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3,12

sur 215 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Miss Shepherd est un sacré phénomène. Vieille dame acariâtre, irascible, espiègle, extravagante, animée par une dévotion religieuse étrange mêlant foi catholique et pragmatisme, elle ne laisse personne indifférent du côté de Camden Town. Il n'en fallait pas plus à Alan Bennett pour écrire une chronique sur cette femme qui, suite à une succession d'évènements hasardeux, s'est installée avec sa vieille camionnette face à son bureau, dans son jardin !

Un homme trop poli pour fermer les yeux sur la détresse humaine, une femme au tempérament affirmé, cela donne une cohabitation de presque vingt ans et un récit rempli d'anecdotes savoureuses, de situations irritantes, de gêne voilée, d'humanisme en pointillé et finalement d'amitié frémissante… car Miss Shepherd a beau être contrariante et grincheuse, elle n'en est pas moins attachante.

En apparence, c'est un récit sans grande ambition. Pourtant il parvient parfois à prendre le lecteur par le coeur et l'esprit en dressant non le portrait de la pauvreté comme annoncé, mais plutôt le parcours d'une marginale farfelue qui s'est exclue de la société, une femme qui s'est frayée un chemin entre les ordures et les sacs plastiques sans jamais se plaindre de sa condition.
Loin de la littérature engagée, du texte pamphlétaire, ou encore de l'empathie lointaine, l'auteur anglais propose simplement un récit sans artifice, des phrases nues pleines d'humilité pour rendre hommage à cette femme déconcertante.
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Miss Shepherd est vieille, de mauvaise foi, sans-gêne, parfois méchante. Son accoutrement évoque celui d'un épouvantail déguisé en Reine d'Angleterre, et son hygiène est plus que douteuse.
Carmen Cru ? Presque : il suffit de remplacer le vieux biclou par une camionnette pourrie.
Cette mémé excentrique a vécu dans son véhicule stationné près de chez Alan Bennett, à Londres, dans les années 70 et 80. L'auteur a tissé des liens avec elle au point de l'héberger sur sa propriété. Il évoque ici leur cohabitation, les limites qu'il a fixées à leur proximité, les fantaisies de la vieille femme, ses rapports houleux avec les autres, son entêtement.
Le portrait ne manque pas de piquant, de tendresse, d'humour, mais la dame ne paraît guère attachante, tantôt pathétique, tantôt franchement pénible et peau de vache. Ceci explique peut-être mon ennui au cours de cette lecture que j'ai failli abandonner à plusieurs reprises.
J'ai suspecté l'auteur d'être à court d'idées et d'avoir râclé les fonds de tiroirs de ses notes pour écrire ce minuscule bouquin à des fins 'alimentaires'.
La postface m'a réconciliée avec sa démarche, peut-être plus sincère et plus intéressante que je ne l'avais supposé. Je continue quand même à penser que l'ouvrage aurait gagné à être plus court et/ou plus dense, moins dilué.

Encore une quatrième de couverture agaçante. Sans spoil, mais trompeuse. Elle annonce "un tableau très juste du Londres des années 1970 et 1980, de sa bourgeoisie progressiste et de ses exclus".
Tableau de Londres et de ses bourgeois ? de très loin, en lisant entre les lignes, alors.
Par ailleurs, ce cas de marginalisation ne me semble pas généralisable au problème de l'exclusion en milieu urbain. Ce n'est pas la pauvreté qui est à l'origine du mode de vie de cette femme, mais avant tout sa personnalité fantasque et perturbée.

••• Avis : 2,5/5
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« ...la situation de Miss Shepherd et de sa camionnette durant toutes ces années -devant mon bureau, mais légèrement sur le côté- correspond à celle de la plupart des choses sur lesquelles j'écris : toujours un peu décalées, jamais tout à fait face à moi. »

Alan Bennett a pris des notes pendant des années sur une vieille dame qui vivait dans une camionnette stationnée devant chez lui, puis dans son jardin et qui, petit à petit, était entrée dans sa vie, jusqu'à ce qu'elle décède. Et même encore après puisqu'il pense à elle avec ce livre. J'aime beaucoup cet auteur qui sous un humour fin, fait preuve d'une grande sensibilité. C'est un tout petit livre de moins d'une centaine de pages qui en dit long sur nous et notre société. Nous qui regardons la misère -de loin-, nous qui nous bouchons le nez et fermons les yeux en enjambant une écuelle à côté d'un clochard sur un trottoir ou le quai d'un métro, nous qui nous bouchons les oreilles pour ne pas écouter ces fadaises que peuvent dire certains, un peu ‘timbrés'. Est-ce qu'on les respecte plus en faisant cela, est-ce pour préserver leur liberté, leur choix de vie que nous passons notre chemin ? Parce qu'on ne peut pas faire plus, c'est déjà difficile pour soi ? Alan Bennett est un sacré bonhomme car Miss Shepherd était cabocharde et pleine de défauts, sans parler de sa crasse, conscient de tout cela il a toujours eu le coeur sur la main et la force pour pousser cette camionnette aux roues magiques.
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La dame à la camionnette est un récit très court où Alan Bennett évoque, dans son journal, les petites chroniques relatant une cohabitation originale imposée par une vieille dame qui s'est installée dans sa rue puis dans son jardin avec son vieux combi. le ton du récit est léger dans un premier temps, Miss S déploie les nombreuses facettes de sa personnalité tantôt loufoque, pas toujours facile, voire acariâtre bien souvent, sans parler de la vue et les mauvaises odeurs émanant de sa camionnette, et pendant plus d'une dizaine d'années, Alan Bennett restera stoïque comme peut l'être tout britannique qui respecte l'adage "no complain, no explain". Bien évidemment le récit léger va basculer à la mort de la dame à la camionnette, permettant d'en savoir un peu plus sur le passé de la vieille dame.
J'ai aimé ce récit, son style léger puis plus émouvant, sans plus, cela reste un peu superficiel.
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Un homme de télévision finit par proposer, à une vieille dame vivant dans une camionnette dans la rue, de se poser dans son jardin, juste quelques jours… qui durera une quinzaine d'années. le lecteur va donc assister à une drôle de cohabitation. Quelques sourires par ci par là, sans plus. le sujet est bon, peut-être avait-il besoin d'être plus développé ? Lecture quand on n'a pas envie de se prendre la tête et de lire quelque chose d'écrit avec simplicité. Et un peu d'humanité ne fait de mal à personne.
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voilà un petit livre croustillant de petites anecdotes d'une cohabitation des plus singulières. En effet, l'auteur Alan Bennett, a plus ou moins subi une habitante quelque peu particulière. Une vieille dame est sa fameuse camionnette, qu'elle peint et repeint toujours en jaune. Elle s'est imposée, Alan Bennett l'a acceptée, allant même lui offrir l'électricité. Une cohabitation qui a duré plus de 20 ans avec son lot de chamailleries, mais aussi d'échanges, de services rendus surtout dans un sens car la vieille dame n'est pas commode. Elle a le caractère bien trempé, allant même dire que c'est elle "la dame de fer".
Au-delà de cette histoire vraie, l'auteur nous démontre que les sans-abris, ont souvent choisi ce mode de vie même s'ils en souffrent, mais ils tiennent à leur "liberté" et ne veulent pas l'aide offerte. C'est quand ils ne peuvent vraiment plus qu'ils acceptent un peu de confort, comme la vieille dame qui a accepté l'électricité, les vêtements de l'aide sociale, et aussi d'être hébergée dans un centre quand elle est tombée malade. Mais c'est dans sa camionnette qu'elle veut finir. Après sa disparition l'auteur veut en savoir plus sur cette dame dont faut bien le dire lui a parfois causé des soucis ou des désagréments. Et là encore, ce récit, nous montre que ces personnages atypiques cachent souvent un passé , une tare, une souffrance qui ont fait que leur radeau a dérivé vers d'autres horizons s'éloignant de plus en plus vers une terre stable.
Un petit livre agréable sous forme de journal de bord, où l'auteur nous conte les parties les plus marquantes et touchantes voire marrantes de cette cohabitation.

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C'est le portrait d'une vieille clocharde excentrique installée avec sa camionnette qui lui sert d'habitat dans le jardin de l' auteur . Sans doute inspirée d'une histoire vraie puisqu'on voit une photographie de ladite camionnette. On suit les événements relatés sur le journal tenu par l'auteur tour à tour irrité, ému, fasciné par l'étrangeté de sa curieuse hôte.
Pour l'humour britannique.
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« Il se passe rarement un jour à présent sans qu'il se produise un incident impliquant la vieille dame, d'une manière ou d'une autre. » (p. 24)

N'ayant pas vraiment accroché à ce texte, j'ai bien du mal à m'impliquer dans ce billet de blog.

En regroupant des notes prises dans différents journaux personnels, Alan Bennett dresse un portrait de cette envahissante voisine autoproclamée. Au fil des instantanés et des situations, le lecteur ressent sans difficulté la tendresse agacée et la bienveillance coupable de l'auteur. Oui, Alan Bennett est exaspéré par cette vieille excentrique qui a installé un taudis dans son jardin et qui, souvent, s'impose en parasite. Mais comment la rejeter, comment la repousser sans piétiner les principes les plus simples et les plus humains de la charité ? Devant les déboires que subit Miss Shepherd, l'auteur ne sait être insensible, mais c'est surtout lui qui est gêné. « Je suis convaincue que ces agressions sont plus préjudiciables à mon équilibre intérieur qu'au sien. En menant l'existence qui est la sienne, elle a dû être quotidiennement confrontée à ces manifestations de la cruauté humaine. » (p. 26)

Je n'ai pas été convaincue par cette histoire. À sa manière, l'auteur tente de préserver de l'oubli une figure locale dont l'identité et l'histoire sont pleines de mystères. Mais je ne suis pas certaine qu'il réalise ce travail de mémoire pour la vieille dame : il me semble que son entreprise est plutôt sa façon de s'excuser. Hélas, les excuses interviennent quand le mal est fait, toujours trop tard. Donc, bien que le récit reste émouvant, il me paraît très artificiel et assez peu honnête sur ses motivations intrinsèques. D'Alan Bennett, je vous conseille plutôt La reine des lectrices, une autre histoire de vieille dame indigne.
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C'est un tout petit livre mais le récit de plusieurs années passées pour l'auteur Alan Bennett, en compagnie-un peu forcée- d'une vieille dame peu ordinaire. C'est , pour résumer la situation, une femme sans domicile fixe qui a installé sa camionnette dans la propriété de l'auteur. Des conversations, des situations parfois comiques, parfois tragiques. Alan Bennett supporte sa "locataire" avec patience . Un bon moment de lecture.
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Peu familière de l'auteur, j'étais curieuse de découvrir ce petit morceau d'humour anglais.

C'est donc avec plaisir que j'ai ouvert La Dame à la camionnette et suivi son histoire à travers les mots d'Alan Bennett. C'est avec un style tout à fait British que l'auteur nous raconte son expérience de cohabitation avec cet étrange personnage qui vivait dans son jardin. Dans un mélange de pudeur et de mots d'esprit, Alan Bennett nous relate sous la forme du "diary" l'histoire de cet être loufoque et hors-normes.

Trop jeune pour avoir connu le Londres de cette époque et son actualité, je pense être tout de même passée à côté d'un certain nombre de clins d'oeil et de private jokes. C'est peut être cela d'ailleurs que je reprocherai le plus au récit. Cette distance que le narrateur ne parvient pas à réduire entre le récit, les personnages et le lecteur. le récit est d'une obscure clarté, en ce sens qu'il se lit facilement et avec plaisir, mais que l'on ne peut pas s'empêcher de sortir un tantinet frustré de sa lecture. On regrette par exemple que l'auteur ne s'investisse pas davantage dans le récit, et qu'il ne soit pas un personnage plus important de son Journal.

Le tout se lit en revanche très facilement et avec beaucoup de plaisir : on se régale presque à chaque page d'un des mots d'esprit qu'inspire le personnage à son auteur.

Merci aux éditions Buchet-Chastel pour ce petit livre jaune à déguster with a tea and a splash of milk .
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