Les lecteurs qui, comme moi, s'impatientaient depuis la dernière salve de publication de
Tonino Benacquista, vont pouvoir à nouveau respirer : il revient ! Après
le serrurier volant (avec
Tardi) publié en 2006 et sorti en poche chez Folio en juin dernier, l'auteur des célèbres
Saga,
Quelqu'un d'autre,
Tout à l'ego et d'autres encore reprend le filon d'un de ses derniers romans,
Malavita (2004), pour cette suite toujours aussi débordante de rebondissements.
Ancien ponte de la Cosa Nostra à New-York, Giovanni Manzoni est devenu l'homme à abattre lorsqu'il a accepté de témoigner dans le procès qui a fait trembler la pègre aux Etats-Unis, raison pour laquelle il avait posé une condition sine qua non à son témoignage : faire parti du programme de protection des témoins. Dans
Malavita, il était devenu Fred Blake, et s'était installé avec sa femme et ses deux enfants dans un petit village de Normandie ; mais avait été retrouvé par la mafia.
Relogé dans une autre ville, perdue dans la torpeur du sud de la France, les Blake sont devenu les Wayne, avec quelques années et un nouvel agent du FBI en plus. Fred est devenu un écrivain bankable en publiant ses mémoires sous forme de roman de fiction, sous pseudonyme ; Maggie se lance dans la confection artisanale de parmigiana di melanzane, le gratin d'aubergine au parmesan ; et les enfants tentent de mener une vie amoureuse normale loin du cercle parental, devenu chaotique.
Cette suite inattendue est un véritable bonheur : Benacquista avait su changer de ton et de rythme, sortir du roman sombre pour nous dévoiler ses talents de scénariste dans un
Malavita plus vivant et adaptable que jamais. Pour
Malavita encore, tous les ingrédients du succès sont à nouveau réunis, et on se retrouve emporté avec plaisir dans les tourmentes familiales de ces quatre personnages décidemment hors du commun. Un excellent roman, ne serait-ce qu'a en juger par la franche pénibilité à devoir s'arrêter de lire en sortant du métro...