Le Jour où, tome 5 : La nuit s'est levée

Je ne connaissais ni les auteurs ni ce genre, la « feel-good BD » propre à instruire et surtout à rassurer les lecteurs. Je suppose que le public visé est constitué d'adolescents en manque de repères suite à une enfance marquée par des parents dominateurs et directifs, la majorité il semblerait, ou au contraire tolérants et complètement immatures. Difficile donc de se retrouver et de savoir dans quel sens orienter sa vie.

Nous sommes dans le confinement au début de l'histoire. Pas à cause d'une épidémie mais tout simplement du fait d'importantes chutes de neige qui empêchent toute circulation dans la ville. Et quoi de mieux qu'une librairie pour passer la nuit et raconter son histoire. Ce que vont faire les protagonistes : les libraires et leurs clients, venus à la séance de dédicace d'un auteur connu (je sais que c'est une femme mais j'ai du mal avec « autrice »). Au bout de la nuit, pas de drame, pas de remise en question définitive mais peut-être un peu plus de connaissance et de compréhension de soi-même pour chacun des participants.

Mais les différents intervenants sont assez stéréotypés, ils ont certes leurs problèmes mais ce ne sont quand même pas des cas sociaux ! Donc, cela ne va pas très loin dans l'analyse (l'auto-analyse) mais on peut penser que le public-cible – celui qui a lu série des Lili de Dominique Saint Mars) – y trouvera son compte. le dessin de Marko, assez naïf, n'est là que pour accompagner les dialogues, d'où une surabondance de gros plans.
Bref, pas trop ma tasse de thé mais un grand merci à Babelio et à Bamboo Édition pour m'avoir fait connaître cet autre aspect de la bande dessinée.

C'est peut-être le tome de la série que j'ai le moins aimé, alors que j'avais bien accroché sur les précédents que j'ai trouvés beaucoup plus positifs.
L'histoire ici fait prendre conscience de l'influence de nos parents, y compris sur nos choix lors de notre vie d'adulte, et sur notre personnalité.
Dans cet album, les personnages racontent leur histoire avec leurs parents mais aucune n'est positive. Certains n'ont eu d'autre choix que de couper carrément les ponts avec leurs parents pour vivre leur vie.

extrait :
"- Dites, en vous écoutant tous, je me demande si...y a des gens qui ont des familles normales, où on s'aime et où tout va bien ?
- Personnellement, je n'en ai jamais rencontré, sauf à s'effacer inconsciemment, se sacrifier pour ne pas voir la réalité en face...
- Ou alors ceux qui ne se posent pas de questions ! "

Nos parents ne sont pas parfaits mais ils ont fait ce qu'ils pouvaient, il faut aussi savoir pardonner.
Je trouve que ce tome est déprimant, surtout quand on a soi-même des enfants. Il laisse le goût amer qu'en tant que parents, on ne peut que les faire souffrir.