réponse, mais là aussi ça tombe d'un coup !
Je ne ferai pas de psychologie de comptoir sur la projection de la vie de l'auteur dans son personnage, mais j'ai été très gênée à la lecture, ne sachant plus si c'est bien Jean dont on parle où l'auteur qui se révéle à demi-mot... Un message confus si message il y a... Pour moi, le fait d'écrire à la 1ère personne a sûrement participé à ce trouble.
Enfin je ne ferai pas non plus d'analyse marketing à 3 sous, mais je pense sincèrement que ce "roman" n'est pas abouti, réfléchi. C'est comme une recette de cuisine : de bons ingrédients mais pas de liant alors tout fout le camp !
Voilà mon ressenti sur ce roman dont j'en attendais sûrement trop.
Mais ceci dit, si BB s'installait dans ma région, je serai la première à prendre un rdv rien que pour répondre à sa demande page 95, et parcequ'il reste pour moi l'image du médecin de famille humain, chaleureux et compétent n'en déplaise à ses doutes intérieurs !
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J'ai beaucoup entendu parler de ce livre du coup dans ces cas-là on a beaucoup d'attente.
Un tout petit peu de mal au démarrage du livre et puis je me suis laissée émouvoir, attendrir par l'histoire de Jean et de ses patients.
Ce livre ''Où vont les larmes quand elles sèchent'' nous emmène au coeur du métier de médecin généraliste, de ces hommes qui soignent, qui n'ont pas toujours de réponse, qui perdent des patients...
Ça se lit bien. Un agréable moment de lecture.

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Un très beau livre, qui déborde d'émotions différentes, d'empathie et d'humanité.
Je ne sais pas si ce roman est basé sur la vie de l'auteur ou si c'est une fiction qui est le résultat d'un mélange de plusieurs témoignages de médecins.
Dans tous les cas, c'est un roman qui parle de colère et d'incompréhension, de larmes inexistantes, mais d'une douleur constante, d'échecs et de survie. Un métier magnifique, qui s'étiole petit à petit.

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