AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,93

sur 228 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Hedy Lamarr : "actrice et inventrice" , c'est ce qui est gravé sur sa tombe au cimetière central de Vienne en Autriche. Une combinaison rarissime, à n'en point douter. Une super star d'Hollywood et en même temps la conceptrice d'une finesse scientifique dont nous bénéficions encore aujourd'hui en utilisant le wifi dans nos téléphones et ordinateurs. Et comme si les dieux avaient oublié de gâter cette dame à sa naissance, elle passait comme la plus belle femme au firmament cinématographique de son temps.

Malencontreusement, la biographie par Marie Benedict est rédigée à la première personne du singulier, comme une autobiographie romancée et couvre la période de mai 1933 à septembre 1942.
Personnellement, j'aurais préféré une biographie du type classique avec notes de bas de pages, mais l'auteure a fait de son mieux pour saisir les années cruciales de cette "Wonder Woman".

Née Hedwig Kiesler le 9 novembre 1914 dans une famille aisée viennoise de Juifs non pratriquants, Hedy a manifesté très jeune son goût pour le théâtre et l'interprétation. Adolescente, elle a aussi commis la bêtise de figurer dans un film pornographique au titre bien révélateur "Extase". C'est toutefois son rôle de l'impératrice autrichienne Élisabeth, Sissi, au théâtre qui lui a assuré un premier succès et un premier mari.

Impressionnée par la forte personnalité de Friedrich Mandl (1900-1977), propriétaire et gérant d'usines d'armement et l'homme le plus riche de son pays, Hedy consent à l'épouser en 1933, à l'âge de 19 ans, pensant mettre ainsi sa famille et elle-même à l'abri des persécutions antisémites.

Lorsque son mari est promu "aryen honoraire" par Hitler en personne et oeuvre en faveur du rattachement de l'Autriche à l'Allemagne, Hedy décide de fuir, en septembre 1937, à Londres et ensuite aux États-Unis.

Au moment de l'Anschluss, notre jeune femme s'entretient avec l'influent boss du plus grand studio d'Hollywood, Louis B. Mayer de la MGM, sur sa carrière cinématographique et est rebaptisée par lui Hedy Lamarr, d'après une actrice de films muets, Barbara La Marr, morte d'une overdose à 29 ans en 1926.

Son premier film "Casbah" sort déjà en 1938 et est suivie d'une longue série jusqu'en 1958, avec des titres comme "La Dame des tropiques", "Tortilla Flat" basé sur le roman de John Steinbeck, "Angoisse" de Jacques Tourneur, etc.

J'étais encore un gosse lorsque j'ai pu l'admirer pour la première fois sur l'écran dans "Sanson et Dalila" avec Victor Mature. Mais, honnêtement je ne m'en souviens pas très bien.

Passons maintenant de l'actrice à l'inventrice.
Furieuse contre Hitler, Hedy cherchait un moyen pour se venger et après le torpillage par un sous-marin nazi du paquebot "City of Benares", dans lequel moururent 77 enfants réfugiés européens, le 18 septembre 1940, elle s'y est mise sérieusement.

En collaboration avec le compositeur George Antheil (1900-1959) elle a réussi à mettre au point un mécanisme qui permettait à un émetteur et un récepteur radio de sauter simultanément d'une fréquence à une autre. Ce procédé qu'elle estimait vital pour l'effort de guerre américain contre les sous-marins nazis, fut officiellement introduit et approuvé par le Conseil national des inventeurs et recommandé à la marine des États-Unis, en décembre 1940, mais celle-ci a bêtement refusé de l'adapter pendant la guerre. Ce n'est que dans les années 1950 que les bateaux furent équipés de l'invention Lamarr.

C'est justement cette aberration de la part de la marine à ne pas se fier à une invention brevetée par une belle femme, parce qu'elle était belle et aurait mieux fait de "vendre des bons de la Défense", qui ont mis Hedy Lamarr et, des décennies plus tard, Marie Benedict en colère et incité la dernière à rédiger le livre sous rubrique.

Hedy Lamarr s'est marié 6 fois, a adopté, en 1939 un enfant réfugié, James et a eu avec John Loder une fille, Denise en 1945, et un fils Anthony en 1947.
Elle a vécu les dernières années de sa vie retirée du monde et est décédée d'une crise cardiaque le 19 janvier 2000, à l'âge de 85 ans.

Comme figure sur la couverture de l'édition poche 10-18 : "Son extraordinaire beauté lui a sauvé la vie, son brillant esprit a changé la nôtre."
Commenter  J’apprécie          6914
L'autrice a imaginé le journal d'Hedy Lamarr, star des années 40, à la beauté et à l'intelligence remarquable, créatrice d'un système de guidage de missile pour aider les Alliés à gagner la guerre.
Fille de juifs autrichiens, ayant fui à la fois un mari toxique et l'Anschluss (annexion de l'Autriche par Hitler), pétrie de remords parce qu'elle savait et n'avait pas prévenu à temps ceux qui auraient pu contrer les funestes desseins des nazis, Hedwig Kiefer (de son nom de jeune fille) a décidé de se servir de ses atouts pour se racheter.
Femme caméléon, capable de jouer les adorables potiches en société, de s'isoler pour réfléchir et de travailler avec ardeur auprès de son frère de coeur, cette artiste m'a fascinée, même si j'ai parfois été choquée par sa froideur (due au manque d'amour maternel, comme si bien expliqué dans ce journal fictif).
Ce roman est en tout cas une réussite, aussi bien pour la compréhension de cette triste époque charnière que pour montrer que les femmes avaient (ont ?) encore beaucoup à faire pour être reconnues à leur juste valeur. La note de l'autrice à la fin complète le récit : Lamarr, par son invention, a permis la naissance du téléphone cellulaire, son travail a des répercussions jusqu'à aujourd'hui, plus que ses prestations cinématographiques, c'est ce qu'elle souhaitait (heureusement, elle aura connu une reconnaissance hélas fort tardive dans les années 90).
Commenter  J’apprécie          392
Un destin digne des meilleurs scenarii de Hollywood que ce roman mettant en scène Hedwig Kiesler, épouse de Friedrich Mandl, devenue aux États-Unis  Hedy Lamarr, (1914-2000).
Lecture intéressante qui m' a permis de rencontrer cette femme de grande beauté , qui sut , à temps , prendre son destin en main en fuyant son riche époux, s'exilant en Amérique et qui tourna sous la direction des plus grands réalisateurs de son temps . Elle collabora avec son ami le compositeur et pianiste George Antheil à la conception d' un mécanisme reposant sur des sauts de fréquence. Par ce biais, les signaux radio transmis à une torpille par un navire ou un avion pouvaient changer constamment de fréquence devenant ainsi indétectable pour l'ennemi lors de la Seconde guerre mondiale. Mais las, une femme à la beauté fatale, ne pouvait, à l'époque, être une scientifique talentueuse, et encore moins concevoir un système qui aurait pu participer à écourter le conflit. Ce n'est que des décennies plus tard que son invention servira en partie au développement des téléphones portables.
A la place d'un roman j'aurais préféré une vraie biographie plus complète, moins sirupeuse . Il y a quelques documentaires, quelques articles de presse qui lui ont été consacrés, je n'ai pas trouvé de vraie biographie la concernant, le livre de Marie Benedict est d'autant plus intéressant.
Commenter  J’apprécie          373
Dans les années quarante et cinquante, Hedy Lamarr était une immense star du cinéma hollywoodien. La destinée surprenante de cette femme, considérée en son temps comme « la plus belle du monde », n'a pas manqué d'inspirer auteurs de biographie et réalisateurs de films documentaires biopic. Elle-même a d'ailleurs écrit son autobiographie, dans laquelle elle s'étend complaisamment sur les moments les plus sulfureux de sa vie. La femme qui en savait trop, de Marie Benedict, est une autobiographie fictive romancée, un roman qui se présente sous la forme d'une autobiographie.

Avant d'aborder le livre, tenons-nous-en aux faits certains et de notoriété publique. Hedwig Kiesler naît à Vienne en 1914 dans une famille juive aisée et cultivée. A l'adolescence, elle remporte un prix de beauté et se destine à la scène. En 1933, elle tourne nue dans un film érotique — qualifié de pornographique à l'époque —, puis rencontre le succès au théâtre dans le rôle de Sissi. Elle épouse un très riche industriel de l'armement, proche du gouvernement nationaliste autrichien et des fascistes italiens de Mussolini. En 1937, fuyant un mari décrit comme abusivement possessif, elle embarque pour les Etats-Unis, rejoint Hollywood, où sous le nom d'Hedy Lamarr s'engage une étincelante carrière d'actrice qui tourne avec les plus grands. Elle assumera une réputation sulfureuse de croqueuse d'hommes, se mariant et divorçant six fois, collectionnant les amants par dizaines, révélant sa bisexualité à une époque où cela ne pouvait que choquer. Avec l'âge viendra une longue déchéance physique et morale, atténuée par la reconnaissance tardive de ses talents d'inventrice.

Car Hedy Lamarr, autodidacte, était passionnée par les technologies modernes. En 1941, elle eut l'intuition d'un système indétectable de guidage des torpilles sous-marines par télécommunication, et elle le mit au point avec le pianiste et compositeur George Antheil. Malgré l'obtention d'un brevet en bonne et due forme, l'US Navy refusa de l'adopter pendant la Seconde Guerre mondiale. Nos technologies sans fil d'aujourd'hui, wifi, GPS, téléphone portable, fonctionnent sur le principe du saut de fréquence imaginé par l'actrice et son ami musicien.

Une fois qu'on sait tout cela, l'on peut s'interroger sur l'intérêt que présente une biographie supplémentaire de Hedy Lamarr. Marie Benedict, une avocate américaine qui, à ses heures perdues, écrit des romans historiques légers, avait-elle un éclairage nouveau à proposer aux lectrices et aux lecteurs de la femme qui en savait trop ? Il n'est alors pas inutile de savoir que le titre original de son livre est The only woman in the room.

Marie Benedict a choisi de mettre l'accent sur les épisodes les moins connus — parce qu'à première vue moins croustillants — de la vie d'Hedy Lamarr. Des épisodes sur lesquels témoignages et révélations manquent, l'autrice pouvant ainsi donner libre cours à son imagination.

En Autriche, Hedwig avait joué un rôle de faire-valoir décoratif auprès de son premier mari, marchand d'armes, lors de réunions politico-commerciales où des sujétions militaires techniques étaient abordées. Hedwig, la seule femme dans la salle, n'en avait pas perdu une miette. A Hollywood, soucieuse de participer à l'effort de guerre contre le Reich nazi et bouleversée par des annonces catastrophiques, Hedy fait appel à ses souvenirs et se lance dans la recherche-développement en télécommunications. Convoquée solennellement à une réunion à la Navy, Hedy est à nouveau la seule femme dans la salle, pour s'entendre signifier une fin de non-recevoir.

Marie Benedict a exercé sa profession d'avocate au sein de prestigieux cabinets américains. Il lui est probablement arrivé à plusieurs reprises d'être « la seule femme dans la salle ». Son livre lui donne l'occasion de rappeler que les femmes — et particulièrement les jolies femmes — n'ont été souvent reconnues que pour être belles et pour se taire.

La narration est enlevée, accessible, pas déplaisante, avec des passages tapageurs, d'autres larmoyants. le style est… non, il n'y a pas de style, mais est-ce la faute de l'autrice ou de sa traductrice ? Ce qui sauve finalement le livre est le caractère très spectaculaire des événements vécus par Hedy Lamarr.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
Commenter  J’apprécie          350
Une biographie romancée de l'actrice Hedy Lamarr, vedette de cinéma dans les années 40. Elle est fille de juifs autrichiens. Un homme, séduit par sa beauté, la demande en mariage. Bien qu'elle ne l'aime pas, elle dit oui. Cet homme est un industriel qui est près de Mussolini et Hitler. Ça pourrait la sauver. Mais le mariage se solde par une séparation, et Hedy décide de fuir au États-Unis, après l'annexe de l'Autriche a l'Allemagne. Hedy n'est pas que belle et talentueuse, elle est dotée d'une extraordinaire intelligence. Elle la mettra a profit pour contrer, a sa façon, les plans des Allemands. Elle mettra au point quelque chose qui servira des années plus tard a inventer le téléphone cellulaire. Très beau portrait de femme, forte, ancrée dans son époque, et féministe. le contexte est cruel, mais c'est bon de lire des histoires de vie de gens qui ont lutté contre l'inhumanité. Une très belle lecture.
Commenter  J’apprécie          200
Une lecture passionnante.
Dans cette biographie romancée, avec un récit écrit à la première personne, Marie Benedict raconte l'histoire d'Hedwig Kiesler, plus connue sous le nom d'Hedy Lamarr, actrice hollywoodienne, entre 1933 et 1942.
Je dois avouer que je ne connaissais pas du tout cette histoire et je crois d'ailleurs n'avoir vu aucun film d'Hedy Lamarr, même si je connaissais son visage.
La partie sur l'invention du système de guidage est incroyable et j'aurais aimé en savoir davantage.
Un très beau portrait de femme qui permet de remettre en lumière le rôle qu'elle a joué dans une avancée scientifique majeure.
J'aime beaucoup la plume de l'autrice (que j'ai découvert avec Madame Einstein) et j'espère qu'elle continuera à travers ses romans à faire découvrir ces héroïnes quelque peu oubliées de l'Histoire et leurs contributions à notre vie moderne et ainsi leur rendre hommage.
Commenter  J’apprécie          150
Je viens de terminer la lecture de la biographie romancée de Hedy Kiesler, actrice connue sous le nom de Hedy Lamarr, et je ne comprends pas pourquoi cette grande dame, cette héroïne, cette inventrice de génie,  n'est pas plus connue. À quand un "biopic" ?
La jeune actrice viennoise Hedy Kiesler envoûte le richissime vendeur d'armes Fritz Mandl, ses parents la convainquent qu'un mariage avec cet homme influent les protégerait de l'antisémitisme croissant, de la progression rapide de la dictature fasciste.
Malheureusement, la belle histoire d'amour s'étiole et le vrai visage de Fritz n'est guère réjouissant.  Hedy subit violences et séquestration. Quand elle surprend une conversation lui apprenant que son mari se range du côté des nazis elle décide de fuir.
Hollywood sera son refuge, elle y reprendra sa carrière d'actrice, mais la culpabilité d'avoir quitté son pays la tenaillera. Pour agir contre le régime nazi elle mettra au point un système de codage des transmissions par saut de fréquence,  système toujours utilisé de nos jours pour le positionnement satellite, la téléphonie mobile ou encore la technique Wi-Fi. Rien que ça.
Élue plus belle femme du monde en son temps elle devra se battre pour ne pas toujours être considérée comme uniquement décorative, faire face au machisme omniprésent et savoir utiliser sa beauté pour servir ses objectifs de l'effort de guerre.
Cette magnifique femme pâtira de sa grande beauté,  soit belle et tais toi... À un autre moment, peut-être aurait-elle pu devenir une scientifique reconnue.
Je suis très admirative de son courage,  de son implication,  de son intelligence et vision presque sans borne, de la vie incroyable qu'elle a menée.
Superbe roman sur une femme inouïe.
Commenter  J’apprécie          143
Qui a inventé le Wi-Fi ?
Mon 1er : première fois qu'un orgasme est simulé au grand écran
Mon 2ème : une couronne d'étoile que toutes les performeuses burlesque ont repris
Mon 3ème : vous n'en avez pas besoin, il s'agit bien évidemment de Hedy Lamarr.

Une jeune femme qui interprète Sissi l'impératrice au théâtre de Vienne, issue d'une famille juive, au caractère bien trempé. Avec comme toile de fond les années 30 jusqu'à 1942.
Hedy Kiesler épousera lors d'un mariage arrangé Fritz Mandl, riche vendeur d'armes, afin de protéger sa famille de la montée de l'antisémitisme. Raté. Mandl sera un haut dignitaire fasciste.
Elle trouvera refuge à Hollywood ou elle deviendra Lamarr avec la carrière qu'on lui connaît.
Dans un récit à la 1ère personne, comme s'il s'agissait d'une autobiographie, l'autrice se concentre sur la passion de cette femme pour les ouvrages scientifiques, le bricolage, les inventions.
Une seule idée en tête : en finir avec le III Reich.
Avec un ami compositeur, elle invente un système de fréquence pour contrer les torpilles. Brevet déposé, reconnu, mais refusé par l'armée. Que Lamarr se contente d'être belle et de faire une levée de fond !
J'ai bien aimé cette lecture. Mais je pense que c'est un peu trop romancé. J'aurai aimé en apprendre davantage.
Le plus étant vraiment l'accent sur le foisonnement d'idée et non sur le gossip de son nombre de conquêtes.
Il faudra attendre 1990 pour qu'elle reçoive le mérite de son invention.
Commenter  J’apprécie          100
J'ai vu beaucoup cette biographie romancée passé sur insta et en lisant le résumé j'avais envie de découvrir le destin incroyable de cette star du cinéma des année quarante qui était connu et reconnu pour être d'une grande beauté. Marie Benedict nous raconte surtout qu'Hedy Lamarr en plus d'être belle était aussi une femme très intelligent et dotée d'une force de caractère sans égale. Grâce à son écriture fluide l'auteure rend hommage à une femme d'exception qui avec son courage et sa volonté a essayé de changer le cours de la guerre avec son invention. Un roman à découvrir.
Commenter  J’apprécie          100
Commenter  J’apprécie          93




Lecteurs (560) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1822 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..