En ce début du vingt-troisième siècle l'Occident à la pointe de la technologie vit isolé du reste du monde surpeuplé et rétrograde par un rideau électromagnétique infranchissable. Wang, lui, survit difficilement dans l'ancienne Pologne, maintenant faisant partie de la République populaire sino-russe, un territoire où règne la misère et la famine sous la férule des sanglantes néo-triades. Mis à l'amende par celles-ci, le garçon de seize ans et seulement armé du Tao de la Survie enseigné par sa grand mère n'a d'autre choix que de fuir en Occident en empruntant la porte qui ne s'ouvre qu'une fois par an afin de permettre aux désespérés de l'emprunter alors qu'ils ignorent tout de ce qui passera de l'autre côté de la barrière.
De l'autre côté de la barrière les émigrants sont dirigés par l'intermédiaire de haut-parleurs par des ordres simples, lorsqu'ils ne sont pas respectés la mort est immédiate. Un tri s'opère après avoir été désinfectés, par sexe et âge, puis selon d'autres critères dont ils ne sont pas informés. Après qu'un oeil rougeâtre, permettant de les localiser et de les éliminer en cas de désobéissance leur soit implanté, les hommes passent devant une commission pour une dernière sélection, que deviennent ceux qui sont laissé de côté ? sont-ils simplement éliminés, employés d'une autre manière ou servent-ils de banques d'organes pour les greffes ?
Wang est passé à travers toutes les étapes, même si un doute subsiste sur son âge, il devrait avoir dix-huit ans, et les hommes sont informés de l'objet de leur sélection, on a besoin de dix mille hommes pour former une armée qui participera aux Jeux Uchroniques !
L'Occident est devenu décadent, une société de loisirs vivant dans la superficialité et le virtuel à travers le sensor, qui permet à chacun de vivre les sensations des autres à distance, y compris les rapports sexuels. Mais dans le final des Jeux Uchroniques les spectateurs recherchent les sensations fortes, la peur, la colère, les douleurs, le désespoir lorsque les tripes s'échappent du ventre.
Les Jeux uchroniques ont lieu tous les deux ans, mais cette fois la France a obtenu le titre de challengeur opposé aux États-unis, le défendeur du titre qui compte bien obtenir une nouvelle victoire afin de l'utiliser politiquement afin de recouvrer la puissance que l'Amérique a perdue, et même de remplacer le français, langue officielle de l'Occident par l'anglais.
Wang, même si Frédric Alexandre, le jeune challengeur français parait bien peu aguerri par rapport à l'américain, compte bien survivre aux combats - et même plus !
J'ai plutôt bien accroché au début du livre et particulièrement apprécié "Le Tao de la Survie de grand-maman Li" introduisant les chapitres, mais l'auteur semble avoir pour habitude de pousser le bouchon assez lourdement lorsqu'on en vient à la politique ou à la sociologie, il me semble qu'il serait plus efficace de laisser le lecteur remplir les blancs plutôt que de fournir des précisions assez invraisemblables. Seize milliards d'habitants hors l'Occident, sans médecine et sans moyens techniques, après deux siècles les occidentaux bien nourris impuissants et stériles, ça me choque, comme d'autres détails qui témoignent de son ignorance, Wang, un survivant en milieu hostile, dont le moyen de défense est un couteau automatique, c'est risible, ce genre de couteau de poche c'est juste bon pour frimer ! Et dans les jeux sensés reproduire avec exactitude les armements historiques, mettre en scène les "gaulois" contre les romains en précisant que la cavalerie celte ne dispose pas d'étriers et qu'ils étaient défavorisés de ce fait … les romains et les autres ne disposeront d'étriers que quelques siècles plus tard - et de toute façon ce n'est pas vraiment un avantage, sauf en tournoi ou peut-être en archerie montée. En S.F ou en fantasy ce qui diffère de nos connaissances ne me dérange pas, mais j'aime bien qu'une certaine cohérence dans le cadre retenu soit maintenue, sinon c'est du n'importe quoi, comme par exemple avoir des difficultés pour livrer à temps quelques épées, alors qu'une nation met tout en oeuvre pour gagner. Je sais, j'ai un côté maniaque, mais ça me hérisse un peu le poil ce genre de choses alors que ce serait si facile à corriger. Finalement si j'ai plutôt bien aimé le début et ses sous-entendus mystiques, la suite m'a moins plus jusqu'à ce que le dénouement d'une cinquantaine de pages où le rythme s'accélère ne me remette en phase avec le livre.
La plume de Bordage est qualitative, il est dommage qu'elle s'alourdisse et manque de subtilité dès qu'il est question de politique, mais le livre reste agréable à lire et a le mérite de rester autonome, n'obligeant pas à se précipiter sur le second tome de la duologie. Un livre qui devrait certainement satisfaire de nombreux amateurs du genre …
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2212 Wang vit en Pologne ,contrôlée par la mafia chinoise . Après leur avoir volé des cigarettes ,il doit fuir . La seule issue : l'Occident ,protégée par le REM ,une barrière électro-magnétique. Il arrive que les occidentaux ouvrent une porte dans cette barrière alors Wang tente sa chance et passe en Occident. Mais cet eldorado n'est juste qu'un nouveau combat qui s'ouvre pour lui car les réfugies servent comme soldat dans des jeux uchroniques, pour le bon plaisir des populations occidentales....
C'est un excellent premier tome , l'univers est riche et ce futur fait plutôt froid dans le dos. Les occidentaux vivent dans un monde riche où la technologie est omniprésente alors que le reste de la planète lutte pour sa survie,dans des conditions atroces et souvent revenu au système d',sans technologie.
C'est terrifiant d'autant plus que Bordage se sert de réalité d'aujourd'hui pour mieux servir son propos. L'Afrique de 2212 ressemble fort à Daesh alors que ce roman date de 1997 !
J'ai passé un excellent moment à suivre Wang et à découvrir ce qu'est devenu l'Occident . Wang va t-il réussir à neutraliser la barrière du REM et retrouver sa grand mère ? Je vais me jeter sur le tome 2 pour savoir
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Lors de sa sortie, en 1997, c'était un livre d'anticipation. L'occident avait dressé un mur infranchissable pour se préserver des pauvres venus de l'est ou du sud.
C'est là que vit Wang, jeune homme, dans un bidonville gangrené par la corruption et la pauvreté.
En occident, la télé règne en maîtresse, offre des spectacle de real TV de plus en plus extraordinaire, offrant au peuple des jeux du cirque ultra-moderne.
Chaque année, le mur s'ouvre pendant un moment, laissant les immigrés entrer, fournissant une main d'oeuvre bon marché, corvéable à merci. Ces migrants vont aussi participer au grand jeu de guerre télévisé. Les organisateurs reconstituent des batailles historiques, ou en inventent de nouvelles en livrant ces pauvres gens au carnage.
Wang fait partie d'une de ces vagues de migrants et devra combattre pour sa survie. Il deviendra peu à peu un héros grâce à son intelligence extraordinaire...
En 2020, j'ai l'impression, malheureusement, que Bordage avait vu juste en imaginant ce monde fermé, où l'on maintient le peuple calme grâce à une télé qui anesthésie tout esprit contestataire, où l'on ferme nos frontières à la misère qu'on a nous-mêmes créée.
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FORMIDABLE!! c'est mon premier roman de science fiction !! quelle claque... l'histoire qui fait froid dans le dos fait réfléchir et on apprend beaucoup de choses ...
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Quand on aime Bordage c'est souvent pour sa manière d'écrire sur son sujet favoris la reconstruction d'un monde détruit. On peut aussi l'apprécier pour ses sagas intergalactiques, mais il y'a aussi l'Uchronie qui a ses faveurs régulièrement. Wang est au carrefour des genres : nous sommes après un événement qui tient d'une fin (ici ce ne sera pas du monde, mais plutôt d'un système), il s'agit également d'une uchronie car elle s'inscrit sur des "si" et on a cette dose de SF qui va bien. le résultat final, une fois secoué dans l'esprit de l'auteur est un vrai petit chef d'oeuvre. Un bonne porte d'entrée pour découvrir cet auteur.
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