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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A quelques semaines d'une rencontre entre ma classe et monsieur Bobin, je flâne parmi ses oeuvres, à la recherche d'extraits susceptibles de parler à des adolescents. C'est ma bibliothécaire qui m'a mis Prisonnier au berceau entre les mains en disant : ces jeunes creusotins ne peuvent qu'être sensibles à la façon dont Bobin parle de leur ville". J'ai vécu à deux pas de la maison d'enfance de Bobin. Ses descriptions du quartier Saint-Charles se confondent avec mes souvenirs. "Personne ne rêve de venir vivre au Creusot", annonce-t-il dès la première page. En effet, c'était une ville ouvrière assez grise, peu propice à la poésie. Cela importe peu à Christian Bobin, qui sait trouver dans les petits riens une source inépuisable de contemplation, mêlée de réminiscences enfantines. L'enfant regardait déjà à travers les carreaux les lilas printaniers, l'envol des oiseaux, avec ce regard avide d'élévation, de rêveries, d'enchantements purs. "C'est dans la mesure où il n'y a rien à voir que les yeux commencent à s'ouvrir". Quel plaisir que de retrouver dans ses descriptions ces lieux qui ont été ceux de mon enfance, plaisir d'autant plus vif que Bobin les pare d'une beauté que je n'avais pas perçue (pauvre de moi, j'avais les yeux fermés). J'en éprouve une certaine fierté, je me réconcilie avec les murs sombres des usines Schneider, avec la chaudronnerie qui a usé mon père durant des années. Je me sens à nouveau une enfant du Creusot, une enfant de la poésie des herbes folles et des chênes centenaires de la Verrerie. Merci Monsieur Bobin, et à très bientôt l'émotion de vous rencontrer...
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Christian Bobin livre ici son enfance au Creusot, enfance très contemplative. Pas vraiment prisonnier puisque constamment échappé en imagination à l'image d'Emily Dickinson abondamment citée.
Un style magnifique, une présentation du Creusot et de ses habitants originale, j'ai appréciél'ensemble à l'exception des fréquentes références à Dieu et à la religion.
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On n'en finit jamais de découvrir une oeuvre du Christian Bobin, en l'occurrence ici Prisonnier au berceau, un livre publié à l'origine en 2005 aux éditions Mercure de France, dans la collection Traits et portraits.
Je ne sais pas si l'édition de Folio a repris ça, mais le livre est parsemé de photographies de la ville du Creusot, qui ajoute fortement au plaisir de lire les phrases si poétiques de cet écrivain d'exception.

Ce texte est une promenade dans l'enfance du poète, où on découvre autant l'univers intérieur qu'extérieur de ce petit garçon prisonnier volontaire de sa chambre, où la fenêtre de sa chambre et les livres apparaissent comme les deux éclairages du monde extérieur.

Prisonnier au berceau est au fond un livre sur la porosité, entre mille choses. le regard qu'on porte sur le monde transforme celui-ci et le monde qui nous regarde nous transforme à son tour.
Ainsi il n'y a de réalité que celle qu'on veut bien lui donner, n'en déplaise aux férus de l'hyper réalisme qui construisent et massacrent notre société/humanité.

C'est un texte magnifique qu'il faut prendre le temps de savourer, de contempler, de faire résonner en nous.

Si certains trouvent ce poète fade, je le vois plutôt au contraire comme un être radical mais aimant.
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La force de Christian Bobin réside dans de courtes phrases qui résonnent à l'âme comme autant de clochettes des sens. Tantôt nostalgique tantôt admiratif de cette période du monde qu'il a volé à la vie, il raconte son enfance dans une région qui lui reste très chère et qui a marqué pour toujours sa littérature.
Habitué des courtes phrases, il nous livre ici un écrit très intime et vrai sur sa vision du monde et ses attentes d'enfant. Un roman fort et beau, comme une phrase déposée tendrement sur une page. Une image forte du monde, racontée par l'un des plus grands conteurs de notre temps. A découvrir absolument !
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Dans ce petit livre illustré de quelques anciennes photos du Creusot où il a passé beaucoup plus que son enfance (pourquoi serait-il allé ailleurs ?) et d'autres de la maison d'Emilie Dickinson, poètesse états-unienne dont il se sent très proche, Christian Bobin nous parle de son enfance "enfermée", passée à lire et à apprivoiser les mots plutôt que de courir avec ses camarades ou plus tard, de courir le monde. S'il y a des écrivains-voyageurs, Bobin fait résolument partie des écrivains-sédentaires, on pourrait presque dire des écrivains-sequestrés-volontaires.

De cette séquestration, il en ressort bien quelque chose : une langue merveilleuse pour parler des petits riens qui l'entoure. Parfois on pourrait y voir de la préciosité mais il y a de véritable éclats de diamant dans cette écriture. Si vous ne connaissez pas encore, je vous invite à lire "La part manquante" ou "Une petite robe de fête" par exemple. Son histoire de Saint François d'Assise, "Le très bas" m'avait également touché.

Ce livre-ci nous donne quelques indications sur la genèse de cette superbe écriture.
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Le premier livre de Christian Bobin que j'ai lu en entier. Au-delà de son écriture si particulière, j'ai découvert son enfance. Rêvée ou réelle ? En tout cas, une belle ouverture au sentiment poétique !
En suivant Christian Bobin dans les rues du Creusot et dans cette "ville qui est au-dessus dans les nuages", j'ai aussi vu mon enfance. J'aimerais être aussi doué que lui pour en faire ressortir toutes les pépites.
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