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Plongée dans la paranoïa criminelle des khmers rouges qui décimèrent des millions de cambodgiens au nom d'un soit disant idéal communiste dans les années 70. Noun était l'un d'entre eux . Directeur du camp S-21 , où il a le droit de vie ou de mort sur des milliers de ses compatriotes à qui , il doit , par tous les moyens , arracher des noms de complices et leur faire avouer de potentiels actes contre le régime . La torture pratiquée ici à grande échelle est le moyen privilégié utilisé par les bourreaux pour faire parler leurs victimes ,quel que soit l'intérêt de leur “aveu” qui , pour la plupart finiront fusillés puis jetés dans des fosses communes .Un génocide en bonne et due forme qui durera pendant des années .

De nos jours Champey , qui vit à Brest , est victime de cauchemars incessants qui l'empêche de dormir et nuit à son existence , déjà compliquée . Elle est en effet obligé de mentir à sa fille Mau sur la véritable identité de son père .
Le conseil de son psy , qu'elle consulte régulièrement est de combattre le mal d'où il vient : sur la terre de ses ancêtres et de sa mère biologique , au Cambodge , quitte à affronter le regard du bourreau de cette dernière , quarante ans plus tôt .

Deux histoires qui se croisent et se chevauchent . Deux récits noirs et glaçants qui nous conduisent dans l'antichambre de l'horreur . L'auteur y décrit deux êtres humains qui représentent le mal incarné , Deux âmes perverties par le pouvoir et la folie . Un psychopathe dénué de sensibilité et un tortionnaire qui jouit de sa puissance quasi divine envers ses semblables . Un roman malheureusement basé sur des faits réels : les atrocités commises sous la dictature khmer rouge dont Pol Pot était la figure de proue . Des millions de morts victimes de la folie criminelle d'un régime sanguinaire . Des camps qui n'avaient rien à envier aux camps de concentration nazis et où des crimes contre l'humanité étaient perpétrés quotidiennement .
C'est dur , c'est parfois insoutenable mais l'auteur arrive à glisser quelques notes d'espoir , quelques moments de tendresse entre mères et filles , des fragments de bonté gratuite qui font du bien au moral et laissent entrevoir des lendemains prometteurs même si la vigilance doit rester de mise .
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Peut-être vous demandez-vous, comme c'était mon cas avant de lire ce roman, ce qui peut se cacher derrière ce titre « Angkar ». La lecture du bouquin, agrémentée de quelques recherches, m'ont permis de découvrir que c'était un véritable fourre-tout (benne à ordures serait plus adapté au vu du contenu de la chose). Il désigne en effet aussi bien le parti révolutionnaire Khmer que la doctrine du parti en question, et accessoirement peut même englober ses « cadres ».

Vous l'aurez compris, pour construire (partiellement) son intrigue Christian Blanchard va puiser son inspiration dans les heures sombres de l'Histoire contemporaine en plongeant le lecteur dans le Cambodge des Khmers rouges et tout particulièrement dans les rouages destructeurs d'un camp de rééducation.

Autant vous le dire d'entrée de jeu les origines de Champey et la paternité de Mau sautent aux yeux du lecteur comme une évidence avant même que l'auteur ne lève le voile sur la question. Toutefois cela n'empêche nullement le lecteur d'apprécier pleinement le déroulé de l'intrigue.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Champey, notamment dans sa dualité. D'un côté elle cherche à découvrir le secret de ses origines pour se protéger (se débarrasser de cauchemars récurrents qui l'épuisent inexorablement), de l'autre elle persiste à cacher à sa fille l'identité de son père, préférant lui inventer de toutes pièces un père idéal, un choix qu'elle justifie par le besoin de protéger son enfant.

Cette quête identitaire va être brutalement interrompue dans la seconde partie du roman pour faire place à une trame plus classique (ce qui ne l'empêche nullement d'être monstrueusement perverse) sur fond de vengeance. La tension monte de plusieurs crans en l'espace de quelques pages, pour ne plus retomber jusqu'au dénouement de cette partie de l'intrigue.

Si Christian Blanchard sait y faire pour rentre certains de ses personnages sympathiques, il est tout aussi habile quand il s'agit de nous en faire mépriser d'autres, la palme en la matière revenant incontestablement à Gilles Kerlat.

L'intrigue s'articule autour d'un juste équilibre entre les aspects psychologiques et l'action pure et dure. Selon les besoins de son récit, l'auteur jonglera avec ces deux leviers, privilégiant parfois la psychologie et les émotions, d'autres fois c'est l'action et l'adrénaline qui primeront.

C'est le premier roman de Christian Blanchard que je lis, je n'ai donc aucun élément de comparaison par rapport à ses titres précédents, le fait est qu'il m'a convaincu avec ce bouquin, et donné encore plus envie de prolonger l'exploration de ses univers littéraires.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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Angkar est le régime instauré par les khmers rouges, ce terrible génocide qui a une particularité pour moi, puisqu'il touche mes origines...
Malgré le sentiment douloureux que cela me provoque, je reste attirée par ces romans qui parlent de ce qu'a fui mes parents, ma famille...
.
Un roman sur la quête des origines.
Champey est d'origine cambodgienne, adoptée en France... Elle vit avec sa fille après avoir dénoncé son mari qui est désormais derrière les barreaux. Pour protéger son enfant, elle lui ment. Parallèlement son passé vient hanter ses nuits & elle n'a d'autres solutions que remonter les fils de ses origines... qui vont la conduire au Cambodge au coeur des khmers rouges...
Le mal a-t-il une transmission génétique ? .
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Un roman puissant qui regroupe en deux parcours distincts, deux des pires personnages que l'on puisse imaginer. Sur deux époques différentes, on va se lancer avec Champey sur la quête de ses origines. Champey est une jeune mère qui après avoir subit la découverte de qui était vraiment son mari, voit revenir en elle sous forme de cauchemar un passé qui ne lui appartient pas. Il prend sa source au Cambodge, le pays qui l'a vu naître pendant la dictature des Khmers rouges. Les passages sur cette époque reprennent selon toute vraisemblance des événements qui se sont produit au sein des camps de la mort et on est face à l'horreur. A partir de là on va la suivre dans ses recherches qui font appelle à la psycho généalogie. C'est sur ce point que j'ai eu le plus de mal à adhérer à l'intrigue même si cela s'est révélé très intéressant. En même temps nous suivons Mau la petite fille de Champey qui ne connaît de son père que ce que sa mère lui en a dit, à savoir que c'était un homme bon, parti trop tôt dans un accident de voiture alors qu'elle avait un an. Alors qu'en fait la vérité est à l'opposé. La plume de l'auteur est fluide et nous emporte dans les méandres de l'âme humaine avec beaucoup de talent. Il n'est jamais facile de lire les exactions commises par des tortionnaires, alors je suppose que c'est encore plus difficile quand il faut les écrire. Pourtant, je me suis vite prise à l'intrigue, le suspense savamment distillé, le rythme du récit et l'envie de mieux cerner le passé, le présent et l'avenir de Champey. Un roman qui remue et fait réfléchir sur l'incidence du passé sur le présent, l'intérêt réel de la petite histoire dans la grande. A découvrir. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Champey élève seule sa fille de 6 ans. Mau pense d'ailleurs que son père est mort lors d'un accident alors qu'elle avait un an. Champey a préféré lui cacher l'existence de son père, responsable d'horreurs sans nom.

Champey se met à faire des cauchemars où elle se trouve sous les bombardements au Cambodge dont elle est originaire, et se réveille à chaque fois en ayant l'impression d'avoir vécu ces moments, alors que c'est impossible.

Ce roman noir aborde des thématiques peu rencontrées dans la littérature que j'ai l'habitude de lire, à savoir les kmers rouges et la mémoire transgénérationnelle. C'était vraiment un contexte très intéressant et cela donne envie de se pencher sur ces questions.

Car en effet je ne connais que très peu cette période sombre de l'histoire du Cambodge où un mouvement politique et militaire, ultra nationaliste et communiste radical, fut l'instigateur de génocides. le récit est d'ailleurs parfois particulièrement dur puisque inspiré des horreurs qui ont été réellement perpétrées au Cambodge.

La psychologie des personnages est bien travaillée mais je trouve que ça aurait pu être davantage exploité. Il y avait là des aspects psychologiques essentiels de l'intrigue à développer. Ça aurait été d'autant plus intéressant.

La plume est immersive et on visualise facilement les scènes et les lieux. L'histoire se passe en partie aussi dans ma région ce qui permet de se projeter facilement et apporte toujours un plus.

La seule chose que je regrette donc c'est que ces sujets ne soient pas davantage développés. Il y aurait vraiment eu matière à creuser et ici c'est vraiment trop survolé selon moi. Il y a certains passages qui sont pour le moins expéditifs !

Pour autant, d'une manière générale, j'ai passé un très bon moment de lecture que je recommande bien évidemment mais avec ces réserves.
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Christian Blanchard lance un mot-titre accrocheur et énigmatique "ANGKAR". Puis il y a quelque chose de déconstruit et d'attirant dans l'écriture, une interrogation, une attente.
On est ferrés mais comme pour "IBOGA" sorti en 2018 , nous les prêts-à-lire, on reste sur notre faim de signification dans les 2 livres.
Parce que l'auteur ne s'attache ni à expliquer ni à nous amener dans une réflexion poussée, il narre et nous embrouille un point c'est tout.
L'ANGKAR permet "les exactions des khmers rouges au milieu des années 70 " au Cambodge et nous voilà embarqués dans une histoire parallèle, aussi malsaine qu'un "American Psycho".
Grand merci aux éditions Belfond et Masse Critique Mauvais genre (c'est le cas de le lire) pour l'envoi de ce livre.

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L'idée de base est intéressante, on parle trop rarement des khmers rouges et de leur folie. Ils risquent de sombrer dans l'oubli (je suis sûr que mes enfants n'en ont jamais entendu parler) alors qu'ils ont plus tué que les nazis (20% de la population du pays). La 1e moitié du livre est donc pas mal malgré une grosse faiblesse d'écriture, de rythme, de style. le choix du présent et de la 1e personne quand c'est Champey qui parle passe relativement bien.
Après hélas tout s'écroule on quitte le Cambodge, la recherche des origines et on se concentre sur le criminel pédophile, le fil devient l'hérédité criminelle, le parallèle entre Noun le chef du S21 (qui ressemble à Douch le personnage réel, également convertit dans ses années de détention qui a également libéré un français) et Gilles le pédophile breton. C'est bâclé, c'est dommage !
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Agréable surprise que la lecture de ce roman. Christian Blanchard connait bien l'histoire tragique du Cambodge dans les années 70 et les croyances asiatiques où le monde des disparus côtoie régulièrement le monde des vivants . L'histoire est solide , bien amenée avec des personnages aux caractères forts et dans le cas de Champey et de sa fille attachantes. Seul petit bémol l'auteur a cru bon de faire de celles-ci des espèces de superwomen dans un final peu plausible qui gâche un peu le roman . Ceci dit j'ai été happé par l'histoire et une fois la lecture entamée je n'ai plus su le reposer . Dommage cette fin un peu surréaliste mais dans l'ensemble un bon moment de lecture récréative.
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Avril 1976, Phnom Penh, Cambodge. La nation toute entière vit au rythme des enlèvements, tortures et crimes commis par le régime en place. L'Angkar, organisation révolutionnaire demande fidélité, respect et obéissance au parti. Janvier 2019, Brest, Champey est en proie à de terribles cauchemars qui la transportent au Cambodge. Elle rêve de bombardements, de sang, de tortures. Pourtant, adoptée dès son plus jeune âge, elle n'a jamais connu le pays qui l'a vue naître. le mystère de ses origines reste entier. Mère d'une petite Mau âgée de 6 ans, Champey lui ment sur ses origines. Elle dissimule avec beaucoup de détermination l'identité de son vrai père et lui en invente un plus honorable. « Peut-on vivre dans le mensonge ? Dans une mystification idyllique de son passé ? Ou bien doit-on se confronter à la vérité, si terrifiante et cruelle soit-elle ? »

Dans « Angkar », Christian Blanchard explore le mystère des origines par le prisme de deux survivantes, deux rescapées de la vie. Si le conscient se barricade pour ne pas souffrir, l'inconscient ne laisse pas Champey tranquille. Elle porte en elle le cauchemar de sa naissance et traîne les stigmates de ce pan de son histoire personnelle. Perturbée par ces nuits douloureuses et exténuantes, sa curiosité s'empare peu à peu de son quotidien, obsédée par les mystères cachés de sa naissance. Et pourtant, intéressant paradoxe, Champey cache la véritable identité de son père à sa fille, refusant toute authenticité le concernant, créant un faux album photo, racontant des anecdotes tronquées.

Cette confrontation, et cette mise en perspective auraient dû être le point d'ancrage du roman. L'histoire du Cambodge et la prise de pouvoir des Khmers rouges, le décorum qui permettait de donner une âme au récit. La transmission épigénétique, le coeur d'une longue quête sur le chemin de la vérité. Les cartes étaient fort bien posées, les ambivalences dans les actions éminemment intéressantes, les affres psychologiques telles que « pourquoi reproduit-on ce qui nous fait souffrir » énoncées. Les connexions, les interactions entre l'histoire personnelle de Champey et la vie de sa fille laissaient supposer de beaux axes de réflexion sur ce qui fait que vous sommes qui nous sommes. Les retours en arrière, en 1976 sont très réalistes et fort réussis. L'histoire du Cambodge est peu connue et la raconter offre un voyage dans le temps dont le lecteur ne se lasse pas, même s'il sert principalement à raconter des abominations. Lorsque Champey se rend dans le centre de détention S-21 au Cambodge pour remonter le fil de son histoire, le lecteur est comme suspendu à ses émotions.

Et puis, malheureusement, le soufflet retombe. Christian Blanchard donne à la seconde partie de son roman une direction particulière à laquelle je n'ai absolument pas adhéré. Les thématiques psychologiques captivantes abordées plus haut font place nette à des scènes d'actions pures dont je ne vous parlerai pas. Les réponses attendues n'arrivent qu'en toute fin de roman, presque jetées là comme un cheveu sur la soupe, dans une incompréhensible précipitation, sans développement particulier, et sans épaisseur. le temps accordé pour aborder les vrais aspects spirituels du travail de mémoire et encore plus de la mémoire génétique est trop expéditif. Pour moi, tout va trop vite, et les choses ne sont pas traitées en profondeur.

Voilà une semaine que j'ai achevé ma lecture et ce compte-rendu me torture depuis lors. J'aurais aimé écrire autre chose… Si la première partie du roman est habilement menée développant une vraie psychologie des personnages, la seconde partie m'a perdue dans des circonvolutions que je juge dommageables pour le roman. Cela reste mon avis et il n'engage que moi. Je suis persuadée que ce récit ravira les lecteurs avides d'histoires qui mêlent aspects introspectifs et scènes d'action. J'aurais préféré que Christian Blanchard reste sur sa ligne de départ et développe cette double mise en abîme de recherche des origines pour la mère et la fille, afin de dégager de vrais axes de réflexions. N'hésitez pas à vous faire votre propre idée et parlons-en.

Je remercie des éditions Belfond et Netgalley pour leur confiance.
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Un excellent thriller, un roman mêlant enquête historique sur la période des Khmers rouges et le présent en Bretagne.
Champey est un bébé adopté par un couple en Bretagne et doit découvrir son passé au Cambodge pendant la période des Khmers rouges et protéger sa fille d'un père pédophile pervers en prison.

Christian Blanchard a fait une recherche historique sur le génocide des Khmers rouges et a intégrer de manière magistrale cette réalité à l'enquête et les souvenirs ou les cauchemars de Champey.

J'ai lu d'une traite ce livre addictif.

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