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sur 400 notes
*** Rentrée littéraire #7 ***

C'est l'histoire d'un quartier marseillais ultra populaire, là, juste derrière le Vieux-Port, le Panier avec ses logements insalubres et ses ruelles étroites, porte d'entrée de la population immigrée depuis la seconde moitié du XIXème siècle, italienne, corse, maghrébine, comorienne. C'est une histoire d'amitié née dans les années 90 et qui se délite à mesure de la gentrification du quartier, sa réhabilitation avec le projet Euroméditerranée en chassant les plus pauvres vers les périphéries et les quartiers Nord.

Il n'y a pas vraiment d'intrigue à proprement parler avec un scénario cause / conséquences tout tracé et des actions factuelles. Fait d'une succession de scènes, le récit est une déambulation sentimentale dans le Marseille des années 1990 et d'aujourd'hui vu au travers du regard du narrateur, Stress ,« figure rose » de la bande multiethnique, le seul Blanc atterri au Panier par le militantisme d'une mère puissante ( formidable personnage ). Sa narration alterne passé ( années 90 donc ) et présent où il végète à l'aube de la quarantaine, artiste un peu looser, un peu branlos aussi, tentant de retrouver le parfum de son adolescence aux côtés de Ichem, Kassim, Djamel et Ange.

On s'amuse beaucoup avec Hadrien Bels, mais jamais aux dépens de quelqu'un, sa plume est trempée à la tendresse humaine, jamais au cynisme facile, juste acide ce qu'il faut quand il le faut. Son écriture rafraichit, emplie d'une oralité vive qui explose dans des dialogues savoureux. Souvent hybride, inventive et insolente, la langue sonne vrai, sous influence méditerranéenne, mâtinée de rap et de raï, avec des punchlines réjouissantes qui donnent envie de lire le roman à voix haute.

Le récit avance avec le sourire, avec cependant un petit ventre creux vers le milieu et une sensation de répétitions un peu trop présente parfois. Mais dans le dernier tiers, les mots se font plus nostalgiques, l'auteur a grandi et le difficile passage à l'âge adulte fait ressortir une douce mélancolie.

« La ville s'est couchée, je roule sur son dos avec des odeurs de poulet braisé dans le nez. Boulevard national, des bars pleins de vieux à la cornée abimée qui boivent leur thé en trempant leur nez dedans. (…) de petites comoriennes jouent à la corde à sauter en pyjama et des mecs sortent des salons de coiffure en se croyant beaux. J'ai encore des sentiments pour cette ville. Tout est encore possible entre nous. de nouveau envie de la filmer et de l'écouter me raconter ces histoires de vies, qui, bout à bout, me transportent de l'autre côté de la Méditerranée, dans ces ruelles où l'o, vend des cigarettes et des brochettes de foie à l'unité. Où l'on jette par terre papiers, mégots, canettes de coca. Là où les mouettes, les chats et les rats viennent se battre. Une ville doit dégager nos odeurs de crasse et nos instincts animaux. Elle doit raconter nos vies et nos drives. Une ville trop propre ne me dit rien, elle me fait peur, à cacher ses névroses. »

Marseille est vraiment la star de ce roman, décrite avec beaucoup de coeur, sans le folklore habituel que la ville suscite. Derrière chaque scène, chaque tableau, c'est tout l'amour de l'auteur pour sa ville et son quartier qui explose de façon très charnelle, sensorielle et organique, de façon très personnelle aussi.

Mieux qu'un reportage, Cinq dans tes yeux décrypte et donne à voir le mécanisme de gentrification et l'arrivée des « Bobos », surnommés les Venants avec leurs gueules d'héritiers, qui effacent en silence, à coup de rénovations, tout un écosystème au centre des villes, écartant les classes populaire vers les périphéries. C'est rare de lire un roman aussi sensible et géographique à la fois, à la fois intime et inscrit dans un territoire collectif qui s'est métamorphosé vitesse grand V. Hadrien Bels n'écrit pas que pour faire sourire mais pousse à réfléchir sur nos modes de vie urbains et de façon générale sur les identités qui fluctuent au cours d'une vie.

Un premier roman très convaincant plein de verve et de sève incontestablement prometteur.
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Quel jongleur de mots cet Hadrien Bels !
Quel talent pour les articuler en métaphores aussi mémorables que déconcertantes !
Quelle musicalité joyeuse et ensoleillée puis grave et parfois mièvre exprime sa plume ou sa voie, car je me suis demandé s'il avait écrit ces pages ou s'il les avait exprimé devant un magnétophone ?
Cette déambulation marseillaise dessine une succession de scènes vécues sans s'inscrire dans un scénario classique … pourquoi pas … Victor Hugo publia « choses vues » après tout.
Les acteurs enchainent les épisodes dans une certaine confusion qui égare parfois le lecteur. L'auteur met l'accent sur la bande et non sur ses membres d'où le ressenti que ces garçons sont plus des caricatures que des originaux.

Une personne survole le récit, à mes yeux, c'est Fred admirable femme engagée, mère et enseignante. Contraste saisissant dans un scénario où les femmes sont parfois des objets de consommation, les pères souvent absents et l'éducation déficiente.

Marseille est l'autre vedette du film, mais je ne partage pas la vision du rédacteur qui confond ville et décharge publique et glorifie ceux qui jettent par terre papiers, mégots et canettes. Comment en notre époque où l'écologie et le développement durable sont d'ardentes priorités peut on tolérer de telles phrases !

C'est pourquoi cet ouvrage m'a finalement déçu car Marseille mérite mieux que la crasse et le désordre et il est appréciable que ses quartiers délabrés soient réhabilités afin que « plus belle soit la vie » comme le promet la série télévisée marseillaise. Mais ce n'est que mon humble avis et j'espère que Hadrien Bels n'en restera pas là car sa langue est aussi originale que sincère.
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Après deux lectures plutôt éprouvantes, j'ai pensé trouver un peu de légèreté en me rendant à Marseille et plus précisément dans le quartier du Panier , dans les années 90 . Là , j'ai fait la connaissance d'une belle petite bande de sauvageons et je me suis laissé emporter par Stress et ses amis d'enfance ,Ichem , Kassim , Djamel , et ...Ange ( !!! ) .J'ai vécu avec eux , partagé les " conneries " , fumé , bu , bref , fait les 400 coups dans un quartier où chaque bande défendait son espace ....
Et là , vraiment , j'ai plongé, je me suis vautré dans l'ambiance . Il faut dire que , pour un premier "roman" , sur un sujet pas si facile qu'il n'y paraît, l'auteur fait preuve d'une étonnante maîtrise, tant sur le plan de la connaissance du contexte que sur la façon de le traiter . Un style " gouleyant " , adapté en permanence à la situation qui donne à ce récit une grande profondeur , sans en dire ni trop ni trop peu . On passe par de nombreuses phases émotionnelles et l 'on observe , d'un oeil indulgent et avec gourmandise , les tribulations pas toujours " recommandables " de ces gamins des rues .
Et puis le temps passe pour tout le monde et tout change , les êtres comme les choses ou les lieux et le quartier du Panier se transforme en lieu " chic " tandis que ses anciens habitants abandonnent leurs souvenirs pour gagner les non moins " réputés " aujourd'hui , " Quartiers Nord " .Le Vieux Port , le Panier , le Mucem , les bourgeois , les " Venants " comme on dit là-bas , occupent desormais l'espace et c'est le monde de l'enfance qui , pour certains, disparaît à jamais ....
J'ai adoré ce livre pour sa bande de petits gamins , "titis des rues " livrés à leur propre destin , l'ambiance , si bien rendue par l'auteur qu'on croirait entendre les cris , sentir les odeurs et puis j'ai ressenti cet accent de nostalgie dû à ce nouveau déracinement qui séparait ces gamins , les privant une nouvelle fois de leur domaine , les séparant une fois de plus , les isolant de ci , de là, pour permettre une " réhabilitation urbaine " ne profitant qu'à certains .
C'est un petit livre de " tranches de vie " , la peinture d'un cadre de vie rendu " plus présentable " , mais dans lequel flottera à jamais , pour Stress et ses copains , le goût amer du paradis perdu qu'est l'enfance .
Je cherchais un livre plus léger, je l'ai trouvé mais n'ai pu éviter la nostalgie , la mélancolie qui envahissent les mémoires....Et oui , l'enfance , elle est comme " l'eau vive , elle court comme un ruisseau que les enfants poursuivent ..."
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«  Marseille , moi , je la trouve belle comme ça. Avec ses mots simples et ses manières de fille des rues.Mais elle s'en fout de moi. Elle a pas le temps d'écouter mes «  :c'était mieux avant ».
«  Elle veut vivre, se casser la gueule et se relever, toute seule .
Danser et rire avec ces tchatcheurs et ces mythos qui l'embarquent dans de grosses bagnoles et lui racontent des histoires pleines de promesses .
Elle se rêve ma ville . »

Deux extraits de cette chronique marseillaise colorée, pétrie de langues , de cultures et de parfums mêlés , visage d'une ville , riche de ses différences. «  La politique ici, c'est comme les lasagnes , on recouvre de sauce bien épaisse »....
Voilà un auteur qui joue de belle manière avec les mots , une langue parlée , imagée , brute , et séduisante à la fois.
C'est l'histoire d'une bande de potes , des années 90 à nos jours contée par Nordine dit Stress, «  un petit blanc » qui vit avec sa mère Fred, professeure des beaux - arts .
A travers son regard tendre et acéré , se déroule le quotidien de ces jeunes qui fument des joints ,aiment se dorer au soleil , les jolies filles, la drague, trempent dans quelques petites combines , zonent , s'amusent à tuer le temps ....dans le quartier populaire du «  Panier » , ils enchaînent virées à la plage, bagarres parfois, quatre cent coups , soirées en boites de nuit afros ....
Tous sont venus d'ailleurs : Ichem , Kassim''Djamel et Ange ....du Maghreb ...
ou d'ailleurs ...
Sur la photo seul Stress tranche avec sa peau rose.

On suit leurs histoires d'amitié , amours, différences, diversité à travers le quotidien de Marseille, ses habitants , ses habitudes et ses travers.

On retrouve Stress adulte , il tente de dénicher un financement pour tourner un documentaire sur son quartier d'enfance et la «  gentrification » .

Aujourd'hui les bobos dits «  Les Venants » rénovent les taudis d'une partie de la ville ,plutôt le centre - ville, les potes d'hier sont devenus dealers , chauffeurs de bus, agent de sécurité ....

L'auteur aborde le sujet du sida, les immeubles insalubres qui se sont effondrés , la drogue et la délinquance, le déterminisme social et les replis communautaires..
Séduisante et drôle, violent et changeante , Marseille : son côté haut en couleurs , un livre au franc parler salutaire . ....
Nostalgie du Marseille de l'adolescence du narrateur , véritable déclaration d'amour à sa ville , insolente , mordante ,tout en dérision , humour et poésie . Vrai regard sur cette France d'aujourd'hui !
«  En dehors du quartier , on n'était plus personne » .
«  Sur la photo de classe ,au milieu des Comoriens , des Arabes et des Portugais , avec ma figure rose, j'étais facile à repérer » ...
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Ce que j'ai ressenti:

Je tenais à faire une chronique à chaud pour ce livre. Comme si je ne pouvais pas attendre cinq minutes. Ce n'est pas que j'avais rien à faire, c'est parce que je suis Marseille. Cette ville, elle est puissante, elle te reste dans l'ADN, elle est le sang, l'amour, la vie, l'énergie. Alors, ce roman de Hadrien Bels, je le voulais. Je savais qu'il était Marseille. Je présageais que nos souvenirs seraient intrinsèques, authentiques et étrangement similaires. Alors, puisque nous sommes tant Marseille, j'ai lu d'une traite, cet ouvrage qui jette sur ces pages toute la force et le réalisme social de cette ville, semblable à nulle autre pareille…

Bienvenue à Marseille! Faisons ensemble un petit tour, d'abord direction le Panier. (Oui, après on ira voir la mer, ça va, le sang, oh reste tranquille un peu!). le Panier, c'était un quartier populaire, multiculturel, vivant. C'était le Marseille melting-pot, bruyant et sauvage, beau et pauvre aussi, mais véritable. Mais avec les Venants, là -gestuelle agacée des mains- ils ont tout changé. Ils ont arraché le coeur, une partie de son essence, la couleur qui les dérangeait. En toute impunité. Sur l'autel de leurs fausses valeurs, la gentrification a transformé un quartier. Et c'est tout le problème que soulève cet auteur. Parce qu'il aime ces rues, ces habitants, ces imperfections, ces rythmes, ces expressions…Avec les deux temporalités, on ressent toute sa tristesse de constater une telle mutation. Ses souvenirs sont invoqués mais ils ne seront plus visibles tellement le quartier a changé de forme, de mentalité, de visage…

J'ai toujours détesté la nostalgie. Je trouve que c'est un sentiment qui retient, qui empêche. Mais dans ces pages, c'est important. Parce que le Panier des années 90 qu'il raconte, le Marseille que j'ai arpenté aussi sur la même période, notre jeunesse, est définitivement envolée. Ça fait mal, j'étais prise dans une sorte de mélancolie et de colère, je suis marquée aussi au fer rouge, mais je n'en avais pas pris conscience avant cette lecture, tellement mon amour pour cette ville, est grand et idéaliste…Je ne serai jamais celle, qui dira « C'était mieux avant », mais je comprends parfaitement et j'acquiesce à la démarche de cet auteur, qui se pose justement, la question. Dans ses yeux, il n'y a pas que cette main levée contre le mauvais oeil, mais sans doute, plus d'intelligence et de perspicacité qu'il n'y parait au premier abord. Il s'exprime avec les mots et la verve qui caractérise Marseille, mais au fond, on sent bien, que c'est une déclaration d'amour sincère et pudique, pour la plus belle ville du monde.

Bon, alors t'attends quoi pour aller à la mer? Tu crois que j'ai que ça à faire, sans dec'?! J'ai pas le temps moi, je suis Marseille, je te rappelle…Bon, si tu viens pas, j'irai boire un thé avec Fred et Stress, pour parler de poésie et de souvenirs égarés, me mobiliser pour les jeunes, leur remettre ce livre entre les mains, faire quelque chose aussi, pour Marseille…Et dans mes yeux, deux étoiles, et, seule, je ris et je danse dans ces rues…


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Depuis Jean-Claude Izzo, difficile de s'attaquer à Marseille sans tomber dans les clichés. On comprend que l'auteur a la ferme intention de dézinguer tout ce qui sonne faux dans sa ville, à commencer par les venants, ces bourgeois descendus du nord de la Loire qui trouvent à Marseille un exotisme à moindre frais. le Panier, le quartier où « Stress » a passé son enfance dans les années 90, s'est ramolli à coup de gentrification : « Pratiquement plus aucun Arabe ou noir. C'est comme si on avait effacé un écosystème, tranquille, en silence ». Stress était ce minot blanc en minorité et sa mère, une poétesse de la rue qui utilise la culture comme arme d'instruction massive. le panier a changé. Beaucoup trop calme. Stress est nostalgique de ce temps où la drogue et le kebab se payaient en francs. Nostalgique mais lucide : « La nostalgie ça emmerde tout le monde, sauf celui qui raconte, ça lui file un coup de jeune ».
Ce roman est une ballade dans le temps et dans Marseille. Il n'y a pas vraiment d'histoire si ce n'est celle de Stress, vidéaste raté, loser attachant, qui se souvient du Panier et de ses copains. On pourrait en faire un genre, le « District book », le livre de quartier.
Hadrien Bels met tout ce qu'il a dans son bouquin, de rages et d'anecdotes. C'est vif et inventif. Monsieur pratique les figures de style avec maestria. Il est fort en métaphores ((« le 83, le bus des plages. L'été, à l'intérieur, c'était une paëlla », virtuose du zeugma (« j'étais plein de promesses et de morve au nez » et mage de l'image (« La colère, il faut l'accepter et la bercer, comme un enfant quand a fait dans le dos »). Et les dialogues sont remplis de punch-lines, aussi savoureuses les unes que les autres : « C'est quand même curieux, ces jeunes qui ne font rien de leur vie mais peuvent pas attendre cinq minutes ».
Un livre qui pétille, une déclaration d'amour à Marseille (« une ville trop propre ne me dit rien, elle me fait peur, à cacher ses névroses ») qui m'a donné envie de retourner dans la cité phocéenne, avec ma dégaine de venant. Pas grave.
Bilan : 🌹🌹
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Nous voilà plongés dans le quartier du Panier, à Marseille, auprès d'une bande de potes, dans les années 90. le Mia et Iam ne sont pas loin !
À travers le regard de «Stress», on assiste au quotidien de ses jeunes qui zonent, fument des joints, trempent dans des petites combines, rien de grave.
Ils sont 5, toujours ensemble, à la plage, dans les bus bondés, à traîner dans les rues... et Stress se souvient avec nostalgie de cette époque, quand le Panier était encore un quartier populaire.
Il voudrait faire un film sur les 5 lascars qu'ils étaient à l'époque et qui expliquerait comment c'était Marseille avant et comment leur quartier a changé au fil des années, avec l'arrivée des «Venants», Parisiens ou bobos ayant gentrifié le Panier.
Il y a donc le Marseille des années 90 et le Marseille de maintenant qui se donnent la parole, d'un chapitre à l'autre. Maintenant, Stress se retrouve à traîner dans les lieux hypes, dans le monde artistique du cinéma. Il n'est pas à sa place dans ce milieu mais il tient à son projet de film.
Ses potes, il ne les voit plus beaucoup, peu s'en sont sortis.
Un roman comme un film, très vif, incisif. On est à Marseille, dans ses rues cosmopolites. La ville a le premier rôle, dans ce premier roman.
Il y a de la nostalgie, de l'humanité et un grand attachement à ses racines. Les personnages sont très touchants, que ce soient ses amis ou même sa mère et sonnent juste. Ça sent le vécu !
Un texte inventif et surprenant qui vaut pour les atmosphères décrites et m'a apportée un réel plaisir de lecture !
Attention ! Hadrien Bels est un jeune auteur à suivre.

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Dans le même genre, je me régale plus avec les livres de Magyd Cherfi, bien qu'il soit de Toulouse. Nostalgie d'un marseillais dont son quartier le panier n'est plus ce qu'il était. Ah la bonne mère, les minots ont été chassés par les bourgeois ! Alternance du passé et du présent sans vraiment d'histoire. Je viens de le finir et l'ai déjà oublié. ⭐️ ⭐️
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Cinq dans tes yeux, un geste apotropaïque pour conjuguer le mauvais sort  « khamsa fi
ainek », khamsa, cinq, en référence aux cinq doigts de la main, celle de Fatima, une amulette que l'on porte autour du cou ou du poignet pour se protéger des mauvais coups, des dangers .
Oui, il faut en avoir des grigris, talismans, fétiches, et autres porte-bonheurs quand on vit dans le quartier du Panier avant qu'il ne soit envahi par les « Venants » ces bobos aliens, qui restaurent le quartier et chassent, peu à peu les autochtones ou ceux installés depuis longtemps dans ce qui fut une terre d' asile, qu'on se prénomme Djamel, Kassim, Ichim, Ange et même Stress , que la poisse colle aux talons comme l'haleine chargée de certains quartiers marseillais souffle aux visages.
Un roman qui évoque Marseille à l'heure actuelle et avec de nombreuses analepses dans la décennie 90, celle où oeuvrait Fabio Montale. (Lecture pour compléter la trilogie marseillaise)
Un roman qui dit souvent la vie du jeune Hadrian Belsl'auteur de cette autofiction.
J'ai eu quelques difficultés à m'adapter et à comprendre le langage, le style, les expressions employées par ces jeunes, et puis je me suis laissée guidée par cette bande organisée, souvent désorganisée, joyeuse et solidaire, au travers De Marseille personnifiée. Marseille d'hier, Marseille d'aujourd'hui aussi complexe, aimée et haïe, dénigrée, décriée, cosmopolite, avec ses codes, toujours en mouvement, mais si belle sous le ciel bleu et la mer comme horizon.
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Hadrien Bels écrit son premier roman « Cinq dans tes yeux » où il situe l'action à Marseille dans le quartier du Panier. Une ville qu'il connait bien car il est marseillais. A travers un groupe de copains, ils nous racontent la vie dans ce quartier dans les années 90 puis ce qu'il est devenu aujourd'hui, un quartier où les pauvres ont été expulsés et où les bobos ont pris la place. On suit leurs histoires d'amitiés, d'amours, les quatre cents coups qu'ils ont réalisés, leurs différences, reflet de la diversité de la ville. Stress va rester celui qui va être le plus nostalgique, le plus rêveur de cette vie d'avant. Il a un projet pour lui rendre hommage.
On sent que l'auteur aime sa ville de Marseille. Son style est bien particulier, singulier. Je dois dire que j'ai eu du mal dans les premières pages car il est bien différent de ce que l'on peut trouver habituellement. Il m'a fait sortir de ma zone de confort. C'est risqué, mais c'est original et ça permet aussi de faire la différence avec tous les autres auteurs de la rentrée littéraire. La deuxième difficulté du début c'est aussi d'arriver à suivre dans tous les personnages. Une fois tout ça acquis, on peut mieux apprécier la suite et apprécier cette visite guidée du quartier et de l'époque des années 90. Je dirais que ce livre ne peut que créer des échanges intéressants sur la ville et sur le style de l'auteur…
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