Isaac le Pirate, tome 1 : Les Amériques

J'ai découvert Christophe Blain via la série Donjon Potron-Minet, avec Trondheim et Sfar pour laquelle il dessine 6 tomes.

Pour les aventures d'Isaac le pirate, il va allier dessin et scénario. Et il se débrouille plutôt bien. Son trait souple et puissant, dégage une force dans laquelle on finit par percevoir des nuances, une sensualité brute. le tout est diablement efficace.

Rayon scénario, il met en place Isaac, un peintre juif, plutôt athée, en couple avec Alice. Lui est dissipé, rêvant d'une longue et plantureuse carrière de dessinateur, de peintre. Envisageant de réaliser de grandes fresques marines à l'instar d'illustres prédécesseurs auxquels il souhaite être comparé. Elle est son âme-soeur, raisonnable, posée, réaliste, lui rappelant les dures réalités de la vie. Puis un jour, il s'embarque à bord d'un navire et finit peintre maritime à bord d'un navire pirate.

Blain place en effet l'action en pleine période d'explorations, de cartographie, de découvertes. C'est le siècle des voyages au long cours. Isaac va voguer à bord du navire de Jean Mainbasse, un pirate qui rêve de laisser son nom dans les livres et dans L Histoire en ayant découvert de nouveaux territoires en passant au Sud des Amériques. de son côté, Alice est également prise dans la tourmente des explorations et des grandes expéditions en entrant au service d'un gentilhomme qui planifie des voyages, mais vers l'Est.

Le résultat est plein d'humour, de rythme. Quelques réflexions plus profondes sur dieu et la mort émaillent le récit, mais cela reste superficiel. Cela dit, personnellement, j'ai quand même envie de connaître la suite.

On reconnaît à présent tout le talent de Christophe Blain et sa capacité à fuir l'ennui créatif, à ne pas se copier soi-même. Cette oeuvre quasi cinématographique convoque cette attitude et la dépasse naturellement, l'exalte. Tout à la fois récit de pirates, fresque sur l'histoire du XVIIIeme siècle, périple dramatique, conte extrêmement vivant, Isaac le Pirate est également une réussite sur le plan de la narration : haletante, activiste, rebondissante, foisonnante... C'est un album qui se dévore rondement, qui se rêve, qui s'illustre, qui suggère. Sa densité expressive crée une dépendance immédiate.

EXTRAIT "J'ai décidé de tenter à nouveau un album de Christophe Blain. Après avoir été déçu par Gus, Quai d'Orsay m'avait convaincu du talent du bonhomme, et donc quand l'occasion s'est présenté, j'ai emprunté Isaac le pirate. Je ne le regrette pas, car indéniablement, il y a quelque chose de fort dans cet album. Mais j'ai l'impression qu'il ne se livre pas facilement, ce premier tome. J'ai l'impression de déguster un vin, qu'il faut aérer pour en faire naître les parfums."
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J'ai cru d'abord à une BD de Trondheim, mais le style des discussions élaborées ne semblait pas coller avec l'histoire, les fréquentations; Ce peintre et sa femme magnifique qui ont des problèmes d'argent ne peuvent pas s'épanouir. Alors quand un homme mystérieux propose un embarquement contre une belle somme, Issac ne résiste pas.

Isaac Sofer est un peintre qui adore peindre les scènes navales car il est fasciné par la marine. Il a une petite vie pleine d'amour et de bonheur avec sa fiancée Alice, mais quand le docteur Henry Demelin lui propose de le suivre afin de rencontrer son capitaine, il n'hésite pas un instant. C'est pourtant un peu malgré lui qu'il se retrouvera parmi les troupes de Jean le pirate en direction pour les Amériques.

Bon, c'est vrai que Christophe Blain nous raconte avec perfection cette aventure de pirate sur fond d'histoire d'amour. Isaac, ainsi que les autres personnages, sont très attachants et le lecteur n'a aucun mal à se lier aux personnages.

Le style de dessin fait un peu penser à Sfar et nous embarque de façon caricaturale dans cette aventure poétique. Par contre, si l'histoire est bien racontée, elle ne m'a pas passionnée pour autant et même ennuyée par moment. C'est un peu trop poétique et manque d'aventure ou d'humour pour moi, même si la réflexion « tu veux devenir impuissant ou quoi » m'a bien fait rire.

Bref, c'est poétique, bien raconté sans être palpitant pour autant. Vu les critiques, j'en attendais peut-être trop ?
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