Citations sur Le club des punks contre l'apocalypse zombie (118)
Eva a vraiment l’impression qu’on s’apprête à jouer à la guerre. Mange-Poubelle se demande s’ils ne sont pas en train de préparer le remake de L’Armée des ténèbres. Kropotkine se rappelle qu’on ne peut abolir la guerre que par la guerre, et pour qu’il n’y ait plus de fusil, il faut prendre le fusil...
Une citation qui lui revient, comme ça, alors qu’il sent une petite brise révolutionnaire balayer ses mèches qu’il devrait penser à couper. C’est vrai que depuis la fin du monde, ils ont tous des coupes de cake.
De toute les matières, c’est la grise que je préfère.
(...)
Mange-Poubelle se relève, un sourire béat sur la tronche. Il croise le regard d’Eva, qui n’affiche pas une expression plus inspirée. C’est alors que Deuspi vient briser la scène quasi hollywoodienne d’une réflexion dont les deux se seraient bien passés.
- Putain, je crois qu’on a un problème. Un putain de méga problème.
Quand Deuspi utilise le terme méga, soit il est complètement défoncé, soit ça craint à mort.
Et vu qu’il n’a pas trouvé la réserve de coke...
(...)
Dans la rue, des groupes de types en lambeaux errent en bavant. Pas d’évolution de ce côté-là, si ce n’est qu’ils ont arrêté de bouffer les passants.
Probablement parce qu’il n’y a plus de passants.
Plus tard, ils se collent devant la télé. (...) Ils se sentent honteux. La télé... C'est un peu un acte de collaboration, un début d'allégeance au consumérisme, donc au Grand Capital. Ils font abstraction, c'est pour la bonne cause.
- Tu te sens radioactif ? lui demande Fonsdé.
- Pas vraiment.
- Et pourquoi on ne serait pas atteint, nous ? T'as envie de me bouffer ?
Deuspi agite la tête négativement. Pas plus qu'il n'a envie d'aller se faire un trip steak tartare avec les autres allumés qui errent la gueule bavant de sang au milieu de la rue.
- C'est peut-être de l'art, continue Fonsdé. Genre une performance. Un truc vraiment extrême, comme de peindre des scènes de déjeuners sur l'herbe avec des tripes de porc pour pinceau et de bouse de vache comme peinture. Du pur décadent conceptuel.
Mange-Poubelle, reviens ! Va pas jouer au héros, c'est un truc de bourgeois l'héroïsme.
Après seulement deux arrêts découpe-zombie, Kropotkine arrive sur la plateforme. Il commence à ressembler à Mange-Poubelle quand ce dernier est revenu au squat, tout couvert de viscères. La couleur crème de sa combinaison a viré au rouge écarlate, des bouts de doigts restent accrochés, des dents sont plantées ici et là, retenant des lambeaux de chair et des franges de viscères qui s'agitent, bercés par le vent. C'est assez décadent comme look, ça aurait pu faire un tabac à la fashion week.
Vers une heure, coupure de jus. L'électricité a rendu l'âme dans le quartier. Il va falloir sortir les lampes de poche, puis se remettre aux bougies quand on a épuisé les piles. L'apocalypse, c'est d'un prévisible...
14. Le zombie n'est probablement pas réactif à la dope. Ca, c'est pour vous, Deuspi et Fonsdé, vu que vous allez, à un moment ou un autre, avoir l'idée stupide d'en kidnapper un pour lui faire des soufflettes ou lui faire avaler de force des neuroleptiques.