Mon avis :
Dans les romans de l'imaginaire, la fantasy est certainement l'un des genres les plus démonstratifs de ce domaine, et
James P. Blaylock l'un de ses meilleurs représentants.
Philip K. Dick, lui-même, peu de temps avant sa
mort, a salué le monde créé par cet auteur ; on ne peut rêver meilleure référence !
Si son univers reprend les éléments traditionnels de la fantasy, avec ses elfes, ses nains, ses gobelins et autres sorciers des deux bords, il est plus proche de celui de
Terry Pratchett que de celui de
Tolkien. Ici, pas de grandes quêtes universelles, mais une aventure singulière qui verra bien sûr le héros combattre contre le mal, mais sans que l'enjeu en devienne le point d'orgue. Blaylock laisse libre cours à sa fantaisie et à son humour et nous entraîne sur des chemins peuplés de personnages aussi improbables que surprenants. Il nous décrit un monde riche et coloré où la frontière avec l'absurde n'est pas loin, mais malgré toutes les bizarreries qu'on est amené à rencontrer, son monde et les principaux protagonistes nous semblent parfois bien familier, comme un voisin un peu farfelu que l'on croiserait parfois sans jamais savoir vraiment ce qui nous le rend étrange. le choix des noms employés pour désigner les objets ou les gens n'y est sans doute pas pour rien : bien que l'histoire se déroule dans un univers différent du nôtre, on y retrouve, par la façon dont les choses sont nommées, les repères de notre réalité. Cela crée une espèce de connivence entre ce monde magique et le nôtre qui nous le rend immédiatement accessible.
Le nain qui disparaissait est une véritable aventure, épique, avec ses moments dramatiques, mais racontée sur un mode toujours joyeux. Une lecture qui ne pose certes pas de questions fondamentales, mais cette histoire enjouée, souvent drôle, est un vrai moment de plaisir décuplé par mille inventions toutes plus savoureuses les unes que les autres.
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