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3,67

sur 530 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Attention à vous si vous êtes un « cou noir », les « asticots » ne demandent qu'à vous exterminer !

Mais qu'est-ce que je raconte... Cela ne risque pas de vous arriver, car vous êtes instruit, vous surfez sur Internet sans crainte, vous mangez à votre faim, vous êtes considéré par vos dirigeants, vous pouvez vous marier avec qui vous voulez.

Jean, lui, vit en 2008. En France. Près de Paris. Mais il est obligé d'apprendre à lire dans une école clandestine. Son père tente de faire vivre sa famille tant bien que mal en se louant comme journalier. Sa mère et ses soeurs entretiennent leur pauvre maison.
Clara, elle, est sa contemporaine. Elle habite Versailles. Sa famille est riche, très riche. Mais Clara est prisonnière de sa condition. Elle va devoir se marier avec un noble. Obligée, oui, sauf s'il arrive un événement inattendu. Nous sommes en 2008.
.....
Voilà ce qui arriverait si la Révolution Française avait été étouffée dans l'oeuf.
Les « cous noirs », càd les paysans, les ouvriers, les sans-instruction, maintenus de force dans cet état abrutissant, courberaient encore le dos, à l'ère de l'électricité, des avions, d'Internet. Ils seraient surveillés, jetés dans des prisons ignobles, torturés, tués par les « asticots », ces fameux gendarmes en blanc à la solde du Roi et des riches. Riches eux-mêmes prisonniers de la sacro-sainte Tradition, englués dans leur esprit conservateur, où les femmes n'ont aucun droit, finalement, si ce n'est de faire des enfants et de permettre des alliances entre grandes familles. Où l'Internet est contrôlé, censuré. Où l'esprit est cadenassé.

Ce roman, cette uchronie bourrée de rebondissements et aux nombreux clins d'oeil historiques, à l'écriture plaisante mais aux raccourcis un peu trop « gros », nous permet de réfléchir à l'asservissement des masses par la richesse et l'instruction.
Science-fiction, oui...mais finalement, pas si éloignée que ça de notre réalité, ou du moins de la réalité de certains pays que nous connaissons bien. Grâce à notre instruction et à Internet.
Bon petit roman qui pourrait inciter la jeunesse à étudier...
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C'est drôle comme un mot dont vous n'avez jamais entendu parlé pendant près de soixante ans, d'un seul coup se présente à vous à tout bout de champ. Ici c'est le mot uchronie. J'en faisait la remarque à un membre par lequel je ne savais pas ce que cela voulait dire il y a quelques semaines et paf je prends un bouquin à la médiathèque et pil poil j'ai la définition sur la première page. Trop fort camarade.
Uchronie, que l'on pourrait traduire en gros par : et si.
Et si l'histoire avait été différente.
Et si la royauté avait repris les rênes (reines ?) de la France.
Et si Versailles en était la capitale.
Et si les gens d'en haut gardaient le savoir rien que pour eux.
Et si les donzelles faisaient toujours des mariages arrangés par les parents dans le but de garder et d'accroître leur pouvoir.
Et si les gens d'en-bas en étaient réduits qu'à n'être que des esclaves.
Merde je ne pourrai pas écrire cette critique puisque je n'aurai pas eu accès à l'éducation.
En fait je n'aurai même pas pu lire ce livre.
En vrai je ne saurai même pas ce qu'est qu'un livre.
Je passerai peut-être mon temps à lutiner des demoiselles dans des meules de foin ?
Chacun en tirera les conclusions qui s'imposent.
Pierre Bordage se livre ici à une autre histoire de France. Une histoire ou s'entremêlent les destins de Clara et Jean.
C'est l'écriture, le rythme qui fait toute la différence, qui donne de l'attrait à ce livre. Comme d'habitude je me suis laissé embarquer sans réfléchir m'appuyant sur le phrasé mélodieux de cet écrivain.
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Si j'avais su que « Ceux qui sauront » était un roman jeunesse, l'aurais-je choisi ?
A priori non, car le roman jeunesse est loin d'être mon genre de prédilection.
Et pourtant la réponse est oui parce qu'il fallait bien que j'attaque un jour l'oeuvre de Bordage par un flanc, et que cela aura donc été celui-là – qui au passage me permet de valider un item du challenge Multi Défis en cours. Et surtout parce tout roman jeunesse qu'il est, avec son récit très linéaire, son style simple, ses personnages évidemment jeunes et tranchés, c'est ma foi un roman d'assez bonne facture, plaisant à lire et intelligent dans le propos.
L'idée d'une dystopie dans laquelle la Révolution française a échoué fonctionne bien, et même si l'on peine par moment à bien se situer dans le temps (la notion de progrès à deux vitesses n'étant pas toujours bien claire), c'est un excellent moyen d'introduire auprès de jeunes esprits les valeurs des Lumières et leur faire mesurer combien les notions d'égalité, de liberté, d'élévation par le savoir sont fragiles et précieuses.
A mettre sans hésiter dans les mains de jeunes ados.
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Et si la France était restée une monarchie jusqu'au XXIe siècle ? C'est le postulat de départ de « Ceux qui sauront », roman dans lequel Pierre Bordage nous dépeint un monde où la révolution de 1789 a bien eu lieu mais a échoué, de même que toutes les révoltes populaires qui ont suivi. En 2008, le roi gouverne donc toujours à Versailles entouré de ses courtisans tandis que les « cous noirs » (les membres du peuple) tentent tant bien que mal de survivre et de subvenir aux besoins de leur famille. La pérennité de la monarchie n'a cependant pas empêché le progrès : Internet, électricité, avions, voitures... tout est là mais uniquement pour les plus riches. C'est qu'il ne faudrait pas que ces innovations techniques encouragent les velléités de rébellion du peuple... L'uchronie imaginée par Pierre Bordage est intéressante et ses conséquences relativement crédibles. On y découvre le quotidien de deux adolescents, Jean et Clara qui appartiennent à deux castes complètement différentes : le premier est un « cou noir » depuis peu en âge de travailler et dont son père attend qu'il l'aide à subvenir aux besoins de leur famille ; la seconde vit une existence privilégiée dans une belle demeure versaillaise et tente de s'opposer à un mariage planifié par ses parents avec un parfait inconnu.

Sans être passionnant, le récit parvient à suffisamment éveiller la curiosité du lecteur pour lui faire passer un bon moment : l'intrigue est plutôt bien rythmée, le style de Pierre Bordage agréable et les personnages relativement attachants. Difficile toutefois de ne pas remarquer que le roman s'adresse avant tout à un public « jeunesse » ce qui pourra à plusieurs reprises refroidir un lecteur plus âgé. C'est notamment le cas pour tout les passages qui concernent la relation entretenue entre Jean et Clara qui paraît bien exagérée et donc peu crédible (leur rencontre n'aura duré qu'un jour ou deux mais ils sont déjà près à mourir l'un pour l'autre). de même, la psychologie des personnages n'est pas toujours très développée, à commencer par celle des deux protagonistes dont certaines réflexions manquent de profondeur. le principal message véhiculé par l'auteur est quant à lui tout à fait approprié à un public adolescent puisqu'il met l'accent sur l'importance de l'éducation et du savoir. Car dans le monde de Bordage, l'école n'est pas obligatoire, elle est même interdite aux enfants cous-noirs qui en sont réduits à suivre des cours clandestins pour lesquels ils encourent le risque d'être condamnés et déportés. Des conditions d'enseignement qui sont loin d'être optimales et qui pourront certainement faire réfléchir de jeunes lecteurs parfois oublieux de la chance qui est la leur.

Sans être transcendant, le roman de Pierre Bordage constitue un sympathique divertissement s'adressant avant tout à un jeune public qui trouvera sans doute dans cette uchronie matière à réflexion. Bien que l'ouvrage se suffise parfaitement à lui-même, sachez tout de même qu'il existe deux autres tomes relatant la suite des aventures de Jean et Clara : « Ceux qui rêvent » et « Ceux qui osent ».
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Et si la monarchie était encore au pouvoir en France?
C'est le contexte de ce roman jeunesse, premier tome, dans lequel on rencontre principalement deux personnages: Clara et Jean, qui ont 14 ans. L'une vient d'un milieu privilégié, l'autre est un homme du peuple.
Ils vont vivre beaucoup d'aventures qui leur permettront de découvrir un monde loin d'être idyllique.
Le roman nous entraîne dans les méandres d'une société où le savoir est contrôlé par une partie de la société, ainsi que l'électricité et autres formes de progrès. La condition féminine n'a pas évolué et finalement le monde est resté quasiment figé à 1880 pour la majorité des français.

Si l'idée de base est bonne, j'ai trouvé le livre très manichéen. C'est normal puisque c'est un roman jeunesse, mais il n'y a quand même personne à sauver dans la haute société et ça me parait trop tranché.
Bref, bien que le livre soit long, je dirais que c'est pour un public d'une dizaine d'années.

Pas emballée.
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Quand Bordage se lance dans l'Uchronie, il ne délaisse pas pour autant ses thèmes de prédilection, tout en proposant une réécriture de l'Histoire de France assez convaincante.
On retrouve ici un récit en forme de quête initiatique pour deux jeunes héros.
Même si le public visé est clairement adolescent, avec les figures imposées du genre (amour, émancipation forcée...), on a droit tout de même à une histoire bien construite et fouillée.
Bref, Bordage, même s'il se met très en retrait par rapport à ses écrits habituels, ne se moque pas pour autant de ses lecteurs.
L'univers proposé, un monde moderne où la monarchie aurait gardé sa mainmise, est intéressant, même si le thème n'est parfois que survolé au profit de l'histoire des deux personnages.
Un roman pour ado sans doute, mais un roman intelligent, qui peut clairement plaire à un public bien plus large. Une histoire qui aurait cependant méritée un développement bien plus audacieux, à la vue de son potentiel.
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La Révolution Française semble une source d'inspiration confirmée pour Pierre Bordage. Avec la trilogie de l'Enjomineur, il nous avait plongé au coeur du Paris insurrectionnel et des guerres de Vendée. Cette fois-ci il explore un autre procédé, celui du "et si...". Ce premier livre est ainsi le début d'une nouvelle série, une uchronie, dans laquelle la France n'a pas su maintenir ses institutions héritées de la Révolution et est retombée au tournant du XXème siècle dans une monarchie autoritaire. En 2007, la noblesse maintient ainsi une poigne de fer sur les masses en s'assurant que celles-ci ne puissent accéder à l'enseignement ; toutes velléités de revendications étant réprimées dans le sang.
Dans cette France qui ne fut pas, on suit les destins croisés de deux enfants : Jean, fils d'ouvrier ayant bénéficié des écoles clandestines, bien décidé à s'extraire des carcans imposés ; et Clara issue d'une famille proche du pouvoir, bannie par les siens elle va découvrir le monde d'en-bas et ses aspirations.

On retrouve ici un thème cher, sinon systématique, de Pierre Bordage. À savoir la quête initiatique, qu'il déroule ici de bout en bout avec un talent de conteur qui ne se dément pas même si les ficelles tirées tout au long du récit commencent un peu à s'user (sans parler d'un manichéisme toujours trop présent). La lecture est fluide, les personnages attachants, la France décrite semble terriblement exotique (et terrifiante !) et l'on brûle de lire la suite de la série.
Malgré tout, j'ai eu l'impression de rester un peu sur ma faim. J'aurai aimé des tableaux et des portraits un peu plus fouillés notamment.
La suite au prochain numéro : "Ceux qui rêvent"
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Je garde une bonne impression de ce petit roman de science fiction. Il s'est révélé une lecture plutôt agréable, sans difficultés, et même prenante puisque j'ai gardé tout au long du livre l'envie de savoir ce qui allait bien pouvoir se passer après les quelques pages que j'étais en train de lire. Il m'a même été un peu difficile de le lâcher par moments, pour aller me coucher.

Ceux qui sauront est mon premier contact avec le genre littéraire de l'uchronie. Ce genre consiste à imaginer ce que serait le monde si un évènement du passé avait eu une issue différente. Toute uchronie repose sur ce simple questionnement : "Et si… ?", comme par exemple: “Et si Hitler avait gagné la seconde guerre mondiale?”. Dans Ceux qui sauront, vous l'aurez compris, il s'agit donc de la question “Et si la Révolution française n'avait pas eu lieu?”. J'ai apprécié cette première rencontre avec ce genre littéraire, et je suis curieuse d'en découvrir davantage !

Néanmoins je garde également un sentiment de manque. Je pense que l'univers abordé dans ce roman par Pierre Bordage n'est pas assez développé. D'ailleurs, le monde décrit est comme figé au XVIIIème siècle, le personnage de Jean s'en rend d'ailleurs compte au cours du roman. Même si des arguments sont donnés et acceptables (voire crédibles) pour la société française, je ne sais pas s'il est totalement recevable que le monde entier ait stagné de la même manière: pourquoi la société chinoise ou japonaise en serait exactement au même point sachant que leur système était déjà différent ? Je pense que le roman manque un peu d'approfondissement et d'arguments le rendant totalement crédible. Il se termine d'ailleurs un peu vite et trop facilement… Je reste donc un peu sur ma faim en ce qui concerne l'univers du roman.

Les personnages m'ont plu, je me suis attachée à eux et plus particulièrement à Jean, que j'ai trouvé touchant. C'est un personnage qui se révèle, à mon goût en tout cas, compréhensif et avec une certaine profondeur. La force de ce roman émane à mon avis des personnages, qui se révèlent tous intéressants.

Je sais qu'il existe une suite, dont le titre est Ceux qui rêvent, je la lirai très volontiers, rien que pour le plaisir de retrouver le personnage de Jean.
Lien : http://livresdemalice.wordpr..
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C'est tout d'abord le résumé du tome 2 ou 3, je ne sais plus exactement, qui m'a attirée vers cette série de Pierre Bordage. Mais je dois avouer que j'ai été quelque peu déçue.

Notamment par les personnages qui évoluent de façon trop simple, qui manquent un peu de complexité et parfois de cohérence. Ainsi Clara réussit-elle à garder son sang-froid alors qu'elle est séquestrée, et tente même "d'apprivoiser" Barnabé, dont le regard vicieux lui fait peur ; mais en revanche, elle rechigne à entrer dans un égout pour sauver sa vie dans une émeute...

Pourtant, l'idée de base est plaisante : l'interdiction de l'instruction et la manipulation de l'information pour manipuler les masses sont toujours d'actualité. J'ai préféré la seconde partie, plus percutante, que ce soit au niveau de l'action ou de certains personnages qui se démarquent (comme Athanase).
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Et si la Révolution Française n'avait pas aboutie ? Si les vas-nus pieds qui demandaient du pain et non des brioches n'avaient pas pénétré la Bastille, ni plus décapité tous les Nobles qui se trouvaient sous leurs mains sales ? Si le système de castes était encore aujourd'hui d'actualité ?

Avec des "si" dit-on, on mettrait Paris en bouteille, eh bien M. Bordage, lui, a mit le monde actuel sans dessus dessous, dans un livre.
J'ai découvert l'uchronie avec cet exemplaire là, et je dois dire que c'est un sentiment fort agréable, que de changer le cours de l'Histoire !
.
Nous suivons ici les aventures de Jean, fils d'ouvrier, condamné de par sa position sociale à courber l'échine en cirant les pompes et les parquets de ces aristocrates qui gouvernent le monde moderne. Parallèlement bien sûr, il y a Clara, fille de la Noblesse, souffrant néanmoins de vivre dans une cage dorée. Deux enfants, deux destins qu'ils vont refuser et, grâce à leur rencontre et leurs nombreux points communs, une volonté : changer le monde, Minus !

Si j'ai rudement bien aimé cette version de la vie actuelle revisitée, où les pauvres s'entassent dans des bourgades décrépites ; où la deuxième tentative de Révolte gronde ; où l'émergence et le développement d'Internet sont vus comme des promesses ; où le trafic d'électricité pour accéder et comprendre ces machines appelées ordinateurs sont activités clandestines et où l'école et l'éducation sont punis de bagne, voire de mort. Un monde moderne pourtant extrêmement limité, bridé, brimé où la trahison et les exécutions sont monnaie courante, où les clans urbains débordent de violence, un monde pas si éloigné du nôtre finalement...

Au final, un bémol m'a interdit de pénétrer cette histoire comme j'aurais du : j'ai pas aimé les personnages. Je les ai trouvé fades et bourrés de clichés. C'étaient des clichés à eux tout seul, sans profondeur... A partir de là, il pouvait leur arriver n'importe quoi, ça ne m'aurait certainement pas fait couler une larme...
Et c'est dommage, parce que en fait, j'aime la vision du monde de Pierre Bordage, je l'ai toujours aimé.
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