Une narration poétique au service d'une histoire d'amour aussi belle que tragique
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Baptiste Beaulieu a ce don particulier sur les réseaux sociaux de m'interpeller. Tantôt il m'émeut, d'autres fois me fait rire avec son autodérision qu'il maîtrise à la perfection. Mais très souvent il provoque mon indignation avec son analyse fine et percutante de la société où ses propos sont accablants de vérité. Bref, il me fait quelque chose, un petit chatouillis au fond du ventre. Un véritable couteau suisse de l'émotion le garçon.
Je le découvre ici sous sa casquette d'écrivain. Une évidence s'impose d'emblée, sa plume est singulière, empreinte de poésie, d'une finesse exquise.
Par sa construction singulière où le narrateur raconte sa vie par des lettres annuelles toutes adressées à une parfaite inconnue, ce roman titille la curiosité. Qui est-elle ? Pourquoi elle ? Qui est finalement ce narrateur, quand fils et petit-fils pensaient le connaître et découvre un autre homme ?
Dans la noirceur de la guerre, une histoire d'amour chahutée, empêchée, se tisse. Page après page, avec douceur et poésie ses contours se dessinent. Les pièces du puzzle s'emboîtent, une à une. Une énigme demeure, qui est-elle ? Cette femme a qui s'adresse la correspondance.
Histoire vraie, romancée et sublimée elle a touché mon coeur et m'a amené à reconsidérer quelques certitudes : penser connaître un proche est un leurre. Des blessures secrètes, profondes demeurent. Quand le vernis craque, la fissure est bien là.
Une histoire ô combien touchante, à lire sans retenue.