"La vie me bouleverse comme un papier de soie si fin qu'un regard trop pesant suffirait à le déchirer. La vie me comble d'être aussi parfaitement menacée. Le déchirement me donne joie et rire."
je n'ai plus peur des loups, je sais mieux que le feu pour les éloigner, je sais les mots sur la page blanche
Je suis comme mon amie l'écriture, nomade.
Tristesse - la fatigue qui entre dans l'âme. Fatigue : la tristesse qui entre dans la chair.
La culture et l'intelligence sont deux ordres différents.On peut avoir l'une et être dépourvu de l'autre.On peut être cultivé et d'une bêtise épouvantable.L'intelligence cela vient de l'âme et c'est donné à tout le monde par le seul fait de naître,même si tout le monde n'en use pas,n'ose pas user de sa capacité personnelle à la solitude, de l'intensité de solitude de son âme propre.
écrire c'est ne rien oublier de ce que le monde oublie.
J’écris en fin de matinée, dans la pièce la plus large de l’appartement. Écrire c’est quand la page a soudain l’épaisseur d’un ciel bas et que la neige y vient. Ce qui est dans le cœur trouve l’issue et se précipite en masse blanche au-dehors. L’écriture c’est le cœur qui éclate en silence et puis plus rien, presque rien : des lettres qui font des mots, des mots qui avancent et se soudent dans des phrases, des phrases qui s’enfoncent et se perdent dans le matin d’hiver.
Il me semble que nous ne disposons dans la vie que d'une quantité limitée de "oui" et qu'il nous faut, avant de les délivrer, les protéger par une quantité illimitée de "non".
Lire c'est faire l'épreuve de soi dans la parole d'un autre, faire venir de l'encre par voie de sang jusqu'au fond de l'âme, et que cette âme en soit imprégnée, manger ce qu'on lit, le transformer en soi et se transformer en lui.
Toute lecture qui ne bouleverse pas la vie n’est rien, n’a pas eu lieu, n’est pas même du temps perdu, est moins que rien.