La part manquante

Mon premier Christian Bobin. Qu'est ce exactement ? Un recueil de nouvelles ? de poésie ? D'un essai ? D'un mélange des trois ? Je n'ai jamais été très habile pour cataloguer.

Ce que je peux néanmoins affirmer, c'est qu'il s'agit de réflexions d'une douceur et d'une beauté extrême. Et quelle musicalité ! Chaque mot est une note, chaque nouvelle une partition dont émane une grande sensibilité.

Les preuves en miettes de l'existence de Dieu m'a touchée en plein coeur. Un passage en particulier que je voudrais partager avec vous : » le 19 août 1962, à une heure du matin, Pascal agonise. Il est comme un enfant, perdu dans une école glacée et vide. Il meurt et s'égare dans les milliers de jours où tout renaît, sans lui. L'effacement de cet homme sous un peu de terre, puis, plus profond encore, sous son propre nom, nous a rendu sa pensée familière. Nous avons rassemblé ses écrits dans le fond d'un livre. Nous avons appris à entendre ses paroles dures comme l'or. Mais la grâce nous fait défaut, qui nous permettrait de lire cette feuille de novembre 1654 – cette mince cloison de papier entre son coeur et le monde. Cette feuille de trois fois rien. Elle lui mangeait ses forces. Elle lui donnait comme un coeur de lumière, brûlé jusqu'au sang. Elle faisait de son coeur une chambre d'enfant, d'un désordre incroyable « .

Cet extrait vous donnera le la. Bien plus que tout ce que je pourrais ajouter.

Un petit recueil qui se lit comme un grand livre. Qui se savoure comme une exquise douceur. En prenant son temps. En pesant chaque mot.
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Comment décrire ce petit livre (à peine cent pages) ? Pas vraiment un roman, ni même un essai, mais qu'est-ce donc alors ?
Un recueil de onze textes qui parlent d'amour, de maternité, de l'enfance, de solitude, de lecture ou encore de chant. Ces textes n'ont rien à voir entre eux, si ce n'est leur profondeur, la délicatesse et l'intensité de l'écriture sur ces choses de la vie. C'est beau et ça se lit comme une poésie. On se laisse porter par ces lignes à la fois lumineuses et subtiles.
Ce livre fut pour moi comme une petite parenthèse enchantée, pleine de douceur et d'élégance. Envie de vous laisse porter par ce petit opus mélodieux ? Alors courrez chez votre libraire préféré !

Je ne crois pas que j'arriverais à le lire en entier (il n'est pourtant pas si épais !) ... Je ne comprends rien, je n'accroche pas du tout. Cette écriture tellement compliquée, tout ce lyrisme, ... alors que la pensée de Christian BOBIN est tellement simple, fluide et si agréable à attendre.

Pour qui ne connaît pas ce poète un recueil de fragments sobres et dans la continuité de «  une petite robe de fête ». Un bel auteur avec lequel chaque lecture est un rendez-vous

Vraiment gavé par ce livre dont l'errance ne m'a pas du tout séduit. Ennuyeux du début à la fin.

Pensée personnelles au fil des situations? Des contemplations? le côté littéraire, avec des comparaisons qui se veulent poétiques me semblent forcées. Ou tirées par les cheveux.

ouh la la...
je l'ai lu, oui, mais je l'ai lu trop vite : ce n'est pas le genre de livres qui s'oublie sur une étagère. Pour en saisir toute la saveur, il faut le garder sur son chevet et le relire un peu tous les soirs, piocher de ci de là...

Lire la poésie de Christian Bobin, c'est un peu comme aller chez l'opticien pour faire refaire ses verres. On y voit beaucoup plus clair après. Vraiment, cette lecture a été l'une de celles qui m'auront le plus fait changer de regard. On en ressort en quelque sorte avec des haïkus plein les yeux, soudain happé par la contemplation du tremblement d'une feuille, de la danse du vent ou des formes des nuages. Ce livre a le pouvoir magique de nous transformer en chercheur d'or du quotidien, de nous équiper au jour le jour d'un détecteur de pépites. Bref, une lecture transformatrice !

La poésie de C. Bobin à découvrir

Qui a dit que longueur et plaisir allaient de paire ? Moi peut-être ? Et bien non !
En voici la preuve avec "La part manquante" de Christian Bobin.
Un tout petit livre de poche, 99 pages, mais d'une richesse textuelle énorme. Ici, nous avons de courts récits, très spirituels sur un thème commun : l'écriture. Car pour cet auteur, "ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit. C'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour." Il propose une variation sur ce thème, allant de la beauté de la femme aimée, à la mort, en passant par l'enfance, l'absence, l'excuse. C'est beau c'est fin ça se mange sans faim. Vraiment une jolie découverte tant pour la plume que pour le message poétique qui en découle. Des phrases courtes, intenses et mélodieuses : un échantillon de littérature.
À lire et/ou à offrir.