Si le terrorisme a une longue histoire, en particulier en Europe, les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis ont marqué une étape nouvelle. La lutte contre le terrorisme islamiste est devenu la priorité de la politique extérieure des États-Unis – traumatisés par cette violente attaque au cœur de leur territoire – et de leurs alliés. Cet attentat est devenu le symbole universel du « mal absolu », et il a montré que des groupes ultra-minoritaires pouvaient causer de graves dommages dans un pays pourtant surarmé, dans une guerre asymétrique sans garantie de victoire pour les grandes puissances traditionnelles.
Dans certains pays, la situation est très complexe car elle est également liée à une situation politique et historique, agravée par la poussée du mouvement islamiste radical. C’est le cas pour l’Algérie et la Somalie. Mais d’une façon
générale, ce terrorisme vise à ébranler les démocraties occidentales et
à instaurer à terme des régimes islamiques.
On peut donc se demander comment les sociétés envisagent leur rôle et la nécessaire adaptation au conflit : à cet égard, les historiens parlent d’une « culture de guerre » qui s’étendrait à l’Arrière, une communauté de valeurs qui se met en place (différente du front mais qui mobilise la population civile et permet de supporter la guerre).
La guerre est tout à la fois un long cauchemar et un nouveau cadre de références pour des sociétés traumatisées, dont les conceptions politiques, culturelles…sont désormais bouleversées. Un sentiment que Paul Valéry traduit dans une sentence célèbre : « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles » .
Le retour à la paix suppose également la sanction des crimes.