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3,48

sur 540 notes
Autant regarder la peinture d'Edward Hopper ne me lasse jamais, autant je me suis ennuyée dans cette lecture.
Les descriptions des sentiments et des pensées prennent toute la place, trop de place.
Peu de dialogue, malgré le personnage de Louise qui est auteure de théâtre.
Mais j'ai aimé que ce soit Ben, le barman, qui ouvre et ferme chaque chapitre comme il ouvre et ferme le restaurant.
Une lecture trop introspective pour moi.
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C'est fascinant à quel point ce livre est vide.
Il ne se passe absolument rien. On vit uniquement dans les pensées des personnages. Ils ne bougent presque pas, parlent très peu.
En revanche ils pensent beaucoup, mais peu de choses digne d'être entendue.
Ils revivent une partie de leur histoire d'amour, mais juste en surface avec avec assez peu d'émotions.
Je me demande même à quel point on peut dire que c'est un roman.
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C'est la première de couverture qui m'a tout d'abord attirée dans ce livre et particulièrement une partie d'un célèbre tableau d'Edward Hooper intitulé "Nighthawks" littéralement "Oiseaux de nuit". Trois personnages dans un bar, deux hommes et une femme, un des hommes fait face au couple , sans doute un serveur, l'homme et la femme sont très proches l'un de l'autre. Ils ont l'air d'être enfermés dans une bulle, on ne voit pas la porte du bar nommé Phillies. Comme dans beaucoup de tableaux de Hooper, une certaine mélancolie et un isolement des personnages y règne.
Cet instantané a justement été choisi par Philippe Besson comme point de départ de son roman: il va leur inventer une histoire, les placer très adroitement au coeur d'un récit . le cadre du roman restera inchangé, fidèle au tableau et grâce à des retours en arrière, le passé des personnages, particulièrement celui du couple, se déroulera peu à peu grâce au deuxième homme, le serveur, à son précieux témoignage de l'intime du couple et à son ressenti. Une écriture ciselée, fine, s'attachant à décrire , comme un tableau, les instants de vie et les sentiments éprouvés. Très juste et tellement sensible.
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Si vous chercher de l'action...passez votre chemin..
Un couple se retrouve après avoir été séparé 5 ans.
Le temps semble s'être arrêté comme sur le tableau d'Edward Hopper : les corps sont proches, mais chacun s'interroge et reste profondément dans ses propres pensées. Quelques phrases percent l'atmosphère. Les émotions, les souvenirs, les illusions, interprétations, projections...tout se bousculent en eux mais rien n'y paraît...
Il y a une sorte d'accélération du temps quand la pensée fuse entre passé, présent et futur et a contrario une immobilité des corps, quasi figés pour ne pas rompre le charme sui opère.
Un roman comme un film des années 50, où l'on entendrait défiler les idées et où toute la scène se déroule là sous nos yeux et ceux du barman, dans ce lieu presque abandonné où seuls la nuit et l'orage se préparent...le soleil se couchera comme chaque soir, mais lui, éclatera-t-il ?
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C'est d'abord la couverture qui m'a attirée : j'aime beaucoup les tableaux d'Edward Hopper et c'est une partie de l'un de ses plus célèbres, Nighthawks, qui illustre le livre de Philippe Besson. Et comme je n'ai encore jamais lu cet auteur, je me suis laissée tenter par ce court roman trouvé dans une boîte à livres.

Le tableau a pour cadre un « diner » typiquement américain, avec son comptoir, son mobilier et sa publicité pour les cigares Phillies. Besson imagine donc que, dans ce café déserté de Cap Cod, Louise, la femme à la robe rouge attend son amant Norman mais c'est Stephen, l'homme qu'elle a passionnément aimé et qui l'a quittée cinq ans plus tôt, qui réapparaît, sous le regard bienveillant du fidèle barman.

On se laisse prendre au départ par ce huis clos, l'attente, et l'atmosphère nostalgique du roman qui colle assez bien avec le tableau. le personnage féminin est plutôt bien campé, ça fonctionne. Après ça se gâte un peu pour moi parce que Besson a choisi de situer l'action de nos jours et non dans les années quarante du tableau : le tee-shirt remplace le costume cravate chapeau mou et un téléphone portable surgit du sac de Louise : pratique pour faire avancer le scénario mais ça casse l'ambiance ! (Il a d'ailleurs aussi « délocalisé » l'histoire que Hopper situait dans un bar de New-York.)

Reste donc une histoire de rupture amoureuse, de retrouvailles douces amères, de « trentenaires amers», qui, «sans se l'avouer, se consument dans le douloureux regret de ce qu'ils ont été». Très peu de dialogues dans ce texte qui s'avère finalement un peu longuet…

En fait je pense que chacun se fait sa propre interprétation du tableau et que celle de Philippe Besson n'est pas vraiment la mienne !
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Livre lu en 2002. A l'époque, j'avais rédigé une fiche de lecture, mais ne l'avait pas publiée sur mon site car sortant de la thématique de celui-ci. Venant de la retrouver, je la publie donc ici.

Résumé : Au commencement, il y a cette peinture d'Edward Hopper. "Les rôdeurs de la nuit". Intérieur d'un bar de la Nouvelle Angleterre (?), "Chez Phillies". le serveur, derrière son bar, proche d'un couple. Elle robe rouge, cheveux blond vénitien, lui costume années 30, Borsalino sur la tête. Elle semble dubitative ou rêveuse, lui écoute le serveur qui semble parler. Un troisième homme, dans l'angle du comptoir, de dos, bras croisés, costume et Borsalino, semble extérieur à la scène.
Alors Besson fantasme sur cette scène. Elle, Louise, et Lui, Stephen, sont d'anciens amants. Il l'a laissé tomber, comme ça, subitement, il y a 5 ans, pour épouser une autre, Rachel, qui n'apparaîtra jamais réellement tout au long du roman, seulement sujet de conversations, de réflexions, ou de pensées. Mais voilà, le mariage ne colle pas. Divorce. Louise et Stephen ont ce bar comme d'autres couples ont leur chanson. Ils l'ont connu le soir où Ben, le serveur a pris son premier service, et l'ont fréquenté tout au long de leur longue liaison. Ca crée des liens. Elle est restée fidèle au bar, Lui a déserté. Alors, évidemment, c'est là qu'il revient lors de sa dérive et retrouve la familiarité des lieux. Mais les choses ont évolué : elle attend Norman, son amant, qui s'englue entre sa maîtresse et sa femme, Norman qui n'apparaîtra dans le roman que sous la forme d'appels téléphoniques. le décor est planté, la représentation peut commencer, en huis clos, mais pas un huis clos linéaire comme un roman de R. Merle, non, un huis clos de retours en arrière, de souvenirs, d'introspections, de réflexions, et puis d'espérances futures, un huis clos dans lequel le non-dit est plus profond que dans les Menez Du.

Avis : Philippe Besson nous livre un 3ème roman très différent des 2 précédents. D'apparence plus statique. On y retrouve des constantes de l'auteur : un couple (jeunes amants gays - "En l'Absence des Hommes"- , frères - "Son Frère" - , anciens amants -"L'Arrière-Saison"), un témoin privilégié, catalyseur de l'action (une mère, un vieil homme, un barman), des personnages satellites, qui induisent, focalisent, exacerbent, révèlent les sentiments, les réflexions, et les actes des précédents, ou relancent l'action, l'intrigue, ou le propos de Besson. Mais là où les 2 précédents romans étaient dynamiques dans le temps, l'espace, l'action, et les sentiments, "L'Arrière-Saison" semble avancer plus mollement dans son huis-clos intimiste d'un soir, comme une feuille morte langoureusement emportée par une légère brise d'automne. Et puis, Besson nous avait habitués à des fins brutales, sans espoir, là, une lueur brille dans le lointain orage attendu, mais qui ne viendra pas.
Comme toujours chez Besson, l'écriture du roman est parfaitement maîtrisée, chaque mot prend sa place dans le texte comme une note dans une partition mozartienne. La construction de "L'Arrière-Saison" fait penser à une pièce du théâtre grec antique (unité de temps, unité d'action), dans laquelle le dialogue serait réduit à une portion congrue pour faire la part belle au Choeur, qui dissèque alors chaque réplique, chaque geste, invitant le lecteur dans l'introspection, tour à tour, des trois personnages. D'ailleurs, le ton du roman a quelque chose du "Antigone" de Jean Anouilh. Pourquoi aussi m'a-t'il fait penser à certaines chansons de J. Brel ("Orly" - pourtant sur le thème opposé de la séparation - ou "Le Prochain Amour") ?
Et puis qui est le 3ème personnage du tableau de Hopper ? Il n'apparaît pas dans le roman. La seule personne à entrer dans le bar durant cette courte soirée est Carter, un pêcheur qui débarque de son bateau pour prendre un verre avant de rentrer chez lui. On ne revient pas de la pêche en costume 3 pièces et Borsalino !!!! Alors qui ???? le Choeur ? L'auteur ? le lecteur ?
"L'Arrière-Saison" est un livre très "littéraire", à lire d'une seule traite quand on est disponible, et très réceptif. Philippe Besson est vraiment un grand de la littérature contemporaine.
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Philippe Besson nous invite à passer une nuit au Phillies, plongé dans le tableau "Nighthawks/Les rôdeurs de la nuit" d'Edward Hopper.
La dame en rouge, c'est Louise. Trentenaire, elle attend son amant, dans un bar de la région de Cape Cod où elle a ses habitudes depuis des années. Elle s'enfile des martinis, toujours, parce qu'elle trouve les verres élégants.
Sous l'oeil discret de l'empathique barman, Ben, voilà que c'est en fait l'amant d'autrefois, Stephen qui fait son apparition dans l'établissement.
Une occasion pour tous les deux de se jauger, de s'interroger, de se souvenir...

Deuxième roman que je lis de cet auteur, deuxième fois que l'héroïne s'appelle Louise. Y aurait-il un certain fétichisme là-dessous?
Philippe Besson est économe en dialogue, très économe. Les phrases énoncées clairement ne pourraient pas remplir une page si on les mettait à la queue leu leu.
Et pourtant, ce n'est pas vraiment un roman d'introspection. le lecteur est plutôt ce quidam qui admire la peinture d'Hopper et Besson lui raconte ce qu'il voit, ce qu'il n'entend pas, ce qu'il ne soupçonne pas.
Le procédé est en soi intéressant. Qui n'a jamais imaginé toute une histoire autour d'un portrait ou d'une scène peinte? Ici, le cap est franchi même si l'auteur a pris quelques libertés en équipant les protagonistes de téléphones portables alors que la toile date de 1942 et en éliminant le café de l'équation, même si ce sont les seuls contenants que l'on peut voir sur le bar.

Quand on y réfléchit bien, il ne se passe pas grand chose de manière très concrète. Et pourtant, cette nuit fût intense pour Louise, Stephen et Ben. Elle a sans doute marqué un certain tournant dans la vie des anciens amants. Mais nous ne le saurons pas puisqu'une fois sortis de la toile, leur histoire nous échappe.

J'ai aimé le style parfois épuré, parfois martelant, parfois enrichi de phrases très longues. J'ai même eu l'impression que j'aurais gagné à lire ce roman à voix haute. Expérience que je tenterai peut-être avec un prochain roman de l'auteur que j'aimerais bien découvrir un peu plus.
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Un décor sorti d'un tableau de Hopper : un comptoir, un serveur à l'oreille attentive qui essuie ses verres, en face de lui, sur des tabourets, une femme et un homme.
Elle, c'est Louise. Elle attend l'amant qui doit rompre avec sa femme et qui tarde à la rejoindre. Lui, c'est Stephen, l'homme qu'elle a profondément aimé, cinq ans plus tôt, et qui l'a quittée pour en épouser une autre.
Leurs retrouvailles génèrent questionnements intérieurs et règlements de compte tandis qu'à l'extérieur le vent se lève et l'orage menace.
Un ouvrage court mais intense. Une fois de plus, Philippe Besson réussit l'exploit de mettre à nu l'âme de ses personnages . J'ai adoré !
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Prendre une photo et élaborer sur cette photo, c'est un grand classique des ateliers d'écriture. Imaginer le passé, le présent, le futur. Imaginer les interactions, etc.

Philippe Besson ne prend pas de photo, mais il prend un tableau. Et pas n'importe lequel, Nighthawks, d'Edward Hopper. Un de mes tableaux préférés du XXè siècle, pour l'anecdote.

Besson imagine cette femme en robe rouge et développe l'histoire autour d'elle. Elle attend son amant. Un homme marié. Puis arrive un ancien amant, avec qui elle a vécu 5 ans plusieurs années auparavant. Ce ménage à virtuel va macérer dans la moiteur d'une fin de journée. Il fait lourd, orageux, on prévoit de la pluie mais elle tarde à venir. Il y a une atmosphère très attirante qui s'installe. En tant que lecteur, j'ai été très attiré dans les 30-40 premières pages, alléché, captivé, c'est plein de promesses, c'est tentant. Mais j'ai vite déchanté.

L'auteur opte pour un "tout au narrateur omniscient". Un raz-de-mérée omniscient. Il est partout ce narrateur. Cela dit, parfois, j'ai eu l'impression qu'il se lançait dans des conjectures, ce narrateur. Un peu comme Virginia Woolf le fait dans Mrs. Dalloway... mais en moins convaincant. Fortement moins convaincant.

Il y a, pour moi, plusieurs points qui achoppent. Besson place l'action au moment de l'écriture du livre et pas en 1942, date du tableau. On a des téléphones portables. Je n'ai pas adhéré. Absence totale de dialogue (ou presque). le récit s'en ressent. Et ma lassitude aussi. L'auteur opte aussi pour le non-événement. On est dans les esprits, dans les envies, dans les réflexions des protagonistes. On pourrait dire "il ne se passe rien", mais bien sûr ce n'est pas vrai. Les gens font le bilan de leurs vies, de leurs choix, de leurs vécus communs. Mais cela ne m'a clairement pas suffi. Même la langue m'a semblé pompeuse, alambiquée, manquant de punch et de modernité (comme si Besson se situaot quand même un peu en 1942...).

Bref, une déception.
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Une peinture d'Edward Hopper, où une femme et trois hommes sont assis un soir au comptoir d'un café. Il n'en faut pas plus à Philippe Besson pour trouver l'inspiration et nous raconter l'histoire qu'il imagine pour chacun d'entre eux.
Encore une fois, l'auteur nous démontre à quel point il est à l'aise pour décrire les relations humaines et décortiquer les sentiments de ses personnages.
En regardant une reproduction de « Nighthawks » après la lecture de ce court roman, je me suis aussitôt retrouvée plongée dans ce café de Cape Cod, aux côtés d'individus me semblant étrangement très familiers.
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