AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,76

sur 624 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lors d'une séance de dédicaces dans une librairie de Montréal, Philippe Besson a la surprise de voir s'avancer vers lui, « Un certain Paul Darrigrand » avec qui il a eu une liaison dix-huit ans auparavant.
S'en suit un dîner dans un restaurant de la ville, où Paul arrive accompagné d'Isabelle avec qui il est toujours marié, Philippe, lui, est venu avec le jeune homme qui partage sa vie depuis quelques mois.

D'une situation somme toute assez banale, Philippe Besson réussit à raviver l'intrigue amoureuse entre les deux hommes, dont l'ancienne relation et la rupture brutale qui l'a achevée, a laissé quelques cicatrices pas complètement refermées
Sous le regard d'une épouse loin d'être dupe et d'un jeune amant tout aussi attentif, le repas alterne entre des moments de pure courtoisie que l'interprétation des gestes, des mots, des regards par le narrateur Philippe sort de son apparente banalité et des échanges pleins de sous-entendus ponctués de phrases lourdes de rancoeur.

C'est un roman assez simple, il ne se passe pas grand-chose et c'est ce qui en fait tout le charme.
Lorsque l'on a le talent de l'auteur, il n'est pas utile d'en faire des tonnes pour sublimer les situations, révéler les sentiments les plus enfouis.
Je trouve dans chaque livre de Philippe Besson, une petite musique d'une infinie douceur qui une fois de plus m'a bouleversée.
Commenter  J’apprécie          630
Relecture terminée le 13 juillet 2023 :

Je me devais de relire ce roman après "Arrête avec tes mensonges" et "Un certain Paul Darrigrand" pour en percevoir tout l'intérêt. Par erreur, je l'avais lu à sa sortie en 2019 sans avoir lu les précédents.

J'ai été de suite conquise par ma lecture, ce qui n'avait pas été le cas la première fois, sans connaissance des deux premiers tomes.

Tout en subtilité, Philippe Besson nous décrit les retrouvailles avec Paul, 18 ans après leur rupture.

J'en ai fait une lecture enthousiaste, rapide, mais attentive au moindre détail... parce que c'est dans le détail que l'on comprend ce qu'il s'est passé, sur les 18 ans écoulés, dans la tête de Paul... du côté de Philippe, les réponses sont plus franches. Pas du côté de Paul. Cela permet à chacun d'en faire sa propre lecture et se faire sa propre conviction.

Mon coup de coeur pour ce roman se confirme. Et pour les romans intimistes de Philippe Besson aussi...

*********

Première lecture terminée le 30 mai 2019 :

Je découvre Philippe Besson avec ce roman. Un peu par hasard, dans les mails reçus, le résumé, que je retrouve en quatrième de couverture, attire particulièrement mon attention.
A l'entame de ma lecture, je m'aperçois que les protagonistes sont déjà apparus dans un autre roman de Philippe Besson… Recherche faite, celui-ci est le dernier roman (jusqu'ici) d'un triptyque (jusqu'ici aussi) qui débute avec « Arrête tes mensonges », se poursuit avec « Un certain Paul Darrigrand ». Je me dis que j'aurais dû me renseigner avant, mais que je vais tenter de poursuivre la lecture.
Très vite, je m'étonne aussi de la discordance entre la troisième personne du pluriel présente en quatrième de couverture et la narration à la première personne du singulier du roman. J'entreprends une lecture qui n'était pas celle annoncée… Je m'agace un peu de ce que je prends, à tort, pour de l'autosuffisance de l'auteur.
Mais, au final, je me laisse entraîner par cette très belle écriture dans un roman intimiste, empreint de sensibilité et de finesse… Je l'engloutis en une seule fois. Des chapitres courts rythment ma lecture avide. Evidemment que je veux connaître toutes les réponses à ces questions que l'on se pose après la rupture ! La conversation est décortiquée par le narrateur/l'auteur. Il y a tant à apprendre de ce qui n'est pas dit.
Passé l'étonnement de cette lecture qui ne correspondait pas à mes attentes, j'ai eu un réel coup de coeur. Je n'en resterai pas là avec cet auteur.
Commenter  J’apprécie          488
"Oui, j'aurais aimé qu'il soit seul, et, que dix-huit ans plus tard, nous ayons le temps et les moyens d'avoir la conversation dont j'avais été privé et que je puisse me défaire de cette sensation d'inachevé, d'inaccompli qui me poursuivaient malgré moi, puisque les histoires qui ont compté, quoi qu'on en dise, ne cesse jamais de nous hanter"

Philippe Besson, une fois de plus m'émeut profondément avec ses histoires d'amour qui marquent notre mémoire de façon lancinante et nous pousse dans les retranchements de notre moi si fragile.

Dîner à Montréal est le récit de deux hommes qui se sont aimés et se retrouvent à un dîner en compagnie de leurs moitiés respectives.

Trop de questions hantent ces deux hommes qui tentent d'y répondre pendant que leurs moitiés fument une cigarette.
Le triangle amoureux, un homme aime un homme alors qu'il est marié, que doit il vivre ? Que peut il vivre ?

Je dédie cette lecture à ma meilleure amie qui s'est donnée la mort à 28 ans car elle ne pouvait survivre à ce triangle amoureux, ne trouvant pas sa place.

Commenter  J’apprécie          225

Les écrivains qui optent pour une fin ouverte à leur roman sont souvent sollicités pour en connaître la suite. Rares sont ceux qui y répondent.
Philippe Besson, lui, a choisi de nous dévoiler ce qui s'est passé après cette rencontre inopinée avec Paul, son ex-amant, 18 ans plus tard, à Montréal.


Dans le chapitre d'ouverture, Philippe Besson rappelle les faits relatifs à son précédent roman : « Un certain Paul Darrigrand », donc pas de fossé à craindre pour le lecteur novice qui se plongera dans le tome final de la trilogie.

Résumons les circonstances et ses liens avec Paul.
En 1989, ( il a vingt ans) : un coup de foudre entre deux adolescents étudiants.
Une liaison clandestine puisque Paul était marié. Séparation. Plus de contact.
En 2007, retrouvailles lors d'une signature en librairie à Montréal ! Trouble et audace de Philippe Besson de proposer de façon impromptue de « souper » ensemble alors que ses hôtes avaient prévu des « agapes officielles ».
Antoine, le nouveau compagnon de l'écrivain, de tout juste vingt ans, accepte d'emblée de l'accompagner. Il se réjouit même de partager ce repas en tête à tête, tout excité « d'être aux premières loges ».
La couverture du livre donne le ton intimiste avec ces bougies, « la lumière tamisée ». Cette configuration est propice aux aveux.

Quant à la présence d'Isabelle, elle était incertaine, « compte tenu du passé ».

Après l'évocation de leurs parcours respectifs, la conversation dérive sur cette nécessité d'écrire. Paul cherche à savoir quel déclic a conduit Philippe Besson à l'écriture, « qui isole et retranche ».
Ce dernier remonte à la genèse de son premier roman, confessant que deux critères y ont contribué : l'éloignement et la séparation. D'ailleurs dans une interview récente, il souligne la corrélation entre écriture et séparation : « La souffrance et les chagrins d'amour rendent l'écriture très fertile ». Et on peut en faire de la beauté.

Dans ce roman, il donne sa vision du métier d'écrivain tout en reconnaissant que « l'on écrit avec ce que l'on a vécu, ce qui nous a traversé ». Pour lui, « la vie ne peut pas faire un livre, mais la vie réécrite ça peut en faire un ».
On pourrait citer le roman de Philippe Vilain « Un matin d'hiver » qui est l'exemple même de la retranscription d'une histoire vraie, en procédant à un travail de recomposition et «  d'ensecrètement ».
Philippe Besson, qui pourtant aime parler de ses publications sur les ondes, semble en revanche hostile à les voir « dépecer » comme des «  rats de laboratoire ».
Quand la conversation parfois dérape et que la tension est palpable, l'un d'entre eux dévie vers un autre sujet. Ainsi Isabelle parle de leur fils, s'enquiert de la santé de l'auteur. Antoine vient aussi à la rescousse, mais maladroitement quand il veut évoquer le seul livre qu'il connaît : «  Un garçon d'Italie ».

Comme l'entracte au théâtre, il y a une pause où deux protagonistes sortent fumer, laissant en tête à tête ceux qui se sont aimés.
Leur dialogue est un moment phare, car ils se lâchent, ils ouvrent les vannes.
Ils convoquent leurs souvenirs (On savait que ça arriverait.), émettent des regrets, se questionnent parfois avec aplomb (What if?), se dévoilent et s'adonnent à « une danse de la divulgation ». le manque  « qui ronge » est évoqué.
Paul formule enfin son sentiment passé : « j'étais amoureux ». Un aveu que le narrateur a attendu en vain quand il avait vingt ans. Comme ces mots murmurés sont «  fabuleux, sensationnels » ! « Ils ont la texture d'un baume, ils apaisent la brûlure ».
Est-elle préméditée, cette sortie d'Isabelle qu'Antoine suit dans la foulée ou est-ce juste le besoin irrépressible de tout fumeur ? Eux aussi conversent, la teneur de leurs échanges sera restituée par Antoine plus tard. Suspense !
Cet intermède permet d'apaiser la tension, de sortir du malaise qui s'était glissé entre les quatre protagonistes. Il est tard, « il est temps de rentrer » , l'heure de se quitter. Se reverront-ils ? Souhaitent-ils d'ailleurs se revoir ? Et Philippe Besson de faire le triste constat de voir sa vie « tenir en à peine trois heures » !

Le romancier met en exergue le rôle joué par les lieux. Pour lui, « ils sont des liens et notre mémoire ». Certains de ses livres sont nés « du souvenir d'un endroit. Les images sont indélébiles, les sensations intactes », comme «  l'éblouissement devant Florence, sa langueur à Lisbonne, son effroi à Shanghai.. ». On note par contre le pouvoir mystificateur de l'écriture.
Nous avons dû être nombreux à croire que Philippe Besson connaissait les Ardennes, la Cornouaille comme sa poche, alors qu'il reconnaît n'avoir jamais arpenté ces régions avant de commettre les livres. N'est-ce pas le talent de l'écrivain de rendre son récit crédible ?

Si certains auteurs ont pour marque de fabrique des notes de bas de pages, Philippe Besson a une propension pour des mots ou phrases en italique quand il veut donner plus de valeur au sens : «  Il y a prescription. », «  pas grand-chose ». le mot « sentiment » renvoie au roman précédent (1) où le narrateur confie à Nadine son attachement à Paul:« Nous avions un sentiment ». Ou encore le « je suis bien ici » prononcé par Paul après un moment parfait, devenu depuis « un souvenir déchirant ».

Autre constante, le romancier distille ses précisions, un détail, en aparté, entre parenthèses, créant une proximité avec son lecteur. Il nous fait entendre ses pensées intérieures et imagine celles des autres interlocuteurs.
Philippe Besson décline également un florilège des titres de ses livres parus, aiguisant la curiosité de ceux qui veulent approfondir son oeuvre.

Une attitude du narrateur frappe le lecteur : son obéissance. Il obéit à l'ami qui l'a incité à envoyer son manuscrit. Dans les romans précédents, c'est l'élève de primaire obéissant au père instituteur, c'est le fils obéissant qui poursuit ses études pour satisfaire ses parents. Et ici il se plie à ses obligations : rencontre de journalistes, puis signature en librairie. Il obéit !

Le lecteur est privilégié car l'écrivain nous gratifie de confidences supplémentaires en nous restituant ce qu'il n'a pas dit, ce qu'il aurait pu ajouter. On ne se lasse pas de son écriture d'où jaillissent de multiples interrogations et métaphores !

Quant au narrateur, il a l'art de terminer ses romans par une phrase marquante. Que penser de l'injonction de Paul délivrée par texto, en pleine nuit ?! On imagine aisément le trouble que ce message a dû provoquer.

Philippe Besson, romancier mais aussi dramaturge, met en scène « un quatuor» inattendu, animé par les joutes verbales que se lancent les deux anciens amants devant leurs partenaires estomaqués, mais aussi ponctué de silences quand le trouble s'installe. Une pièce en trois mouvements : « Avant, pendant, après » leur tête à tête où l'humour et la sensualité affleurent. Un huis clos ardent.
L'auteur y revisite ses amours compliquées (avec des êtres ambivalents), se livre à une introspection toujours avec la même honnêteté et une pointe de nostalgie. Un bilan de la quarantaine libérateur, à l'heure de la maturité !

(1) Un certain Paul Darrigrand de Philippe Besson, éditions Julliard



Commenter  J’apprécie          204
Je viens juste de finir d'écouter ce livre (ça fait toujours bizarre de dire cela), et je dois reconnaitre qu'il se prêtait vraiment très bien au jeu, en plus d'être lu par un excellent conteur (Patrick Donnay).
Je vais résumer l'histoire très rapidement: Philippe Besson est en escale à Montréal pour la promotion de son dernier livre quand, à la séance de dédicace, son amour de jeunesse apparait. Surpris et n'ayant rien préparé, il lui propose un diner le soir même. Ainsi, Paul et sa femme, Isabelle, se retrouvent-ils au restaurant avec Philippe et son amant, Antoine.
S'en suit une soirée éprouvante et souvent tendue, où mes occasions de comprendre pourquoi Paul, après une liaison intense et un amour partagé, à néanmoins pris la décision de quitter Phillipe pour retourner vers sa femme.
J'ai passé un très excellent moment: l'auteur replonge avec pudeur mais détermination dans un moment charnière de sa vie, qui l'a blessé et rendu longtemps triste parce qu'il ne l'avait pas compris. Les mots sont justes et les phrases ciselées, les hésitations et les gênes sont justement rendues …
On ressent les sentiments de ce quadragénaire qui n'a toujours pas tourné la page de cet amour-là parce qu'il n'en a pas compris la fin et parce qu'il souffre d'être resté celui qui n'a pas été choisi, alors que par ailleurs, la reconnaissance dans sa carrière lui apporte visibilité et consistance, une confiance d'apparat qui contraste avec ses sentiments profonds.
En bref, un très bon moment.
NB: après l'écoute, j'ai découvert que c'était le troisième tome d'une trilogie intimiste, mais ça n'a jamais entravé la compréhension. Sauf que maintenant que je le sais, je suis obligée d'acheter les deux autres, évidemment…
Commenter  J’apprécie          170
A peine plus de quatre mois après "Un certain Paul Darrigrand", voici déjà la suite, confirmant le filon autobiographique pris par Philippe Besson. Ne frise-t-on pas l'overdose? L'auteur a-t-il besoin d'argent ? A-t-on vraiment envie de retrouver Paul Darrigrand ? Questions légitimes qui peuvent freiner certains lecteurs ... mais qui s'effacent dès les premières pages lues.
Pas besoin de connaître l'épisode précédent, on plonge sans problème dans l'histoire. 18 ans après une intense liaison , au hasard d'une dédicace au Canada, Paul et Philippe se revoient. Ce dernier propose un dîner au restaurant. Et nous voilà très vite à table avec les deux anciens amants, accompagnés, qui de son épouse Isabelle pour Paul, qui de son nouvel jeune amant pour Philippe, chacun connaissant parfaitement les liens qui les réunissent ce soir là.
Relater ce repas aurait pu apparaître convenu, lourdingue, théâtral ou redondant mais devient sous la plume vraiment habile de Philippe Besson passionnant. En premier plan se dresse bien sûr l'intrigue amoureuse entre les deux hommes, dont l'ancienne relation et la rupture brutale qui l'a achevée, a laissé quelques cicatrices pas complètement refermées, ravivées avec ce presque face à face. Sous le regard d'une épouse loin d'être dupe et d'un jeune amant tout aussi attentif, le repas alterne des moments de civilité ordinaire que l'interprétation des gestes, des mots, des regards par le narrateur Philippe sort de son apparente banalité et de climax fiévreux, joutes oratoires à quatre mais surtout à deux ( merci les fumeurs!) qui chercheront à s'emparer coûte que coûte de la vérité d'un attachement soigneusement enfoui. Une spéléologie du sentiment amoureux intense!
Mais d'autres strates donnent à ce roman un supplément d'âme. On y trouve, en creux, une analyse sociologique aiguë d'un repas mettant en scène une sorte de bourgeoisie contemporaine, ou les us et les coutumes sont décortiqués sans concession.
Et puis, enfoui dans tout cela, il y a le doute qui prend le lecteur, doute insidieusement entretenu par l'auteur qui joue avec nous. Cette veine autobiographique qu'égrène Philippe Besson depuis quelques livres semble dévoiler des pans de sa vie autant que les coulisses de la fabrication de ses romans. de prime abord réservés à ses fidèles lecteurs, ces annotations, par ailleurs pertinentes même pour quelqu'un qui ne l'a jamais lu, finissent par intriguer. Certes elles se réfèrent à des éléments bien réels, existants, mais sont subrepticement accompagnées de remarques autour de l'invention romanesque et de l'énorme capacité à mentir qui habite Philippe Besson ( c'est même le titre d'un de ces ouvrages). Et donc, le doute naît. Et si Paul Darrigrand ( ou son original ) n'avait jamais existé ? Et si Philippe Besson n'arrêtait pas de jouer avec le faux et le vrai pour mieux nous raconter des histoires ? C'est le propre du romancier non ? Et si cet aspect apparemment sincère n'était que pur imaginaire ? Il est agréable d'entretenir ce petit mystère qu'il arrive à faire courir entre ses lignes, rendant le roman encore plus fascinant.
Quoiqu'il en soit, on retrouve le Philippe Besson des grands jours, talentueux conteur qui nous livre cette petite musique délicate de phrases simples mais profondes. S'inviter à son "Dîner à Montréal" est un réel plaisir. Et comme tout bon roman, il nous tient jusqu'au bout, concluant magnifiquement par un petit SMS tout simple qui nous bouleverse. du grand art !
Lien : https://sansconnivence.blogs..
Commenter  J’apprécie          90
Un véritable coup de coeur. Tout le récit se déroule le temps d'un dîner au restaurant. Une parenthèse dans le temps. Quatre protagonistes, pas un de plus. Deux personnages principaux. Ce livre pourrait aisément devenir une pièce de théâtre. On y retrouve une unité de lieu, d'action et de temps. Deux vies résumées en trois heures. Des amours perdues, des âmes blessées, des souvenirs affleurants. Au début des questions sous-entendues, puis au fil du temps, un ton plus direct s'installe quand les deux personnages principaux se retrouvent seuls, les regards furtifs deviennent éloquents. Et parfois des explications sont très clairement données. On sent monter crescendo la profondeur des échanges sur leur passé commun. Une conversation autour de souvenirs : ce livre présenté ainsi, rien de très original pourrait-on penser. Or, dès que j'ai ouvert la première page de ce livre, je n'avais qu'une envie, avoir suffisamment de temps devant moi pour ne le refermer qu'à la dernière. Philippe Besson ne cherche pas à simplement raconter sa vie, mais plutôt en évoquant certains passages de celle-ci, à réveiller chez le lecteur des sensations déjà vécues, de telle sorte qu'elles fassent écho en lui. Qu'il soit homme ou femme, peu importe. L'amour et la passion n'ont pas de sexe.  
Lien : https://laparenthesedeceline..
Commenter  J’apprécie          90
C'est avec envie que je me suis jetée sur le dernier livre de Philippe Besson. Comme tout le monde je voulais savoir ce qu'ils allaient se dire après 20 ans.
Et bien je n'ai pas été déçue ou si un peu car cela finit trop vite.
Pendant toute cette narration, on est immergé dans une dramaturgie, un suspens insoutenable. L'un va-t-il planter le couteau dans la main de l'autre, l'autre va-t-il finir par dire réellement ce qu'il pense.... C'est mélancolique, fascinant, parfois drôle mais pas trop. C'est très bien écrit et on se laisse embarquer dans ce dîner. On a l'impression d'être à la table d'à côté et de ne plus voir qui est avec qui....
Moi qui ait tout lu de Philippe Besson, je recommande particulièrement celui-là.
Commenter  J’apprécie          90
Il s'agit du premier livre de Besson que je me procure, attiré par cette quatrième de couverture à laquelle chacun a la fatalité de s'identifier.
Du haut de mes 20 ans, je ne peux m'empêcher d'appréhender cette future mélancolie, décortication obsessionnelle, remise en question presque exhaustive d'un amour de jeunesse. Pour l'heure, j'ai adoré l'insouciance, la passion intacte, le langage corporel à son comble, les jeux de regards incessamment évocateurs que l'on s'imagine tant le respect, les limites aussi fines soient telles.
Une écriture forte, passionnelle à l'image du roman, dramatique, charnelle, vive et meurtrière parfois.
Un roman à lire qui parlera à tous / coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          90
Je ne connaissais pas du tout l'auteur, je ne savais pas que le récit que je lisais était autobiographique et j'avais à peine lu le résumé de la quatrième de couverture. J'ai choisi ce roman uniquement parce qu'un journaliste l'a suggéré dans un article. J'ai donc été complètement happée par cette histoire dont je n'attendais rien, émue par un récit tout simple, court, presque douloureusement banal mais merveilleusement bien écrit. J'ai ressenti les émotions éprouvantes du personnage principal auquel je suis pourtant loin de m'identifier, j'ai été intriguée puis fascinée par ces retrouvailles improbables entre deux anciens amants, lors d'un souper à quatre avec leur conjoint.e respectif, où l'un tente de faire l'autopsie de cette relation terminée abruptement 18 ans plus tôt. À mots couverts, avec des insinuations, des sous-entendus, des détours, devant témoins, deux anciens amoureux chercheront à savoir ou à expliquer ce qu'ils étaient l'un pour l'autre et les conséquences que ça aura eu sur leur vie. Plus que tout autre chose, l'auteur est capable de faire ressentir au lecteur la douleur du chagrin d'amour, les incertitudes et les insécurités qu'il a engendré. Je n'ai jamais vécu pareil déchirure ou tumulte amoureux, mais le temps qu'aura duré ma lecture, l'auteur a réussi à me faire ressentir ces émotions.
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (1076) Voir plus



Quiz Voir plus

Dîner à Montréal - Philippe Besson

Après combien d'années Philippe Besson retrouve-t-il Paul ?

5 ans
15 ans
18 ans
124 mois

12 questions
6 lecteurs ont répondu
Thème : Dîner à Montréal de Philippe BessonCréer un quiz sur ce livre

{* *}