Hooo...une lecture jubilatoire !
Le verbe de
Borges et le "je-ne-sais-quoi" ( humour ?...je ne connais pas ENCORE cet auteur !) de Casares au service de l'écriture policière !
Dès que vous saisissez la philosophie toute "borgesienne" de ce recueil, vous ne pouvez plus vous empêcher de poursuivre votre lecture en souriant, ricanant, même...
Qui est H. Bustos Domecq ? le pseudonyme sous lequel nos deux compères (qui se sont certainement amusés comme des fous en rédigeant cette merveille) ont publié leur livre en espagnol. Mais aussi un personnage souvent cité dans ces pages. Tout comme les notes en marge, présentées d'une façon classique, mais venant toutes des différents protagonistes du récit - un microcosme compacte et bien fermé.
Argentine, les années 30 - 40.
Don Isidro - coiffeur de son état - est un bouc émissaire des manigances politiques. Enfermé à la place d'un autre, il croupit depuis vingt ans derrière la porte fermée de la cellule 273. La porte, qui, en quelque sorte, le protège de la folie du monde, car les personnes qui viennent chercher conseil auprès de lui sont tout sauf ordinaires. On entre dans un monde exubérant - dans les cercles littéraires et culturelles, habilement mélangés avec le milieu de la pègre; des mondes à la
Agatha Christie,
Wilkie Collins ou même
E.A. Poe. Tout ça porté en avant par les personnages burlesques à la phrase longue et alambiquée, mixture improbable entre le "rococo latino" et "l'humour british".
le style impossible à décrire, au risque de me perdre dans ma phrase tel un homme égaré (un journaliste de son état, mais aussi l'auteur de plusieurs traités sur l'herboristerie, ainsi que sur la présence inexpliquée de fossiles d'ammonite sur la planète Mars) qui est à la recherche de son domicile (qu'il partage, au demeurant, avec Juana la Bomba, originaire du Mexique, qui élève toute seule ses 14 enfants) après une soirée bien arrosée suite à la dégustation sans modération de vins dont la moitié n'étaient même pas des alcools, et dont le retour au ledit domicile est quelque peu entravé par la rencontre fortuite (et surtout physique) avec le tramway n. 56, qui le fait lier, par la même occasion, une connaissance toute nouvelle avec la personne de Don Pedro "Fausse Barbe" Molina, entourée de bien de mystères relatifs à l'enfant aîné de la Bomba. Et tout ça avant même que le Chinois d'origine Cherokee avec un bâton d'encens derrière chaque oreille s'en mêle !
Vous voyez ?!
Mais, heureusement, Don Isidro Parodi, lui, trouve une réponse à tout !