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EAN : 9782207112540
240 pages
Denoël (16/02/2012)
2.96/5   189 notes
Résumé :
Mrs Donaldson et Mrs Forbes ont la cinquantaine. Mariées et mères de famille, elles sont ce que l'on pourrait appeler des "femmes respectables" de la middle-class anglaise.

La première, vieille dame effacée que le veuvage vient de libérer d'un mariage trop ordinaire, s'apprête à goûter à la solitude altière et digne à laquelle son nouveau statut la prédispose.

La seconde, matrone surprotectrice, a des idées bien arrêtées sur tout, et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
2,96

sur 189 notes
Si certains passages m'ont fait sourire, je ne peux pas affirmer que je me sois « éclatée » à la lecture de ces deux récits. le premier racontant l'histoire de Madame Donaldson, veuve quinquagénaire, employée pour jouer le rôle de malade à l'université et mimer les symptômes des maladies que les étudiants analysent, et qui se voit proposer d'assister aux ébats de ses deux locataires, le deuxième relatant les aventures de la famille Forbes dont le fils, croyant cacher ses tendances gays à sa mère possessive , se marie avec une riche héritière.
Humour anglais certes, ce qui m'a donné envie de cette lecture, avec un soupçon d'humour noir dans le premier récit, et grosse farce dans le deuxième, car chaque personnage pense avoir des secrets pour les autres, ce n'est pas forcément le cas.
La première histoire est plutôt confuse, on se demande qui sont les personnages cités, on ne comprend pas toujours qui parle, ce qui oblige à des retours en arrière dans la lecture.
J'ai accroché durant la première moitié de chaque histoire, puis je me suis surprise à lire en diagonale car j'ai trouvé que ces récits devenaient ennuyeux et que l'humour y était plutôt dilué.

Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Un recueil de deux courts romans très drôles fustigeant les idées reçues et bousculant les bonnes consciences tout en livrant des somptueux jeux de dupes. J'ai beaucoup apprécié la description de la bourgeoisie anglaise et celle du monde médical.
Le premier roman évoque une femmes âgées, veuve, qui prend un travail d'appoint pour subvenir à ses besoins. Elle devient comédienne au service d'un professeur de médecine qui donne des cours aux étudiants « docteurs », mimant des maladies que les élèves doivent diagnostiquer en se mettant en situation. Toutefois, ce petit job ne suffit pas à assurer l'entretient de sa maison, elle décide alors de prendre un couple de locataire parmi les étudiants. Ceux-ci se révèleront de piètres payeurs et auront alors l'idée de faire une proposition « indécente » à cette brave mamie : assister à leurs galipettes en échanges du gîte. Acceptera-t-elle ?
La second est tout aussi réjouissant : dans une famille bourgeoise, le fils adulte aime plus les hommes que les femmes et tente par tous les moyens de cacher son homosexualité, quitte à prendre épouse. Qui sera dupe ?
Un bon moment de lecture, décalé, très british.
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Première histoire, Mrs. Donaldson sort du placard.

Mrs Donaldson, cinquante-cinq ans, est une veuve qui doit restreindre et changer son mode de vie pour des raisons pécuniaires. Sans se soucier du désaccord de sa fille, elle décide de louer les deux choses qu'elle possède… une chambre de sa maison, à des étudiants en médecine, et sa personne, à leur chef de service, le Dr Ballantyne. Il n'y a rien de "shocking", c'est en tout bien tout honneur…
Son rôle consiste à jouer la patiente ou la femme du patient, et ainsi proposer à l'armada d'étudiants toute une panoplie de pathologies : ulcère au duodénum, hernie hiatale, prostate… Comme une comédienne de la ligue d'improvisation, elle y met tout son coeur et son corps, n'hésitant pas à se faire passer pour un travesti. En tant que scénariste, parfois cameraman, le Dr Ballatyne n'est point commode, fort exigeant, imaginatif et très perturbé par cette figurante.
Question finances, tout se passerait bien, si les étudiants, Laura et Andy, payaient leur loyer.
Conscients de leur dû, ils lui proposent alors un fol concept qu'elle accepte ! Ils exhibent leurs ébats amoureux, jeunes et fougueux, devant une Mrs. Davidson, qui, au stade de l'observation de ses deux yeux grands ouverts, en serait presque à prendre des notes. Timide et en manque d'extravagance toute sa vie, elle découvre alors un univers bien étrange…

"- Avez-vous déjà vu des gens en train de faire l'amour ? lui demanda Laura.
– Pour être tout à fait honnête, répondit Mrs. Donaldson en feignant de fouiller dans ses souvenirs, je ne pense pas avoir eu cette opportunité.
– Oh, tant mieux, dit Laura. Nous avions peur que vous ne soyez un peu blasée.
– Ce n'est pas le cas, rassurez-vous, dit Mrs. Donaldson. (Si on lui avait donné le choix, elle aurait sans doute préféré qu'ils lui offrent un bouquet de soucis.) Non, ajouta-t-elle, je ne me suis jamais retrouvée dans une telle situation.
– Nous non plus, dit Laura…"

.
Deuxième histoire, Mrs. Forbes reste à l'abri.

Graham Forbes, le petit chou à sa maman, va se marier à une Betty Greene, ni belle, ni jeune, ni originale. Serait-elle aussi catholique ??? peut-être, mais elle est surtout une orpheline riche. Jeune banquier arriviste et calculateur, il a eu un coup de foudre pour le patrimoine de Betty, faisant l'impasse sur son physique, sa candeur et son inexpérience dans le secteur de l'intime ; jeune fille amoureuse, peu farouche, elle apprend vite et bien.

Mrs. Forbes est très déçue, son fils chéri aurait mérité bien mieux ! N'est-il pas beau, intelligent, jeune, promu à un avenir professionnel brillant ?
Mr Forbes est très-très déçu. Son fils marié, sa femme allait orienter les faisceaux laser de son attention, sur sa personne. de quoi être bouilli, grillé et réduit à néant.

Le jour du mariage, Mrs. Forbes-mère est outrée par la conduite de son mari ! Quant à Mr Forbes-père, il jouit de voir sa femme en ébullition. La nouvelle Mrs. Forbes est épanouie, elle a enfin ce qu'elle désire ! Et son récent mari… Mr Forbes-junior semble également joyeux de son destin, tout en repensant à la veille du mariage, lorsqu'il était collé contre le dos si doux de son amant. Là est le nerf de l'intrigue, Graham est gay et personne ne doit le savoir !

Comme dans un vaudeville, l'amant fait chanter Graham et les transactions mèneront à quelques confusions… Les rapprochements familiaux s'entremêlent un peu (quel euphémisme !) et il en résultera des surprises pour le lecteur et les acteurs de cette farce coquine. Il y a plus rusé et perspicace, que Graham…

"-… Quel gâchis ! Et Dieu sait à quoi ressembleront leurs enfants.
- J'imagine…, avança Mr Forbes.
- Tu imagines quoi ?
- J'imagine qu'ils ont déjà… fait leur devoir.
- Je te demande pardon ?
- Qu'ils se sont envoyés en l'air.
Un silence pesant suivit cette dernière remarque. C'était un vieux sujet de dispute entre eux : la manière dont il convenait de désigner la chose – à supposer que Mr Forbes soit autorisé à y faire allusion.
- Je suppose que tu voulais dire qu'ils ont "fait l'amour", rétorqua-t-elle. Je préfère ne pas y penser.
- Je suis sûr, ajouta Mr Forbes en s'enhardissant brusquement, qu'elle démarre au quart de tour.
- Au quart de tour ? Edward… Quand auras-tu compris que certaines expressions doivent être bannies de ton vocabulaire ?"

Je remercie Lou pour ce cadeau.
J'ai lu de l'auteur "La reine des lectrices", un roman à la trame divertissante et à la plume pleine de finesse, folle et bien forgée. Entièrement séduite par le style, à l'ironie mordante so british, c'est avec plaisir que j'entamais ce livre de deux nouvelles.

Toutes deux revisitent la société anglaise dans ce qu'elle a de plus conformiste et traditionnel, laquée, apprêtée, "tweedée", puis la pimentent d'un érotisme assez "élégant"… si les mots sont croustillants, ils n'offrent pas d'images graveleuses. La vulgarité n'y est point, c'est cocasse, insolite et libertin.
La couverture sous-entend du voyeurisme et en effet, nous sommes spectateurs des fantasmes, des pulsions, des amours et des expériences des personnages.
La première histoire est celle que je préfère. Les scènes à l'hôpital sont drôles. Mrs. Davidson est une veuve charmante qui attire la sympathie. La fiction est incroyable, pourtant elle n'apparaît pas si choquante. L'auteur noie "l'indécence" en peignant le portrait d'une femme vieillissante, recroquevillée, qui s'ouvre sur le plaisir et les joies de la vie, comme une fleur. On ne peut espérer alors pour elle, qu'un joyeux épanouissement.
La deuxième histoire paraît en son début plus claire que la précédente. Cependant, les fils de la trame s'entortillent dans un brouillamini. Moins "bon-enfant", plus cynique et immoral, la satire est théâtrale et les sourires sont hésitants. La fin est un pied de nez !

Un livre charmant même s'il est moins habile que "La reine des lectrices", moins rieur, plus tortueux. Il me rappelle les nouvelles plus subtiles de Roald Dahl, réunies dans "La grande entourloupe".
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Bof bof... Dans ces deux nouvelles, Alan Bennett s'emploie à choquer l'establishment bien-pensant avec son délicieux humour si britannique : oui mais...

Dans la première, Mrs Donaldson, veuve respectable de 55 ans (un vieux croûton, donc) se fait payer son loyer en nature en assistant aux séances de jambes-en-l'air de ses jeunes locataires exubérants et sans le sou.
Dans la deuxième, Graham Forbes, jeune banquier beau et gay épouse une jeune femme terne mais avisée qui couche avec son beau-père pendant que sa belle-mère s'envoie en l'air avec l'amant de son fils : vous avez du mal à suivre ? Pourtant, ça arrive tous les jours...
Il s'agit donc de deux grosses farces joyeusement impudiques et libertines traitées avec un humour très britannique : si le verbe d'Alan Bennet est certes réjouissant, du moins au début, on aimerait aussi qu'il raconte quelque chose de plus intéressant que ces comédies de boulevard à la sauce anglaise, piquantes mais creuses...
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So shocking réunit deux nouvelles atypiques, Mrs Donaldson sort du placard et Mrs Forbes reste à l'abri. La couverture volontiers aguicheuse résume à elle seule l'esprit du recueil : voyeurisme et petit goût d'interdit au programme... Et je dois dire que la première nouvelle tient ses promesses... J'ai acheté le livre aveuglément, tout de suite attirée par le nom de l'auteur et la couverture justement. Je n'ai même pas pris la peine de lire la quatrième de couverture, alors imaginez ma surprise...

En effet, Mrs Donaldson, une respectable veuve d'une cinquantaine d'années, a décidé de louer une de ses chambres à des étudiants afin d'arrondir ses fins de mois. Mais un jour, ses locataires, à court d'argent, lui proposent une alternative au paiement du loyer : lui permettre (à elle et donc au lecteur par la même occasion) d'assister à leurs ébats amoureux. Heureusement, la dimension scabreuse de la scène est gommée par des tournures imagées qui n'en sont pas moins explicites, et surtout, une ironie mordante, toute british.

p. 42 « le pavillon n'est pas encore hissé, je le crains [...] »

p. 44 « Certaines des choses que faisait Andy ne figuraient même pas sur les vases du British Museum. »

Tout le sel de cette nouvelle repose évidemment sur l'équilibre entre le voyeurisme et les pincettes que prend l'auteur pour décrire les scènes « osées », sans vulgarité. le style d'Alan Bennet, à la fois naturel et dynamique, précieux et délicat dans les situations "explicites" m'a embarquée d'un bout à l'autre de la première nouvelle, malgré le sujet !

Dans la deuxième nouvelle, on assiste aux tribulations de Graham, jeune marié et homosexuel, ainsi qu'aux manigances des uns et des autres pour que ses liaisons extra-conjugales restent secrètes. C'est un récit alerte et amusant qui mène le lecteur de surprise en surprise mais qui m'a moins amusée que le premier.

J'ai apprécié l'humour de ce recueil, à la fois féroce et tout en retenue. Je l'ai trouvé beaucoup plus drôle et plus pêchu que La Reine des lectrices qui m'avait un brin déçue sans être désagréable.
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critiques presse (2)
LeMonde
02 mars 2012
Il faut se méfier des ménagères de 50 ans. Ces hardies quinquas sont pleines de ressources. Il faut se méfier surtout de Bennett. A 76 ans, l'homme avoue se sentir de plus en plus libre avec les sujets un peu lestes.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
23 février 2012
Plaisir et malice sont les deux mamelles du talent de Bennett.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
"-… Quel gâchis ! Et Dieu sait à quoi ressembleront leurs enfants.
- J’imagine…, avança Mr Forbes.
- Tu imagines quoi ?
- J’imagine qu’ils ont déjà… fait leur devoir.
- Je te demande pardon ?
- Qu’ils se sont envoyés en l’air.
Un silence pesant suivit cette dernière remarque. C’était un vieux sujet de dispute entre eux : la manière dont il convenait de désigner la chose – à supposer que Mr Forbes soit autorisé à y faire allusion.
- Je suppose que tu voulais dire qu’ils ont "fait l’amour", rétorqua-t-elle. Je préfère ne pas y penser.
- Je suis sûr, ajouta Mr Forbes en s’enhardissant brusquement, qu’elle démarre au quart de tour.
- Au quart de tour ? Edward… Quand auras-tu compris que certaines expressions doivent être bannies de ton vocabulaire ?"
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"- Avez-vous déjà vu des gens en train de faire l'amour ? lui demanda Laura.
- Pour être tout à fait honnête, répondit Mrs. Donaldson en feignant de fouiller dans ses souvenirs, je ne pense pas avoir eu cette opportunité.
- Oh, tant mieux, dit Laura. Nous avions peur que vous ne soyez un peu blasée.
- Ce n'est pas le cas, rassurez-vous, dit Mrs. Donaldson. (Si on lui avait donné le choix, elle aurait sans doute préféré qu'ils lui offrent un bouquet de soucis.) Non, ajouta-t-elle, je ne me suis jamais retrouvée dans une telle situation.
- Nous non plus, dit Laura..."
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-Oh, cela n’aura rien de guindé, dit Andy en pénétrant à son tour dans la chambre vêtu d’un tee-shirt et d’un simple slip, une bouteille d’eau à la main. Nous allons faire ça à la bonne franquette. Mais je ne voudrais pas que vous vous fassiez trop d’idées pour autant. Nous n’allons pas nous lancer dans des prouesses incertaines. Nous nous en tiendrons au bon vieux programme de base, sans le moindre accessoire….extérieur. p 36
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Les juifs et les catholiques ne différaient guère à ses yeux. Les premiers avaient des jours de congé qui tombaient n'importe quand et les seconds concevaient leurs enfants d'une manière tout aussi hasardeuse.
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Graham, pour sa part, ne concevait pas qu'une femme au foyer puisse vivre dans un autre état que celui d'une dépendance ingénue. Betty avait des connaissances beaucoup plus étendues que les siennes, mais elle avait l'intelligence de ne pas en faire étalage. Une fois de plus, Mr Forbes se demanda pourquoi une femme si accomplie avait choisi d'épouser son fils.
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Bande annonce (en VO) du film The lady in the Van, adaptation du roman La dame a la camionnette d'Alan Bennett.
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