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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'homme-joie, c'est un instantané de douceur. Chaque mot fond dans la bouche comme un bonbon sucré, lentement, délicieusement. On s'arrête, on savoure, on succombe. Ça nous prend au coeur comme par surprise. C'est d'autant plus savoureux que je ne m'attendais pas à un tel chavirement, à une telle envolée de l'âme.
Chacun des textes de « L'homme-joie » de Christian Bobin sont des portraits, tels des moments de plaisir ou de trouble différents, preuve de tout le champ des possibles pour se laisser embarquer par l'émotion. Chaque texte nous rappelle combien il faut savourer l'instant, profiter du moment, apprendre à ouvrir les yeux sur ce qui nous entoure et aimer, contempler, admirer, ressentir...
Parce que, malgré les temps difficiles et les douleurs, malgré les peines et les frustrations, la beauté est plus forte, la beauté est toujours là, arrogante et fière. La beauté s'immisce même parfois dans ce qui nous amène des larmes. C'est un tableau de Soulages, le bleu du ciel, les notes de musique, le bouquet de pois-de-senteur dans un vase, les mots qu'on écrit à l'être aimé, à ceux qui nous ont quittés, les mots qu'on se dit, qu'on s'invente, les moments seuls avec nous-même. C'est parfois le silence aussi.
Entre chaque portrait, on découvre sur une page blanche quelques lignes écrites à la main. Juste une ou deux phrases qui sont comme des transitions. Elles ont le rythme poétique des haïkus. On s'y arrête, transportés plus encore par l'intensité des mots. Mots choisis, doux, lyriques, parfois d'une simplicité et d'une pureté comme l'eau claire, quasi transparente d'un ruisseau. Mots purs et évidents dans lesquels on s'emmitoufle comme dans un nuage de coton. Aériens comme la danse virevoltante d'un papillon blanc. Une simplicité des mots évoquant ces moments simples, sans fioriture, ces moments qui nous amènent de la joie, un bien être. Des mots et des sensations qu'on voudrait avaler et garder en soi.
Puis, au coeur du livre, ces pages bleues rappelant le ciel, et une lettre écrite à la main, écrite à son amour, résonne encore plus peut-être en nous, nous irradie par cette chaleur et cette beauté. Ce bleu et ces lettres manuscrites magnifient plus encore ces mots, donnent encore plus de force à chaque phrase, la rendent encore plus belle, majestueuse, si poétique.
Plusieurs fois j'ai ralenti ma lecture pour ne pas arriver à la dernière page trop rapidement, pour rester le plus longtemps dans cet espace-temps si rare et doux. Là aussi, le temps ralenti est nécessaire pour mieux savourer, pour mieux appréhender les choses. Plusieurs fois, j'ai relu des lignes pour me délecter du rythme, pour m'imprégner plus encore de la portée de ces mots, du pouvoir enchanteur qu'ils avaient sur moi. C'est un mantra, un rappel à l'optimisme et aux sourires, un rappel qu'il faut aller vers ce qui nous touche, nous transporte, nous anime, nous fait nous sentir vivants. L'homme-joie nous invite à trouver ces instants de bonheur qui existent par et pour ce qui nous entoure, par ce qui est en nous. Au plus profond de nous.

En écrivant ces mots, j'entends Arthur H dans « Confessions nocturnes » qui demande pourquoi la vie est si belle. Ecouter la voix de Brel, Brassens, Bashung et tant d'autres pourrait provoquer le même sourire, les mêmes ébranlements de l'âme. Ou encore écouter la voix de Nina Simone nous chanter combien elle se sent bien. Ecouter cette chanson en boucle. Immobile, hypnotisée devant un tableau, être touchée sans trop savoir pourquoi. Miser uniquement sur le 9 à la roulette comme ça, juste pour le fun, juste pour l'insolence de se sentir vivre et sentir battre le sang contre ses tempes et éclater de rire, d'un rire peut-être fou. La douceur de l'instant, une chaleur qui se répand, un sourire qui s'élargit, presque aussi grand que l'horizon, la tête dans les étoiles… Feeling good…
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Une fois de plus Christian Bobin a fait mouche chez moi. Là il ne m'a pas percé le coeur mais m'a bien « déblessé »
Il faut un talent fou pour faire toucher du doigt la beauté du monde, la beauté de la vie. Cette beauté qui tient à un détail, une lumière, une impression.
Mais je crois qu'il faut aussi une certaine disposition à ressentir Bobin, à accueillir un moment de grâce qui ouvre notre esprit à son message.
Il nous faut avoir le coeur grand ouvert pour que ses mots y pénètrent et nous fassent jouir.
Oui c'est bien ça,
Simplement jouir de la vie, de ce qu'elle est vraiment.

Il faut lire d'un trait, en apnée, sans mâcher, puis se poser et ruminer les mots pour se nourrir, pour se guérir.

Je dirais, en le plagiant, que les lenteurs des ouvrages de Christian Bobin ont des manières de guérisseurs.

Après c'est autre chose. Avoir lu un Christian Bobin laisse dans un état flottant, comme après une visite dans un musée, après un concert. le coeur est plein de beau, ouvert, ébloui.

Il faut faire durer l'état de grâce jusqu'à la prochaine lecture.
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Des textes qui vont au cœur des choses, se débarrassant de l'inutile, rendant les banalités illuminées par un regard d'or, la musique aussi légère que si elle n'était pas jouée. La musique d'une vie, entre deux, entre ombre et lumière, entre illumination et incertitude. Le monde soufflé par le langage des fleurs, épuré des mots des hommes, remplacé par l'alphabet de la nature.

Des textes inégaux, avec lesquels il faut être patient. On ne comprend pas toujours à la première lecture. L'essentiel est d'en saisir des bribes, d'y revenir pour en attraper un autre morceau. Il faut faire le vide en soi, oublier le reste, n'écouter que le bruit des mots, savourer les images qu'ils évoquent.

« Expliquer n'éclaire jamais. La vraie lumière ne vient que par illuminations, explosions intérieures, non décidables. »
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17 textes courts , comme 17 poèmes écrits en prose.
Des bouffées de beauté, de légèreté, d'optimisme.
Que ça fait du bien en sortant du livre noir de Dan Fante
C'est un partage d'instants, d'émotions, de sentiments.
Chrisrian Bobin nous émerveille d'un ciel bleu, d'une fleur, d'un oiseau.....
Il transcende l'amour et nous réconcilie avec la mort.
Il nous fait part de ses réflexions, nous transmets des pensées positives.
Les pages manuscrites donnent encore plus d'authenticité à ce livre plein de lumière et d'espoir.
Il réussit la prouesse de transformer la douleur et la perte en beauté et en légèreté.
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Je n'ai pas envie de noter Christian Bobin.

Christian Bobin, c'est Christian Bobin : des notes de désespérance joyeuse s'échappent de ses livres, s'élèvent au plafond et disparaissent par la fenêtre comme des poussières d'or.

Un parfum fleuri frôle dangereusement le mièvre (le poète le sait, il n'en a cure), il est entêtant, puis disparaît : il est comme la joie, impalpable.

Derrière l'absence, le silence, le deuil, l'immobilité des choses, le retrait apparent, l'abandon, se devinent des merveilles : une couleur, une araignée qui s'élance en rappel contre le mur rugueux, la tête d'un vieillard de l'hospice aussi touchante que celle d'un oisillon.

Peu de paroles : de la musique.

Se retirer du monde pour vivre au milieu du monde. Car le monde n'aime pas la mort, mais le monde n'aime pas la vie non plus : le monde s'aime lui-même, et c'est tout.

PS Finalement, j'inscris quand même des étoiles là où je n'en voulais pas mettre : ça fait nu, quand même, ces lumières éteintes...
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Encore une mine de petites pépites qui vous embellissent la journée et sous l'apparence de la plus grande simplicité vous font rentrer dans des reflexions profondes, tant les images et métaphores employées sonnent justes et nous ramènent au coeur de la vie. Toutefois j'ai moins aimé les passages où Bobin nous parle de Glenn Gould ou de Pierre Soulages, passages assez subjectifs, je dirai presque un peu superficiels. Je préfère, et de loin, quand Christian Bobin nous parle de Christian Bobin !
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Bobin égal à lui même, tant de finesse et de poésie posées sur des choses aussi simples.
C'est un livre qui nous parle du fabuleux pouvoir de l'étonnement et de l'émerveillement, et donc bien entendu de l'amour. Cet amour qui nous surprend, nous sort parfois d'une longue léthargie pour nous révéler que la vie bat encore en nous. Même quand il part, il reste une lumière au fond de nous qui ne cesse de briller.
Toute chose porte en elle sa beauté, c'est à notre âme que cette profondeur s'adresse pour nous guider. On a trop oublié que le simple est beau parce qu'épuré de tout. une fleur, une rivière, un oiseau qui se faufile de branches en branches, rien d'extraordinaire...c'est justement là la merveille.
Quant à l'amour que l'on porte à une personne, c'est un mystère, une vibration intense, parfois secrète qu'il est louable de ne pas corrompre quand on le perd parce qu'on serait blessé. l'amour ne blesse pas le coeur sincère, malgré les éloignements, les ruptures, il demeure, comme le bleu de ce livre, comme sa musique, sa poésie, sa doucceur....
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Alors là !... pour cette critique, je suis plus sèche que la brindille prête à s'enflammer au moindre rayon de soleil…

Ce livre, je l'ai savouré de petite lampée en minuscules lampées, jour après jour, triste après chaque épisode de voir la pitance diminuer….
Et puis voilà c'est déjà fini, et, comme je le pressentais, j'ai encore une faim d'ogre des diamants que vous nous semez généreusement, Monsieur Bobin, cette « fortune de Petit Poucet, des diamants comme des larmes de nouveaux nés »…
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des pensées lumineuses qui nous permettent d'entrer dans la joie de la simplicité : goûter le bruit d'une fleur, la conversation d'un caillou, rejoindre la gitane foulée au pied, l'humanité du chat, le prince mimosa, l'amour de la vie, l'âme resplendissante, la paix incarnée par le cheval, la puissance de la Joie, la musique, le silence : Bobin nous ouvre son royaume qui est le nôtre aussi mais que n'avions pas reconnu ni savouré. un immense poète de l'infiniment petit.
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Mon premier Bobin ! et même si je dois dire que je ne suis pas la "cible" ( je prends de plaisir à la poésie) ,je dois reconnaitre un vrai talent et une bien belle écriture! Les lignes s'enchainent , fluides et mélodieuses....nécessitant souvent une lenteur de lecture ( bien difficile pour moi!) voire des retours en arrière....mais ça le mérite!
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