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EAN : 9780785184294
176 pages
MARVEL - US (13/09/2016)
5/5   1 notes
Résumé :
The most controversial and best-reviewed comic book on the stands today is back! From the Eisner Award-winning team of Bendis and Maleev (DAREDEVIL, MOON KNIGHT) comes the next chapter in Scarlet's one-woman American Revolution. Scarlet has declared war on a city strangled from within by corruption! Her call to arms has been heard all over the world...but now Scarlet makes her boldest move yet, taking City Hall hostage while the entire country watches. How will the ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Scarlet Book One (épisodes 1 à 5) qu'il faut impérativement avoir lu avant. Il comprend les épisodes 6 à 10 (la fin de la première saison), publiés en 2013 (épisodes 6 & 7), puis en 2016 (épisodes 8 à 10), écrits par Brian Michael Bendis, dessinés, encrés et mis en couleurs par Alex Maleev. Il comprend également les 5 couvertures originales de Maleev, ainsi que la couverture variante réalisée par David Mack pour l'épisode 6. Il se termine avec le script de l'épisode 10 écrit par Bendis, et 17 pages de croquis préparatoires de Maleev.

Sur une page toute noire, un flux de pensée s'inscrit en lettres blanches en colonne sur la droite, traduisant l'état d'esprit de la personne qui parle : hors de question de jouer le jeu qui ne sert qu'à préserver le statu quo. Scarlet Rue se tient devant le maire de Portland, dans son bureau. Elle explique gentiment ses exigences et le rabroue quand il utilise un discours de politicien flagorneur. Elle se demande même s'il est possible de réussir à insulter un individu aussi diplomate. Elle commence à lister ses exigences, alors que 5 compagnons se tiennent derrière elle, un armé, un autre avec une caméra en train de tout filmer. le lundi d'avant, elle était allée rendre visite à l'inspecteur de police Guzman, accompagnée de Brandon et Isis. Elle était venue pour lui demander son aide, en lui rappelant ce qui s'était passé avec la foule à Pioneer Square. L'histoire personnelle d'Isis est racontée sous la forme d'un conte.

Le mercredi avant de rencontrer le maire de Portland, Scarlet Rue et son équipe avaient investi un plateau de télévision, alors que l'animatrice annonçait une séquence sur la préparation de muffins. Une autre partie de son équipe avait investi la régie pour être sûr que la diffusion ne serait pas interrompue. Scarlet Rue avait ainsi pu donner sa version de ce qui s'était passé quand la police avait lancé une grenade dans la foule. Elle avait réitéré son refus de se laisser intimider, et avait lancé un appel à se réunir au Parc du Front de Seine le vendredi suivant à 13h00. le tireur d'élite placé sur un toit à proximité en surveillance avait tiré sur les voitures de police alors qu'elles arrivaient à proximité du studio d'enregistrement, pour avertir Scarlet de terminer son discours et de sortir au plus vite. Avant de partir, elle avait glissé une invitation à la manifestation qu'un employé remet à Angela Going, agent du FBI, quand elle arrive sur les lieux avec la police.

En 2010, Brian Michael Bendis est le scénariste star de l'éditeur Marvel, et un des architectes de leur univers partagé, ainsi qu'un référent pour le développement de l'univers cinématographique des studios Marvel. Faute de temps, il a laissé de côté l'écriture de ses séries indépendantes dont il conserve la propriété intellectuelle. le lecteur est donc assez surpris de voir arriver plusieurs projets indépendants dont cette série en 2013. Il se demande si le scénariste va retrouver l'ambition d'écriture qui était la sienne au début de Powers (avec Michael Avon Oeming) par exemple. le premier tome avait impressionné le lecteur par la qualité des illustrations d'Alex Maleev, et par le dispositif narratif qui opposait une jeune femme avec des principes absolus contre la complexité du monde réel. Malgré le temps écoulé entre les 2 tomes, le lecteur revient pour savoir si la lutte de Scarlet Rue va pouvoir déboucher sur quelque chose, sur des changements. Cette deuxième partie est chargée en conflits sociaux : une prise d'antenne sous la menace, une manifestation sous tension avec le risque très présent d'une charge de la police, une bavure policière sur un innocent, une bavure militaire, du harcèlement sur internet, de la maltraitance policière en prison, du harcèlement sexuel. Au fur et à mesure des épisodes, le lecteur voit également la tension monter entre les forces de l'ordre et le peuple. Bendis a un peu pipé les dés moraux du fait que plusieurs policiers sont des ripoux compromis dans une affaire ou une autre, les classant direct dans le camp des méchants aux yeux du lecteur. Mais il n'en reste pas moins que cette autorité de la police apparaît en décalage avec la volonté du peuple, avec ses idéaux, avec le fait qu'elle ne protège pas le peuple, mais l'opprime.

Brian Michael Bendis ne lâche donc rien en ce qui concerne la fibre politique que l'ouvrage, Scarlet Rue reste une personne éprise d'absolu qui se dresse contre le système. le lecteur espère bien également retrouver Alex Maleev en pleine forme, comme dans les épisodes 1 à 5. S'il lit le recueil dans son édition par DC Comics (celle du 18/12/18), le lecteur éprouve une petite déception car l'éditeur a choisi un papier mat qui ne restitue pas la myriade de nuances des couleurs des cases, et certaines cases en deviennent un peu boueuses. L'artiste semble plus subir les scènes de dialogue que trouver des plans de prise de vue spécifiques pour chaque discussion. Il s'appuie beaucoup sur des cadrages en plan poitrine, ou plus rapprochés. Pourtant le lecteur se retrouve vite emporté par la narration visuelle et en oublie ces 2 limites. En effet Maleev conçoit des mises en page variées, parfois originales. Il commence donc avec une page noire, sans dessin (certainement sur les instructions du script). Il continue avec 2 bandes de 7 cases s'étalant sur la largeur des 2 pages en vis-à-vis. Par la suite, le lecteur observe quelques dessins en double page (peu nombreux, par exemple pour rendre compte de l'ampleur de la manifestation en bordure de fleuve), des pages avec uniquement des cases de la largeur de la page, 6 pages sous format d'illustration en double page avec un texte comme un conte (pour l'histoire d'Isis), des pages découpées en gaufrier régulier de 3 cases pour chacune des 3 bandes, des contours de forme plus rugueux pour l'histoire du soldat, 6 pages reprenant quelques codes visuels des shojo pour l'histoire de Rachel, 3 pages avec 6 cases par page et une brève phrase en dessous de chaque case, etc. à l'évidence, Bendis et Maleev ont collaboré de près pour concevoir ces différentes formes.

Les personnages d'Alex Maleev donnent une impression de réalisme et de vie étonnante. Il s'est un peu éloigné du photoréalisme pour les individus, avec des traits de contour plus appuyés pour les silhouettes, et des traits de visage un peu plus lisses. En tant que directeur d'acteurs, il privilégie le naturalisme, sans emphase pour les émotions, avec des postures normales et mesurées. le lecteur ne peut donc pas tout le temps lire sur un visage pour ressentir l'état d'esprit d'un personnage, comme dans la vraie vie. Il observe des individus réalistes, avec des tenues vestimentaires correspondant à leur tranche d'âge et à leur position sociale. S'il y prête attention, il remarque qu'il y a des individus de différentes origines ethniques. S'il n'y prête pas attention, il ne s'en aperçoit pas car le dessinateur l'a intégré de manière totalement naturelle, sans en faire une revendication. Au fil des séquences de dialogue, le lecteur se rend compte que l'usage quasi systématique du plan poitrine apporte une forme de proximité avec les interlocuteurs, sans avoir l'impression non plus d'être intime avec, juste la bonne distance en termes de proxémie. le lecteur apprécie également la manière dont il gère les décors, se contentant parfois de quelques traits de rappels, ou d'un camaïeu, et allant d'autres fois jusqu'à un rendu photographique. La gestion du niveau de détail dans la description des décors est indissociable de la manière d'utiliser les couleurs pour établir une continuité visuelle au sein d'une même séquence. En fonction de la nature de la séquence, le lecteur peut voir où se déroule un dialogue (l'aménagement du bureau du maire), ou une action (les espaces dégagés du parking du commissariat).

Le lecteur est également impressionné par les scènes d'action : l'arrivée des voitures de police pour cerner le bâtiment abritant le studio d'enregistrement, les scènes de foule avec la pression de la police, la tentative d'assassinat dans un parking souterrain, l'émeute finale. Ces scènes de violence concrétisent le combat idéologique qui se joue. Scarlet Rue refuse de laisser passer quelques compromissions que ce soit, quelqu'acte d'abus de pouvoir. Il n'y a pas de possibilité de négociation. Brian Michael Bendis met son personnage en position de révélateur des compromis, petits et grands par rapport à des principes de justice. Durant le premier tome, le lecteur avait vu monter la juste colère de Scarlet Rue, victime d'un abus de force par la police. le récit s'arrêtait juste avant la révolution. Avec ce deuxième tome, le scénariste ne se déballonne pas et raconte les débuts de la révolution annoncée, tout en appliquant le principe de réalité. Scarlet ne renversera pas le gouvernement (ou au moins le maire) à elle toute seule, et tuer le maire n'assainira rien. Elle a déclaré la guerre à un système. Bendis se montre très habile en accumulant des petits écarts de conduite réalistes et réels, établissant ainsi la corruption de ceux qui disposent d'un peu de pouvoir, en y opposant ceux qu'ils sont censés représenter ou protéger, ainsi que ceux qui pensaient n'avoir d'autre choix que d'accepter l'existence des magouilles, ne disposant pas de moyens de lutter contre. La force de la conviction de Scarlet permet de rendre visibles ces abus pour ce qu'ils sont et de rappeler que ce n'est pas normal, qu'il n'y a pas de raison de se résigner à ces formes de corruption ordinaires. Elle refuse de les banaliser.

Un peu échaudé par le rythme de parution erratique, le lecteur n'est pas bien sûr de vouloir reprendre en chemin la croisade de Scarlet Rue. S'il a acheté la version publiée par DC Comics, il est déçu par leur choix de papier. Rapidement il retrouve ce qui lui avait plu dans le premier tome : une jeune femme qui sait ce qu'elle veut, une pasionaria abîmée par la vie, qui refuse toute compromission, qui fait preuve d'un sens politique aiguisé. Malgré la qualité du papier, la qualité des dessins d'Alex Maleev transporte le lecteur à Portland, aux côtés de Scarlet, avec une narration visuelle personnelle et convaincante, très immersive. 5 étoiles, avec le plaisir de savoir que le tome 3 est à portée de main Scarlet Vol. 1.
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Merci à Emmanuel pour le montage et ClemB pour l'habillage sonore.
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