Elle ferma la porte derrière elle, à clé cette fois-ci. Lentement, elle se déshabilla. Les sandales, le jean, la blouse, le soutien-gorge, la culotte. Son corps lui faisait l’effet d’une fumée de cigarette, à la fois lourd et volatile, présent et absent, délicieux et immonde. Elle n’avait jamais ressenti cela, auparavant. Ne s’était jamais posé la question de son corps, en réalité. Le corps servait à rire, à courir, à danser. À manger, à nager, à vivre. Mais le corps maintenant avait un poids, bien différent de celui qu’affichait la balance. Le corps, une fois souillé, encombrait. Malgré elle, des idées en pagaille, pointues comme des armes, s’agitaient sous son crâne. (p. 38)
C'est ce qui est bien, avec la vie. On enchaîne les chutes, mais on se relève chaque fois. Parce qu'on ne peut pas faire autrement.
Avant de vouloir aimer, mademoiselle, il faudrait déjà cesser de vous haïr.