Laissez l'ordre et la cohérence chronologique. La vraie vie est foutraque, ce n'est pas à vous que je vais l'apprendre. Continuez de me raconter ce qui vous passe par la tête, j'adore ça !
Lorsque je lis un roman, je déteste qu𠆚ux deux tiers l𠆚uteur commence à démêler le pourquoi du comment. Ça me donne l’impression que la récréation est finie, ou le voyage, qu’il a frappé dans ses mains et qu’il commence à nous expliquer au tableau noir les jeux auxquels nous avons joué et les paysages que nous avons vus. Et il en défait le charme.
Ceci dit, la littérature n𠆞st que mensonge, enfin invention, ce qui est la même chose, l’invention étant un mensonge avoué par avance, non ?
Est-ce que tu penses que les rôles sont définitivement distribués dans la vie entre ceux qui tyrannisent et ceux qui s'écrasent ? Entre ceux qui ont le droit de se mettre en colère et ceux qui doivent se contenter de baisser la tête ?
Je donnerais tous mes prix littéraires pour détenir ce pouvoir-là, soulager la souffrance des gens, les apaiser, mais je ne l'ai pas. Je soigne, un peu, peut être, avec mes mots, avec ma voix.
D'ailleurs, est ce que la bonne littérature n'est pas justement là, dans le contournement ?
Je ne peux pas à la fois revendiquer d'être VIVANTE, et en même temps refuser cette vie qui, parfois, déborde.
L'art peut transcender, sublimer, nos malheurs devenant notre matière première.
Je me suis passionnée pour la recherche, la lecture, mille et un sujets qui me permettaient de mettre à distance les émotions violentes que j'avais traversées.
Nous souffrons séparément, nous luttons avec nos démons, et c'est justement notre solitude qui nous rapproche.