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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
A Mourava, petit village engourdi de Sibérie centrale, au bord de l'Ienissei, Vladimir Golovkine s'ennuie. Il pourrait boire comme les autres habitants du village mais il a sa dignité, il préfère rêver d'un ailleurs idyllique où tout serait possible. le problème, c'est qu'il n'a pas suffisamment d'argent pour prendre le bateau et échapper à cette vie sans intérêt. Refoulé par les hommes de bord lors d'une de ses tentatives d'embarquer, il tombe sur Colin Cherbaux, pianiste échoué là avec son instrument et un problème de main récalcitrante. Enchanté par cette improbable rencontre qui vient bouleverser sa routine, Vladimir invite le musicien français, rebaptisé Kolincherbo, à partager sa masure de célibataire. Au fil des jours, sous le regard envieux des voisins, Vladimir et son hôte se découvrent, s'apprivoisent, se confient et cherchent une solution au blocage de Colin, incapable de jouer l'intégralité du concerto n°2 de Rachmaninov.


Après avoir fait voyager un percolateur depuis l'Italie jusqu'au Costa Rica dans le maître de café, Olivier BLEYS promène un piano dans la taïga sibérienne. Et c'est toujours aussi réjouissant! Dans ce conte moderne où se croisent des ours féroces, un astronaute hypnotiseur, une valise peu coopérative et de nombreuses bouteilles de vodka, il met face à face deux hommes différents qui vont s'aider l'un l'autre à surmonter les difficultés. Son écriture très visuelle nous transporte dans ce petit coin de Sibérie où tout est encore possible : l'amitié, le partage, les rêves.
Une lecture optimiste, souvent joyeuse, qui offre une parenthèse hors du temps, une respiration, un moment d'enchantement dans ce monde de brutes. A lire avec quelques godets de vodka...ou pas.
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Bienvenue chez les fous ! Pardon, bienvenue en Sibérie, dans un village où il ne se passe jamais rien, si ce n'est des cuites exceptionnelle et des froids qui le sont plus encore. Les habitants de Mourava vivent au milieu des poules, des chiens, des cochons, reçoivent parfois la visite d'un ours ou deux.
Seulement, ce n'est pas un ours qui descend du bateau – encore heureux, me direz-vous, mais Colin Cherbaux, pianiste malgré lui. Certains diront : il est impossible de devenir pianiste involontairement. Et bien, si. La littérature regorge de ces enfants qui ont obéi aux désirs parentaux, et, ô miracle, ont réussi parfaitement leur vie. Comme quoi, les parents « savent » ce qui est bon pour leurs enfants. Ce ne fut pas vraiment le cas pour Colin, dont la carrière est à la fois chaotique et inexistante.
Il s'accroche, pourtant, en dépit de son infirmité qui a résisté à tous les traitements. Et s'il débarque, littéralement, dans ce trou perdu de Sibérie que personne ne connaît, sauf les habitants et les ours, c'est une nouvelle manière de tenter de guérir.
Il se lie d'amitié avec ce vieux fou de Vladimir, dont le pouvoir d'achat grandit proportionnellement au généreux loyer que lui verse Colin. Vladimir, qui goutte pour la première fois le plaisir et la douleur d'avoir un vrai musicien chez lui fera tout son possible pour guérir Colin – et leurs aventures sont savoureuses.
J'ai beaucoup aimé ce roman, parce qu'il nous parle de musique et de musiciens comme peu d'auteurs savent le faire. Tous les pianistes ne sont pas des virtuoses, mais d'honnêtes interprètes. Ceux-ci, même s'ils n'ont pas le génie dont certains auteurs nous rebattent les oreilles avec des formules convenues, aiment la musique, aiment jouer, tout simplement, et peu importe le public.
Concerto pour la main morte, une des pépites de la rentrée littéraire 2013.
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Lu il y a déjà quelques semaines, j'ai tout de même envie de vous dire deux mots de cet auteur découvert avec ce roman. L'histoire, ce qui a tout pour me plaire, se passe au plus profond de la Sibérie, dans un petit village, à peine quelques bâtisses de bois au bord de l'Ienisseï… Rien que les noms des fleuves de là-bas, ça emporte déjà comme une musique, Ob, Léna, Ienisseï… Et justement, c'est un musicien qui débarque le jour du passage de l'avant-dernier bateau avant l'arrêt hivernal. Ce bateau que Vladimir Golovkine rêvait de prendre, mais d'où il s'est fait rejeter avec sa valise emplie de bric à brac. Ce sera l'occasion pour Vladimir d'essayer de récolter quelque argent. Car le nouvel arrivant, un français, cherche un endroit où loger avec son piano. Pour quelle raison a-t-il choisi ce village loin de tout pour répéter le concerto n°2 de Rachmaninov ?
Le point fort de ce roman est son écriture ! Parfaite autant pour évoquer la taïga que pour retranscrire des dialogues quelque peu inspirés par une grande consommation de vodka ! Un léger essoufflement apparaît lorsque le pianiste se trouve installé à Mourava et qu'il commence une période de travail sur son instrument. Mais apparaît alors un troisième personnage qui va relancer l'intérêt en tentant de venir à bout de la résistance de Colin à jouer Rachmaninov. La fin de ce conte, qui balance tout du long entre réalisme et fantaisie, est très réussie. Un joli moment de lecture !
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Que cherche ce pianiste français au destin contrarié quand il échoue sur la grève d'un village de Sibérie centrale ? Avec lui, un piano acheté sur le bateau qui l'a conduit ici, à Mourava, terminus d'un voyage improbable. Mourava, ramassis d'âmes perdues, oubliées, de gens misérables avec tous les défauts possibles, surtout les plus drôles, les plus tragiques aussi.
On se dit que forcément il a un problème, ce pianiste, pour en être arrivé là. Son affaire n'est pas banale: sa main droite se raidit hideusement dès qu'il joue le concerto n°2 en do mineur de Rachmaninov. Comme ça, d'un coup.
C'est Vladimir, le ravi du village, qui l'accueille chez lui. Colin Cherbaux va devenir Kolincherbo.
Est-ce que tout cela est plausible ? Pas une seule fois je ne me suis posé la question pendant la lecture de ce petit roman invraisemblable. On est embarqué dans la quête quasi spirituelle du héros.
Ce Concerto pour la main morte n'a pourtant rien à voir avec les Manuscrits de la mer morte si ce n'est deux choses :
- une vague homophonie dans le titre, ce qui m'amuse (je sais, c'est bête)
- Dans ces deux oeuvres, on se demande d'où le miracle va venir.
Car Kolincherbo atteint d'un mal mystérieux a besoin ni plus ni moins d'un miracle…
Ce livre est un cri primal, le « pourquoi » que chacun lance devant la fatalité. Il est aussi une réponse, de celle qu'on va chercher aux confins de la Sibérie s'il le faut, au milieu des brutes et des ours, dans cet endroit immaculé, vierge, sauvage, primitif. Dans ce lieu sacré du face à face avec ses soi-même et où l'on sépare l'os de la moelle, l'existence de la destinée.
Enfin, peut-on répondre à la question « pourquoi ces failles en nous ? ». Cette question me fait encore frémir quand je repense à cet ami, Friedrich, dont le grand-père fervent nazi, est mort dans son lit rassasié d'années sans être jamais inquiété ni par la justice, ni par sa conscience. Friedrich était tourmenté d'être le petit-fils d'un criminel de guerre impuni. Dans ses veines coulaient le même sang que cet homme-là. Peu à peu il a sombré dans la folie. Il a été interné. Il a fini par se suicider. « Les pères ont mangé des raisins verts et les dents des enfants en ont été agacées » (Ez 18, 1 à 9). Est-ce cela ? Friedrich a-t-il porté dans sa chair la condamnation de cet aïeul au destin inique, il a payé pour lui ?
Olivier Bleys présente une alternative originale et rafraîchissante à tous ces dilemmes qui nous déchirent : plutôt que quelqu'un paie, il propose que quelqu'un répare.
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L'histoire se déroule en Sibérie, de nos jours, dans un village paumé. Vladimir Golovkine, un petit vieillard qui essaye de maintenir le village propre, à un rêve : quitter Mourava pour aller dans des villes plus grandes, et peut être un jour aller à Moscou. Mais voila, il n'a pas d'argent, ou plutôt, son argent n'a plus de valeurs, datant de l'époque soviétique. Au moment où Vladimir perd tout espoir, un français, petit, barbu frappe à sa porte, et lui demande de l'héberger, avec un piano.
Le français, Colin Cherbeau, est un pianiste professionnel qui à un souci de taille : il doit jouer le concerto n°2 de Rachmaninov, et bloque toujours au même passage, sa main se raidit, et c'est le drame.
Une rencontre très atypique et dès plus saugrenue. Et le début d'un récit merveilleux. Les personnages de ce roman sont tous très attachants, et les personnages secondaires ont une tendance à voler la vedette à Vladimir et Colin.
Un roman qui exprime bien l'âme russe.
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« Les artistes en Russie ont des rêves sublimes, ses ivrognes, des rêves minables. Qu'importe, ils rêvent tous. »

Curieux roman que celui-ci dont les chapitres sont numérotés en en sens inverse. Passée la surprise, l'idée d'avoir entre les mains une histoire originale pour étreint fortement, vous fascine, et finalement vous emporte au beau milieu de la Taîga pour un voyage fascinant entre réalité et mythe.
J'ai aimé ce temps passé entre ces trois hommes semblant venir d'ailleurs, en particulier pour Vladimir et Oleg pour lesquels les lieus sont si familiers, si étranges, et si attachant.

Quel mystère, ce Colin, dont l'exécution du concerto de Rachmaninov le paralyse. Vous connaissez ce chef-d'oeuvre ? Moi, oui, je pourrais presque le fredonner par coeur tant il beau, et me bouleverse ; il est si difficile et si exigeant. Et pour qui s'intéresse un peu à Rachmaninov, ce concerto-là n'arrive pas par hasard dans la vie du compositeur. Et ce n'est peut-être pas un hasard non plus si Colin a tant de difficultés pour parvenir à le jouer….

De cette amitié entre Colin et Vladimir, va déboucher une rencontre qui doit garder tout son mystère pour ne pas gâcher le plaisir de lecture de celles et ceux, qui comme moi auront envie d'aller se perdre dans la forêt sibérienne, d'ouvrir la porte à l'irrationnel, et, de se laisser bercer par la poésie musicale du dernier des romantiques,

Il se dégage de l'écriture d'Olivier Beys beaucoup de charme, d'humour teinté de tristesse, une musicalité qui vous entraine loin, et hors du temps.
« Vous aimez la musique ? S'intéressa Colin.
Ceux qui peuvent s'en passer, à mon avis, ne sont pas dignes de notre espèce. Je prétends que les oreilles humaines sont faites pour écouter de la musique, que c'est là leur vraie destination. On les gâche si on les emploie à écouter les bruits du monde… »

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Ce livre m'est arrivé du nord de la France grâce à Lana qui le fait voyager
Première surprise en ouvrant le livre, il débute par le paragraphe 6, étonnant non ! Et cela ira décrescendo pour se terminer avec le chapitre 1. Est-ce parce qu'une autre histoire pourrait débuter, ou la fin de quelque chose que je ne dévoilerai pas ?

« le petit village se nommait Mourava, ce qui traduit de l'ancien russe donne à peu près « la jeune herbe » ». Ici habitent quelques familles vivant de chasse, de pêche et de vodka. Les hommes n'ont pas de sang dans les veines, mais de la vodka qu'ils distillent eux-mêmes avec on ne sait trop quels ingrédients, mais qui s'avère très efficace.
Vladimir Golovkine détonne dans ce milieu. Il essaie tant bien que mal, de nettoyer le village, mais comme le tonneau des Danaïdes, c'est mission impossible. « Un homme qui nettoyait au lieu de boire ne pouvait qu'éveiller les soupçons de ses congénères. On ne l'aurait pas jugé plus sévèrement de broder des chemises ou d'enfiler des jupes ».
Ce n'est pas Sergueï qui dira le contraire, lui qui est toujours plein comme une barrique de rhum vodka « du matin au soir, on voyait le dénommé Sergueï, toujours vêtu d'un uniforme gris râpé aux coudes, somnoler sur la troisième marche de son logis, hors d'atteinte des cochons dont les groins velus fouaillaient la boue sous l'escalier. »

Au débarcadère, alors que Volodia cherche à tout prix à embarquer, descend un voyageur ; Un français dont on ne sait ce qu'il vient chercher ici. Un français avec un piano ! oui, vous avez bien lu. Colin Cherbeaux se retrouve locataire chez Vladimir Golovkine (c'est sûrement la maison la plus propre du village). La contraste est rude pour Kolincherbo (c'est ainsi que le nomme Volodia) « du coin de l'oeil, Colin inspecta la couverture crasseuse jetée sur le matelas, genre de capote militaire en feutre gris, ravaudée partout, dont les plis bourdonnaient de mouches ».
Colin Cherbeaux est arrivé en ce lieu perdu pour essayer de guérir, d'oublier, sa main qui se paralyse toujours au même endroit lorsqu'il interprète le concerto n°2 de Rakhaminov. « le pianiste eut une grimace. Avec sa main gauche encore valide, il souleva la droite, réduite à l'état de marotte incapable, qu'il présenta au Sibérien comme un animal tend sa patte meurtrie par le piège ».
Ces deux-là vont s'apprivoiser sous les regards envieux des autres villageois. Oleg, ex-futur cosmonaute, autre personnage qui interviendra dans la vie de Kolincherbo est un concentré d'humanité doublé d'un amoureux des livres.
A mi-chemin du conte, de la farce, ce roman est un vrai enchantement. Enchantement des paysages enneigés, enchantement du texte. Olivier Bleys force un peu le trait sur les habitants de ce hameau, j'ai souri plus d'une fois, il y a de la poésie, de la farce, de l'humeur, de l'absurde, tout cela servi par un très beau texte.

Une belle pépite d'émotions, de rêve, de charme et d'émotions. Un des bons romans de cette rentrée 2013.

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Je viens de découvrir ce roman alors qu'il date de 2013 et il est formidable du début jusqu'à la fin. Et pourtant entre la couverture le titre et le résumé, il n'est pas tentant.
Donc dans ce petit hameau sibérien, c'est comme si la vie s'était arrêté presque au 19eme siècle. Et pourtant on est bien de nos jours. Tous les personnages sont attachants. Vladimir, la soixantaine, que tout le monde trouve ridicule parce-qu'il aime la propreté dans son hameau ou faute de ramassage d'ordure chacun jette dans les fossés les détritus. Vladimir a un rêve : prendre le bateau vers la ville la plus proche, un bateau qui ne passe que de temps en temps et trop cher pour lui. Mais va descendre de ce bateau l'autre personnage principal, Colin, avec son piano et son handicap de la main qui bloque toujours au milieu d'un morceau qu'il doit jouer.
L'épicier, l'ermite, l'herboriste, tous les personnages sont drôles et émouvants et ce roman au thème noir est complètement lumineux.
J'ai apprécié en particulier les scènes ou les villageois découvrent le pouvoir de la musique et l'émotion qu'elle procure.
Je suis impatiente de découvrir le prochain ouvrage de cet auteur "Nous les vivants".
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Décidément, je deviens très très fan d'Olivier BLEYS qui bondit d'histoire en histoire avec une facilité déconcertante ! Encore une fois, il entraîne le lecteur dans une parabole à la fois cocasse et tendre, au fin fond de la Sibérie où la vodka frelatée coule à flots, où les ours mal léchés ont mal à la patte, où un cosmonaute-ermite pratique l'hypnose, où ce pianiste français a accosté dans l'espoir de soigner sa main rétive et va rencontrer Vladimir, un moujik-éboueur pas piqué des vers.
Les personnages sont parfois fantaisistes, à la limite de la caricature, mais sont surtout attachants, profondèment philosophes et la narration, fluide, légère (quoique travaillée au millimètre souvent) donne à ce drôle de conte ce qu'il convient de tendresse et de magie !
Merci à Jérôme qui m'avait conseillé cette lecture !
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Concerto pour la main morte est un livre singulier qui relate, dans un style très poétique, la rencontre improbable de deux personnages et de deux mondes que tout oppose.
L'humour, l'absurde et le tragique se mêlent dans ce roman qui relève du conte où il est question de musique, de solitude, mais aussi d'entraide et d'amitié.
Tous les personnages sont extrêmement attachants. On y croise un pianiste, un éboueur, un ours, un ivrogne, un ermite.

Laissez vous embarquer à bord de l'Alexander Matrosov et remontez le fleuve Iessinev pour aller à leur rencontre, en plein coeur de la Sibérie, dans ce village de Mourava, seulement relié à la civilisation par ce bateau, trois ou quatre fois par an.
Dans cet isolement, installez vous aux côtés de Serguei et écoutez.

"De ce moment, Sergueï fut assidu aux concerts de Colin Cherbaux. A toute heure du jour, de la musique filtrait des rondins mal joints de la cabane de Vladimir. Son cousin venait écouter, flanqué ou non d'une bouteille vide à l'oreille. Trop timide pour heurter la porte, il restait dehors mais jouissait d'un semblant de confort depuis qu'il avait installé une vieille chaise en plastique moulé, son "strapontin de concert", veillée aussi jalousement qu'une place payante."

http://www.youtube.com/watch?v=uJRHht55E1M

Et finalement aurez vous envie de reprendre le bateau. Accompagnerez vous Colin Cherbaux ou Vladimir?

En tout cas, pour moi, ce roman fut une très belle rencontre avec Olivier Bleys que je n'avais jamais lu et une jolie découverte de cette rentrée littéraire.
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