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4,39

sur 4816 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le livre est construit en trois temps : une narration chronologique de l'histoire de la famille puis le retour au temps présent et la question "qu'est ce c'est d'être juif aujourd'hui?" et enfin l'enquête à proprement dit. Pour ma part, j'ai failli abandonner la lecture à cause de la première partie de l'ouvrage, trop attendue, traditionnelle et en longueur ... je suis heureuse de ne pas l'avoir fait. L'intérêt du roman est la recherche identitaire du personnage d'aujourd'hui à travers l'histoire de sa famille et l'appartenance à cette communauté.
Une petite déception que l'enquête ne soit pas aussi présente qu'elle aurait pu dans un tel récit.
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Lu d'une traite, trop vite peut-être. Il y a 2 livres en un: le 1er, sur les origines, fait 200 p., et je l'ai trouvé passionnant. Je me suis plus ennuyé ensuite. C'est plus factuel, très dialogué, sans grand souci d'écriture. le problème est que l'autrice même réalité et invention, et qu'on ne sait pas sur quel pied danser. Dans des lettres supposées écrites pendant la guerre, elle emploie des anachronismes comme "solutionner" (p. 294), qui n'a remplacé "résoudre" que vers les années 80 (comme "émotionner", "réceptionner", "fuiter", "bruisser" ont viré émouvoir, recevoir, fuir, bruire...). Mais c'est la loi du genre: la bio-fiction. Comme l'autrice parle de sa famille, peut-être aurait-elle dû s'en tenir à la véracité pure.

"La Shoah pour les Nuls" écrit perfidement C. Laurens, autrice médiocre et imbue de sa personne. Eh bien, on n'écrira jamais assez sur les horreurs de la Shoah, du moment qu'on n'écrit pas de bêtises. Ce roman fort, un peu trop long donc, écrit de manière agréable mais sans grand-chose de littéraire, mérite son succès. Signalons quelques erreurs: "still life" pour dire "nature morte" (p. 92) en anglais ne signifie pas "toujours en vie" (ce qui est absurde) mais "vie silencieuse": A. Bérest confond l'adverbe de temps et l'adjectif. Elle utilise aussi "morbide" (relatif à la maladie", cf. les "comorbidités") au sens de "macabre": la vision du "cadavre d'un oiseau mort" (p. 142) est qualifiée de "morbide": "macabre" serait le mot. Certes, c'est ce qu'on entend depuis quelque temps... A. Bérest évoque "l'odeur du varech" au Faouët: j'ai d'abord tiqué, pensant au célèbre village du centre du Morbihan... Mais, vérification faite, j'ai appris l'existence d'un autre village de ce nom, en effet situé pas loin de St Brieuc!
Donc, 300p. de trop, comme disait Léon Daudet du "Voyage" de Céline, mais ça vaut bien Modiano.
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En 2003, la mère de l'auteure reçoit une carte postale anonyme sur laquelle sont notés 4 prénoms, 4 membres de sa famille morts à Auschwitz en 1942. Elle enquête pour découvrir qui est l'auteur de cette carte mystérieuse et plonge dans l'histoire familiale des Rabinovitch.
Cela faisait longtemps que ce livre me faisait de l'oeil en librairie, je l'ai enfin lu cet été et je suis déçue. Je m'attendais à quelque chose de beaucoup mieux étant donné les nombreux prix qu'il a reçus.
C'est un roman très didactique et du coup ça manque de style. Il y a des longueurs et des points de vue impudiques parfois.
De plus, peut on parler véritablement d'enquête quand la plus grosse partie du travail a été réalisée par la mère, et de surcroît, on ne comprend pas pourquoi elles n'en ont pas parlé avant.
C'est un livre que l'on dévore malgré tout.
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Avec plus de 300 critiques présentes pour ce livre, que puis-je rajouter ?
Ce livre m'a été offert, à ma demande, par mon fils aîné à l'occasion de la Fête des mères 2022. J'ai patiemment attendu de l'avoir et je me faisais, d'avance, une joie de le lire, car je savais qu'il s'agissait d'une histoire vraie, évoquant la Shoah, le devoir de mémoire, la quête des origines, les secrets de famille et la difficulté de la transmission. Autant de thèmes que j'affectionne tout particulièrement dans mes lectures (je possède d'ailleurs de très nombreux témoignages de rescapés de l'Holocauste).
Pour avoir lu de nombreux "retours" dithyrambiques de la presse sur cet ouvrage, pour avoir suivi de nombreuses vidéos de l'auteure à son sujet, j'avais hâte de suivre pas à pas l'enquête menée par l'auteure pour retrouver le pourquoi et le comment de cette carte postale anonyme reçue un jour de janvier 2003 et évoquant ses lointains ancêtres (il s'agit de ses arrière-arrière grands-parents et arrière-arrière oncles et tantes) disparus dans la fumée d'un camp de concentration.
Je me suis donc plongée dans la lecture de ce livre avec une grande avidité. Une trop grande avidité sans doute, car, finalement, j'ai été déçue par sa platitude. En le refermant, je n'ai pu m'empêcher de penser "tout ça pour ça".
En effet, le livre I -- qui évoque, comme un préambule nécessaire, l'histoire des ancêtres juifs en question reconstituée à partir de différents documents conservés par la mère de l'auteure (leur vécu en Russie et en Pologne, leur fuite à travers différents pays d'Europe, leur exil en Palestine, puis leur retour vers la France) et la façon dont leurs vies ont basculé en 1942 -- s'avère à mon sens le plus intéressant (même s'il ne m'a rien appris de nouveau que je ne savais déjà sur le sujet) car il permet à l'intéressée de découvrir une histoire familiale qu'elle ignorait totalement, y compris le fait qu'elle était par sa mère, de fait, une "vraie" juive.
Le livre II évoque, quant à lui, le pourquoi et le comment de la quête lancée par l'auteure pour retrouver l'expéditeur de la fameuse carte postale, vécue comme une menace. N'était-ce pas pour elle une façon de s'approprier l'histoire qu'elle venait de découvrir et de, en quelque sorte, racheter la "faute" de sa grand-mère maternelle et de sa mère d'avoir enterré ce passé, cette histoire ? Une façon de lui donner, enfin (peut-être) le sentiment de se sentir juive. Cette partie me semble particulièrement laborieuse et alourdie d'une infinité de détails dont on n'a que faire (notamment les démarches effectuées auprès de X administrations et ses différents échanges avec moult interlocuteurs et dans certaines descriptions). Cela ne commence à être intéressant que lorsque elle et sa mère se rendent au village des Forges pour rencontrer des anciens et autres descendants de ceux-ci.
Le livre III qui évoque un échange par mail entre l'auteure et sa soeur Claire au sujet des prénoms est quelque peu déroutant. Il vient un peu comme "un cheveu sur la soupe". A la fois, par son positionnement formel : il constitue à lui seul un "livre" de seulement quelques pages. A la fois par son continu. On y voit notamment que, par leur deuxième prénom, il y a eu volonté délibérée de leur mère de laisser trace de leur juiveté. Les deux soeurs se trouvent bien porteuses de l'histoire de leur lignée, histoire qu'on leur avait tue et dont, consciemment ou pas, elles ont eu à porter le poids. C'est un échange très intime que l'auteure fait le choix de rendre public qui montre, s'il était besoin, que le non-dit laisse toujours des traces.
Le livre IV, enfin, revient sur la vie de Myriam, grand-mère maternelle de l'auteure (au niveau chronologique, c'est particulièrement décousu et on a vraiment du mal à s'y retrouver), passage obligé pour comprendre la stratégie du silence adoptée par elle, et par la suite, par voie de conséquence, par sa fille Lélia. C'est dans cette partie, que l'on suivra la façon dont les rescapés des camps ont été "pris en charge" par les autorités françaises et la quête qui a été celle de Myriam pour retrouver sa famille... avant de se résigner à l'indicible (ce qui ne peut être dit) : ils ne peuvent rentrer car ils sont morts, partis en fumée. On comprend mieux le silence dans lequel elle s'est réfugiée.
Enfin, le livre se termine sur la révélation tant attendue du nom de l'expéditeur de la famille carte postale (que je ne donnerai pas). On verra alors que cette information n'était pas, finalement, la plus essentielle. Ce qui l'a été, c'est le cheminement intérieur (et aussi relationnel avec sa mère pour faciliter la parole et l'échange) qui a été celui de l'auteure pour parvenir à cette révélation.

J'interprète donc ce livre comme un ouvrage autobiographique personnel de nature d'une part, à expliquer la quête de l'auteure pour se reconnecter à ses origines juives et à son histoire familiale et d'autre part, à "laisser trace écrite" à sa fille afin que ce qui n'a pas été dit pendant longtemps le soit aujourd'hui pour sa postérité.
Pour avoir lu de nombreux ouvrages évoquant ces questions, dont certains véritablement bouleversants et particulièrement bien renseignés, je suis un peu étonnée de la résonance qu'a eu ce livre au niveau national et international. A mon avis, et cela n'engage que moi, c'est un écho surfait qui doit son mérite à une excellente démarche marketing de la part de l'éditeur. Si je peux comprendre qu'il ait obtenu le Prix Renaudot des lycéens, j'ai beaucoup plus de mal avec le Prix Goncourt des USA.

PS : je viens de lire d'autres critiques et je découvre qu'il s'agirait bien d'un roman où personnages fictifs et événements familiaux réels cohabitent. Serait-ce qu'il y a eu tromperie sur la marchandise ? du coup, je suis encore plus frustrée ! Si l'intérêt autobiographique qui sous-tendait l'écriture de ce livre tombe, je ne vois pas vraiment quel est l'intérêt de ce livre.
Mon post-scriptum a toutefois suscité une réaction d'une lectrice qui a eu la chance de rencontrer l'auteure. Celle-ci confirme bien qu'il s'agit de la biographie de sa famille, même si quelques personnages fictifs ont été rajoutés pour en faire un "roman".






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Je note d'abord l'absence totale de qualité littéraire. C'est l'aspect négatif de ce roman. D'ailleurs, est-ce bien un roman ? L'auteur mêle habilement références historiques, personnages réels, inventions du romancier, si bien qu'on se perd un peu à délimiter le réel historique de l'imagination romanesque.
Ce qui nous est narré peut apporter des éléments d'information sur cette sombre période de l'histoire de l'Europe pour ceux qui n'en sont pas familiers, ce qui n'est déjà pas si mal.
Un élément qui m'a accroché : la persistance du sentiment de judéité pour des personnes qui sont très éloignées de cette origine.
Nous sommes évidemment très loin des "Disparus" de Daniel Mendelssohn autrement plus passionnant et émouvant et tout aussi riche d'informations !
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Seconde guerre mondiale, déportation, maquis, résistants, saga familiale, voilà un résumé des thèmes abordés dans le livre d'Anne Berest, la carte postale.
A partir d'une carte postale reçue par sa mère, l'auteur enquête pour savoir ce qui s'est passé pendant la deuxième guerre mondiale pour ses grands-parents, oncles et tantes.
la quatrième de couverture m'a bien tentée alors j'ai parcouru le monde au travers de la plume d'Anne Berest. La famille Rabinovitch a en effet beaucoup voyagé avant de s'installer en France. Victime de ségrégation elle a plusieurs reprises choisie de recommencer une nouvelle vie. Malheureusement la deuxième guerre mondiale ne lui laissa guère de chance.
C'est la lecture de la quatrième de couverture qui m'a bien tentée. Toutefois j'ai été un peu déçue par le côté parfois "brouillon". Il m'est arrivé de ne plus savoir de qui il était question. Par ailleurs il y a (à mon sens) des longueurs sur l'antisémitisme, le nazisme. Certes les deux sujets ont leur importance dans l'histoire de la famille mais, là, j'ai trouvé que ça coupait le récit familial.
La thématique me plaisait mais au final je n'étais pas enthousiaste lorsque j'ai eu terminé le livre. je vous invite à le lire pour vous faire votre propre opinion et malgré tout je tire mon chapeau au travail d'enquête.
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La carte postale nous entraîne dans l'histoire familiale et intime de l'auteure, Anne Berest. Une carte postale anonyme arrive avec le nom de 4 proches disparus pendant la Seconde Guerre mondiale.
Mais c'est aussi une histoire qui nous parle de l'Histoire de la France envers les Juifs pendant la Seconde guerre mondiale mais aussi aujourd'hui.

Le livre est composé de plusieurs parties : l'histoire de la famille maternelle de l'auteure qui a disparu pendant la Seconde guerre mondiale, d'une quête d'identité et de la recherche de la personne qui a écrit cette carte postale.

Même si j'ai beaucoup apprécié ce roman autobiographique, j'ai l'impression d'être passé à côté de celui-ci. La quête identitaire de l'auteure est un sujet passionnant mais j'ai eu du mal avec le mélange réel-fiction. Je pense également que ce livre n'est pas arrivé au bon moment dans mon quotidien. J'aurais préféré une histoire plus légère avant de me coucher 😅

C'est un livre qui est quand même essentiel à connaître et que je conseille.
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La question de l'identité juive à travers l'histoire d'une famille venue de Russie, et décimée par la Shoah. Autant on s'attache aux personnages dans la 1ère partie du livre qui a un vrai souffle romanesque, et où l'auteure nous fait vivre avec réalisme les horreurs des camps, autant la seconde partie s'enlise et se noie dans des allers et retours, des personnes qui ne sont là que pour faire avancer l'histoire coûte que coûte, et une fin un peu plaquée.
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Une belle enquête familiale et historique que mène l'auteur Anne Berest mêlant sa propre vie de jeune maman, celle de sa mère Leïla, de sa grand-mère Myriam, de ses grands-parents maternels Éphraïm et Emma ainsi que le frère et la soeur de Myriam, Noemie et Jacques.
Une simple carte postale de l'opéra Garnier de Paris avec au dos quatre prénoms arrive en 2003 chez Leïla.
Elle est rapidement rangée dans un tiroir à côté de boîtes d'archives de recherches et d'enquêtes menées par Leïla sur la vie de ses grands-parents juifs déportés et morts à Auschwitz en 1942.
Anne a alors 24 ans et il faudra attendre 10 années, alors qu'elle est à la veille d'accoucher, pour qu'elle a son tour veuille connaître l'histoire de sa famille et de ses ancêtres.
Les chapitres se suivent mêlant les résultats des premières recherches de la mère Leila, des récits à la première personne imaginés vécus par les différents protagonistes puis l'enquête plus poussée de l'auteure.
On remonte le temps en Russie en 1918 avec la famille Rabinovitch, les arrières grands-parents, puis on vit les prémices de la seconde guerre mondiale la chasse aux juifs, les fuites et exodes, les espoirs de terre nouvelle, puis les arrestations, les camps de déportation, les camps de concentration, les nouvelles fuites vers la france libre, les réseaux de résistance….
les écrits sont très précis il n'y a pas de fioritures, c'est parfois difficile mais c'est la vraie histoire.
On se laisse embarquer par Anne et on veut savoir jusqu'au bout nous aussi, connaître l'auteur et la raison de cette carte postale. Mais il y a parfois des histoires difficiles à déterrer et qui sont douloureuses pour les survivants…
On ne ressort pas indemne d'un tel ouvrage les années 40 ne sont pas si loin on regarde d'une autre façon nos aînés de 90 ans aujourd'hui…
Ne pas oublier.
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TO BE GONCOURT OR NOT TO BE

Le hasard fait que je suis en train de lire parallèlement et simultanément deux romans qui se passent à la même époque (autour de la seconde guerre) et traitent du même sujet (le destin de familles juives). Mais ce sont leurs seuls points communs.

D'abord, comment peut-on lire deux livres en même temps ? C'est bien simple : un le jour sous la forme papier, "Le Jardin des Finzi-Contini" de Giorgio Bassani, que m'a prêté une amie à la bibliothèque très solide. L'autre la nuit sur ma liseuse "La Carte postale" de Anne Berest, qui m'est tombé dans les mains parce qu'il est à la mode.

Leur écriture est très différente. le premier me fait penser à Julien Gracq et son "Rivage des Syrtes". Pourquoi ? Je ne saurais dire. Une espèce de légère atemporalité paradoxalement pesante, le temps suspendu, les longues phrases se déroulant dans des pages qui se tournent sans que beaucoup d'événements se produisent, hormis de petites touches apparemment bénignes comme si l'auteur ou le narrateur était très loin de tout cela, mais en réalité annonçant l'horreur qui n'a pas de nom.

L'autre, d'une écriture disons plus contemporaine – soixante ans séparent les deux publications - est d'un abord moins subtil, certes. Sans doute plus réaliste, il vous plonge dans le quotidien et les pérégrinations d'une famille élargie en vous faisant comprendre comment le déni s'y est installé et a pu condamner à mort des millions d'innocents. Ce dernier roman est sujet à polémiques, comme il est goncourable et qu'on lui reproche des maladresses.

Quid du Goncourt ? Julien Gracq dont il est question plus haut a refusé cette récompense suprême censée reconnaître un talent hors normes. C'est tout à son honneur de n'avoir pas accepté d'entrer dans le jeu truqué de VIP parisiens.
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