Voyage au bout de l'enfance

Ayant participé en tant que jurée au prix du meilleur roman aux éditions Points dont Rachid Benzine a été annoncé hier lauréat.

Voici la fiche de retour de lecture que j'avais remplie

1) En quoi ce roman se démarque-t-il des autres titres de la sélection ? Quels sont vos retours sur la construction narrative ?

Il se démarque parce qu'il est question de poésie avec Rachid Benzine, bien que le contexte soit noir.
La construction narrative est talentueuse. C'est un « bijou littéraire », du début à la fin, une narration simple et tenue à hauteur d'enfant. Un ton juste. Bravo.
Oh là, quelle fin dramatique, émouvante ! Grosses émotions.
Un chef d'oeuvre comme L'étranger de Albert Camus !


2) Que pensez-vous du style de l'auteur ? de son écriture ? Avez-vous eu le sentiment d'être immergé(e) dans un imaginaire, un univers, un lieu, une époque ?

Un style fait de simplicité et de fraicheur (d'innocence), de phrases courtes pour dire l'essentiel des faits, des sentiments, des pensées... le ton juste d'une parole.
Quel talent d'écriture d'arriver à un rendu simple en irrigant dans le fond des antagonismes (complexités) !
Antagonismes : Réel / Imaginaire ; Choix/Enferment ; Innocence / Guerre.

Une écriture qui attrape le coeur du lecteur avant l'esprit.
Une plongée dans la vérité, celle d'un enfant confronté à la violence, la mort…
Oui, immergée dans tous les contextes que ce soit en France, qu'en Syrie…D'autant que cela relève d'un pan de l'histoire récente et encore actuelle sur l'islamisme, et ses enfants et leurs mères présents dans les camps…


3) Les thèmes majeurs abordés dans ce roman vous ont-ils particulièrement touché(e) ? Et si oui, pour quelles raisons ?

Les thèmes majeurs sont l'islamisme et ses conséquences dans une famille, plus particulièrement dans la vie d'un enfant…C'est un enfant qui témoigne sur son vécu : ce qu'il observe, ressent, pense, comprend…C'est une lecture qui opère, qui permet au lecteur de se confronter aux évènements décrits, et à s'interroger. Et que ce soit un enfant qui dise, touche peut-être l'enfant en nous et fait s'interroger l'adulte qui est en nous.
L'action islamique concerne l'humanité. Et la problématique est encore actuelle.
Et un autre thème, la poésie en pays de l'horreur et de la souffrance…la création « inventer » sauve-t il ?
C'est en soi un livre sensible et politique.


4) Les personnages sont-ils bien construits ? Vous êtes-vous identifié(e) à l'un des personnages ?

Tous les personnages sont crédibles.
Pas d'identification, mais j'étais au côté du personnage principal Fabien, le narrateur. Il me parlait.

5) Quel est l'intérêt de lire ce roman selon vous ? le recommanderiez-vous à votre entourage ? Si oui, à qui et pourquoi ?

C'est un livre nécessaire pour une prise de conscience la violence et ses conséquences intimes
L'action islamique concerne l'humanité. Et la problématique est encore actuelle.
C'est un livre qui pose la question brûlante du rapatriement des mères françaises et de leurs enfants présents dans les camps de réfugiés. « Maman dit qu'on nous laisse croupir dans la frange pour nier notre humanité. » page 50. …page 56 +++
C'est un livre sensible et politique.
C'est un livre que j'ai envie d'offrir à toute personne, adolescents comme adultes.

6) Quelle(s) question(s) aimeriez-vous poser à l'auteur ?

La poésie peut-elle sauver quand on est dans une enclave dans tous les sens du terme.

Les poèmes, ça n'a pas besoin de la vérité. Les poèmes, ça existe pour faire plus beau que la réalité. Ainsi parle Fabien, rebaptisé Farid par ses parents ayant rejoint les rangs de Daesh, brutalement, un matin, alors que leur fils s'apprêtait à briller dans son cours de CE2 en récitant ses propres poèmes. Ce court récit (80 pages !) est d'une intensité remarquable, empreint d'une certaine poésie (j'ai savouré les réécritures de Prévert) et, pourtant, il révèle une réalité innommable. Je savais ce qui attendait les combattants de Daesh, la dictature à laquelle ils doivent se soumettre, les monstruosités qu'ils ont à exercer. Mais j'ai découvert la situation des femmes et des enfants qui attendent dans les « enclaves ». Ce roman a le mérite d'exister pour faire comprendre, par la voix d'un enfant de 11 ans, à quel point lui ne mérite pas son sort, à quel point on doit donner une chance à ces personnes de s'en sortir.

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J'ai lu Coeur Serré :
VOYAGE AU BOUT DE L'ENFANCE .
de Rachid Benzine
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Comme un drôle de voyage . Direction Raqqah . Je ne m'appelle plus Fabien mais Farid . Il paraît que c'est une chance de vivre dans l'état islamique . Moi j'étais heureux à Sarcelles .
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Comme une chance qui vire au cauchemar . Je crois qu'on a pas bien fait de venir ici dit papa . D'ailleurs, papa a dû partir à la guerre, triste au djihâd. Et moi j'entre chez les lionceaux du Califat , mon éducation commence !. le paradis de Daesh est un enfer en fait . Et je suis pris dans un effroyable piège !.
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Je ne peux pas vous partager toutes les émotions qui m'ont traversées . Je vous invite à découvrir le destin de Fabien par vous même , ce livre est court et intense .
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Une lecture douloureuse, bouleversante, odieuse et révoltante . Comme le combat d'un enfant courageux face à l'horreur . Qui se réfugie tant qu'il peut dans la poésie pour survivre . Un livre à lire d'urgence . Qui déchire le coeur . le piège du fanatisme religieux !.
Ce livre aurait pû se nommer :
VOYAGE AU BOUT DE L'ENFER .
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Vous l'avez lu ? Envie de le lire ?

Un très court livre, quatre-vingts pages, d'une grande intensité. Pauvre enfant, voudrais-je m'écrier dans un premier temps. Mais c'est bien plus que cela, bien sûr ! du jour au lendemain le petit Fabien devenu Farid va voir sa vie transformée. Il ne voulait pas que quoi que ce soit change. Sa vie, il l'aimait telle qu'elle était : à Sarcelles avec ses copains et son maître d'école à écrire des poèmes et jouer au football. Il s'entend dire par ses parents que, jusqu'ici, ils ont fait semblant. Semblant ? Comment ça semblant ? Fabien n'a jamais fait semblant ! Semblant de quoi ?!

Le voici dans une école qu'il ne considèrera jamais comme la sienne entouré de sa mère qui est devenue un » corbeau » comme toutes les femmes ici, de son père qui mènera un combat qui finalement ne sera le sien que très peu de temps. Rapidement les parents du jeune garçon se demanderont ce qu'ils font là. Oui mais l'heure des interrogations est passée. Il est impossible de reculer. Les promesses d'un monde meilleur ne sont pas tenues. Partout la violence est extrême, la saleté omniprésente. Les conditions de vie sont immondes. Les idéologies plus encore.

Et malgré son jeune âge, rien n'échappe à cet enfant…

Bouleversant.


Lien : https://labibliothequedeceli..

Conseillé par la librairie Agora de la Roche sur Yon.

Le destin tragique d'un gamin emmené par ses parents fanatisés, radicalisés par Daesh.

Fabien est un gamin heureux vivant à Sarcelles, passionné de Prévert, de Poésie. Un gamin comme tous les autres.

Jusqu'au jour ses parents décident de rejoindre Daesh en Syrie.

Il devient le petit Farid et sa descente aux enfers débute.

Un livre très éprouvant mais qui ne résout pas le problème posé du retour de ces enfants qui ont connu le pire,qui souvent sont endoctrinés et capables de tuer. Ces enfants sont souvent des bombes à retardement.

Vu qu'on a pas les institutions, le personnel adaptés. Sans oublier que face à ce problème récent on est désarmé au niveau des connaissances, des grilles d'évaluation. Un problème épineux qui lie la tragédie de ces enfants et aussi la sécurité.

Ce livre a le mérite de faire réfléchir à ces situations.

Ayant entendu, à la radio, l'auteur, Rachid Benzine, expliquer son travail d'écriture autour de ce roman, l'insoutenable situation de Fabien m'a d'emblée émue , touchée. J'ai eu besoin de vite lire et connaître son histoire, inspirée de faits réels.
Fabien, ce jeune élève de CE2, qui aime son école, son instituteur, ses copains, la poésie voit sa vie bouleversée par le fanatisme des adultes. Au travers de ce court roman, l'auteur retranscrit l'indicible, avec délicatesse et pudeur. Son objectif ne semble pas tant être de bousculer ses lecteurs. A titre indicatif, il nous informe sur les horreurs des conditions de survie des enfants de DAESH .Sans jugement, il nous fait partager, à hauteur des yeux innocents de Fabien, l'enfer sur terre.
Comme Fabien, au milieu de l'insalubre, de la peur, de la folie , on ne comprend pas, on espère, un retour auprès de son école, de ses grands-parents, de ses camarades ... Comme Fabien, j'ai encore envie de croire en la force de la poésie et la beauté de la vie. Ce roman me laissera une trace indélébile. Depuis, je ne cesse de recommander sa lecture *-*

" C'est l'histoire d'un enfant qui part en voyage" Voilà ce que m'ont répondu certains élèves quand je leur ai présenté la couverture et le titre du livre. Puis je leur ai lu le résumé. Mais peu ont tilté au mot "Syrie". Ils restaient sur leur idée de voyage...
Bon, oui il est question de voyage dans le livre, mais pas vraiment dans la représentation que l'on peut se faire de ce mot. Car dans l'esprit de mes élèves, le mot "voyage" renvoie plutôt au monde féerique, onirique. le voyage de Fabien, lui, sera tout, sauf féerique. Il a 6 ans quand ses parents quittent Sarcelles et embarquent avec lui, direction la Syrie pour le djihad. Ils ont cru l'illusion des beaux discours sur le djihad, ils déchanteront très vite. La poésie chère au coeur de Fabien, devenu Farid en Syrie, adoucira ses quelques années difficiles, mais ne pourra malheureusement pas faire de miracle.

Il faut une heure pour lire ce livre. Enfin, quand on arrive à le lire d'une traite. Mon collègue m'a dit qu'il l'avait lu en 3 fois lors d'un voyage en train. Il se réjouissait à l'idée de pouvoir "expédier" un livre aussi court. Il a vite déchanté. Il a dû le reposer plusieurs fois et se livrer à une autre activité pour "décompresser ". Il faut dire que quand je lui ai proposé cette lecture, j'avais un peu caché l'ambiance lugubre du texte...

Ce livre vient de gagner notre prix littéraire local S-prixCritik.
Je l'ai travaillé en écoute audio avec 3 classes. Réactions diverses et variées. Avec une des classes, nous devions interrompre l'audio après chaque scène hardcore pour débriefer et laisser le temps aux eleves de reprendre leur souffle. Une élève n'a pas pu finir l'écoute.
Pourquoi "infliger" une telle torture à des élèves, se demanderont certains? Ce livre est essentiel pour aborder le danger de la radicalisation et l'importance de l'esprit critique (=ne pas croire aveuglément tout ce qu'on entend, mais faire des recherches et réfléchir). Les élèves ont, certes, été choqués par la violence des scènes racontées naïvement par un enfant. Et pourtant, ils l'ont vraiment apprécié. Ils ont compris que l'histoire de Fabien est une fiction, mais que malheureusement les faits rapportés existent bel et bien. D'ailleurs l'un des élèves m'a dit à propos d'une scène du livre (la mise à mort sadique pendant laquelle Fabien s'est évanoui)qu'il l'avait vue "en vrai" sur une video tiktok...

Fabien vit à Sarcelles, il est en ce2 dans la classe de Mr Tannier, et ce qu'il aime c'est la poésie.
Son instituteur le sait bien et le conforte dans sa passion. Un jour, il lui propose même de réciter devant ses camarades, les poèmes qu'il écrit. Mais ce jour ne viendra jamais.
Entre-temps, ses parents décident de partir en Syrie et quittent tout du jour au lendemain. Fabien ne comprend pas tout, mais ses parents sont convaincus, là-bas ils vont trouver le paradis et vivre leur religion sans entrave.
Alors que sa mère se met à porter le niqab et son père se retrouve à faire le djihad, Fabien rebaptisé Farid ne voit pas le paradis du même oeil que ses parents. Inscrit à l'école coranique, puis aux "lionceaux du califat" il subit l'endoctrinement à vive allure.
Mais la nostalgie de sa vie passée auprès de ses grands-parents, de ses amis de Sarcelles et son amour pour la poésie lui font garder les idées claires.
"On a écrit des poèmes pour dire que le calife était le meilleur, le plus fort et que l'État islamique allait régner sur Terre. Je ne savais pas qu'on pouvait écrire autant de conneries avec de la poésie. Là, je suis vraiment en colère. Parce qu'à Raqqah on a pu me faire avaler pas mal de choses. Mais utiliser la poésie pour la gloire d'un calife, ça, ça ne passe pas.
Petit à petit, les parents de Fabien commencent à douter mais est-il encore possible de faire machine arrière...

Rachid Benzine, nous met à hauteur d'enfant pour nous parler de ces familles endoctrinés et embrigadés au sein de l'état islamique et c'est ce qui fait la force de ce petit roman. Sur un ton enfantin et innocent transparait l'horreur
et l'indicible. Et pour nous lecteur, c'est d'autant plus troublant.
L'écriture est forte tout en étant simple. L'ensemble est poignant et ne laisse pas indifférent.
Un petit roman très court, qui se lit vite mais reste en mémoire.

Voyage au bout de l'enfance

Rachid Benzine 


Quelle claque ce livre ! 


Histoire de Fabien. Petit garçon de 7 ans, amoureux de la poésie, du foot, content de retrouver ses copains et son maître à l'école.  

Tout bascule le jour où ses parents convertis l'embarquent en Syrie, 

Avec ses mots à lui Fabien devenu Farid raconte son quotidien qui bascule dans l'horreur, les doutes de ses parents, la peur, la cruauté puis les camps lorsque daech est tombé et où rien ne s'arrange car ses parents étaient du mauvais côté.  Coûte coûte Fabien reste porté par les poèmes. Mais les "beaux mots" dont ils suffisants pour gommer la barbarie ?

Peut-on parler d'un coup de coeur ? Impossible compte tenu du sujet mais c'est bien écrit avec l'émotion au bord des yeux en permanence. Comment peut-on faire basculer ses propres enfants dans " ÇA" ? La révolte, l'horreur, les larmes sont permanents. 

 

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Les parents de Fabien, devenu Farid, le pressent. Ils partent en voyage. Mais Fabien ne veut pas, c'est aujourd'hui qu'il récite sa poésie en classe, pas question de manquer cette journée. Pas le temps pour ça, le voyage prend fin et bienvenue à Raqqah dans l'extrémisme radical de l'Islam. Fini Sarcelles, la poésie, la musique et le football ; maintenant, Farid doit devenir un vrai soldat d'Allah. Mais Farid a peur, ses parents ont peur. Ce monde merveilleux qu'on leur a promis devient l'enfer. La guerre, les morts, est-ce que tout ça est-ce finalement la solution ? Devenir martyr et tuer les « mécréants » est-ce ça que veut vraiment Allah ?

Un récit court et terriblement émouvant. L'auteur a su adopter parfaitement la voix d'un enfant et ça en a été déstabilisant. Quatre-vingts petites pages fortes et lourdes de sens !