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3,41

sur 323 notes
ce roman lent très lent qui nous raconte presque année par année les aventures très monotones? de Thomas et son meilleur ami Paul dans l'Amérique des années 50 à 60 de la bombe d'Hiroshima à l'élection de Nixon, si je ne me trompe pas, est assez déroutant.

le rythme lent et intimiste puisqu'on découvre ou plutôt survole les états d'esprit du narrateur n'est de prime abord pas très passionnant. On suit leur histoire avec l'annonce d'une trahison dévoilée dès le début et qui ne nous surprend pas du tout. ce qui surprend, choque, secoue c'est ce qui en découle et la façon dont s'est raconté. L'horreur de la fin naît de la sobriété dont elle est racontée et de ce point de vue, le roman est percutant.
et le pire c'est qu'on a à peine le temps d'accuser le coup que le roman est déja fini, nous ramenant encore pantelant dans la réalité.

La façon dont est écrite la fin vaut le coup d'oeil mais pour y parvenir il faut s'accrocher pendant la monotonie du récit à l'image de la vie des deux protagonistes dans un village paumé du sud.

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Thomas Spencer nous raconte l'histoire d'une amitié hors du commun, celle qui l'unissait à son "jumeau" Paul Bruder, le fils des épiciers. Les évènements de l'Histoire, à commencer par la date de leur naissance, (6 août 1945, Hiroshima) jalonnent sa vie comme autant de balises. le maccarthysme et sa chasse aux sorcières, le racisme et les émeutes, l'envoi du premier Spoutnik et la course aux étoiles, l'arrivée de Fidel Castro à La Havane, l'élection de Nixon, puis celle de JFK, la Baie des Cochons, la construction du mur de Berlin, la crise des missiles, la mort de Marylin, l'assassinat de JFK, sont autant de repères qui ponctuent son enfance, son adolescence, sa jeunesse.
On se laisse emporter par ce récit où se mêlent adroitement tous ces petits riens qui font la vie d'un homme, (l'amitié, les filles et les flirts, l'amour, les études, la politique, ...) et la réalité du monde, celle que nous connaissons (ces "balises" sont également celles de toute une génération et nous sommes nombreux, par exemple, à savoir exactement où nous étions et ce que nous faisions le 22 novembre 1963!
Philippe Besson nous régale avec ce beau roman empreint de nostalgie, d'amour, de tendresse, de tristesse aussi avec l'ombre du drame annoncé qui plane au-dessus de toutes ces pages.
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Ce magnifique roman nous livre la vie de Paul et Thomas pendant près de trente ans.
Trente ans d'une amitié forte, insouciante et indestructible, qui sera malheureusement mise à mal par les épreuves de la vie !
Comme à son habitude, l'auteur écrit comme il respire, avec une force et une simplicité désarmante !
Ses mots me touchent, me percutent.
Il signe ici une belle histoire qui vire au drame sur fond d'Histoire américaine ; un roman assez court qui permet pourtant de s'attacher profondément aux personnages et de ressortir de cette lecture complètement bouleversé !
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Les personnages : Paul et Thomas amis inséparables depuis la petite enfance. Les parents, des gens du Sud, travailleurs, pleins de retenue, imprégnés d'une culture un peu rigide. Claire : une ravissante jeune fille qui prendra sa place entre les deux hommes.
Le lieu : le Sud des Etats-Unis avec la chaleur, la moiteur, le fleuve Mississipi, son histoire pas si lointaine liée à l'esclavage et au racisme.
Le contexte : l'Amérique des années 1950 - 60 et début 70, sa lutte contre le communisme, son orgueil de grand pays, son désir de dominer le monde, et le terrible bourbier de la guerre du Vietnam.
L'histoire : suite à la décision de Paul de partir combattre au Vietnam, la vie des trois personnages principaux sera dramatiquement changée.
Les phrases sont simples, très descriptives. Ecriture moderne, agréable à lire.
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La trahison de Thomas Spencer, un livre de Philippe Besson traite d'une amitié entre deux hommes qui dure dans le temps.
Tom et Paul sont deux amis d'enfance, qui grandissent dans un village du Mississipi, à Natchez. Les deux enfants deviennent adolescents et cet âge complique un peu leur relation. D'années en années, leur amitié va croissante. Leur amitié résiste à leur choix de vie différent. Mais quand une femme, Claire MacMullen, s'immisce dans cette relation, les hommes se révèlent.
Sous fond d'années 50, de guerre de Vietnam à laquelle prend part Paul, Philippe Besson nous montre la face obscure de chacun quand le lien amical se distend avec l'éloignement. Il sait mettre des mots sur cette attirance physique de l'adolescence, sur cette complexité d'acceptation du corps, sur les premiers émois et il pointe avec douceur et tendresse l'ingénuité de l'amour, la culpabilité, la trahison. Il est juste dommage que ses réflexions ne soient pas plus poussées, plus étayées.
Philippe Besson a su traiter du sujet de cette longue amitié malgré les longueurs des premiers chapitres qui nous éclairent pourtant sur la suite. La première partie dresse les étapes successives qui amènent les deux garçons à se lier et la seconde partie dénoue ce tissage. La première partie très détaillée amène l'envie de poursuivre mais la fin, décevante est à mon goût vite expédiée.
Un livre estival !
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Philippe Besson a encore réussi à me faire pleurer. Alors que je savais très bien ce qui allait s'y passer.
Je ne vais pas m'étendre sur l'histoire puisque l'on suit Paul et Thomas depuis leur toute première rencontre, gamins, jusqu'à ce qu'ils deviennent des hommes. C'est Thomas qui raconte, c'est sa voix qui nous peint le Paul de son enfance, avec ses yeux, son coeur, ses tripes, année après année. Et nous replongeons avec une infinie tendresse et une profonde nostalgie dans ces moments frais et simples de l'enfance, de la préadolescence, entre joies cristallines et inquiétudes émues, sur fond de bouleversements intimes et d'attachement pétillant, presque religieux.
Alors il est effectivement question d'une trahison mais nous ne la découvrons que tard dans le récit et, très prévisible, elle n'est pas pour moi ce qui fait la véritable beauté du roman. Ce qui m'a séduite, ce qui m'a touchée, c'est ce regard de l'adulte sur le gosse qu'il a été, sur l'adolescent puis le jeune homme qu'il est devenu. Et cette amitié surtout qui emmaillote tout le récit, cette amitié qui tient presque de l'amour fraternel, excessif, magnifique, acharné et pur comme une gemme.
Philippe Besson raconte l'ami évident, le premier, le plus précieux. Il raconte ces liens ardents et dévoués qui nouent deux êtres que rien ne peut abîmer tant ils se complètent et se consolident l'un l'autre. Il raconte surtout le temps qui galope et tente de mettre à mal ces liens, les teste, les érafle, les entame et – parfois – les soutient.
Ce roman retrace avec une acuité et une délicatesse stupéfiantes ce qui se fane en même temps que les années qui cavalent, ce qu'on agrippe encore, gonflé de terreur et de refus, et puis ce qui finit par s'enfuir enfin puisque la vie c'est ça : un monstre immoral qui fait grandir les corps et éloigne les coeurs et les âmes.
« La trahison de Thomas Spencer » est l'histoire d'une amitié trop belle, aussi intense que généreuse, et que la vie a mutilée. C'est un roman sur la nostalgie de l'enfance, ce temps où tout était facile, sucré et savoureux. Mais c'est également un roman sur les remords, la culpabilité et la façon dont on s'arrange avec elle pour pouvoir continuer à vivre ; c'est un roman sur la solitude, l'abandon et l'écriture – des thématiques chères à l'auteur.
Et je dois avouer que depuis ma lecture d'« Arrête avec tes mensonges », j'ai été encore plus bouleversée de découvrir, ça et là, des traces discrètes de ces brisures que l'auteur a toujours portées en lui, dans l'ombre et le secret. Encore une fois, son écriture intime, précise, à la fois pudique et sincère, m'a envoûtée. Il écrit tout en élégance et en lucidité, il écrit presque à la manière d'un musicien, sur un largo mélancolique, parfois désespéré.
Et je suis heureuse de ne pas être restée sur mes premières impressions et d'avoir retenté l'expérience avec l'auteur, car j'aurais vraiment manqué quelque chose dans ma vie de lectrice. Un écrivain qui écrit comme un poète. Un poète qui se sert de son coeur craquelé pour créer de la grâce. Philippe Besson est un écrivain de l'intime qui n'aura jamais besoin d'un scénario alambiqué pour briller.
Lien : https://lechemindeslivres.wo..
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Philippe Besson est un auteur qui sait se renouveler, allant de chemin en chemin, retraçant la vie brève mais fulgurante de James Dean dans Vivre Vite, roman d'une incroyable intensité. Couvrant la campagne de notre président Emmanuel Macron, afin de suivre l'aventure d'une campagne électorale d'un point de vue d'électeur mais aussi de journaliste, dans Un personnage de roman. Ou allant vers le roman biographique avec Arrête avec tes mensonges, roman majestueux, d'une force incroyable dans sa simplicité.

Il a publié quelques années auparavant, La trahison de Thomas Spencer. Couverture, chez Julliard, d'un tableau d'Edward Hopper, représentant une maison blanche, écrasée de chaleur, typiquement américaine, comme il sait si bien le faire. L'ambiance du roman est posée… En effet, les mots de Besson vont nous ancrer dans cet Amérique du Sud, dans les années 60-70, dans l'enfance de deux garçons, nés le même jour, habitant côte à côte et unis par une amitié indéfectible… Mais cette amitié résistera-t-elle au passage du temps et à la fureur de la vie ?

»Écrivain du sensible » comme il se décrit, ce terme lui va à merveille puisque ce récit est véritablement un roman initiatique, dans lequel le plus grand nombre pourra se retrouver. Car les sentiments enfantins, les premières peurs et les premières joies, les découvertes et bientôt le goût amer de l'adolescence, nous avons tous beaucoup en commun avec ses personnages.

La trahison de Thomas Spencer est un livre nostalgique sur ces années de libération sexuelle sur fond de guerre du Vietnam, un livre sur l'amitié de deux êtres qui vont apprendre que grandir c'est aussi, parfois, trahir…

Lien : https://topobiblioteca.wordp..
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Après mon coup de coeur pour En l'absence des hommes, je comptais rapidement lire la suite. Mais j'ai eu la bonne surprise de me procurer, grâce à une offre en librairie, La trahison de Thomas Spencer. Je me suis alors laissée emporter dans l'inconnu, ayant l'espoir d'être tout autant touchée par le style de Philippe Besson qu'au cours de ma première expérience. Et si ce livre-ci n'a pas été irréprochable à mes yeux, il a malgré tout réussi à m'immerger dans le passé de ces deux jeunes hommes du XXème siècle au États-Unis.

Thomas et Paul ont toujours été inséparables. Alors que l'un est sensible, réservé et contemplatif, l'autre est plus sociable, même s'il lui est difficile de révéler sa pensée ou ses sentiments, travailleur et combatif. Les deux jeunes hommes vont parfaitement se compléter et faire naître un lien inébranlable entre eux... ou presque. Ils sont comme deux frères, vont grandir et découvrir leurs premières expériences ensemble sans jamais se détacher très longtemps. L'auteur parvient rapidement à créer cette intimité entre Thomas et Paul qui revivent par la plume de ce premier leurs souvenirs. Il réussit également à inspirer au public de l'empathie pour les personnages, pour ce qu'ils sont et pour ce qu'ils représentent à deux. Comme dans En l'absence des hommes, le narrateur écrit son histoire afin de relater sa relation avec une des personnes les plus importantes de sa vie. Il écrit pour que ce lien reste à jamais, qu'on ne puisse l'oublier, et peut-être aussi pour montrer qu'avant cette trahison finale, il n'y avait eu aucune méfiance, offense, secret. On ressent aussi rapidement l'ambiguïté latente de cette relation amicale. Car oui, l'auteur décrit cette connexion avec une certaine sensualité par le regard ou encore par la vision du corps de l'homme, de sa beauté.

Claire, troisième protagoniste dont on comprend dès le début l'utilité, celle de créer une rupture future entre les deux garçons, n'est pas aussi mise en avant que je ne l'aurais pensé au vu du résumé. Je m'attendais à une description plus étendue de sa personne et de la dangerosité dont elle est attribuée dans la quatrième de couverture. Mais finalement, je l'ai trouvé particulièrement effacée, trouvant qu'elle n'avait pas une réelle légitimité entre ces deux garçons. Et malgré l'écriture poétique et envoûtante de l'auteur, l'histoire se révèle rapidement classique et prévisible. On comprend dès le début le rôle que chacun de ces trois personnages va jouer, sans aucune surprise ou forte révélation. On s'attend irrémédiablement à cette fin et/ou espère pendant un instant un coup de théâtre qui ne voit malheureusement jamais le jour. L'auteur s'attelle alors à donner de la légitimité à cette relation entre Thomas et Paul afin sûrement de produire, soit pas un choc, mais une blessure pour le lecteur en empathie avec ces deux jeunes hommes. le tout est loin d'être mauvais, juste un peu décevant sur la fin.

Et alors que je me sentais proche de Thomas, je n'ai pas toujours réussi à me représenter Paul en tant qu'homme mais plutôt comme une image de lui, un simple souvenir. Ce qui ressort de cette lecture est réellement le lien entre ces deux personnages et non pas leur personnalité individuelle, qui sans être associée n'est pas forcément intéressante à découvrir. Que Paul ne soit pas avare en paroles ne m'a évidemment pas aidé à toujours lui donner toute sa splendeur, le ressentant souvent comme effacé, n'ayant pas la chance d'avoir son point de vue. Mais leur passé et les souvenirs sur des moments de leurs vies, qu'ils soient joyeux ou non, sont très intéressants à découvrir, particulièrement grâce au cadre dans lequel ils évoluent. Dès l'enfance, ces natifs du sud des États-Unis de la fin du XXème siècle vont devoir réagir et prendre parfois part à des thèmes majeurs et dramatiques de leur société comme le racisme contre les noirs qui fait encore rage, la guerre, la politique de leur pays,etc...
Lien : http://entournantlespages.bl..
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Rien de transcendant dans ce roman, une histoire bien racontée. Point.
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"La trahison de Thomas Spencer" est un livre sur l'amitié, l'amour, la vie qui passe et l'impossibilité de travelling arrière comme au cinéma.
Philippe Besson sait avec brio raconter ces histoires où l'instinct des personnages l'emporte sur la raison. Cependant ce qu'il fait de mieux , c'est la façon dont il construit ses fictions. Il soigne à la perfection ses transitions et enchainements qui assurent une unité remarquable à son récit. Et la raison pour laquelle, je le suis inconditionnellement depuis son premier roman "En l'absence des hommes", c'est son style que j'adore. Il travaille la langue française comme un styliste travaillerait des étoffes précieuses. C'est toujours élégant, fin et d'une classe folle.
De la dizaine de romans, je pense sincèrement que celui-ci est le plus approfondi. Je n'y ait trouvé aucune fausse note, tout sonne juste. Ce n'est jamais trop ou pas assez : le tragique, le tendre et l'adversité s'équilibrent et sont dosés à la perfection !
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