Les solitaires aimantent le regard. On ne peut pas ne pas les voir. Ils emmènent sur eux la plus grande séduction. Ils appellent la plus claire attention, celle qui va à celui qui s'absente devant vous.
Il y a toujours une chose qu'on ne jette dans aucun cas. Ce n'est pas nécessairement une chose. Ce peut être une lumière, une attente, un seul nom, Ce peut être une tache sur un mur, un arbre à la fenêtre ou même une heure particulière du jour. C'est une chose dont on s'éprend sans raison, sans besoin. c'est une fidélité silencieuse à ce qui passe et demeure.
Ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit. C'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour
Par les livres on apprend l'éternel, l'immuable.
le temps passé dans l'amour n'est pas du temps , mais de la lumière...
C'est une énigme dans le plein jour. C'est l'énigme de vivre une vie qui n'est plus tellement la vôtre, qui n'est plus guère celle de personne.
Le futur n'existe pas dans l'enfance. Il n'existe pas plus dans l'enfance que dans le sommeil ou l'amour. Il n'y a ni futur ni passé dans la vie. Il n'y a que du présent, qu'une hémorragie éternelle de présent.
On commence à écrire. Ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit. C'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour. (p.24)
Il n'y a de connaissance que de ce qui meurt. Il n'y a de lumière que dans le noir.
Vous faite une promenade dans la neige. C’est la première neige de l’année. C’est comme chaque fois la première neige de votre vie. Elle est légère comme l’esprit. Elle est claire comme l’enfance. Elle est blanche, toute blanche comme l’esprit d’enfance. Elle recouvre la pensée. Elle éclaire le cœur. Elle est votre vie blanche.