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3,67

sur 830 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Á ma mère » est-il noté en dédicace de ce dernier roman de Philippe Besson, car il est un peu ce « dernier enfant » qui quitte le cocon familial pour aller faire des études. Cette fiction puise dans le vécu de son auteur, c'est ce qui le rend sans-doute si émouvant et si proche de nous.
Je n'ai pu m'empêcher de prendre à mon compte la mélancolie et la déprime de cette mère qui vit le départ de son dernier enfant. Qui n'a pas vécu ce petit pincement au coeur lorsqu'un enfant quitte la cellule familiale pour aller vivre sa vie ?
Théo, le petit dernier que sa mère espérait garder un peu plus dans son giron, emballe ses affaires pour emménager dans la ville où il va débute run cursus universitaire. L'histoire se déroule sur une seule journée, celle du déménagement du fils accompagné de ses parents, et de son installation dans son studio d'étudiant. Dans les dernières pages, il sera donc bien parti, et cette rupture laissera un sentiment d'abandon et de grande fatigue à sa mère. Ses repères ont disparu, elle ne sait plus à quoi se raccrocher. Elle qui croyait pourtant être préparée à ce départ vacille.
Se pose aussi la question du couple vieillissant, soudain confronté à ce face à face et ce silence retrouvé après le départ des trois enfants.
La nostalgie des souvenirs, l'angoisse des jours sans enfants dans la maison et ce vide qui s'ouvre sous ses pieds, c'est ce que vit Anne-Marie tout au long de ces pages, nous entrainant avec pudeur dans son intimité.
Du père et mari, on n'a qu'un portrait distant, c'est un homme qui parle peu et s'épanche encore moins. Mais il est là, et sa présence silencieuse rassure sa femme.
De Théo, on ne sait que ce qu'en dit la mère. de ce petit garçon si mignon et attachant grandi trop vite et pressé de prendre son envol, elle aurait tant voulu qu'il reste encore un peu dans la maison, et son désordre, les heures passées devant les jeux vidéo, ses tartines qu'elle fait griller, tout cela lui manque déjà. Elle se sent soudain dépossédée de sa maternité et se demande à quoi elle va servir dorénavant.
Ce concentré de tout une vie est décrit avec beaucoup de justesse et de sensibilité. C'est délicat, tout en nuances, et Philippe Besson excelle à raconter les petits détails d'une vie et à nous faire toucher du doigt les pensées et les sentiments d'une mère.
Une belle, une émouvante lecture.



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Dans le dernier enfant, Philippe Besson met en scène une famille lambda, dont le petit dernier Théo s'apprête à quitter ses parents pour aller faire ses études.

Pour Anne-Marie sa mère, c'est catastrophique, terrifiant, c'est la fin du couple parental, le face à face avec elle-même et son mari pour construire une autre vie.

C'est le syndrôme du nid vide, abyssal pour Anne Marie.
L'auteur dissèque le personnage qui devient central, Anne Marie, qui se perd, panique, remet tout en cause dans la vie qu'elle a construite avec son mari et ses autres enfants.

L'amour maternel ne s'arrête pas, il se vit autrement, c'est ce que Philippe Besson essaie de nous faire comprendre à travers le prisme de cette famille.

C'est vrai, il y a un chemin à parcourir, pas toujours simple, j'en conviens, pour passer ce cap, mais partir de chez soi, c'est grandir, apprendre la vie, se confronter et affronter l'inconnu.
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Une journée particulière
le coeur déchiré d'une mère
Comment réanimer le vide?
Briser le silence inutile?
Aujourd'hui sonne le néant
le départ du dernier enfant

Avec la délicatesse et l'émotion contenue qu'il sait si bien distiller, Philippe Besson nous ouvre tout en justesse et sobriété le coeur d'une maman qui voit partir emplie de désarroi, de détresse son petit dernier, Théo, pour la fac.

Au cours d'une seule journée, lourde et décisive, celle du déménagement de Théo, une maman va déverser toutes les vannes émotionnelles de cette rupture symbolique d'une vie. Et nous nous retrouvons en elle, nous comprenons ses tourments, la nostalgie des souvenirs, la crainte des rapports familiaux qui vont forcément se modifier. La peur de l'abandon, les griffes du manque.

Une journée bouleversante, une existence bouleversée. A réinventer. La fin m'a émue aux larmes. Merci à l'auteur pour ce beau moment de lecture.



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Ce que j'ai ressenti:

⏳Avec le temps…Avec le temps, va, tout s'en va…

L'amour maternel est grandiose. Je le sais, je le vis et je le ressens…Mais qu'en reste-t-il une fois que le dernier enfant s'en est allé? C'est avec beaucoup d'intérêt et de curiosité que j'ai lu ce livre, pour me confronter à l'après, au vertige du vide. Que devient une mère quand elle n'a plus d'enfants à protéger, à chérir, à câliner? Que reste t-il de nous quand ils sont devenus indépendants et qu'ils prennent leurs vies en main, alors que hier encore, ils nous tenaient la notre, avec leurs si petits doigts? J'étais curieuse de lire Philippe Besson dans un autre registre, après la découverte du titre Un certain Paul Darrigrand . Et voilà qu'il nous prépare pour cette rentrée littéraire, une surprise…Il est allé au coeur de l'amour. Et c'est ce qui m'a renversée…

La vie est faite d'arrivées et de départs déchirants. Elle est faite de derniers matins et d'instants vertigineux. Elle est faite de plénitude et de manque déstabilisant. En ce dimanche de septembre, Anne-Marie est une mère au bord de la rupture. Une mère forte et douce, mais qui va devoir regarder l'envol de son petit. le dernier enfant. En s'occupant du déménagement de son fils, tout lui revient, les jours heureux et les peines, les doutes et les joies, mais surtout, elle ressent à l'intérieur d'elle-même, l'effondrement…

Philippe Besson nous raconte 24h de la vie d'une femme ordinaire. Un moment-clef de la vie: le départ du dernier enfant. Avec délicatesse, il nous plonge dans les pensées profondes de cette femme, dans les petits riens qui font une vie, dans les détails qui font l'amour infini…C'est une mère fébrile, face à cette nouvelle réalité qui se dévoile au fil des pages…C'est touchant et tellement juste. J'ai été émue par ce roman. J'ai été aussi agréablement surprise que l'auteur, prenne le parti-pris de rentrer dans l'intimité d'une femme en capturant avec autant de sensibilité, toutes les variations des émotions d'une mère. Et ça sonne vrai dans chaque mot. le désarroi, le manque, l'amour, le silence, la nostalgie…Une petite pépite!

« Personne n'objecte. On ne va pas contre le chagrin inavouable d'une mère. »


Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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Philippe Besson avait dédié La maison atlantique « à la mémoire de son père, un homme admirable ». Il nous touche de nouveau en destinant cette fois son dernier roman à sa mère. En exergue, une définition de la maison familiale par Marguerite Duras et quelques paroles de Léo Ferrer autour des voix que l'on oublie !

En ouverture, l'auteur zoome sur « l'oeuvre » de la mère, tel un tableau de nature morte représentant une table de petit déjeuner. Pourquoi tant de cérémonial ?
C'est le dimanche où le couple va installer son fils Théo à 40 km de là, c'est une rupture des habitudes, le dernier breakfast qui marque l'envol du fils cadet.
Juste avant on a suivi le ballet des gestes…., tout en plongeant dans les pensées de la mère.

Dès les premières pages on cerne les protagonistes. Patrick, un père ferme, autoritaire, qui ne veut pas confier un volant, ni au fils ( qui vient d'avoir le permis), ni à sa femme !
D'ailleurs pour lui, «  les mères aiment trop leur fils ». Il brosse le portrait d'une famille modeste qui a dû et su se contenter «  d'un bonheur simple, frugal, un bonheur du quotidien », comme « une maison bien tenue, une pelouse impeccable, un bac de géraniums sur le rebord de la fenêtre ».

le trajet rappelle à Théo leurs vacances d'été en caravane, les seules que les parents pouvaient s'offrir… «  être ensemble, les uns avec les autres, les uns sur les autres, tout partager ».
Séjourner en camping trahissait une certaine précarité économique.
Théo se souvient de la promiscuité pour le couchage, devant « dormir avec sa soeur dans un lit rabattable ». Il détaille /passe en revue leur rituel de cette période. C'était l'apprentissage du monde et de la liberté : «  les gamins avaient le droit de faire un saut à l'Escale ». Il y avait la plage, la mer. (Voir la couverture du livre.) Rendre les trois enfants heureux était une nécessité pour le père.

L'installation se déroule comme un minuscule inventaire. L'auteur focalise notre attention sur chaque objet, chacun ayant sa propre histoire, son passé : l'ordinateur,la console, la guitare,quelques affiches… le dernier est un cadeau de sa mère : un cadre contenant une photo familiale, ainsi elle est sûre que Théo pensera à eux.

Ce fils montre une addiction au portable et pratique le phubbing (1), ce que la mère désapprouve.
«  Elle, elle n'est pas esclave de ce petit boîtier ridicule ». On devine son besoin de savoir avec qui son cadet communique, se sentant exclue. Il est également techno-dépendant de son ordinateur, y passant jusqu'à six heures par jour, l'écrivain souligne combien cet objet devient le compagnon quotidien, comme «  une prothèse » de Théo. Sa mère déplorait de le voir asservi, elle qui aurait tant préféré qu'il s'intéresse au jardin, à ses fleurs, qu'il participe à la conversation.

Au cours de la manipulation des cartons, le regard de la mère accroche la cicatrice au bas du dos de Théo. Flashback sur les circonstances de l'accident. Pour certains le 11 novembre convoque une tragédie, pour les parents de Théo, c'est le 21 novembre, qu'ils ont tremblé, craint le pire. Rien de plus anxiogène que d'attendre une bonne heure à tourner en rond, à paniquer avant que le chirurgien vienne les rassurer.

On perçoit l'admiration d'Anne-Marie pour son époux doué d' « un sens pratique », mais empoté à exprimer ses sentiments lors de leurs premiers flirts, et encore pudique maintenant pour lui déposer un baiser. Et si «  La froideur des pères engendrait l'extrême sensibilité des fils » ?

L'installation terminée à midi, ils prennent un dernier repas au restaurant, réplique d' un «  diner américain », occasion pour la mère de se remémorer leur dernière sortie, qui ne semble pas avoir marqué les hommes ! Pour alimenter la conversation, Théo les interroge sur leur rencontre. le père n'est pas enclin à de telles confessions, mais la mère se livre aux révélations qui ont de quoi déboussoler leur rejeton, qui apprend ainsi qu'il était un accident (!) et que les fins de mois leur étaient plus difficiles. Dans son monologue intérieur, elle se remet en question sur le plan éducation.
La serveuse s'offusque du peu de galanterie du père qui passe sa commande en premier, ce qui apparaît normal pour cette famille, mais n'était-ce pas « une question de génération » ? Anne-Marie trouve qu'à présent les jeunes sont davantage sensibilisés à l'égalité homme/femme.

Le lecteur ne sera pas surpris que Théo remarque les affiches de James Dean. Philippe Besson a décliné sa passion pour cet acteur dans un de ses romans : Vivre vite .

Avec un mari taiseux, Anne-Marie anticipe le vide, redoute la séparation, des repas sans paroles.
Ce couple fait penser aux personnages des tableaux de Hopper, à certains de David Hockney ou même à ceux photographiés par Martin Parr. Des scènes sans paroles où l'ennui transpire.
Quand on entend la voix de Patrick ,c'est qu'il s'énerve. Il peste de ne pas pouvoir trouver à se garer, il s'emporte contre l'armoire Ikéa dont le montage lui résiste. On imagine ce genre de scènes croquées par Sempé ! Pourtant, trente années sans se quereller, un exploit. du solide.


Quant à la voix de la mère, elle rappelle celle qui demande à son fils d'arrêter ses mensonges, dans un roman précédent de Philippe Besson ! N'est-ce pas à cette femme qu'il répond par ce livre ?
L'émotion saisit le lecteur devant cette mère poule, proche de la « dislocation », quand l'heure des adieux approche. le père arbore sa réserve naturelle, alors que son épouse a besoin d'une dernière étreinte avec «  son splendide enfant ». Et de compter sur leurs échanges téléphoniques. Toutefois la mère n'aura pas manqué de lui rappeler ses obligations familiales. Comment échapper à cette emprise maternelle ? Théo saura avancer un bobard, trouver un compromis pour éviter les tensions.
«  Anne-Marie déteste les querelles, elle n'est pas du genre bagarreur ». On l'imagine volontiers, envoyant un texto avec une injonction nouvelle : «Pense à moi quelquefois ». Cette scène de séparation fait écho à celle entre Paul et le narrateur, restituée dans Dîner à Montréal.

L'intensité du malaise de cette femme désemparée va crescendo au cours du trajet de retour.
Les termes employés pour en rendre compte sont puissants : « peine immanquable, chagrin phénoménal, foudroiement, vacillement, oppression, vertige... ». La dépression la guette. La reprise de son travail de caissière, dès le lendemain, sera-t-elle salutaire ? Pourra-t-elle compter sur Patrick ? Ses amies ou sa voisine Françoise, l'épauleront-elles? On tremble pour l'héroïne quand elle part faire une promenade en direction de la rivière, d'autant plus que l'écrivain a, un jour, reconnu qu'il y avait beaucoup de noyades dans ses romans. Ne dévoilons pas l'épilogue.

«Quand les enfants partent/Ils sont dans nos pensées/Nos rêves/Nos cauchemars »,confie Thierry Radière dans son recueil Entre midi et minuit.

En neuf séquences, Philippe Besson montre le tsunami que provoque chez une mère le départ du chouchou de la fratrie. Aussi douloureux qu'un deuil, il faut survivre à cet éloignement. Un récit ponctué de souvenirs heureux où l'auteur rend en filigrane un hommage touchant aux mères.
Un roman d'introspection, centré sur l'amour maternel, aux accents autobiographiques, qui touche à l'universel. Chacun reconnaîtra un proche, que ce soit dans les portraits des parents ou de l'ado.
Le romancier se glisse avec brio dans la peau d'une femme, d'une mère dévastée, car confrontée au syndrome du nid vide. Un talent déjà remarqué auparavant, et aussi une plume délicate et sensible.


(1) : Phubbing : le fait d'ignorer l'autre ,trop absorbé par son téléphone !
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Voici mon retour de lecture sur le dernier enfant de Philippe Besson.
Nous faisons la connaissance d'une mère de famille le jour où son dernier enfant quitte la maison.
Au fil des heures, chaque petite chose du quotidien se transforme en vertige face à l'horizon inconnu qui s'ouvre devant elle.
Le dernier enfant est un roman magnifique.
Philippe Besson (dont j'apprécie toujours autant la plume) nous a écrit un roman tout en nuances avec des chapitres clairs, bien définis, qui nous emmènent avec Patrick et Anne Marie dans leur dernière journée avec Théo, leur petit dernier. Et oui, ça y est, le petit troisième quitte le nid.
J'ai trouvé l'auteur bluffant car j'ai vraiment eu l'impression que c'était une mère de famille qui nous faisait ressentir ses émotions, ses pensées..
C'est touchant, poignant et criant de vérité.
Evidemment, cela m'a parlé car mon fils unique a quitté le nid en mars 2022.. avant de revenir 15 mois plus tard !
C'est d'ailleurs pour cela que j'ai attendu avant de le lire alors que je le possède depuis sa sortie en poche ; j'avais peur de ne pas être capable de le lire sans pleurer toutes les larmes de mon corps !
Et, je confirme, le lire alors qu'il serait toujours à 900 km de la maison aurait été difficile.
Anne Marie est une femme touchante, à laquelle je me suis identifiée facilement car, comme moi, elle travaille à une caisse de supermarché. Je n'ai eu aucun mal à m'attacher à elle.
J'ai aimé plongé dans ses souvenirs, revenir dans leur passé, avant de devoir affronter cette journée..
J'ai été très émue par cette lecture, que je vous recommande sans aucune hésitation.
Le dernier enfant est un excellent roman, que je note cinq étoiles :)
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Ce jour parait loin !
L'enfant grandit et passe d'une classe à l'autre, du collège il atteint les marches du lycée et puis voilà l'examen du baccalauréat laisse entrevoir la perspective de la séparation et ce fameux jour que l'on n'oublie pas !
Le roman narre l'emménagement de Théo, dernier enfant du couple Anne-Marie et Patrick, dans son studio étudiant dans une ville éloignée du domicile parental.
La fin de l'été, la fin du week-end annoncent le début d'une nouvelle vie pour Théo, la transition de la condition d'enfant vivant avec ses parents sous leur toit, dans le nid douillet où rien ne peut arriver vers une vie plus autonome…
L'envol de l'oisillon devenu assez solide pour voler de ses propres ailes souffle sur la mère et la propulse, l'entraine dans un tourbillon, une instabilité émotionnelle intense.

L'auteur a su trouver les mots justes qui m'ont renvoyée à ma propre expérience où tout était soudain devenu sable mouvant et où le questionnement de comment retrouver ses repères fait force en soi.
Le syndrome du nid vide comme on le nomme en jargon psychologique est décrit de façon remarquable dans ce livre nostalgique. le rôle de la mère, cette femme qui s'est souvent effacée pour veiller sur ce nid et en jalonner le socle est mis à l'honneur.
Que devient-elle lorsque du jour au lendemain, elle sent sa valeur lui filer entre les doigts ?
Un très beau message, un éloge de l'amour maternelle.
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Un jour dans la vie d'une maman qui restera à jamais gravé dans son coeur. Son fils déménage, s'installe chez lui, la quitte... Que d'émotions, de souvenirs... et la solitude, le manque la submerge. Comment faire pour combler ce vide ? Un roman émouvant à recommander à toutes les mamans !
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« La maison, c'est la maison de famille c'est pour y mettre les enfants et les hommes, pour les retenir dans un endroit fait pour eux, pour y contenir leur égarement, les distraire de cette humeur d'aventure, de fuite qui est la leur depuis les commencements des âges » Marguerite Duras.

Philippe Besson est l'écrivain des sentiments. Avec ce livre il retrace l'histoire intime et secrète d'une mère de famille qui voit son dernier enfant s'en aller pour aller étudier dans une grande ville. La mère semble bouleversée par ce départ et par l'émancipation de son dernier enfant autant que par une disparition définitive. le roman se déroule sur une journée. L'aller, le studio dans lequel les cartons de Théo sont déchargés. le restaurant où la mère contemple sa famille réunie pour la dernière fois. le retour avec la mélancolie qui surgit et la fin des jours heureux, comment va-t-elle sortir de cette épreuve surtout lorsqu'on n'a pas l'habitude de dire les choses. de son point de vue personne n'est capable de la comprendre. Philippe Besson sait magistralement nous restituer les émotions d'une femme qui est devenue mère et qui le restera pour toujours. C'est surtout un formidable coup de force de la part de l'auteur d'avoir réussi à analyser les émotions d'une mère avec toutes ses contradictions car c'est être à la fois une éducatrice bienveillante, aimante bien sûr, protectrice, attentive avant tout et puis lorsque le dernier enfant vole de ses propres ailes la mère devient invisible. Il y a séparation par conséquent elle doit faire sa vie sans lui alors que jusqu'à présent elle avait fait sa vie autour de lui. Son fils a mobilisé son temps, a souvent mis à rude épreuve sa patience mais elle avait un but dans la vie et à partir de maintenant comment va-t-elle la remplir cette vie. Jeu étonnant de l'effacement après avoir été indispensable et nourricière. Si comme le dit Simone de Beauvoir on ne naît pas femme on le devient, je dirais qu'on ne naît pas mère on le devient. Et puis comment gérer ses émotions lors du départ de son dernier enfant dans une famille où l'on n'exprime pas ses sentiments, où l'on ne dit pas qu'on s'aime, ou l'on n'évoque pas ses souvenirs qu'ils soient bons ou moins bons. le tragique dans cette histoire demeure dans cette impossibilité de dire. La mère mutique, la bouche ouverte veut crier mais aucun son ne sort. Et puis que va devenir son fils sans elle, cette crainte ancestrale et bien présente, la séparation, la fin de la famille, la fin des jours heureux. Les années passent et ne reviennent pas et voilà qu'elle a 50 ans. Comme le dit si bien l'auteur « chaque petite chose du quotidien se transforme en vertige face à l'horizon inconnu qui s'ouvre devant elle ». Un véritable coup de coeur.
Lien : https://leschroniquesdecoco2..
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Décidémment, Philippe Besson je suis vraiment fan !

Dans le dernier enfant, Philippe Besson, réalise une radioscopie des sentiments qui submergent une mère lorsque son dernier enfant quitte le foyer pour voler de ses propres ailes.

En ce dimanche matin, Anne-Marie et son mari Patrick, aident leur fils Théo à emménager dans un studio à une quarantaine de kilomètres de leur domicile.
Cela fait plusieurs semaines, que ce déménagement est prévu. Pourtant Anne-Marie n'est pas prête.

Pourquoi si tôt ? Théo saura-t-il se débrouiller tout seul ?
Anne- Marie tente de se raisonner et ne veut pas être une mère poule, possessive, Et pourtant, tout en elle crie au secours. Pas maintenant !

L'auteur décripte cette journée et tous les actes insignifiants mais cruciaux pour cette mère au bord de l'apoplexie : du petit déjeuner (le dernier) au trajet en voiture, à l'aménagement et au déjeuner qui clôture l'emménagement.

Sur le retour Anne-Marie craque. Que va t-elle devenir ? Quel est le sens de sa vie maintenant ?

Avec beaucoup d'émotions, de justesse et une plume décilcate, Philippe Besson nous partage le désarroi de cette mère. Et chacun, chacune, devient Anne-Marie.
Un très beau roman !



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