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Cathy Bonidan aime les manuscrits égarés, les lettres baladeuses, les écrits qui parlent de longues années après avoir été déposés sur le papier. Cette fois, la cachette est originale : c'est dans la doublure d'un panier, récupéré après que son propriétaire a dû être transporté en urgence à l'hôpital à la suite d'un malaise. Pour Bertille, qui ne peut résister à l'envie de lire les feuillets découverts, la surprise est de taille. L'auteur de ces lignes revient sur une sordide histoire du décès d'un enfant, et de l'inculpation de son instituteur pour pédophilie.


La vie banale de Bertille, emmurée par ses fragilités relationnelles, va prendre une autre dimension, et la révéler elle-même.

Les révélations successives ne sont peut être pas à la hauteur des attentes, et le récit parait ainsi un peu gonflé par des fausses pistes qui sont assez transparentes mais on assiste avec plaisir à la transformation progressive de la jeune femme au contact des témoins qu'elle côtoie.

L ‘écriture est comme pour les autres romans de Cathy Bonidan, agréable et fluide, même si cette fois quelques longueurs et redites alourdissent l'ensemble.

Bon moment de lecture, même si j'ai préféré les deux premiers romans de l'auteur le Parfum de l'Hellébore et Chambre 128.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Ayant lu son roman précédent "Chambre 128" j'ai trouvé beaucoup de similitude du moins au début avec ce roman-ci "Victor Kessler n'a pas tout dit". Comme l'héroïne trouve un manuscrit laissé dans une chambre d'hôtel dans "Chambre 128", dans ce nouveau roman c'est Bertille, qui fait des sondages dans les supermarchés, et trouve dans une doublure de sac à provision un manuscrit. Les similitudes s'arrêtent ici car l'histoire que Cathy Bonidan va nous conter est une histoire plus sombre que son roman précédent. le manuscrit lu par Bertille raconte une histoire qui date de quarante-cinq plus tôt et qui se passe dans les Vosges à Saintes-Fosses près de Saint-Dié. Un fait divers : un jeune garçon, Simon, trouvé dans un lac. L'instituteur du village, Victor Kessler, était le coupable idéal. Il était très proche de Simon et plus encore de sa grande soeur, Céline, dont il était amoureux. Bertille comprend très vite que Victor Kessler n'est autre que l'homme qu'elle a vu s'écrouler au supermarché après lui avoir demandé s'il voulait bien être sondé par elle-même. Est-ce un accident ou un crime ?
Très vite on pense à l'affaire Grégory qui s'est passé quelques années plus tôt. L'histoire est haletante et on dévore ce roman, j'ai passé un très bon moment. Je ne peux que vous le conseiller.
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Bertille, enquêtrice dans les supermarchés pour connaître les avis des clients, accompagne un monsieur âgé qui fait un malaise devant elle, aux urgences.
Elle reprend son sac à dos avec l'intention de lui rendre et découvre une partie des mémoires de Victor dans la doublure du sac.
Ce monsieur a passé 30 ans en prison pour le meurtre d'un enfant.
Elle lui rend son sac. Il sait qu'elle a lu les feuillets.
Il est étonnement calme, résigné. Quand elle lui propose de retourner seule sur les lieux du drame pour en savoir plus, il l'aide à organiser son voyage.
Elle part pour les Vosges dans le village où a eu lieu l'assassinat du petit Simon 44 ans plus tôt.
Elle récolte beaucoup de témoignages et elle est aidée par un jeune gendarme qui aime apprendre des faits sur le passé.
Cathy Bonidan construit son roman de façon habile :
- Au début et à la fin, nous lisons une narration de l'auteure sur les faits actuels.
- En italique, nous lisons les mémoires de Victor Kessler qu'il continue à écrire dès que Bertille est partie sur les lieux.
- Bertille rédige un carnet dans lequel elle s'adresse à Victor pour lui raconter les avancées de son enquête sur place.
En même temps, elle va se confier à lui sur son passé bien douloureux.
A la fin, l'auteure insiste pour nous faire passer le message que dans ce drame, plusieurs personnes ont leur part de responsabilités.
Elle généralise cette vérité qu'elle veut faire passer et je dois avouer que je n'ai pas encore eu le temps de réfléchir au problème mais elle aurait encore bien raison.

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" Victor Kessler n'a pas tout dit" mais on finira par en savoir beaucoup plus grâce à Bertille qui va partir au coeur des Vosges pour comprendre ce qui a valu 40 ans de prison à Victor. En quête de vérité, Bertille va découvrir ce qui hante Victor mais aussi va en apprendre sur sa propre histoire. Cathy Bonidan mêle les destins avec brio.
La rencontre de ces deux êtres fragilisés par des événements terribles va permettre de lever des secrets.
Vérité/mensonge voilà ce qu'essaie de démêler Bertille qui va se voir confrontée à sa propre histoire. La vérité recherchée est-elle vraiment entendable ? est-elle vraiment nécessaire ? utile ? "La vérité n'est pas utile et surtout elle ne remplace jamais tout à fait ce qu'on a imaginé avant de la connaître"
La mémoire est liée à la culpabilité, la fuite peut elle pendant un temps être une solution ?
Cathy Bonidan nous livre 400 pages de tension et d'émotion, mais aussi une histoire d'amour d'une force incroyable.
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Ce livre est paru de façon assez intimiste peu de temps avant l'été 2020. Est-ce qu'il s'est noyé dans la vague des sorties estivales ou est-ce que j'étais trop concentrée par la crise sanitaire qui nous touche encore actuellement? Quoi qu'il en soit, je ne l'ai pas beaucoup vu passer ni sur la blogosphère littéraire, ni parmi les sites de lecture que je suis…

Pourtant, ce roman est loin d'être ordinaire et doté de belles originalités qui font que je l'ai beaucoup apprécié.

La première est que ce livre qui peut s'apparenter à un roman policier est original. En effet, l'enquête à proprement parler est menée par Bertille, une vosgienne qui a fuit sa région natale pour Paris où elle travaille dans une agence de marketing. Elle sonde les gens sur leurs habitudes commerciales. Par un quiproquo, elle fait la connaissance d'un septuagénaire, Victor qui cache bien des secrets et avec lequel elle se lie d'amitié. Voulant lui rendre service, elle décide de partir sur les traces de la mort d'un petit garçon de 10 ans, Simon, retrouvé en 1973 noyé dans un lac. Se targuant faussement de la qualité de journaliste, elle retourne dans la région de son enfance et part à la rencontre des différents protagonistes.

Ensuite, l'auteure, Cathy Bonidan, décrit tellement bien cette région encore assez bien conservée que sont les Vosges, qu'on a l'impression qu'elle en façonne un personnage à part entière. C'est toute une ambiance et un environnement particulier qu'on découvre en même temps que l'enquête à proprement parler. Loin des grandes villes, on y ressent cette atmosphère secrète où les langues ont bien du mal à se délier à l'approche des non-locaux.

On évolue à la fois tant dans l'enquête de cette mort tragique d'un si jeune enfant que dans la vie personnelle de Bertille, qui – elle aussi – à de nombreuses failles qu'elle tentait tant bien que mal de combler et d'oublier. Grâce à une psychologie des personnages finement travaillée, cela nous les rend beaucoup plus « humains » que dans un polar traditionnel. le tout est agrémenté par un style d'écriture vraiment plaisant.

L'enquête ne va bien entendu pas se passer comme prévu et les personnages verront leurs traumatismes du passé ressurgir au point qu'ils devront y faire face. Sans tomber dans le mielleux, l'auteure, Cathy Bonidan, nous les façonne d'une telle manière que ces gens ordinaires pourraient être un membre de notre famille, un ami, un voisin,…

Par ces quelques lignes, vous pouvez constater que j'ai beaucoup aimé cette lecture intrigante et me suis aisément attachée à ces personnages. Ce fût un vrai bon moment de lecture que je ne peux que vous recommander.

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs de L'Actu Littéraire 2020.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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«  La vérité n'est jamais là où on l'attend » .

«  le mensonge est un instinct de survie » ..

«  Et un mensonge ne peut jamais être effacé : même la vérité n'y suffit pas »
Trois extraits de ce thriller/ polar ? Dont un d'un célèbre écrivain .

Le lecteur plonge avec passion au coeur de trois récits mêlés : la rencontre entre Bertille, et un vieil homme Victor , ancien instituteur, coupable idéal de la mort d'un enfant de dix ans : Simon, repêché dans un lac des Vosges près du village de Saintes - Fosses, le journal de Victor qui remonte à plus de trente ans en arrière , enfin le journal de Bertille qui se rend à Saintes - Fosses , après avoir découvert la confession écrite de Victor..
Bertille part au coeur des Vosges afin de comprendre enfin le MYSTÈRE entêtant des trente ans de prison de Victor ..

Àu coeur d'un lieu où chaque arbre s'oppose au vent de toutes ses forces, où dans cette région vosgienne chaque hiver blanc recouvre les secrets et où chaque torrent de printemps défie son lit, de même chaque été enveloppe de brume ses sommets usés par le temps, oui, la beauté des paysages défie et atténue légèrement la noirceur implacable de cette histoire .

Une histoire où certaines traces demeurent indélébiles, pétrie d'émotions , de tension, d'amour d'une incroyable force , de remords , de souffrance sur la condition humaine ,la jeunesse , le destin , le sort poignant de certains êtres , le cheminement lent , douloureux mais vertigineux de la vérité , troublée par le filtre des souvenirs , enfin , de résilience , de reconstruction tardive , de besoin périlleux de vérité absolue .

L'auteure creuse avec habileté l'aspect sans appel , diabolique des faits .

Avec brio elle entremêle les destins grâce à la structure du roman : passé et présent alternés , nous lisons les pages du manuscrit où Victor a écrit ses confessions mais aussi les pages du carnet de Bertille qui évoque des traumatismes anciens , des secrets , la psychologie de personnages tourmentés , profonds , violents , les plaies et cicatrices , larmes qui ont dévasté , explosé , changé le cours des choses …..

Les allers et retours dans le passé s'enchaînent naturellement sans sordide
ni misérabilisme, l'auteur dévoile les demi- vérités , les mensonges , les idées reçues ,les approximations des enquêtes , les mécanismes complexes , le pouvoir des mots qui tailladent dans le vif ou pilonnent comme des coups de poing , les silences notamment ceux de Victor …

Le rythme ne faiblit pas ,la plume est fluide , l'écriture agréable, la narration plaisante : j'ai dévoré cet ouvrage sensible , au coeur d'une époque révolue qui m'a fait penser au drame du petit Gregory, aux lacs glacés des Vosges , dans une ambiance teintée de brume et d'humidité .
Autopsie d'un drame , secrets et démons enfouis dans les forêts vosgiennes.vérité sur la mort de Simon , alors parler ou se taire ? . 

«  N'oubliez- pas qu'il n'y a plus grande menteuse que la mémoire !
Elle est là pour nous préserver , elle réinvente en permanence nos souvenirs pour nous permettre de continuer à avancer; elle ne vous aidera pas à trouver la vérité …
Pour cette raison , je ne vous laisserai pas lire la suite de mon texte avant votre retour !
À vous de vous forger une opinion ! » .

Je ne connais pas l'auteure , emprunté par hasard à la médiathèque.



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Dans la catégorie "voyage douloureux dans le passé pour retrouver un meurtrier", un bon roman.
Deux destins entrecroisés : Victor, Bertille.
Victor condamné à 30 ans de prison pour le meurtre du jeune Simon. Vieillard sorti de prison désormais.
Bertille, jeune femme fragile, peureuse.... qui vit avec le souvenir de son frère.... et qui va croiser Victor.
A partir de là on suit le passé de l'un et l'autre.

On se laisse emmener en Lorraine, on suit l'histoire des deux personnages avec plaisir. Au final j'étais presque plus intriguée par Bertille, je ne comprenais pas d'où venaient ses peurs....

Un bon moment de lecture !
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Puissant roman sur la condition humaine. Un coup de coeur pour cette quête haletante de la vérité.

En explorant une nouvelle fois le monde de l'enfance Cathy Bonidan nous ouvre les yeux sur des réalités cachées, gommées souvent, le douloureux problème de la violence faite aux enfants. Dans son nouveau roman "Victor Kessler n'a pas tout dit", il n'y a rien de spectaculaire, ni de violences scénarisées, car le récit balise le chemin, contourne les obstacles comme les secrets, ne ferme aucune porte ou évite d'en ouvrir une.


J'ai retrouvé la magicienne Joyce Carol Oates, dans l'écriture subtile de Cathy Bonidan. La romancière dévoile la réalité de la condition humaine, elle creuse avec rigueur les ressorts de l'âme des jeunes enfants, et s'attarde à décrypter leurs angoisses comme leurs difficultés à s'exprimer. L'exploration diabolique des faits et des gestes, comme les minuscules témoignages lui ouvre le plus profond des êtres en décrivant avec finesse la psychologie des adultes, et leur délicates ou difficiles relations avec l'apprentissage de la vie.


Les deux grandes figures du livre, Victor Kessler, et Bertille, celle qui va devenir au fil des pages sa confidente, son antenne, sa vigie. Victor est l'instituteur de l'école, celui qui s'attache à Simon Dulac, le fugueur, jusqu'à tout faire pour tenter de l'extraire de ses tourments. Victor est aussi amoureux de la soeur du petit Dulac.


C'est une magnifique fiction, une poignante descente dans le coeur des frères et des soeurs. Certains vont s'inviter et tenir un rôle qu'ils n'avaient pas prémédité comme Christophe Houdin le frère de Simon. Bertille ne pouvais l'imaginer rentrer dans la gendarmerie pour retrouver la trace de Simon. Pourtant celui qu'elle qualifie " de vraie brute", aura pour Bertille, des mots de grande tendresse, "cette femme si forte et si fragile en même temps, ses parts d'ombres me bouleversent, page 387".

Bertille est une fille qui évolue dans une famille trop rigide pour qu'elle puisse trouver naturellement son équilibre. Son frère est trisomique, elle sera pour lui plus qu'une soeur, une mère avec amour et tendresse, il sera victime d'une noyade. Elle deviendra après ce drame fragile et incapable d'affronter les hommes. Bertille fera avec Nicolas le mauvais choix. Ce mari apprenant que Bertille attend une fille, sera comme un chêne recevant la foudre. Bertille devient une troisième victime, la victime de violences conjugales.


C'est pourtant Bertille qui va sortir Victor de sa torpeur qui va réaliser une enquête sur le terrain à la recherche de la Vérité, pour découvrir quelle est sa réelle responsabilité, pour savoir ce qui s'est passé, pour comprendre pourquoi cet homme semble porter un fardeau immense, une culpabilité insondable après la mort de Simon.


C'est à Pierre Lemaître que je pense, quand on décompose le cheminement vertigineux des faits qui peu à peu dégage un chemin au creux de la forêt des Vosges, pour déchiffrer ces familles apparemment sans problèmes, dont certaines réveilleront leurs sombres secrets.
L'intrigue se déroule avec tension incroyable, on s'accroche à chaque parcelle de vérité avant de voir les soupçons se diluer et nous narguer.


L'auteur a su nous faire aimer ou plutôt nous faire sentir par une poétique vibrante la nature de cette région souvent isolée, au relief émoussé, au climat désespérément humide et flou comme la brume qui s'accroche à la canopée des forêts vosgiennes

C'est un délice de lecture et de découverte, sur la difficulté d'être un enfant, lorsque les secrets hantent l'imaginaire des petits, et tourmentent les parents . Des secrets de famille  ? On ne peut pas s'en défaire. Si le titre suggère que Victor Kessler n'a pas tout dit, il n'est pas le seul. Si j'en crois Lamartine, "rien n'est vrai, rien est faux tout est songe et mensonge". Bientôt ce seront les douleurs qui seront les seules vérités de Bertille et de Victor.


Victor souligne en préface que la tranquillité est un don du ciel. S'il va réussir à franchir cette douleur, c'est à Bertille qu'il le doit. Et pourtant leurs premières rencontres aurait pu se terminer en désastre ; "les yeux exorbités de l'homme, son visage déjà ridé s'était ratatiné comme si le passage des années avait été filmé en accéléré pour vanter l'urgence d'une crème anti-âge, enfin les jambes avaient lâché".
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Bertille et Victor n'auraient jamais dû se rencontrer. Et pourtant, au détour d'une situation improbable, ils vont faire connaissance. Victor n'est plus tout jeune. Il a purgé une peine de 30 ans de prison pour le meurtre de Simon, un enfant de 10 ans. Quant à Bertille, 39 ans, elle n'est pas ce que l'on pourrait appeler une personne épanouie. Elle se traîne un passé douloureux qu'elle a du mal à surmonter. Avec l'approbation de Victor, Bertille va remonter en 1973 et "refaire" l'enquête qui a condamné celui-ci, alors jeune instituteur dans les Vosges, peut-être un peu trop vite.

C'est un très bon livre avec une écriture fluide, déliée et sensible, des personnages fouillés et attachants, mensonges et vérités, secrets de famille. Deux destins et récits entrecroisés. Entre roman noir et thriller psychologique.
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Belle histoire, bien écrite, et racontée avec un suspense très bien entretenu. Les deux récits de Victor et Bertille sont très habillement imbriqués dans un scénario passionnant jouant sur les contours flous des impératifs de vérité et de culpabilité. Les personnages sont riches et leur environnement très bien restitué. Un bon moment de lecture.
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