On n'en finit jamais de découvrir une oeuvre du
Christian Bobin, en l'occurrence ici
Prisonnier au berceau, un livre publié à l'origine en 2005 aux éditions
Mercure de France, dans la collection Traits et portraits.
Je ne sais pas si l'édition de Folio a repris ça, mais le livre est parsemé de photographies de la ville du Creusot, qui ajoute fortement au plaisir de lire les phrases si poétiques de cet écrivain d'exception.
Ce texte est une promenade dans l'enfance du poète, où on découvre autant l'univers intérieur qu'extérieur de ce petit garçon prisonnier volontaire de sa chambre, où la fenêtre de sa chambre et les livres apparaissent comme les deux éclairages du monde extérieur.
Prisonnier au berceau est au fond un livre sur la porosité, entre mille choses. le regard qu'on porte sur le monde transforme celui-ci et le monde qui nous regarde nous transforme à son tour.
Ainsi il n'y a de réalité que celle qu'on veut bien lui donner, n'en déplaise aux férus de l'hyper réalisme qui construisent et massacrent notre société/humanité.
C'est un texte magnifique qu'il faut prendre le temps de savourer, de contempler, de faire résonner en nous.
Si certains trouvent ce poète fade, je le vois plutôt au contraire comme un être radical mais aimant.