_ Je crois qu'on n'est pas encore redescendus du trip de la nuit dernière.
_ C'est quand même vachement gore. J'ai pas l'habitude d'halluciner cannibalisme.
_ Moi non plus. Et j'ai pas l'impression d'être encore défoncé.
_ Moi non plus.
Ce doit donc être réel. Reste à comprendre la raison de ce besoin subit de s'entre-dévorer.
Rien que du très classique. De toute façon, ils n'ont jamais prétendu être sur terre pour innover. ils se contentent de suivre le mouvement, tant que ce dernier se barre dans tous les sens.
Fonsdé se gratte son reste de crête. Il est en train de suivre un type qui croit dur comme fer aux délires d'un autre type qu'on avait interné parce que ses applications cérébrales tournait sous Windows 8.
Ils vont vite se retrouver face à une meute décérébrés. Ils pourront reculer. Jusqu'à à être pris en tenaille, ou obligés de se retrancher dans une salle. Genre de scène qui, même écrite par un des scénaristes de Mon petit Poney, finit immanquablement en étripage général.
C'est sympa, on croirai une reformations des Béru, en version punk trash progressif. Un seul morceau de près de deux heures, trois accord en boucle, avec, pour paroles, des passages de L'art de la guerre de Sun Tzu scandés, entrecoupé de quelques slogans revendicateurs plus ou moins personnels.
Et enfin les deux derniers, Glandouille & Pustule, parce qu'un atelier est parfait pour les accueillir, eux et leurs trois clebs, et qu'un squat sans punks à chien, ça fait désordre dans l'idée générale du chaos que tous se faisaient.
Des milliers de bouffeurs de cervelle empilés les uns sur les autres. Un truc immonde, purulent, avec des bras et des jambes qui s'échappent et brassent hypnotiquement le vide, des têtes qui émergent, les yeux clos et les mâchoires béantes déversant des ruisseaux de bave glutineuse. De temps à autre, les dents claquent, happant le néant, accompagnés par des bruits immondes et des raclements de gorge. Et le tout frémit, agité par des ondes qui parcourent lentement le charnier, comme si tout cela n'était qu'un seul être, démentiel, abominable, qui grogne et gronde, gémit et rugit, en s'abandonnant dans une torpeur commune. Le rêve ultime d'un fan de Lovecraft sous LSD.
- Montjoie ! Saint-Denis ! Fuck le patronat !
on ne peut pas accepter de faire bien ce qui doit être fait n'importe comment.
On va leur montrer ce que c'est de croire en quelque chose de vrai. Pas leur société de bouffeurs de barbaque, de tortureurs d'animaux, de violeurs de femmes, de fils de pute de patron délocalisés dans les paradis fiscaux !