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sur 233 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
♫Au rez-d'-chaussée, [...]
Y'a une espèce de barbouze
Qui surveille les entrées
Qui tire sur tout c' qui bouge
[...]
Y s' recrée l'Indochine
Dans sa p'tite vie d' peigne cul
Sa femme sort pas d' la cuisine
Sinon y cogne dessus
Il est tellement givré
Que même dans la Légion
Z'ont fini par le j'ter
C'est vous dire s'il est con!♫
Dans mon H.L.M -Renaud-1980 -
---------------♫-♪-♪-♪-♪-♪-♫---------------
(voix off) psst psst... t'as pas l'impression de faire fausse route, hors sujet, ici on t'attend pour balancer, les Multinationales, les conseils d'administration pipo ou de Sécurité véreux, certains pasteurs et leurs bons Dieux , les minerais qui se font exploiter, y'a les Pygmées mais aussi les Tutsies qui s' font laminer, les enfants désoeuvrés, les femmes blessées, les 400 minorités qui font la majorité, les phacochères, les léopards, les salopards, les rebelles, les mercenaires, les seigneurs de guerre, l'Organisation des Nations Unies ,les casques bleus, hutu est concupiscence, bêtise, cynisme, violence...
♫Les mots secs, idées noires, mes pages blanches
La gorge nouée, la pensée en avalanche
Je sais même plus quoi en croire
J'ai même plus envie de voir
Mon coeur est délavé, et j'ai dévié de trajectoire♫
porte du soleil-Tim Dup - Gaël Faye - 2020
-------♪------♪------♪-----
Toi, tu me fous les glandes
casse-toi, tu pues
alors Marche à l'ombre
Rez de Chaussée
c'était pour pas dire RDC
République Démocratique
Me rappelle mon Platon prophétique
"En démocratie, la pagaille règne,
impossible d'éduquer
le gouvernement ne se préoccupe guère
de l'opinion la meilleure
mais de celle qui semble l'être pour le plus grand nombre...."
Imagine le bordel quand t'as 400 minorités !
Je ne supporte plus l'obscurité,
Tour de métal placée dans la forêt,
Congo Bololo et Polyandrie
bits comme niquer
petits arrangements entre amis
pire , entre ennemis
chacun tient chacun par les parties.
Falcon détruit dans le ciel de Kigali
lorsque le poisson pleure dans l'eau
cela se voit-il ?
Eglise de la Multiplication
Prébendes au boulot
reformer des gouttes de pluie pour créer des ruisseaux
Règle de la soustraction posément accélérée
double-lames, OMARI, si on t'avais appris
à un monde lacéré,un style acéré
Les évenements lui échappaient
Si le vent vient à passer
l'herbe s'inclinera
Afrique ADIEU
Où vont les eaux bleues
Du Tanganyika?
On pourrait croire un certain humour noir !?
tel un Bob Denard, innocenté par la France se la jouant peinard en peignoir…

Grand prix du Roman métis,
Prix des Cinq Continents de la Francophonie
mes 5* et tous ces Prix bien mérités....
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Chef d'oeuvre, chef d'oeuvre, j'avais envie ce matin de ne dire que ça, de le répéter 20 fois, pour vous insuffler l'envie de le lire, ce chef d'oeuvre, et ne rien ajouter.
Mais je me calme.
Comment les liaisons dangereuses (terme employé par l'auteur dans une interview) entre un tueur et son esclave sexuelle se terminent? Entre une petite prostituée et un membre de la MONUCC (ONU pour le Congo) ? Entre, surtout, la politique et l'économie, la mondialisation et la guerre ?
Comment Isookanga le pygmée finit-il par convaincre un ancien tueur devenu responsable du patrimoine de la nécessité d'exploiter les mines, et de couper les arbres ?
Comment parler sérieusement de conflits mondiaux en prenant de la hauteur et en faisant rire ?
Comment , comment ?
C'est que Congo Inc, ou le testament de Bismarck, est un livre fleuve, avec ses eaux abondantes et ses cascades ultra-dangereuses. Même si les citations ne paraissent pas drôles, le livre, lui, l'est, infiniment.
Un chef d'oeuvre.

Isookanga le pygmée se venge sur les méfaits de la colonisation en volant un ordinateur apporté par une africaniste dans sa grande forêt.
Vous allez vite être d'accord : un simple ordinateur contre les méfaits de tout un peuple, c'est peu.

Car, lui, il en a bien marre des arbres, des arbres et encore seulement des arbres. Il en convient, il appartient à un peuple qu'on dit premier, pourtant en voie d'extinction. Seulement, lui, il veut être premier en mondialisation, il joue à des jeux vidéo, où l'enjeu essentiel constitue l'exploitation des ressources minières.
Il se rend donc sur les longues barges le long du fleuve Congo, arrive à Kinshasa, est accueilli par les shégués, ces enfants abandonnés parce qu'ils ont le mauvais oeil. Ils vivent autour du Grand Marché de rapine, ils espionnent, l'une se prostitue, ils vendent des objets volés, ou de l'eau du fleuve dans des petits sacs en plastique.

D'emblée, le ton persifleur, pertinent, infiniment drôle, de la vraie drôlerie basée sur des faits politiques pas drôles du tout nous attend au tournant de chaque page: la présence ennemie du Rwanda proche, la terrible guerre du Congo, l'immense, miraculeuse richesse minière du sous sol de la grande forêt équatoriale, la corruption des policiers ( ce sont les grands prédateurs de la chaine alimentaire), du révérend de l'Eglise de la Multiplication vêtu d' Armani et de Hugo Boss, qui invente une loterie truquée, des casques bleus de l'ONU, qui échangent des armes contre de l'or, extraits par des criminels de guerre du Kivu, des anciens génocidaires promus ministres , chef d'état –major, vice-présidents, de policier chinois, promu parce que ses dossiers se terminaient toujours par un non-lieu, idéal pour ne plus compter les crimes.
Pourquoi un chinois ?
Bonne question, car, puisque Isookanga est mondialiste, il fait la connaissance d'un chinois abandonné, Zhang Xia,(dont la femme restée en Chine coud des cauris en plastique sur des pendentifs en cuir, destinés aux touristes du Sénégal) et lui propose de « s'associer » quant à la vente des sachets d'eau, en y ajoutant un peu de jus d'anguille électrique boucanée et de proclamer « eau Suisse ».
Et de gagner des parts de marché.
Chaque titre de chapitre est traduit en chinois, et lors de la révolte des shégués, c'est bien entendu Zhang Xia qui harangue les troupes en citant Mao, et In Koli Jean Bofane remercie le grand timonier pour ces idées brillantes.

Chef d'oeuvre, j'insiste, je cite la relation de l'africaniste avec le Pygmée : Soudain, elle « sentit sa culotte en danger » et se crut ensorcelée par un charme ancestral. Lui, de son côté, pendant qu'elle débite des stéréotypes sur l'Afrique millénaire, sent le python niché dans son slip Cavin Klein. Ils font tellement de bruit dans la chambre d'hôtel que les voisins interviennent, réveillés par le « tumulte provoqué par Isookanga, la colonisation et ses séquelles. »

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La République démocratique du Congo est un pays immense, 7 fois plus vaste que la France. Son sous-sol regorge de minerais, très convoités. Les guerres s'y succèdent, endémiques. Et les enfants des rues pullulent à Kinshasa. Voilà pour un portrait dessiné à grands traits. Au-delà de son aspect d'extraordinaire roman picaresque, Congo Inc. de In Koli Jean Bofane est une leçon de géographie, d'histoire et d'économie qui ne laisse rien dans l'ombre. Et surtout pas les mille et une contradictions d'un pays qui se rêve à la pointe de la modernité en Afrique noire alors que l'écart entre riches et pauvres ne cesse de grandir et qu'une néo-colonisation, économique cette fois-ci, a déjà commencé. Bofane va encore plus loin que dans Mathématiques congolaises, qui avait déjà marqué. Plus d'humour et d'ironie mais plus de sauvagerie et de violence aussi, le romancier faisant preuve d'une lucidité effrayante. Dans Congo Inc., tout commence par un gros plan sur un jeune pygmée qui en a marre des traditions de son village et qui ne jure plus que par la mondialisation avec laquelle il compte bien faire son trou. Travelling avant sur la route vers Kinshasa. Là, Bofane va élargir le champ et évoquer tout un tas de personnages qui font le Congo d'aujourd'hui, s'autorisant même des "escapades" en Chine ou aux Etats-Unis qui n'ont rien du hors sujet. La tableau est accablant : exploitation par les grandes puissances, atrocités perpétrées à l'encontre des femmes et des minorités, rôle ambigu des ONG, déforestation, compromission des politiques, etc. L'arme de l'écrivain, c'est le rire (de peur d'en pleurer bien sûr) et il est le plus souvent jaune même si libérateur. La verve et le style virtuose d'In Koli Jean Bofane font passer bien des horreurs mais le constat est implacable et absolument pas édulcoré. Au coeur de la mondialisation et des jeux géopoliticiens, victime aussi de ses propres errements, le Congo file un très mauvais coton. A sa façon -érudite, burlesque, tragique-, Bofane replace ce pays finalement mal connu à sa place sur l'échiquier. Et en écrit avec un grand talent de conteur l'histoire en marche. On a rarement lu une fable aussi réaliste, mordante et cruelle. Dans un très grand livre, aussi plaisant qu'éprouvant.
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Quand Issokanga, un pygmée de la tribu Ekonda part de son village pour aller faire du business à Kinshasa, il se fait passer pour un neveu mais il est vite démasqué dans sa supercherie. Il va se retrouver avec des enfants de rue, à faire équipe commerciale avec un chinois pour la vente d'« eau pire Suisse » et l'affaire du siècle l'attend au tournant…
J'ai été bluffée par l'auteur lors de sa venue à Lyon (aux Assises Internationales du Roman en 2016) alors je me suis laissée tenter par Congo Inc. le début se met lentement en place mais j'ai découvert avec effarement cette description du Congo, comme un pays où la corruption, l'exploitation et la violence règnent… Entre Issokanga, petit jeune naïf mais motivé par la mondialisation, les jeunes enfants unis pour survivre dans les rues par divers moyens et les militaires perpétrant des massacres pour des raisons plus stupides les unes que les autres, In Koli Jean Bofane montre tous les travers d'une Afrique post-colonialisme d'une façon burlesque. Ça n'empêche pas le roman d'être noir, très noir, beaucoup d'atrocités sont détaillées, les plus horribles ne sont pas épargnées, il y a même quelques détours du côté de la Chine… On se désole de tant de profits au dépend de l'homme.
C'est un livre fort qui me marquera longtemps.
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Congo Inc désigne la politique de démembrement d'une partie de l'Afrique, menée dès la fin du XIXes par la Belgique pour prélever les matières premières nécessaires au développement industriel puis à l'effort de guerre entre 1914 et 1918. Caoutchouc, Uranium, cuivre...Il y a de quoi faire pour qui sait y faire.
Isookango, jeune homme ekonda, un pygmée de la forêt équatoriale, ne veut pas être en reste. Il laisse son village, son oncle, le chef respectueux des traditions et sa forêt pour tenter sa chance à Kinshasa. Il est mondialiste, et veut devenir mondialisateur.
Mais à Kin, il est confronté aux lois de la jungle urbaine. Il vit avec les enfants des rues, a pour collègue un jeune chinois oublié par son patron, et envisage son avenir en collaborant avec un chef de guerre sans scrupule recherché par l'ONU pour être jugé par la cours pénale internationale.
Dans cet imbroglio, on croise des casques bleus, des corrompus, des corrupteurs, quelques âmes pures, peu nombreuses. C'est donc un portrait caustique du Congo que nous dessine avec ses mots Inkoli Jean Bofane, un portrait qui retrace en filigrane l'histoire sanglante du Congo des dernières décennies.
Isookonga n'est que le révélateur, qui permet aux projecteurs d'éclairer ce pays. Lui qui voulait quitter sa forêt, le voila de retour . Parviendra-t-il à ''marchandiser'' la forêt, lui qui sait maintenant ce qui se cache dessous??
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Tout commence comme une fable ou un simple roman d'apprentissage, plutôt distrayant d'ailleurs. Puis au fur et à mesure des pages, l'air de rien, nous basculons dans le monde de la mondialisation la plus barbare. Un jeune pygmée rêve de faire parti de cette mondialisation tant fantasmée et quitte son village pour faire fortune à Kinshasa . Ressources pétrolières, minières, gazières, conflits interethniques, corruption, neocolonisation, toute la géopolitique y passe avec parfois des descriptions à la limite du supportable des tortures infligées aux femmes notamment. J'ai été dérangée, écoeurée, secouée et je me suis senti trahi par l'auteur. C'est une véritable réussite. Un excellent roman pour prendre la mesure de la situation de la république Démocratique du Congo. Âmes sensibles s'abstenir.
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J'ai vraiment aimé, mais j'aimerais souligner deux points assez surprenants qui ont failli me faire lâcher le livre : la vie décrite avec le langage de la mondialisation ou celui des jeux vidéos. Ca m'a franchement déroutée et j'ai failli abandonner la lecture de ce livre.
C'aurait été une telle erreur ! Un livre que je recommande vivement, un point de vue sur la mondialisation et ses effets ravageurs au Congo.
Triste mais drôle aussi. Attention aux violences décrites, c'est parfois à la limite du soutenable. Mais malheureusement tristement vrai.
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Un excellent livre qui raconte la triste histoire du Congo,à travers les tribulations d'un jeune pygmée ekonda qui quitte son village au fin fond de la forêt équatoriale,pour faire du business à Kinshasa.C'est drôle,tragique,violent et superbement écrite.
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Sans misérabilisme, sans post-colonialisme, sans fausse pudeur, et sans sombrer dans de trop faciles clichés quand on parle du Congo, Jean Bofane nous propose une vision mondialiste, cruelle et humoristique du Congo du XXIè siècle. Cela commence par la pose d'un pylône de télécommunication et le vol d'un PC à une chercheuse venue prendre le pouls de l'Afrique pour expier sa culpabilité... Et cela se termine par une mise à mort d'un baroudeur Mututsi entouré de pneus en feu à deux pas d'une congrégation évangélique plus attirée par les dollars que par les vertus.

Entre les deux, le lecteur va suivre les déambulations d'Isookanga, un pygmée (auteur du vol de PC) à Kinshasa. Il ambitionne de faire des affaires grâce à la mondialisation. Il rencontre un Chinois abandonné par son patron avec qui il va vendre de l'eau en berlingot, agrémentée d'une infusion de poisson séché. Succès garanti. Il croise aussi le baroudeur, ancien trafiquant d'armes, commandant de troupes ayant participé aux génocides rwandais et reclassé comme directeur d'un parc national (celui-là dont est issu Isookanga). Etc.

Jean Bofane nous raconte une histoire, on peut entendre voler les ailes d'un papillon, celui qui entraîne de grandes conséquences pour de petites actions. On entend le crépitement du feu à la veillée, quand le griot baisse la voix pour raconter l'indicible. La magie de Jean Bofane, c'est de passer du rire aux larmes. de la tendresse à la plus abjecte des cruautés. Certaines pages sont ponctuées d'éclats de rire. D'autres se lisent l'estomac au bord des lèvres.

Dire que j'ai aimé le roman, c'est un peu complexe. Jean Bofane nous emmène très loin dans son parcours vers un Congo qui n'existe peut-être pas. Même pas dans la tête de l'auteur. Un Congo qui paie toujours l'héritage de Léopold II, qui faisait couper les mains et se moquait de la population et n'a revendu le Congo à la Belgique que quand il n'a plus su l'entretenir. Mais Jean Bofane refuse toute complaisance. le Congo de 2020, c'est celui que les Congolais en ont fait. Inutile de se cacher derrière un drapeau belge.

J'ai rencontré Jean Bofane il y a des années. Il a animé mon premier atelier d'écriture. Jovial, attentionné, sapé comme jamais, cultivé, franc, souriant, judicieux... j'en garde un très bon souvenir. Avec ce livre, il rejoint les quelques auteurs pour lesquels j'ai une réelle admiration.
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Coup de coeur pour cette fresque subtile et désabusée, qui oppose jeune adepte de la technologie et de la modernité et partisan d'une vie ancestrale harmonieuse avec la nature si riche, tantôt dans un village visité pour l'installation d'une grande antenne de métal, tantôt aux côtés des Shegue de la monstrueuse et fascinante Kinshasa.

On passe des éclats de rire face à la naïveté pourtant récompensée d'Isookanga à la crainte qu'il ne se soumette aux désirs du colonel, et l'on en serait presque au bord des larmes face aux atrocités si quotidiennes du Congo qu'elles en passeraient presque pour normales, sans qu'il ne soit possible d'y mettre un terme.

Au-delà du jouissif et drôlesque Isookanga, les personnages et les tableaux qu'ils font vivre tracent une absurde mosaïque congolaise où nul n'échappe à la plume délicatement dénonciatrice de l'auteur : anciens seigneurs de guerre reconvertis en hommes d'affaires de la capitale et impuissants, prédicateur capitaliste averti, jeune ethnologue belge ne pouvant contenir ses fantasmes face aux sujets de ces études ou encore cadre de l'ONU profitant du chaos ambiant pour satisfaire ses désirs...

Ce qui m'aura finalement le plus marquée est probablement le courage des enfants face aux violences incomparables qu'ils ont subies, et leur obstination acharnée à survivre aux dépens d'une société qui les a rejetés.
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