Je fais partie des fans de BB. J'adore suivre ses posts sur Instagram et FB qui apportent beaucoup d'humanité et d'humour dans ce monde d'injustice.
Évidemment j'étais ravie de pouvoir lire son dernier roman, moi qui avais tant pleuré sur "
celle qu'il attendait".
Oui mais au fur et à mesure de ma lecture un sentiment de déception a doucement fait son nid dans mes espoirs....
Je n'y ai pas trouvé un roman avec une histoire bien cousue, mais plutôt une suite d'anecdotes reliées par un fil rouge qui est incarné par un médecin de famille, Jean B. et qui explique ne plus pouvoir pleurer faute d'avoir perdu ses larmes à la suite de la mort d'un petit garçon.
J'attendais donc le fleuve d'un roman m'emportant dans une histoire forte en émotion. Or même si ces anecdotes présentent de touchants personnages, je n'ai pas ressenti d'attachement à l'un ou l'autre. Y compris à Jean. Et pourtant si il y a bien un ingrédient dans un livre qui fait battre mon coeur, c'est d'avoir envie de rencontrer ces personnages dans la vraie vie !
Alors que s'est-il passé ? Moi qui rêverais d'avoir un médecin comme
Baptiste Beaulieu à côté de chez moi, je n'ai pas éprouvée de sympathie pour Jean B.
Et bien tout d'abord, je retrouve beaucoup d'articles publiés par BB sur ses pages FB/insta et pour le coup, dans le contexte, m'avaient touchée. Ça veut dire que loin d'être des anecdotes sûrement romancées de sa journée de médecin généraliste, BB partageait surtout des extraits de sa journée d'auteur ? Ça flingue mon mythe....
Ce genre là on a déjà vu pourtant et ça marchait bien pour
Virginie Grimaldi et sa touchante "mamie" (une copine à BB d'ailleurs) mais on été prévenu d'avance et la forme épistolaire était adaptée.
Et justement la forme de ce "roman" m'a gênée. Une suite de rendez-vous médicaux et les états d'âmes du docteur qui digresse très souvent, trop souvent, cassant le rythme qui m'aurait permis de me rapprocher des autres personnages. Et par là même j'ai commencé à trouver que Jean B. tournait en rond dans son questionnement au point de le trouver niais au fil des pages...
Pour le style, on est loin du souvenir de l'auteur qui dépeint de façon poétique la vie dans sa simplicité et sa complexité. Ici, c'est cash, cru, grossier parfois. C'est le choix de BB. Il avait besoin de se lâcher sûrement.... mais de temps en temps on a de jolies métaphores, un peu d'humour, encore faut-il pouvoir les apprécier tant cela semble posé là. Bim, prends ça et continue ta lecture !
Aie-je répondu à la question
où vont les larmes quand elles sèchent en lisant ce roman ? Non pas trop, il y a tellement de réflexion sur la vie et la mort que je ne sais plus trop quel chemin suivre... Il manque une synthèse de toutes ces anecdotes qui se noient les unes aux autres. Certe la révélation sur le passé de Jean peut faire parti de la réponse, mais là aussi ça tombe d'un coup !
Je ne ferai pas de psychologie de comptoir sur la projection de la vie de l'auteur dans son personnage, mais j'ai été très gênée à la lecture, ne sachant plus si c'est bien Jean dont on parle où l'auteur qui se révéle à demi-mot... Un message confus si message il y a... Pour moi, le fait d'écrire à la 1ère personne a sûrement participé à ce trouble.
Enfin je ne ferai pas non plus d'analyse marketing à 3 sous, mais je pense sincèrement que ce "roman" n'est pas abouti, réfléchi. C'est comme une recette de cuisine : de bons ingrédients mais pas de liant alors tout fout le camp !
Voilà mon ressenti sur ce roman dont j'en attendais sûrement trop.
Mais ceci dit, si BB s'installait dans ma région, je serai la première à prendre un rdv rien que pour répondre à sa demande page 95, et parcequ'il reste pour moi l'image du médecin de famille humain, chaleureux et compétent n'en déplaise à ses doutes intérieurs !