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Ana… une couverture superbe, un format de livre peu courant, très agréable à la prise en main, et surtout, une histoire qu'il serait dommage de ne pas découvrir !

Le récit débute avec l'histoire de Clotilde. Ou comment le destin d'une jeune femme tout ce qu'il y a de plus « normale » (étudiante studieuse, insérée dans la société, d'une famille aimante) peut basculer du jour au lendemain.

L'histoire d'Ana nous hurle l'importance de savoir d'où l'on vient.

Les événements contés sont durs, terribles même, mais jamais le récit n'est sordide, jamais il ne sombrera dans le glauque. Au contraire, l'espoir, le courage, l'envie de vivre, la lumière, émanent en permanence de nos héroïnes.

J'ai dévoré ce livre en deux jours, comme une urgence de connaître la suite, comme un besoin de ne pas abandonner Ana. J'ai eu l'impression d'être présente à ses côtés, de la connaître intimement, de traverser tout cela avec elle. Nos héroïnes sont si fortes, si attachantes, si courageuses à travers ces épreuves... J'ai même versé des larmes à leurs côtés, chose qui m'arrive rarement au cours d'une lecture.

Ce livre est aussi un bel hommage au travail des associations qui apportent une aide salvatrice aux personnes de la rue.

Merci Cathy Borie pour ce livre magnifique ! Je remercie également Babelio et les Editions L'Echelle du temps pour leur confiance.

N.B. Il s'agit d'une co-édition avec TohuBohu éditions, mais seules ces dernières apparaissent sur la fiche Babelio du livre...
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Si je devais résumer ce roman en deux mots : quelle claque !

Les deux premiers chapitres nous font directement rentrer dans le récit : ils sont brutaux, inattendus, d'une violence inouïe. J'ai rarement lu ce type de scènes, autant décrite, dans un roman. J'en ai eu le coeur serré et j'ai ressenti le besoin d'en parler autour de moi. On sent que l'on va être plongé(e) dans un récit qui se rapproche de la réalité de la vie, qui si elle peut être belle, peut aussi être profondément douloureuse.

Réaliste, c'est bien le mot que j'utiliserai pour parler de la plume de Cathy Borie. Tout au long de l'histoire, j'ai eu l'impression de me tenir à côté de ses personnages et de voir se dérouler devant moi le cours de leur vie, notamment celle d'Ana. Et pourtant, sa plume n'est pas dénuée d'émotion. Elle y instille une dose de poésie, de douceur, qui sert les nombreuses thématiques abordées dans ce roman (la violence faite aux femmes, l'injustice, la perte, la reconstruction, la construction de son identité) : sans aucune lourdeur, toujours très justement et avec beaucoup de sensibilité.

J'ai donc été emportée aux côtés d'Ana, une jeune fille qui n'a pas eu la vie facile et qui décide, à l'aube de sa majorité, de prendre sa vie en main et de goûter à la liberté. Mais quelle est donc cette liberté tant attendue ? J'ai été émue, apeurée, dégoûtée, devant son destin et j'ai espéré de tout coeur une fin lumineuse pour elle.

Je n'en dirai pas plus sur la fin, si ce n'est que c'est le petit reproche que je ferai à ce roman (mais c'est personnel, je ne suis pas une fan des fins ouvertes).

En résumé : un roman fort, important, émouvant, qui m'a touchée en plein coeur et qui me suivra encore longtemps.

Merci aux éditions Tohu Bohu et à Babelio pour cette Masse Critique. Et mention spéciale pour la couverture qui recèle des détails sur le roman que je n'avais pas aperçus au premier abord !
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Tout commence par une banale rencontre dans une bibliothèque universitaire. le jeu de la séduction, le désir partagé, deux corps qui se trouvent. Clotilde qui dit non. Sans écouter ses protestations, Louis continue de se frayer un passage dans son corps qui est redevenu étroit. Incapable de nommer ce qu'elle vient de subir, Clotilde est comme un animal pris dans un collet. Louis sur le quai, Clotilde le repousse violemment, il perd l'équilibre au moment où le métro arrive dans la station. Être enceinte en prison c'est une chance, on vous soigne mieux que les autres détenus. La seule solution pour ne pas garder le bébé quand il est trop tard pour une IVG, accoucher sous X. Elle lui donne le prénom d'Ana c'est le seul héritage qu'elle lui transmettra.

Ce roman est un véritable coup de coeur, Cathie Borie nous offre un récit violent, mais sans jamais sombrer dans le sordide. Avec sa plume délicate et tout en finesse, elle nous brosse le portrait puissant de deux jeunes femmes qui sont à la dérive. Dans ce livre, tout est écrit avec justesse, sans aucune fausse note, la culpabilité après le viol, l'univers carcéral, les foyers, les familles d'accueil, la galère d'une jeune fille dans la rue. La couverture est très douce et elle correspond bien au récit. J'ai bien aimé l'originalité des titres de chapitres, ce sont les noms de romans célèbres, et ils évoquent parfaitement le contenu qui va suivre. La dernière partie est très émouvante et la fin laisse libre cours à l'imagination du lecteur.

Je remercie Cathy Borie, les éditions de l'Échelle du temps et Babelio de m'avoir permis cette belle rencontre

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Le résumé m'avait accroché et j'avais pressenti le potentiel mais je ne m'attendais vraiment pas à apprécier autant cette lecture, vous l'avez sans doute compris ce fut un coup de coeur. Et c'est quelque chose qui m'est apparu comme très clair dès les 1ères pages.
Cette histoire n'est pas seulement celle d'Ana, elle est aussi celle de Clotilde, sa mère.
Une relation qui semblait prometteuse, un consentement piétiné, une grossesse imprévue et un acte désespéré en entraînant un autre… puis vient Ana, née sous X, qui va alterner toute son enfance entre le foyer et différentes familles d'accueil, jusqu'à sa fuite et la rue.
Ce livre ne laisse pas indifférent, c'est le moins que l'on puisse dire, mais comment cela ne pourrait-il pas être le cas quand on aborde des problématiques aussi dures ? Et pourtant, chaque personnage, chaque évènement est nécessaire, il n'y a rien de superflu, l'équilibre est parfait. J'ai dévoré ce livre, complètement happée par la plume de l'auteure qui trouve toujours les mots justes pour décrire une émotion, une situation. Cette lecture n'est donc pas « noire », elle est authentique.
Un livre bouleversant à découvrir absolument !
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Ana, c'est l'histoire d'un consentement trahi. Un viol qui ne sera jamais nommé parce qu'il survient contre toute attente dans un contexte de don et de désir. Une agression qui renvoie sans cesse la victime à une responsabilité qui n'est pas la sienne mais qu'elle s'approprie et qui la consume. Parce qu'avant de vivre le séisme de l'agression, Clotilde s'est étendue de son plein gré sur un lit d'hôtel, avec l'espoir d'une véritable communion des corps. A cette violence inouïe, s'ajoute celle d'une grossesse, qui grave l'indicible épreuve dans la chair de Clotilde puis celle d'un accident, un acte pulsionnel de défense lorsqu'elle recroise un jour son agresseur dans le métro. L'accident est qualifié d'homicide, parce qu'elle ne parvient pas à expliquer les faits : comment la police pourrait-elle comprendre que le regard de cet homme, son insistance physique, l'autorité de sa voix, la main portée sur elle ont été vécus comme une itération de ce qu'elle a déjà subi et qu'elle ne pourra jamais nommer ? Une nouvelle agression dont elle s'est instinctivement défendue en donnant la mort...
Ana, c'est l'histoire d'un amour entravé, l'histoire d'une mère et d'une fille séparées par le mur de l'accouchement sous X, le besoin de l'autre inscrit en creux de manière animale. L'histoire d'une agression mais également un exemple de résilience. Ana, c'est le chaos de la bestialité, le besoin de l'autre qui ne dit pas son nom, l'errance, la survie, la solidarité, la quête identitaire.

Un roman très puissant porté par une plume magnétique. L'épilogue est magnifique.
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Ana : voilà un roman que j'ai lu, relu, dont j'ai déjà parlé, et dont je reparlerai à chaque fois que j'en aurai l'occasion (et pour commencer... je republie une chronique ici ;)). Car comme tout ce qu'écrit Cathy Borie, récente lauréate du Prix des auteurs inconnus, c'est pour moi plus qu'un coup de coeur : c'est une nouvelle occasion de retrouver une plume avec laquelle je me sens en affinité profonde, qui décrit notre intériorité et les relations avec les autres d'une manière qui pourrait être la mienne – si j'avais cette plume. Cette autrice me parle toujours de moi.

Pourtant, l'histoire d'Ana est particulière, violente et marginale, tout comme celle des autres personnages, à commencer par Clotilde. Quand un livre s'ouvre sur un viol, on sait que rien de ce qui s'y passera ne sera anodin. Mais là, on le sait aussi parce que ce viol est particulier : c'est celui que perpètre un homme qui aurait pu, qui aurait dû plaire à l'héroïne, dans une relation qui ne tourne pas comme elle l'aurait dû.

Cathy Borie est la reine des situations ambivalentes, ambiguës, des sentiments subtils, la reine du vocabulaire qui épouse de son empreinte légère tout un réseau complexe d'émotions difficiles à décrypter. Elle nous aide à comprendre ce qui arrive à ses héroïnes, et ce faisant, elle nous aide aussi à devenir attentives aux mouvements profonds et invisibles qui nous agitent.

Je crois aussi que je n'ai jamais terminé de roman de Cathy Borie sans être agitée de larmes qui viennent de loin, parce que toute la construction de ses histoires nous amène au point exact où elle ouvre sur un monde de possibles et nous incite à continuer : ainsi, j'ai lu Ana pour la première fois il y a longtemps déjà, mais je me souviens encore exactement de la beauté de la scène finale.

Peut-être est-ce même la meilleure preuve que je peux donner du fait qu'il faut le lire : je sais bien qu'il a été retravaillé depuis sa première version, qu'il a été épuré, que celles et ceux qui en parlent soulignent qu'il a gagné en force. Mais pour moi, peu importe, car l'émotion qu'il a suscitée en moi dans sa forme initiale est intacte. Dans un monde où les rentrées littéraires sont comme des vagues dont chacune chasse l'autre à peine elle s'est écrasée, cela me paraît assez rare pour être souligné et pour faire de Cathy Borie une autrice de plus en plus incontournable.
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Première lecture de l'année, un roman coup de coeur !

Un bijou de roman dont l'histoire m'accompagnera longtemps. Une histoire contemporaine, forte, servie par une très belle plume sobre, subtile et précise. Cela donne une plongée dans l'âme des personnages d'une justesse extraordinaire. Des portraits psychologiques extrêmement fouillés et d'une finesse absolue.
Une histoire sombre (comme en produit trop souvent, hélas, notre société) de zone grise du consentement, de violences faites aux femmes.
Une histoire de résilience et de rencontres, de lumière au sortir d'un long tunnel douloureux. Une histoire d'amour filial et maternel empêchés, enfouis, en creux.
Une histoire où la littérature et la poésie jouent un rôle fondamental. Dans la vie des personnages et dans la construction du roman puisque les chapitres portent les titres de puissants romans contemporains, titres qui collent à la perfection à leur contenu. Je vous laisse le plaisir de la découverte.

Clotilde, jeune étudiante va voir sa vie basculer sans qu'elle-même n'arrive à mettre des mots sur ce qui s'est passé.
Elle va accoucher sous X d'une petite fille qu'elle prénomme Ana. Environ le premier tiers du roman raconte l'histoire de Clotilde. Elle m'a terriblement émue.
La seconde partie du roman raconte Ana. Troublante et fascinante Ana qui fera échouer toutes les tentatives d'adoption et de placement, comme si sa mémoire cellulaire lui disait d'attendre sa mère, là, au foyer et pas ailleurs. Pourtant, un jour elle atterrit dans la rue. Ana lit, Ana écrit. Dans un gros bloc d'abord, puis à la craie sur le trottoir.
"Certains jours le soleil ne suffit pas à éclairer le monde..."

La suite dans le roman...Car il faut le lire. Il est beau, terriblement beau !
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Ce texte correspond en tous points aux livres qui me plaisent habituellement, à savoir une thématique forte, une écriture percutante et une intrigue prenante. J'ai rapidement compris, en commençant ma lecture, que ce livre n'allait pas me laisser indifférente et qu'il était de ceux qui laissent forcément des traces une fois la dernière page tournée.

Tellement d'émotion, de beauté, de justesse et de puissance dans ce roman qui nous tient en haleine et nous bouleverse par le parcours de ses deux personnages et par sa construction magnifique. Une très, très belle découverte.
Lien : https://littleprettybooks.co..
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Un récit poignant, authentique, violent et doux à la fois. À bien des égards il m'a évoqué le magnifique roman de Lola Lafon, Chavirer. Peut-être parce que les thèmes sont similaires ? Ils interrogent la vie après la blessure béante laissée par un traumatisme. Ainsi, l'histoire confronte le lecteur au viol, à l'homicide involontaire et un accouchement sous X …. Malgré tout, et c'est là le point essentiel de cette lecture, la vie continue avec une force et une résilience déconcertante.
Pour les lecteurs joueurs, (presque?) chaque chapitre porte le nom d'un roman, comme un mini hommage, et l'on peut s'amuser à identifier les ressemblances. En effet, autre plaisir de lecture, l'amour de la littérature transperce dans ce roman et nourrit les protagonistes en leur apportant une compagnie infaillible. La poésie apporte alors une force et ouvre la voie de la rédemption.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Ce livre évoque l'histoire d'Ana autour des thèmes qui me sont chers : le viol et la notion de consentement ; la naissance sous X et ses conséquences ; la vie dans la rue pour tous ces invisibles en marge de la société.
Sans vouloir dévoiler les tenants et les aboutissants de l'histoire, je tenais ici à souligner la façon dont l'auteure donne à voir l'intériorité de ses personnages et leurs ressentis face aux épreuves de la vie. Quelle verve sans verbiage... Son pouvoir de description est si grand qu'on a l'impression de voir un film. Un moment j'ai eu l'impression de me retrouver dans le film "les invisibles".
Seule frustration peut-être : que l'auteure ne sois pas allée plus loin dans la dernière partie... J'aurais tellement aimé en savoir plus sur ce qui se passe après..."
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