AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,2

sur 639 notes
5
102 avis
4
58 avis
3
12 avis
2
2 avis
1
0 avis
"Ne pas s'attacher", conseil d'Anne de la Librairie Richer en me confiant cet exemplaire en tout début d'année avant sa publication officielle le 08  Janvier dernier. Excellent conseil mais que je n'ai pas réussi à suivre...,

Ce récit coup de coeur pour moi de ce début d'année. Un récit de vie d'abord, un temoignage fort sur l'urgence absolue de vivre sa vie et ses parfois trop rares bonheurs et de mener ses combats contre vents et marées à tout prix.

La vie et la rencontre de Sarah, la narratrice, et de Théo, deux figures pourtant d'abord de tempéraments différents dont les combats et la fulgurence de leur vie avec Simon leur fils et Camille sous la menace de ce maudit crabe et de la grande faucheuse. Des récits de vie croisés, un combat personnel déja pour Sarah dès l'adolescence pour exister et puis l'éclaircie avec Théo, délibérement inconstant et ado avant de rentrer dans l'ultime celui d'être une mère avec une parenthèse bien trop courte pour ses enfants et d'un Théo obligé de grandir et de se confronter à l'inacceptable...

Eros, Thanatos, éternel résumé de nos vies mais surtout aucun pathos dans le récit. Sous les auspices de Nick Cave, de quelques copains fidèles, du corps médical mobilisé pour sauver, même brièvement Sarah et la petite Camille, dans l'humain et la mesure, les vies du combat dans le quotidien mais aussi dejà la promesse validée d'une nouvelle vie pour Théo, Simon et Camille d'outre- limbes. 

Une écriture d'une grande sensibilité, d'un véritable humanisme et de grande qualité, à découvrir absolument....
Lien : http://passiondelecteur.over..
Commenter  J’apprécie          50
« Il est juste que les forts soient frappés. La phrase s'affiche tel un blason en lui. Et elle lui semble parfaitement logique, évidente — appropriée, là encore. Il est juste, oui, précisément parce que c'est plus injuste, plus cruel, et donc plus éloigné de l'entendement des simples mortels, que lui et moi, qui sommes si jeunes, pleins de vie, si forts, nous soyons frappés. Nous plutôt que d'autres, qui ne s'en relèveraient pas. Voilà. Nous sommes attaqués par le monstre le plus immonde que la vie ait pu lâcher sur nous parce que, justement, nous sommes les adversaires les plus valeureux qu'elle ait l'honneur de mettre à l'épreuve. »

Elle c'est Sarah, dite le moineau. Lui c'est Théo, dit le lutin. Ils sont jeunes, heureux, parents d'un petit Simon et ils s'aiment à la folie. Lorsqu'une seconde grossesse arrive, c'est le bonheur absolu. Mais Sarah est de plus en plus souvent très essoufflée… le verdict tombe : une tumeur située entre le coeur et le poumon, inopérable, car mal placée : un cancer du « ris-de veau ». Sarah se bat. Théo la soutient. Malgré des adversaires valeureux, la maladie gagne. Sarah meurt à 42 ans. Elle a perdu le combat, on le sait dès la première page. Mais, elle a le pouvoir d'aller se balader dans ses souvenirs et dans ceux de ses proches, alors elle raconte ses batailles de moineau face au rapace qui lui dévore les entrailles, ses victoires, ses déroutes, et son lien, fort et indélébile qui l'unit à son lutin.

Et là je vous entends dire : « ce livre n'est pas pour moi ! Trop triste, », « Mais bordel, même chez Dickens, ça ne passerait pas ! » Je n'ai pas envie que mon petit coeur de lectrice saigne trop fort, je n'ai pas envie de pleurer sur mon bouquin. On ne va pas se mentir, on se dit tout, n'est-ce pas ? le coeur qui se serre tu vas l'avoir, le roman n'est pas tout à fait une promenade de santé (tu auras noté le ridicule de cette expression ?) On parle quand même d'une jeune femme amoureuse, mère de 2 enfants qui livre une guerre sans merci à son propre corps. Je ne vais pas te dire que tu vas rire aux éclats, mais tu vas sourire, c'est certain. Théo est un homme fait pour la vie, prêt à déplacer des montagnes, paré pour remporter les joutes verbales avec le docteur House qui ne veut pas prononcer les mots magiques qui déclenchent l'espoir. Il est l'homme qui crée des univers qui n'appartiennent qu'à eux, des blagues limites qui ne font rire qu'eux. Il organise, il gère, il est dans l'action permanente, il essaie d'être efficace entre l'hôpital, les deux enfants, la famille et les amis à informer « maladie très grave, cancer, ne pas compter sur une guérison, avancer étape par étape, accouchement prématuré, commencer la chimio; se préparer au pire, tous ensemble. »

Même si certains passages sont éprouvants tant ils permettent de visualiser le drame qui se joue, ce roman est avant tout une ode à la vie. La force des émotions positives, l'amour bien sûr, mais aussi le courage, l'espoir, l'amitié, le respect prennent largement le pas sur le cataclysme annoncé. Il n'y a pas de jérémiades, pas pathos exacerbé, pas de descriptions « hollywoodiennes » destinées à vous arracher des larmes de force. Il y a la transmission d'une urgence de vivre, de ces petits riens qui font le sel de la vie, et surtout, ce qui m'a énormément touchée le respect de l'autre et de ses choix.

Le témoignage de Sarah, ultime geste d'amour envers Théo doit lui permettre de retourner à sa vie en le libérant de son souvenir. Leur histoire baignée par le cinéma, la musique, la jeunesse et deux beaux enfants s'arrête là. « ce que tout le monde veut, dans la vie, c'est laisser une trace, non ? Résister à l'oubli éternel ? Eh bien le scoop, mes amis, le truc pas croyable que je vais vous annoncer ici, dans ces pages et même dès la première, c'est que le but ultime de tout le monde, dans la mort, c'est exactement l'inverse : se faire oublier des vivants. Couper le cordon une bonne fois avec l'avant pour, enfin, accéder à cette absolue félicité, ce repos parfait des sens et de l'esprit dont on nous rebat les oreilles depuis les siècles des siècles. »

C'est ici le premier roman de Thibault Bérard, né en 1980. Il a donc 39 ans. Il a quelques années de plus que Théo au début du livre. Vous me suivez ? Je me dis que pour écrire au roman aussi juste, il faut avoir vécu certains drames… Cette seule pensée m'oppresse quand j'imagine que certaines personnes sont condamnées à plonger dans cet abîme. Alors j'ai une pensée, pour cette jeune femme belle et courageuse, qui la semaine dernière a vu l'enfer s'ouvrir sous ses pieds. Elle aussi est enceinte. Elle aussi a déjà un petit garçon. Elle n'a que 32 ans… Planquée derrière mon écran, j'espère qu'elle lira ce post, et peut-être ce livre. Qu'elle y trouvera du courage, des rires, de l'espoir, l'envie et la force de se battre juste pour contrarier cette prédiction imbécile « il est juste que les forts soient frappés. »

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
Commenter  J’apprécie          51
Il est juste que les forts soient frappés de Thibault Bérard a reçu tous les éloges : lumineux, fort, doux… J'ai eu irrésistiblement envie de découvrir à mon tour ce texte. J'ai été émue par ce roman bien plus que ce que je ne l'aurais jamais cru.

Une fois n'est pas coutume, la fin du roman nous est révélée dès le début. Car là n'est pas le sujet de ce livre. On sait donc d'emblée que Sarah va mourir. En fait, quand elle prend la parole en tant que narratrice, elle est déjà morte. Elle s'adresse alors directement à nous, lecteur et lectrices, pour nous raconter son histoire. Une sorte de jeu se met en place entre elle et nous, une complicité qui donne beaucoup de saveur au roman.

Il est juste que les forts soient frappés ne parle pas uniquement de la maladie de Sarah. Au contraire, il raconte la vie qui continue malgré tout. S'ils doivent inventer un nouveau quotidien, mener un combat avec force, rage et désespoir, Sarah et son mari Théo continuent d'avancer comme ils l'ont toujours fait, au rythme de la musique, des rires et de leur amour. À deux, ils illustrent la force presque invincible du bonheur.

Lire la suite sur : https://lesmarquespagedunecroqueusedelivres.wordpress.com/2021/05/19/il-est-juste-que-les-forts-soient-frappes-thibault-berard/
Lien : https://lesmarquespagedunecr..
Commenter  J’apprécie          40
J'ai découvert ce roman avec les chroniques de la Kube. J'en ressors conquise.

Ce texte est beau, poétique, fort.

Les personnages y sont très bien écrit et leur combat contre la maladie du siècle très bien rendus.

J'ai pris également beaucoup de plaisir à lire le tome 2.

Seconde découverte de l'année 2023.
Commenter  J’apprécie          40
Les titres veulent dire beaucoup. Ils sont les prémices de l'histoire, ils interpellent, ils questionnent. Ici, le titre illustre la vie de Sarah, une mère aimée et aimante qui voit son quotidien bouleversé. Alors qu'elle est enceinte, une forme agressive de cancer trouve refuge en elle. Pourtant, son grand amour, Théo, croit encore en la justice des choses. Mais qu'est-ce qui est juste dans la maladie, sinon rien ?

Malgré la gravité du sujet, la plume est légère et apporte avec elle un sentiment de bonheur. Face à ces personnages, on s'émeut, on s'endurcit, on devient plus courageux. On rit aussi et on pleure… beaucoup, souvent, tout le temps.

Finalement, face à la mort, personne n'est faible, parce que c'est justement elle, qui nous apprend à devenir fort.

@lecturesauhasard
Commenter  J’apprécie          40
Comme d'habitude, je n'ai pas lu le résumé. Séduite par le lumineux visuel et conquise par le magnifique dernier roman de Thibault Bérard, j'ai ouvert ce roman la fleur au fusil et j'ai bien évidemment pris une sacrée claque ! Sarah et Théo forment immédiatement un jeune couple fusionnel qui dégage énergie et fougue. Simon vient seller cette union et très rapidement après, une deuxième grossesse s'annonce… Pourtant, elle s'avère bien différente. le couple s'aime à la vie à la mort. On sait dès la première page que ce sera à la mort. Nous sommes prévenus donc pas de place pour le pathos. L'écriture est toujours aussi épurée, soignée et saisissante. Les choix littéraires sont surprenants dans l'organisation du récit, mais toujours astucieux et habiles. Les chapitres sont courts et judicieusement présentés. le style est prenant et étonnamment positif. Ce roman splendide est écrit avec un élan vital bouleversant. L'injustice nous indigne, mais le style nous envoûte. J'ai souri avec les larmes aux yeux. Thibault Bérard est décidément très doué pour malmener nos émotions de lecteurs. Brillant.
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
Commenter  J’apprécie          40
[Des livres & moi ]

Coup de coeur

C'est l'histoire ..
D'un amour improbable foudroyé par la maladie.

J'ai aimé ...
Le titre.
L'écriture très sensible, très sobre qui met en valeur les épisodes poignants et sait nous fait sourire à la lisière des larmes. Pas de pathos mais il est difficile de ne pas être touché par ce récit, qui se vit en toute intimité, centré sur le couple d'abord et ensuite sur la famille et le cercle des proches. C'est un roman intimiste, réaliste, émouvant mais à aucun moment pleurnichard.

J'ai moins aimé ...
La couverture.

Encore un premier roman très marquant
Commenter  J’apprécie          40
Il m'aura fallu du temps avant de pouvoir parler de ce roman...

Voilà un livre qui a rejoint mes étagères suite à l'écoute d'un podcast. Encore un achat compulsif ! Il y est resté un bout de temps, sur cette étagère... Suffisamment pour que j'oublie le sujet de ce roman ! Je n'étais donc pas prête à ce que j'allais vivre !

Thibault Bérard nous raconte l'histoire de Sarah une jeune femme à qui l'ont diagnostique un cancer alors qu'elle est enceinte.

Bien que l'histoire soit dramatique, il nous livre avec beauté et humour ce que la vie peut parfois réserver de pire ! Il est juste que les forts soient frappés c'est le roman d'un combat pour la vie, d'un combat pour et par amour.

Ce roman m'a bouleversé, je l'ai lu les larmes aux yeux et parfois même en pleurs et sanglots.

Si ce roman remue, bouleverse, si je préfère prévenir que sa lecture est dure, moralement parlant ... J'ai quand même envie de le conseiller !

Car c'est beau, même si la vie c'est parfois très moche !
Commenter  J’apprécie          40
Il est de ces livres qui vous embarquent dès les premières lignes… Ça a été le cas pour moi avec celui-ci. J'ai tout de suite senti qu'il avait un petit quelque chose de particulier.
C'est, d'abord, l'écriture et le ton qui m'ont beaucoup plu. On aborde un sujet difficile et pourtant, je ne l'ai pas trouvé plombant.
L'auteur nous propose une réflexion sur la maladie et l'état psychologique du malade, mais aussi sur l'accompagnement de ces proches en souffrance, le challenge quotidien des aidants, les victoires et puis les déceptions… tout cela du point de vue de la personne atteinte.
Un des points que j'ai également apprécié et que j'ai peu vu mentionné dans les critiques, c'est la différence d'âge qu'il y a entre Sarah et Théo. Elle n'est pas énorme ici, Sarah étant 6 ans plus vieille, mais je trouve çà intéressant d'inverser un peu les rôles. C'est suffisamment rare pour le relever.

Mon petit bémol, qui n'a pas non plus gâché ma lecture, serait pour cette fin un peu trop rapidement survolée.
Commenter  J’apprécie          40
Ce livre, j'ai tourné autour, longtemps. Mais le sujet me faisait peur. Je suis émotive, très, trop. du genre à avoir les larmes aux yeux à tout bout de champ, capable de pleurer comme une madeleine devant un livre, un film ou même une publicité (le genre de publicité où un grand-père donne des bonbons à son petit-fils qui à son tour donnera des bonbons à son petit-fils … Alors imaginez ce que ça donne avec les spots de 30 millions d'amis…). Bref, tout ça pour dire que ce livre, je ne le sentais pas. Je voulais bien croire tout ce que disaient les autres lecteurs sur la beauté de l'histoire, des personnages et de l'écriture, mais l'histoire d'une jeune maman en fin de vie, c'était impossible pour moi.

Mais il y a eu les 68… Et là où je croyais voir du désespoir, j'ai vu de l'amour. Là où je craignais la douleur, j'ai vu la beauté. Là où je croyais trouver la mort, j'ai trouvé la vie.

C'est Sarah qui interpelle le lecteur dès les premières pages. Voix vibrante et sereine dont il est impossible de se détacher. Sarah est morte. Pas de mystère sur l'issue, pas d'espoir déçu pour le lecteur. Et nous voilà partis à la rencontre de Sarah et Théo. Ils sont jeunes et amoureux, la vie devant eux, arrive un petit garçon et quelques années plus tard, une petite fille s'annonce. Et le couperet tombe… Un cancer quand on est une jeune maman enceinte, c'est inconcevable, impossible, injuste !

Comme je le craignais, j'ai pleuré. Beaucoup. Mais j'ai souri aussi et même ri ! J'étais persuadée que ce serait une lecture difficile et déprimante, mais l'impression qui persiste, même plusieurs semaines après avoir terminé le livre, c'est un puissant sentiment de vie, d'amour et d'espoir.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
Commenter  J’apprécie          40





Lecteurs (1285) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5306 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}