Ici, on ramasse toute la saloperie de la société ! Ca use. Et si tu te loupes, tu n'imagines pas les conséquences. Les "mineurs", c'est une matière sensible ! Les mecs en garde à vue, on leur demande d'avouer l'inavouable. Un braqueur qui reconnaît un casse, à la limite c'est une ligne de plus sur un CV. Mais ici, il n'y a pas plus infamant.
Place Vendôme à Paris en mars 2001. Dragon Mihic et deux complices arrivent devant la bijouterie. Habillés en ouvriers. Ils attaquent la vitrine à la lance thermique, un lance-flammes de chantier pour couper le béton ! Le verre se dilate, se fragilise. Un coup de masse et la vitrine se brise. Les trois hommes saisissent un collier d’une valeur de 260 000 euros. Le tout en deux ou trois minutes.
« Quand tu as exploré l’impossible et qu’il ne reste que l’impensable, c’ est dans cette direction que tu dois aller. »
Je dis souvent que tout individu a un démon en lui. Le jeu, l'alcool, la drogue, les femmes, pour d'autres c'est une attirance sexuelle pour les mineurs. C'est leur démon. Certains en sont conscients et ils mettent leur démon en cage. Mais parfois il y a des circonstances extérieures qui font que la cage va se fragiliser. Ca peut être la perte d'un boulot, d'un proche, une vie de couple ui bat de l'aile, l'absence de relations sexuelles... Ce sont autant de facteurs qui vont frser la cage.
Là-dessus Internet. Superbe désinhibiteur. On est seul, chez soi, on dit des choses sur Internet qu'on ne dirait pas si on avait la personne en face. On a une sensation d'anonymat, ce qui est faux. On a là tous les ingrédients pour que la porte de la cage s'ouvre et que le démon sorte.
Les vérités ne sortent pas toujours de la bouche des enfants. Il faut savoir démêler les propos, déceler les enjeux propres aux histoires de famille. Un gamin peut avoir autant de vice qu'un adulte.
Honnir l'Allemagne. Mais ne jamais oublier Barcelone, ni Madrid, ni Tolède, ni ceux qui ne s'en sont pas sortis, piégés dans la nasse sombre...Ne pas oublier les fantômes laissés derrière soi. Avec un irrémédiable sentiment de culpabilité.
[à propos du Groupe Internet sui traque les individus téléchargeant des fichier pédopornographiques]
On est un peu le Hadopi pédo. C'est la même technique. Sauf qu'avec nous le type qui télécharge ne reçoit pas tois courrier d'avertissement, mais trois policiers avec des gueules patibulaires qui lui demandent de les suivre.
Les affaires de la BPM [Brigade de Protection des Mineurs] s'apparentent au mythe de Sisyphe, un éternel recommencement.
Hans, je suis pas. Fatigué de cette vie d’exil. Partout où nous allons, nous devons fuir…Et à chaque départ, nous laissons un peu de nous-mêmes. Un peu de notre histoire. Marseille n’est pas une ville refuge. C’est une nasse. Une nasse sombre dont on ne s’échappe pas.
Eprouver de l'empathie lors d'une audition, c'est ne plus être objectif dans l'enquête.