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sur 825 notes
Partir pour mieux se recentrer. Sur un autre rivage, une intime justesse.

Simon est psychanalyste ; alors qu'un bol bleu lui échappe des mains ce jour-là, il prend conscience que c'est tout qui lui échappe. C'est un déclencheur, une brèche dans son quotidien qui le conduit à une prise de décision.
Et lui qui a passé sa vie à écouter les autres, faisant taire ainsi sa propre voix, va chercher une voie de réconciliation avec lui-même, et peut-être s'autoriser enfin une introspection.
Pour cela, il choisit de changer de cadre et s'envole vers le Japon.
Dans un horizon inconnu, s'ouvrir à autre chose, partir à la rencontre, des autres, et finalement de soi, pour mieux se connaître soi-même.

Quand on a passé sa vie à écouter les autres, à quel moment s'écouter soi et ne pas se perdre ? Comment trouver un équilibre ?
Cette lecture a provoqué beaucoup de questionnements et j'ai beaucoup aimé l'écriture pleine de sensibilité et de psychologie.

Il est question de creux et de plein, de mémoire et d'oubli, de réparation et de réflexion, de paroles et de silences. J'ai apprécié aussi le côté contemplatif, introspectif, apaisant, et les images chargées de sens.

J'ai aimé la déambulation de pensées, ce que ça rejoint et implique en chacun de nous, de réflexion et de méditation. Puis j'aime beaucoup ce mot « patience ».

Art du cérémonial. Céramique japonaise. Bruissement d'un tissu de soie. Senteurs iodées marines.
Se mettre quelques instants sur « pause » en pleine conscience.
.
Le charme et l'harmonie de la délicatesse et du raffinement enveloppent ce roman, et j'ai été séduite par l'écriture.
Un très beau moment de lecture.
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Psychanalyste, Simon a fait profession d'écouter les autres, au risque de faire taire sa propre histoire. À la faveur d'une brèche dans le quotidien - un bol cassé - vient le temps du rendez-vous avec lui-même. Cette fois encore le nouveau roman de Jeanne Benameur accompagne un envol, observe le patient travail d'un être qui chemine vers sa liberté. Pour Simon, le voyage intérieur passe par un vrai départ, et - d'un rivage à l'autre - par le lointain Japon : ses rituels, son art de réparer (l'ancestrale technique du kintsugi), ses floraisons...
Quête initiatique qui contient aussi tout un roman d'apprentissage bâti sur le feu et la violence (l'amitié, la jeunesse, l'océan), c'est un livre de silence(s) et de rencontre(s), le livre d'une grande sagesse, douce, têtue, et bientôt, sereine.
J'ai lu ce livre jusqu'au bout mais... j'ai eu du mal. Je me demande pourquoi je suis allée au bout sinon par affection et garder ma place parmi les 007 :D
Simon ne m'a pas intéressée. Je l'ai trouvé autocentré. La femme de sa vie évoquée partout sans existence aucune. le coup du Kintsugi la réparation qui embellit la porcelaine cassée grosse métaphore déjà tant vue, contraste avec l'ambition voire prétention à la finesse du propos et l'énormité de la ficelle. Ce couple de japonais aussi mystérieux exemplaires ne m'ont ni branchée ni attendrie.

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Ce livre offre un moment d'apaisement, pousse à l'introspection, à la sensibilité. On y sonde la profondeur des émotions, les vertus de l'humilité, de la sagesse, de la générosité. D'île en île (jusqu'à Yaeyama au Japon), jusqu'au tréfonds de soi, le dépassement , la cicatrisation des blessures, admirablement métaphorique du Kintsugi. Tous les personnages sont attachants ; de tels récits réconcilient avec le monde !
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Un livre délicat sur la reconstruction, la recherche de l'équilibre et de l'harmonie, qui mêle à la fois la puissance du corps, du désir et les questionnements philosophiques sur notre façon d'habiter le monde.
Un roman court et doux qui, presque comme un conte philosophique, laisse la part belle aux éléments naturels que sont l'océan, les plantes, la forêt et les être vivants qui la peuplent.
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Une couverture très poétique (chez Actes Sud) pour ce récit dont une grande partie se déroule au Japon, un Japon loin des clichés, puisque c'est sur une toute petite île dont on ne saura pas grand-chose, si ce n'est le climat subtropical et la bienveillance des habitants. Restent le partage du thé fort, une langue et une écriture inconnues, une collection de kimonos et de tissus anciens, et surtout le kintsugi, cet art de la réparation, de la jointure à l'or fin qui permet la sublimation de ce qui a été un jour cassé. Belle métaphore qui accompagne Simon, le personnage principal, venu chercher le repos et l'apaisement dans cette île lointaine. Psychanalyste dans une ville au bord de l'océan, il décide de tout quitter après avoir brisé un bol un matin. Hébergé par un couple discret, il va peu à peu renouer avec son corps (des sensations oubliées, notamment le plaisir de la nage) et son passé (amitié d'enfance, deuil et culpabilité). Un roman facile à lire (plus accessibles que d'autres de la même autrice), une atmosphère agréable et des personnages que l'on a plaisir à retrouver.
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Un livre tout en introspection et en sensibilité, qui se mérite : le début peut paraître lent et le personnage peu sympathique. Puis s'exerce le baume d'un accueil au Japon, chez des hôtes d'une grande délicatesse, dans des paysages et aux cours de cheminements apaisants, qui vont permettre au héros de retisser des liens (et nous avec lui). Très beaux moments en lien avec les matières. Belle découverte d'un art jouant avec les fils d'or …
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Cette lecture a été pour moi assez laborieuse. J'ai dû à de nombreuses reprises revenir en arrière car mon esprit était parti vagabonder ailleurs.
J'ai néanmoins persévéré (je n'ai habituellement aucun scrupule à abandonner un livre qui m'ennuie). J'ai en effet été titillé par ces personnages qui ont une vie hors norme pour certains (les hôtes japonais) ou qui sont hantés par leur histoire personnelle et qui recherchent une nouvelle route (le personnage principal). J'ai également été séduit par ces personnes qui arrivent à se construire un univers auquel ils donnent du sens.
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Simon Lhumain, psychanalyste, vit dans une ville au bord de la mer. A la suite d'un micro-évènement, un vieux bol qui se casse mais qui lui rappelle tant de souvenirs, il se décide à partir sur un coup de tête dans les îles de Yaeyama, les Antilles japonaises, où il va faire le point sur sa vie...

Je découvre l'auteure avec ce livre et je suis assez perplexe, car je ne peux pas dire que j'ai aimé ni que cela m'a déplu. le grand point fort de l'ouvrage est la plume de Jeanne Benameur, douce, sensible, et qui nous emmène de page en page. Néanmoins je suis restée complètement hermétique au personnage de Simon, qui sans être antipathique, n'a pas vraiment d'aspérité ou n'a pas suscité d'empathie particulière de ma part, d'autant qu'il est très autocentré. J'ai eu comme l'impression de mener un chemin parallèle au protagoniste, et, ce qui n'est pas désagréable, débloquer des fragments de ma propre mémoire dans l'expérience qui est la sienne (la caresse du soleil sur la peau, la chaleur indolente, l'abîme de contemplation dans lequel nous plonge un objet). Il est plaisant de s'imaginer sur les îles de Yaeyama, leur histoire et leur culture, en particulier l'art du kintsugi.
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Mon coup de coeur de l'année 2023
J'aime aime le style cette écriture fluide et le sujet cet homme psychanalyste qui part se trouver au Japon
Je suis fan des tissus et j'aimerais rencontrer l'héroïne qui collectionne des tissus anciens
Et puis là conversation non verbale entre le céramiste et le psychanalyste
Tout est un enchantement
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Jeanne Benhameur évoque, à travers Simon, d'une plume subtile et poétique, son expérience de psychanalyse et de sa psychanalyste à laquelle elle rend hommage, de son cheminement intérieur personnel , et plus loin, de son moi profond.
Simon est resté assis de longues journées à écouter les autres : Son corps refuse cet immobilisme et son cerveau est saturé de mots, il ressent un impératif besoin d'une rupture pour évacuer ce trop plein. Il s'est focalisé sur les mots, il en a fait son métier, sur le silence qui enveloppe le mot qui va sourdre des limbes de l'inconscient, le souffle qui va expulser le mot, acceptant de vivre en retrait pour libérer la parole de l'autre. Son chez-soi à lui c'est un cabinet de psychanalyste, dans une lumière tamisée propice à l'introspection, au silence.
Alors, il va partir en maison d'hôtes sur une île isolée au Japon. Total dépaysement sur un bout de terre entouré d'eau, pour une retraite dans un monde minimaliste et intemporel : il part sans but précis, sans rien chercher particulièrement, comme ces patients pour qui s'allonger sur un divan c'est s'ouvrir à un voyage dans l'inconnu des profondeurs de son inconscient…à chaque séance un nouveau voyage, une exploration dans le monde du silence, pour retrouver un chez-soi intime.
Il va rencontrer des similitudes dans sa pratique avec la philosophie japonaise qui ne jette pas un objet mais le répare, par respect pour le travail des artisans qui ont fabriqué les céramiques, « les coutures d'or du kintsugi ». C'est un cérémonial lent et minutieux, qui requiert de la concentration et de la patience en s'immergeant dans la pleine conscience du moment présent. Une céramique brisée ne signifie pas sa fin ou son rejet, elle devient autre, renouveau et continuité dans son utilisation, sans cacher les réparations.
Le Japon, adepte de l'art de sublimer toute chose, le geste dans les céramiques japonaises, la parole, la nature et aussi l'imperfection qui incite à aborder les échecs, blessures et autres maux de la vie d'une nouvelle manière, « le kintsugi », ou l'art de sublimer les blessures, transcender nos épreuves. Il nous rappelle que nos cicatrices, qu'elles soient visibles ou invisibles, sont la preuve que nous avons surmonté nos difficultés. de même, « le wabi sabi » prône le minimalisme et le retour à l'essentiel : Vivre avec ses imperfections dans une vie patinée par le temps qui passe et qui répare.
Au cours de ce séjour sur l'île, il va s'avouer qu'il est passé à côté de ses deux amis d'enfance, Louise et Mathieu, qu'il n'a pas su les comprendre. Et que son travail de perfectionnement était inachevé. Car les pensées, « Un jour, on ne sait pas pourquoi, elles reprennent vie. de toute leur force. Elles atteignent notre attention profonde, celle qu'on ignore la plupart du temps, et c'est le bon moment. Ce ne sont pas nos mains qui les ont réchauffées, c'est le temps, la friction avec d'autres mots, d'autres phrases entendues, ou lues, enveloppées du silence des livres. Les mots adviennent alors avec toute leur puissance. Il fallait juste attendre d'avoir la force de les entendre », le corps et l'esprit sont mû par une pulsion de vie qui nous effraie par sa puissance, les mots n'ont que faire de nos peurs, ils surgissent, ils jaillissent comme un geyser.
Une belle découverte, je ne connaissais pas Jeanne Benhameur, « qui a l'art des phrases simples et profondes. Il faut du temps pour arriver à ça… ».
J'ai aimé être baignée dans cette philosophie du bonheur inspiré des moines bouddhistes et du taoïsme. L'asymétrie, l'impermanence, les déséquilibres, les formes incomplètes, les fêlures et les cassures qui, en mettant le réel à distance, peuvent sublimer la vie pour peu qu'on prenne le temps de l'entendre et la considérer.

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