En nous déclarant anarchistes, nous proclamons d’avance que nous renonçons à traiter les autres comme nous ne voudrions pas être traités par eux ; que nous ne tolérons plus l’inégalité qui permettrait à quelques-uns d’entre nous d’exercer leur force, ou leur ruse ou leur habileté, d’une façon qui nous déplairait à nous-même. Mais l’égalité en tout, synonyme d’équité, c’est l’anarchie même.
L'apocalypse, c'est d'un prévisible...
— Nous ne partageons rien avec les survivants qu'on trouve dans tes films.
— Tu veux dire qu'on n'est pas une joyeuse bande de survivalistes, genre des connards de beaufs inscrits à la NRA, pleins de muscles et de courage, avec des sentiments de néandertaliens et des cervelles de batraciens ?
L'organisation, c'est pas trop leur truc. Surtout quand elle est imposée. Elle doit être spontanée. Naturelle. Sinon, c'est le début de la dictature.
Jean Makhno s'envole alors. Deux grandes ailes rouge révolutionnaire ont subitement poussé dans son dos. Il s'élève doucement et se laisse emporter par le vent, une lente spirale ascendante que vient accompagner un vol de colombes tirant un fanion aux couleurs de l'anarchie.
Rien que du très classique. De toute façon, ils n'ont jamais prétendu être sur terre pour innover. ils se contentent de suivre le mouvement, tant que ce dernier se barre dans tous les sens.
La weed, c’est un truc de hippie. Et s’acoquiner avec le côté baba de la force n’est pas une option acceptable pour les deux keupons destroy. Une évidence qui s’est imposée dès leurs premiers pas, au même titre que leur amour du punk bourrin.
Oui, on peut réussir à chanter faux du Exploited. Deuspi et Fonsdé réussissent ce genre de performance régulièrement. Ce qui leur a valu le titre de pire groupe punk des pire groupes punks. Mais c'est un concept : on ne peut pas accepter de faire bien ce qui doit être fait n'importe comment.
Dommage que sa crête batte de l’aile et qu’il n’y ait pas un foutu rasoir dans le bateau pour dégager le surplus capillaire qui pousse autour. Il commence même à avoir une bonne barbe. Un punk à crête barbu… C’est d’un ridicule.
— Tu te crois dans un putain de film ?
— Je… Euh, non. Mais bon, c’est tout ce que j’ai comme référents. Et vu que les zombies fictifs ont pas mal de points communs avec les zombies réels…
— Eux oui, mais pas nous, répond Kropotkine.
— Tu peux préciser ta pensée, s’il te plaît ? demande Mange-Poubelle.
— Nous ne partageons rien avec les survivants qu’on trouve dans tes films.
— Tu veux dire qu’on n’est pas une joyeuse bande de survivalistes, genre des connards de beaufs inscrits à la NRA, pleins de muscles et de courage, avec des sentiments de néandertaliens et des cervelles de batraciens ?
— Ouais, c’est ça.
— Ah, OK… Effectivement. On va peut-être pas tous crever.