Le Musée du Luxembourg, depuis ses origines, a traversé deux périodes distinctes. La première ne nous intéresse plus qu'à un point de vue purement rétrospectif et historique pour l'étude de la formation et des débuts de nos grandes collections nationales. Le Luxembourg ne comprenait encore que des ouvrages d'art ancien. Cette période s'étend, malgré une lacune de quelques années, (1780 à 1807) de l'ouverture des collections royales au public en 1750, jusqu'en 1815.
La deuxième période,qui s'ouvre avec l'affectation du Musée du Luxembourg aux artistes vivants, commence en 1818 et se poursuit actuellement.
Si l'on veut se faire une idée de ce qu'a été le Luxembourg dans son glorieux passé, il n'est qu'à parcourir les salles de l'École moderne du Louvre. Elles sont à peu près exclusivement formées par les apports du Luxembourg. Depuis David, Gros, Prudhon, Géricault, Delacroix, Ingres, Chassériau, Rousseau, Corot, Dupré, Marilhat, jusqu'à Meissonier ou Ricard, les chefs d'oeuvre de ces maîtres sont entrés dans les collections nationales grâce au zèle clairvoyant, au sens historique et au goût des Naigeon, des Chennevières ou des Arago.
Le nouveau musée comprenait, avec la Galerie de Rubens qui lui était adjointe, quatre-vingt-seize tableaux choisis dans les collections royales. On y trouvait les principaux chefs-d'oeuvre recueillis par nos rois depuis François Ier et qui forment le fonds glorieux du Salon Carré et de la Grande Galerie du Louvre.