Un roman coup de coeur, d'une grande sensibilité et merveilleusement écrit par
Philippe Besson. L'émotion vous prend par surprise, une émotion troublante et si vraie pour cette mère qui se sent totalement perdue au départ de son dernier enfant. Une vie rythmée par celui-ci, qui d'un coup, trop tôt, trop durement, s'envole pour son propre destin, un destin où sa maman n'aura plus la même place, même si dans son coeur elle restera la reine.
Page après page,
Philippe Besson nous décrit avec une vérité accablante les sentiments de cette mère désoeuvrée, qui vacille, qui se perd, qui s'oublie face à cet instant tant redouté. Une mère qui va se rappeler les bons souvenirs, s'inquiéter du devenir et nous décrire avec précision ces petits riens qui ont fait sa vie et son chemin, ces petits riens qui ont fait un grand tout. C'est beau, c'est déchirant, c'est vrai.
Avec une facilité déconcertante, en tout cas c'est l'impression que cela donne, l'auteur arrive à se mettre dans la peau de cette mère attachante et réussi en 206 pages à nous narrer une seule journée, une seule journée où tout va changer, tout va basculer. Une seule journée où tout est à reconstruire, à réinventer, où l'amour sera le plus important.
Et à côté, un peu dans l'ombre, nous avons ce père, un père silencieux, presque solennel et pourtant si fort et indispensable par sa présence et ses quelques phrases, ou comportements, qui contiendront toutes ses émotions, aussi intenses que celles de sa femme. Et sa phrase ultime, simple et sublime, qui dira tout.
La plume de l'auteur est magnifique, fluide, percutante, toute en finesse et élégance, une plume qui retranscrit à merveille les émotions bouleversantes de cette mère à laquelle on s'attache et s'identifie tout naturellement.
Je vous conseille fortement ce roman: nouveau thème et belle réussite.
Philippe Besson est un génie de l'écriture pour moi, sa plume m'a envoûtée depuis longtemps et ses romans sont toujours une belle découverte, un instant de bonheur teinté de poésie, d'émotions et de réflexions. Alors, juste : merci.