Le personnage principal de ce roman me semble être Kinshasa. Ville grouillante et tentaculaire où tous les personnages vont se retrouver pour tenter leur chance, du jeune pygmée venu de sa forêt à l'envoyé de l'ONU, en passant par divers individus, protagonistes de toutes sortes que l'intrigue va finir par rapprocher. Une ville où tout est possible, surtout le pire, où chacun essaye de survivre. C'est, je crois, ce qu'a cherché à démontrer l'auteur.
Livre qui se lit très facilement et qui permet de découvrir une des facettes de ce continent africain encore très peu littérairement exploité.
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Isookanga est un jeune pygmée qui vit sur les terres ancestrales de son peuple et en connaît toutes les coutumes. Il n'a qu'une seule idée en tête : raser toute cette verdure inutile pour extraire les précieux minéraux du sous-sol et faire enfin entrer son pays dans la modernité. Il faut dire qu'il est bien aidé depuis qu'il est entré en possession d'un ordinateur portable avec accès à Internet : grâce à un jeu vidéo qui simule la situation du Congo, la guérilla, le contrôle des matières premières, la négociation avec les puissances occidentales et se mettre à l'abri des résolutions de l'O.N.U n'ont plus aucun secret pour lui. Kinshasa est la première étape de son chemin vers la gloire : grâce à son nouveau savoir, son ambition sans limite, et la capacité de frapper sans forcément le chercher aux bonnes portes, l'avenir ne peut que lui sourire.
Le roman est une tragi-comédie assez féroce : les anciens chefs de guerre deviennent subitement ministres de l'environnement et fréquentables, les prédicateurs rivalisent d'imagination pour conquérir le coeur (et le porte-feuille) de leurs fidèles, les viols, les massacres ethniques et les pillages se déroulent dans une indifférence quasi-générale, et les organismes occidentaux censés apporter paix et prospérité, quand ils ne sont pas naïfs et centrés sur eux-mêmes, ne sont finalement que des concurrents supplémentaires pour se partager le gâteau congolais.
Sur le fond, l'histoire est assez dure et ne nous épargne aucun des maux du pays. Mais l'auteur ajoute toujours une touche d'humour bienvenue quand la coupe menace d'être pleine. Au final, on termine ce roman dans la bonne humeur, et avec un curieux sentiment d'optimisme béat.
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Ce roman donne un éclairage romanesque assez piquant et inquiétant sur le Congo actuel.
une lecture aussi divertissante qu'éclairante.
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Dans le premier chapitre de ce livre, l'auteur nous présente son anti-héros avec beaucoup d'humour : Isookanga, 25 ans, est un pygmée (en vrai c'est un demi-pygmée : sa mère aimant les hommes de plus de 1,75 mètres, Isookanga est trop grand de 10 centimètres pour être un pygmée mais trop petit de 20 centimètres pour être considéré comme un adulte)
Isookanga vit dans la forêt du Congo jusqu'à ses 25 ans (toléré par un oncle qui le « bassine » avec les traditions). Isookanga ne veut qu'une chose aller « faire la mondialisation ».
Et pour cela il n'hésite pas à partir à Kinshasa se faire passer pour son ami. La famille urbaine de celui-ci se rend compte de la supercherie (trahi par sa taille Isookanga !) et le chasse. Il se retrouve au sein des enfants des rues, les shégués.
Fan de jeux vidéo, Isookanga idéalise la société moderne, Google, les multinationales, les hélicoptères….Il trouvera un associé chinois, paumé lui aussi, dans ses projets de devenir riche.
Voilà pour la présentation rapide du début. Après un chapitre très drôle, l'auteur nous emmène vers la dure réalité de ces shégués…avec l'histoire terrible de Shasha, jeune fille de 14 ans, et de ses petits compagnons… Les personnages deviennent nombreux. S'ils sont très bien campés, la plupart sont antipathiques que ce soit l'ancien soldat, le révérend Monk, le casque bleu dont j'ai oublié le nom… Pauvre Afrique (je l'ai déjà dit dans ma précédente chronique…si riche et si pauvre …)
L'auteur nous entraîne donc entre réflexions humoristiques avec Isookanga et terribles réalités de ce pauvre pays, proche du Rwanda et de ces « purifications ethniques », et où 20 000 enfants vivent dans les rues, abandonnés de tous…très dur mais aussi drôle….quand on ne s'y attend pas…puis terrible quand on ne s'y attend pas
Finalement les victimes se retournent contre leurs persécuteurs et se montrent aussi cruels qu'eux…comment leur en vouloir ? mais alors ces atrocités n'auront jamais de fin ?
En conclusion : un livre où on passe en un rien de temps du rire aux larmes et vice versa….
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Terminé, c'est terminé.
Isookanga jeune Pygmée ekonda, n'en peut plus de la forêt.
Terminé d'aller à la « cueillette » de chenilles vêtu d'une simple culotte en écorce battue.
Lui ce qu'il veut c'est faire de la mondialisation.
Alors quoi de mieux que d'aller à Kinshasa pour y faire des affaires.
Mais voilà Kinshasa se révélera vite n'être qu'un mirage, pour ce jeune homme qui n'avait jamais quitté son village au fond de la forêt.
Et à Kinshasa, Isookanga croisera le chemin des enfants shégués, ces enfants abandonnés vivant dans la rue et se nourrissant grâce à la rapine et à maintes petites combinaisons, des anciens chefs rebelles devenus hauts fonctionnaires, des policiers qui tirent plus vite que leur ombre, de fonctionnaires internationaux corrompus qui voient la possibilité de faire fortune en pillant les richesses du pays.
Non décidément Kinshasa et la mondialisation ce n'est pas vraiment ce à quoi s'attendait Isookanga.
In Koli Jean Bofane auteur congolais de ce livre nous fait une description au vitriol de son pays, entre guerres entre ethnies, génocides, massacres des hommes, viol des femmes dans les villages, corruption à tous les niveaux, pasteur escroc.
Un livre d'une noirceur terrible sous couvert d'un humour parfois bien corrosif.
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Ce livre nous parle de l'Afrique.
Ce livre nous parle du Congo.
Oui bien sûr ... mais
Ce livre nous parle d'hommes qui essaient de survivre au milieu d'un immense chaos.
Ce livre nous parle d'hommes qui partant d'une histoire calamiteuse, sanglante, et que pourrais je vous dire encore .... (il y a des fois où la description du pire ne peut se faire), ... d'hommes qui imaginent les moyens de vivre dans notre monde d'aujourd'hui en essayant d'y gagner leur place.
Ce livre nous raconte une farce macabre, les détails abominables ne nous sont pas épargnés et sont réellement insoutenables.
Ce livre nous raconte le malheur d'un peuple et nous laisse impuissant devant une telle abomination.
J'ai souhaité me servir de l'Internet pour adresser un courriel au personnage principal :
À : a.isekangakutu@chinnet.cd
De : chb44300@gmail.com
Objet : comment allez vous ?
J'ai besoin d'être rassurée après avoir lu votre épopée à Kinshasa.
Qu'êtes vous devenu ?
Comment vivez vous cette mondialisation ?
Réussissez vous à mettre en place un plan pour sauver votre pays "le Congo, spolié par l'extérieur, pourri de l'intérieur" car je ne suis pas vraiment sûre que " l'innocence et les rêves, les projets et la solidarité" suffisent.
En espérant que votre antenne vous permette de recevoir mon simple message de sympathie, je vous embrasse et vous souhaite simplement un peu de bonheur.
Et rapidement la réponse est arrivée :
Adresse introuvable
Votre message n'est pas parvenu à a.isekangakutu@chinnet.cd, car le domaine chinnet.cd est introuvable. Vérifiez qu'il ne contient pas de fautes de frappe ni d'espaces superflus, puis réessayez.
Que faire ?
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