Les colères du capitaine Racagnac

Juillet 1815, la fin de l'Empire et de l'émigration a ramené aux terrasses des cafés parisiens, l'aristocratique société de l'ancien régime.
Aussi, quelques astucieux gargotiers font-ils preuve d'imagination pour plaire à cette "nouvelle vague", comme celui dont l'enseigne fraîchement repeinte annonce "le café du roi Louis"...
D'autres moins versatiles ont conservé leur vieille enseigne...mais ont perdu leur clientèle !
A la terrasse du "Petit Tondu", deux gardes du roi, arguant que toute inscription qui rappelle "l'usurpateur" offense "le bon père de Gand", prétendent décrocher la délictueuse pancarte.
Un homme providentiel, en quelques coup de tondeuse, intervient et , intransigeant et fier, fait face au vicomte de Moisy !
Népomucène Racagnac, capitaine de la garde impériale, décoré de la croix des braves au soir de la Bérésina, n'est pas homme à s'en laisser compter...
Et il est jeté dans les geôles du roi !
Mais il se trouve que l'inspecteur des prisons, le marquis de Saint-Sulpice, qui ressemble étrangement au sergent Bretache, semble être le frère de lait de Racagnac ... frère de lait à la mode de Bretagne, bien sûr !
Ce soir là, le tabac ayant englouti les derniers sous des deux compères, ils décident, dès le lendemain, de dénicher du travail.....
Autant le dire tout de suite, "Les colères du Capitaine Racagnac" n'est pas un album.
C'est simplement une petite curiosité amusante en six planches.
Les dessins sont de Berck, les textes de Yves Duval.
L'ensemble fait furieusement penser à une autre collaboration du tandem.
Dans le journal de Tintin, depuis 1961, Rataplan et le sergent Bobèche forment un irrésistible duo et Bretache ressemble comme un frère à ce dernier...un frère à la mode de Bretagne, bien sûr !
Ce petit récit, "les colères du capitaine Racagnac", est, je crois, la seule collaboration de berck à "Pilote".
C'est une petite histoire amusante, sans prétention, teintée d'un peu d'ironie.
Elle est très agréable à lire et nous reporte de nombreuses années en arrière, dans la malle aux trésors des pages oubliées du journal d'Astérix et Obélix.
Elle a été publiée, en décembre 1963, dans son 217ème numéro.