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3,68

sur 1217 notes
Je ne suis pas votre élève et vous n'êtes pas le président de la République, ici.
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Ils s'amputèrent et eurent beaucoup de petits gauchistes.
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Tu vois, c'est la langue qu'il fallait me couper.






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Une plongée au crépuscule des années Giscard et l'avènement des socialistes et de Mitterrand. On y retrouve tous les intellectuels marquants de cette époque au coeur de cette enquête... philosophique et sémiologique ! Pas toujours facile de suivre tous ces concepts pointus mais très intéressant de découvrir cette France universitaire, à la pointe !
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Totalement emporté par le tourbillon de ce livre. On se retrouve dans un monde littéraire qui est celui du début des années 80 jusqu'à l'élection de Mitterrand. Pour moi qui avait 25 ans, toutes les situations et polémiques évoquées dans le livre résonnent avec un grain de nostalgie. Venant d'une formation scientifique, j'avais été totalement subjugué par ce magnifique livre de Barthes qu'étaient Mythologies. J'étais ensuite passé à Foucault et d'autres. Laurent Binet nous emporte réellement dans cette époque et on en vient à se demander comment il a retrouvé tous ces à côtés, ces je t'aime moi non plus, de l'écosystème littéraire de ces années-là. Et en plus, on se marre.
Un grand plaisir
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Juste une remarque sur une erreur minime : la théorie d Austin sur la fonction dite performative du langage a été élaborée par John Langshaw Austin (1911-1960), philosophe anglais et non américain (P 262).
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Pas facile de chroniquer ce roman…
Laurent Binet a eu l'idée originale de s'appuyer sur des faits et des personnages réels pour nous proposer un polar “intello”, satirique et trépidant. Il couvre la période mars 1980-mai 1981, et s'appuie sur le décès de Roland Barthes, renversé par une camionnette dans Paris, qui pourrait être un assassinat. Jacques Bayard, policier chargé de l'enquête, s'adjoint les services d'un jeune universitaire, Simon Herzog. Au fil des pages, nous croisons toutes sortes de figures connues – Giscard, Mitterrand, Foucault, Derrida, Althusser, Sollers, BHL, Umberto Eco, Jack Lang… et j'en oublie.
J'ai sans cesse oscillé entre deux sensations (d'où ma note “moyenne” de 2,5 sur 5) : le plaisir de suivre ces aventures rendues plus savoureuses par le contexte et les personnages (ah, cette peinture de la fac de Vincennes, elle vaut son pesant de cacahuètes !), une certaine lassitude face aux considérations “intellectuelles” parfois trop appuyées. J'ai surtout déploré la grande violence de plusieurs scènes, inutiles à mes yeux compte tenu de l'humour censé dominer dans le roman.
La fin, je dois dire, est sacrément bien imaginée. Sans rien révéler, la description du débat télévisé de second tour de mai 1981 – Giscard versus Mitterrand – ne manque pas de sel ! Et le titre ? Il désigne une “méthode” langagière qui aurait été découverte par Roland Barthes, et assurerait à ses praticiens la certitude de l'emporter dans les joutes verbales – en particulier politiques… Ce serait la “septième” fonction du langage.
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Février 1980, Roland Barthes meurt renversé par une camionnette. Accident ou meurtre ? Ce jour-là, il sortait d'un diner avec F. Mitterrand, candidat à l'élection présidentielle de 1981. Accident ou meurtre ? le célèbre sémiologue, auteur des fameuses "Mythologies" avait en sa possession un document secret....Accident ou meurtre ? L. Binet imagine qu'il y a bien meurtre à cause de ce fameux document que tout le monde se dispute et qui donne le secret de la "Septième Fonction du langage" qui, comme chacun sait, en possède déjà 6. Mais cette ultime fonction permet à celui ou celle qui la pratique de dominer....le monde ou à minima ses interlocuteurs les plus proches. L'enquête est donc confiée à l'inspecteur Bayard, belle caricature de l'homme de droite, qui se fait accompagner par un jeune professeur de sémiologie, tant il ne comprend rien à ce que les gens de ce microcosme de la gauche intellectuelle qu'il interroge lui répondent. Et dans ce thriller invraisemblable et hautement intello, les pages Wikipedia se succèdent pour comprendre les concepts qui sont ici évoqués par l'auteur. On croise Derrida, Foucault, Althusser, Sollers, BHL, mais aussi Mitterrand, Fabius, Lang et j'en oublie beaucoup...Le "Logos Club" fait tomber des doigts (et plus) lors de concours de dialectiques internationaux, Foucault se fait prendre dans un sauna, F. Mitterrand écrase VGE lors du débat télévisé de l'entre 2 tours des élections de 1981. Parce qu'au delà des cours de sémiologie que Binet nous dispense, c'est toute la vie politique, intellectuelle, sociale des années 80 qui est ici décrite dans ses détails parfois les plus graveleux. Ce n'est pas un livre facile à lire mais il procure une jubilation intellectuelle de haute tenue. Superbe.
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La septième fonction du langage c'est un mixte entre un traité de linguistique, un roman policier et une satire du milieu culturel et politique du début des années 80. Avec ce roman on s'instruit, on s'amuse et on se laisse bercer entre réalité et fiction où la frontière ne tient qu'à un mot.
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Un roman virtuose, aux multiples niveaux de lecture, qui retrace une période intellectuellement très féconde de la France. Les deux héros forment un duo de choc, le jeune doctorant qui va se désinhiber et le vieux flic qui va gagner en humanité. Les péripéties nous emportent dans un vrai souffle romanesque, comme on n'en connaît peu aujourd'hui. Enfin, une bel éloge du langage avec une leçon finale : ce n'est pas la rhétorique creuse et séductrice qui l'emporte mais une langue soutenue par des idées claires et honnêtement exposées.
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Un livre ambitieux qui nous replonge dans la vie française politique des annnees soixante-dix et quatre-vingts.Cette septième fonction du langage est la raison d'un déferlement de violence,pourquoi donc suscite t elle tant de passions ? Voici a quoi l'auteur tente de repondre dans ce livre mi polar mi didactique tres reussi.J'ai ete happe de bout en bout.
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Ce qu'illustre de manière virtuose "La septième fonction du langage", (à ses dépens et littéralement) est l'insensible limite au-delà de laquelle une comédie n'est plus soutenable. L'on verse alors dans la caricature, l'autosatisfaction béate ou la folie discursive.
Ce n'est pas un hasard si son personnage le plus réussi est Philippe Sollers ; il a suffi à l'auteur de poser un calque sur le "personnage", l'homme de théâtre que ce dernier voulait être dans la vie pour le rendre tout à fait crédible puis, pousser le vice un peu plus loin...
(Binet se plaisant à régler certains comptes de manière plutôt grotesque qu'amusante mais intéressante si l'on songe à une possible mise en abîme de la fonction performative du langage
(in fine, cela vaut peut-être pour toute littérature ?...))
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