On les appelait des réalistes. C'était le mot à la mode du jour. On commençait déjà à su payer de formules. Ce mot de réalisme répondait alors à tout. On lui donnait, comme aujourd'hui au terme d'impressionnisme, une acception beaucoup plus large que sa signification exacte ne le comportait. Pour le public, simpliste et inquiet, il représentait tout ce qui n'était plus ni classique, ni romantique, tout ce qui inspirait l'effroi des nouveautés, et on l'étendait à George Sand et jusqu'à Wagner.
De ces lithographies, quelques-unes sont crayonnées directement sur pierre, mais presque toutes sont dessinées sur papier de report et de préférence sur papier calque. Elles sont généralement tirées à deux états : un premier état qui donne le dessin après le report sur pierre; un deuxième après les retouches sur la pierre. Par exception, lorsque ces lithographies sont destinées à des publications, elles vont jusqu'à quatre états, qui diffèrent surtout par la « lettre ».
M. Fantin s'est beaucoup défendu d'être un lithographe et les professionnels de la pierre ont assez volontiers affecté de le distinguer d'eux et de ne le considérer que comme un dessinateur, donnant pour raison que ses dessins sont spécialement obtenus sur papier de report.