Citations sur Ravelstein (15)
Autrefois, il y avait encore une considérable communauté de lettrés dans notre pays, et la médecine et le droit n'avaient pas encore divorcé d'avec les humanités, mais dans une ville américaine d'aujourd'hui vous ne pouvez plus compter sur les médecins, les avocats, les hommes d'affaires, les journalistes, les hommes politiques, les architectes ou les négociants pour discuter des romans de Stendhal ou des poèmes de Thomas Hardy.
Les écrivains ne font pas de bons maris. Ils réservent leur Éros à leur art.
Celui qui veut gouverner le pays doit d'abord le divertir.
C'est l'un des pièges que nous dresse une société libé-
rale -- elle nous infantilise. Abe aurait probablement dit :
« C'est à vous de choisir. Ou bien vous continuez de voir
comme un enfant, ou bien. »
Gallimard, Paris, 2002, p. 117
[ ... ] Après qu'Abe eut donné son sensationnel discours
à Harvard, expliquant au public qu'ils éteint des élitistes
déguisés en égalitaristes - « Eh bien! me dit le Dr. Schley.
Qui d'autre avait l'érudition, l'assurance, l'autorité pour
dire cela! Et si facilement, si naturellement ! »
Gallimard, Paris, 2002, p. 93
Je fais ce que je peux des faits. il vivait selon ses idées.
son savoir était bien réel, et il pouvait l'étayer par des réfé-
rences précises. Il était là pour aider, pour éclairer et
remuer, pour faire en sorte, s'il le pouvait, que les grandeurs
de l'humanité ne s'évaporent pas entièrement en bien-
être bourgeois, etc. Il n'avait rien de moyen dans la vie de
Ravelstein. Il n'acceptait ni la lourdeur d'esprit ni l'ennui.
La dépression non plus n'était pas tolérée. Il me supportait
pas les humeurs cafardeuses. les maux, quand il en avait,
étaient physiques.
Gallimard, Paris, 2002, p. 69
[ ...] Je ne cesse de plaider pour la cause des Français.
Dans n'importe quelle rue, il était possible d'acheter
une baguette,un caleçon taille grand patron*, de la bière,
du cognac, du café ou de la charcuterie*, Ravelstein était
un athée, mais il n'y avait aucune raison pour qu'un athée
ne soit pas influencé par la Sainte-Chapelle, ne lise pas
Pascal.
Gallimard, Paris, 2002, pp. 59-60
Comment peut-on recenser la litanie des dangers du
tabacs, des agents de conservation, de l'amiante, des trucs
qu'on répand sur les cultures - des Escherichia coli des
poulets crus sur els mains des marmitons ? « Il n'y a rien
de plus bourgeois que la crainte de la mort » disait
Ravelstein
Gallimard, Paris, 2002, pp. 58-59
Empruntant son habitude à Ravelstein, je lui appris le mot touche*. Rien de tel qu'un mot français pour neutraliser un danger américain.
Pourquoi faut-il toujours que ce soient les choses les pires qui te paraissent réelles ?