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3,89

sur 531 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est par une nuit d'insomnie que débute toute lecture. Une insomnie sans whisky, bien que ça rime la nuit. Il y avait un vieux bouquin, tout petit, tout fin, d'un auteur que je ne connais pas, Bobin là aussi ça rime comme un bon verre de vin. Longtemps, je me suis pris ce livre, entre les mains, sans l'ouvrir, juste pour observer la couverture. La photo interpelle, belle, la lumière du noir et blanc, le papier jauni, les vagues qui s'échouent sur le rivage, le regard porté au loin. Et puis Christian Bobin, j'en ai souvent entendu du bien. Alors…

Alors, je lis la première nouvelle, oui, c'est un recueil. Et rapidement j'arrive à la dernière. Il fait froid, toujours nuit, mais le silence est là. J'aime ce silence dans le noir, le meilleur moment de ma vie. Pour les nouvelles, j'ai déjà oublié tout ou presque. de leur histoire, de leur contenu, de leur poésie. Bobin parle de l'amour, parle de l'enfance, parle de Dieu, parle du silence aussi. le silence, ça me parle. Les autres sujets, je ne sais pas, ne sais plus. Il parle de neige, aussi, et j'aime le silence de la neige. L'un est indissociable de l'autre.

J'aime donc la nuit et son silence, écouter juste le chuchotement des pages qui se tournent, comme des flocons de neige qui s'échouent sur le trottoir. J'aime respirer l'âme d'un bouquin jauni, l'âme d'une autre âme lisant un bouquin aussi, le même peut-être, la nuit éventuellement. Pourtant, sur ce coup-là, j'ai merdé, comme d'habitude, parce qu'au final, je n'ai pas ressenti grand-chose à la lecture de ce Bobin, première expérience du nom. J'en ai un second, je lui laisse donc l'occasion d'une seconde chance. Il faut toujours laisser la place à une seconde chance, sinon on risque de le regretter et ma vie ne sera que poussière.
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Une douzaine de nouvelles pour nous parler d'enfance, de solitude, de lecture, d'amour… avec une écriture qui manifestement veut nous conduire vers la meilleure part de nous-même, rare et précieuse. Et pourtant, je n'ai pas aimé beaucoup parce que l'écriture cette fois, m'a semblé sonner faux. Phrases alambiquées, construites par associations hasardeuses de mots (le lecteur y trouvera bien ses petits), voilà, j'ai parfois même eu l'impression de lire du pseudo Prévert ou du pseudo Breton, je n'aime pas avoir l'impression qu'on se fdmg…. Mais c'est dommage, car j'ai l'impression que ce qu'il voulait nous dire ici de nos néants, de nos vides, de nos creux, de nos absences à nous-mêmes,de nos manières de chercher à les remplir était un vrai sujet et je ne doute pas qu'il aurait su.
Pour tout dire il faut vraiment le vouloir pour extraire nos parts manquantes de ce miellat.
Heureusement je garde le souvenir de « l'homme joie » et de « Ressusciter » à l'écriture lumineuse, simplifiée, élaguée, modeste et vraie qui, comme en toute conduite marque la supériorité.
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En refermant ce livre, j'ai comme une sensation désagréable de m'être fait avoir...
Une sensation qui m'arrive parfois, un peu toujours de la même manière.
J'ai toujours eu, en entendant parler de Christian Bobin, un a priori. Peut-être d'en avoir trop entendu parler à une certaine époque - et en général ça m'ôte le goût de la découverte-ou des critiques qui ne me plaisaient pas... Quoiqu'il en soit, aujourd'hui, désoeuvrée une demi-heure entre deux classes, je suis tombée sur ce livre dans notre petite bibliothèque. Les premières lignes, puis pages, m'ont tout de suite plu. La surprise du style, le sujet - l'enfance, la relation mère-enfant. Je lis ainsi avidement les quatre premières nouvelles avant de retourner en cours.
Ce soir, pressée de reprendre ma lecture, je déchante presque aussitôt: rien, aucune sensation, aucune émotion, et même un léger agacement quant au style - phrases très courtes, point. Monotonie - et au propos.
Puis je réfléchis aux premières nouvelles lues, et je me souviens avoir d'abord étouffé un léger désaccord quant à l'évocation de ce qu'est une mère: elle se sacrifie, son couple n'existe plus, l'enfant est l'objet de toutes ses attentions. Bien sûr qu'il y a du vrai, mais pourquoi toujours nous renvoyer cette image si stéréotypée, si rétrograde, alors qu'une mère, c'est aussi une personne - je dis bien une personne et non une femme - indépendante, égoïste parfois, amoureuse, travailleuse, ou paresseuse, bordélique, et j'en passe.
Bref, pour moi cette découverte m'a fait l'effet d'un soufflé: celui qui se dégonfle dès la deuxième bouchée.
Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
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Tout en clair-obscur, ici s'épanouit la lumière, pas de narration linéaire, ni de faits racontés mais une lente distillation d'émotions, de souvenirs, d'idées : un petit bijou !
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11 courts récits centrés sur "la part manquante" : c'est l'absence de la femme aimée, la perte de l'enfance, la quête de Dieu, le temps qui passe, tout ce qui aboutit à l'écriture.
Très beau texte sans doute entre mysticisme, philosophie et poésie mais je suis restée en-dehors de cet univers.
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Bien déçue. J'avais ce livre en pense bête grace à Valsing, babeliote. Je retiens énormément de phrases clefs que je n'ai pas cité vu le nombre de citations. Des phrases pleines de vérité. Cependant j'ai fini la lecture en diagonale, et oui, même si le roman est court et si bien écrit. A relire ?
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Un livre un peu déconcertant. En effet Christian Bobin nous a habitués plutôt à des textes courts ou des fragments. Là, les textes sont plus longs, un peu comme des nouvelles et j'ai un peu l'impression que certaines fois l'auteur se répète un peu trop longuement. Je n'y retrouve pas toujours l'acuité de son observation habituelle ou alors elle est diluée dans le reste du texte.
J'y ai trouvé néanmoins quelques belles images, des fulgurances comme des « étoiles au front de Dieu ».
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De bien jolies phrases, toutes pleines de poésie, mais parfois difficiles à comprendre. L'auteur fait souvent référence à l'enfance et à Dieu, à l'écriture aussi. Il décrit des personnages sans pour autant nous parler de leur histoire. J'ai trouvé ce recueil pénible à lire. Ce n'est pas mon genre.
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Court recueil de 11 nouvelles qui m'a fait l'effet d'une séance de méditation.

Bobin y ébauche le portrait de personnes (mère, homme d'affaires...) et d'émotions (jalousie, amour) avec une certaine poésie. Sa prose est très aérienne, spirituelle même. Les phrases sont extrêmement courtes, rythmées par la ponctuation et les circonvolutions dont il raffole et sur laquelle se calque paisiblement notre respiration.

J'ai été particulièrement fascinée par la géographie de son propos qui téléporte le lecteur d'une idée à l'autre en seulement quelques mots. La part manquante est en cela un voyage épisodique, fulgurant mais aussi il faut le dire un peu vain – sans connotation aucune toutefois.

Certains portrait m'ont semblé plus en deçà que d'autres malheureusement. La réussite d'un dessin tient parfois à l'épaisseur d'un trait, d'un visage ; il en est de même pour Bobin dont les esquisses littéraires ne fonctionnent que si elles sont à peine suggérées et m'ont ici parfois semblé trop marquées.

Le recueil contient également quelques généralités qui m'ont grandement agacée parce qu'elles sanctifient totalement les mères (“elles seules savent [les] besoins" de l'enfant, les papas apprécieront) ou figent des faits discutables au présent de vérité générale (“Les femmes naissent des femmes. Il reste aux hommes le travail, la fureur imbécile du travail, des carrières et des guerres”). Les multiples références à Dieu pourront également lasser le lecteur.

Une inspiration imparfaite donc mais bienvenue dans ce monde agité et confiné.

•°•°•°• A lire tout particulièrement si :
- dans les transports en commun vous êtes cette personne qui se plaît à imaginer la vie des personnes croisées ;
- vous n'êtes pas allergique à Dieu ou à toute spiritualité (sinon fuyez) ;
- vous avez peur de vous lancer dans un recueil de poésie (c'est me semble t-il un parfait amuse-bouche en prose) ;
Lien : https://www.instagram.com/bu..
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La part manquanteChristian Bobin

Quel repère, quelle direction, quelle lecture ou quel écrit voulons-nous laisser derrière nous, et avec qui ?

Christian Bobin y répond dans un court ouvrage.

« Ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit. C'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour. »

« Seulement voilà, on a trouvé autre chose, on a trouvé les livres, avec les livres on ne choisit plus, on reçoit tout. La lecture c'est la vie sans contraire, c'est la vie épargnée »

« Il est dans la force de son âge. Il sera dans tout âge ainsi, dans la force du vide »

« L'ingratitude est le signe d'une éducation menée à son terme, achevée, parfaite en sa démence ».

Une écriture qui laisse notre esprit respirer, mais pas toujours à l'unisson
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